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22 janvier 2013 2 22 /01 /janvier /2013 21:06

 

Peillon greveecole2

18/10/2018 Toujours aussi sans vergogne le SNUIPP parisien remet encore ça contre la semaine de 4 jours et demi et contre la Mairie de Paris !

 

15/06/2017 Sans vergogne, profitant des dispositions au détricotage du nouveau ministre, le SNUIPP 75 remet ça contre la semaine de 4 jours et demi et contre la Mairie de Paris !

 

 

Les enseignants du 1er degré sans doute les plus favorisés de France, ceux de Paris, se lancent dans une grève anti… anti quoi et anti qui d’ailleurs ? Anti la fin d’une décision arbitraire de Xavier Darcos ? Donc anti-Peillon qui veut revenir à une semaine de quatre jours et demi ? Anti Mairie de Paris qui veut mettre en œuvre cette mesure dès la prochaine rentrée ? Peut-on rappeler à ces enseignants qu’ils sont sans doute les plus privilégiés de France, puisque cette Mairie qu’ils attaquent leur offre ses intervenants en EPS et dans les activités artistiques.  

 

 

 

 

Dès qu’il est question d’enseignement, toutes les âneries sont autorisées. Ainsi a-t-on pu entendre, le procureur de service* (Bruno Denez ?) asséner au Ministre Peillon, invité du Grand journal (21/01/13), quelques stupidités. Il faudra ajouter un car pour la 9e   demi-journée, ignorant que, sauf rares exceptions, les enfants du primaire ne sont pas astreints aux transports scolaires ; et d’ajouter que cette réforme allait accroître les inégalités car, alors que les élèves des villes les plus riches pourront bénéficier de gymnases, théâtres, bibliothèques et piscine, à la campagne ils se contenteront du « Ballon prisonnier » ! En quoi, le passage de 4 jours à 4 jours et demi joue sur cette situation, lui seul le sait… peut-être.

Peillon gdjournal 02

La ville de Paris, déjà très impliquée dans les écoles avec ses intervenants spécialisés en EPS et activités artistiques, qui allègent significativement (3h hebdo) la charge de travail des enseignants parisiens, ville qui soutient à fond cette réforme ne pouvait pas faire autrement que de la mettre en œuvre dès la rentrée. D’autant que, dans le réseau des villes éducatrices, elle a participé à l’appel de Bobigny.

 

Bref rappel, de 1992 à 2008, la semaine de travail sur 4 jours et demi des élèves de primaire était de 26 h. C’est Xavier Darcos qui arbitrairement a décrété que le semaine ne serait plus que de 4 jours avec 24 h de classe à la rentrée 2008, mais, en principe, les heures libérées** pour les enseignants devaient servir à des actions vers les élèves en difficultés. Luc Chatel, pas convaincu par cette contre-réforme qui fait de l’écolier français celui qui a la journée la plus chargée, mais l’année la plus courte, avait provoqué une conférence sur les rythmes scolaires, présidée par Christian Forestier.

 

Un procès d’intention

 

Qu’il y ait des difficultés dans la mise en œuvre du décret est indéniable. Mais pour les communes : elles devront faire face à un temps de pause méridienne accrue (90 mn, minimum), une 5e journée de cantine, et surtout la prise en charge d’activités périscolaires en fin de journée. S’y ajoute, dans les zones de désertification démographique où, faute d’élèves en nombre suffisant pour maintenir une école communale, on est obligé de les regrouper dans un bourg-centre, la question du transport.  

Les syndicats estiment que la ville de Paris ne sera pas prête à mettre en œuvre un service périscolaire de qualité. Procès d’intention évident, car à Paris, comme dans la plupart des communes décidées à appuyer cette réforme, tout n’est évidemment pas réglé au 22 janvier.

Peillon greveecole

Pour les enseignants, ce serait un retour au statu quo ante Darcos. Un point peut poser problème, la 9e demi-journée aura lieu le plus souvent les mercredi matin et non le samedi.(En collège, par deux fois j'ai dû affronter des oppositions féroces pour avoir voulu - et finalement réussi - faire passer les cours du samedi au mercredi matin ; une fois adoptée, la mesure n'a provoqué aucun bilan négatif de la part des ex-opposants farouches).

Dans les grandes déclarations qui justifient cette grève, aucun syndicat n’ose dire qu’il défend les 4 jours Darcos. Si l’on en croit Le Café Pédagogique " On ne veut pas passer à côté d'une réelle transformation de l'école", affirmait Jérôme Lambert, secrétaire général du Snuipp parisien. "La vraie priorité ce sont les méthodes pédagogiques, les contenus d'enseignement". Le Snuipp estime que le projet ministériel "dégrade les conditions d'apprentissage des élèves et les conditions de travail des enseignants" et qu'il "porte en germe la territorialisation du service public d'éducation". "Ce projet est une attaque frontale contre leurs statuts", estime Sud.

 

Le jeu qui consiste à dire que les questions de fond ne sont pas celle-là est classique. Qu’il faille aborder méthodes et contenus ne dispense pas de mettre fin à une semaine scolaire aberrante. Affirmer que cela dégrade les conditions d’apprentissage veut dire que la semaine de 4 jours est plus propice aux élèves que celle de 4 jours et demi avec journée allégée. Quant à la territorialisation, le SNUIPP parisien s’en accommode bien et SUD Paris ne juge pas les statuts mis en cause par l’apport des enseignants de la ville de Paris. Il se peut même que ce soit le fond de l’affaire : la crainte que la municipalité redéploie ses moyens et utilise ses enseignants pour le périscolaire obligeant les profs des écoles de Paris à prendre directement en charge EPS et activités artistiques, ce que font tous leurs collègues sur le reste du… territoire !

Peillon Lambert

SUD et SNUIIPP ont-ils le courage de dire clairement qu’ils considèrent le décret Darcos comme un droit acquis ? C’est leur droit. Mais qu’ils ne fassent pas de procès d’intention à la ville de Paris et qu’ils ne mettent pas en avant l’intérêt des élèves pour masquer une grève corporatiste.

 

 

* Dans une savante leçon de calcul, il a affirmé que les 4 j ½ allait coûter 150 € par élève et qu’il y a 6 500 000 élèves, donc un coût total de 600 millions d’€ soit une légère erreur de 375 millions d’euros !

 

** Le service des personnels enseignants du premier degré s'organise en vingt-quatre heures hebdomadaires d'enseignement à tous les élèves et trois heures hebdomadaires en moyenne annuelle, soit cent-huit heures annuelles pour l'aide personnalisée individuelle et/ou en petits groupes, plus des tâches diverses.

 

 

Pour compléter avec l'actualité :

http://blogs.mediapart.fr/blog/sebastien-rome/110213/rythmes-scolaires-pourquoi-je-ne-suis-pas-en-greve

 

 

Le Nouvel Obs découvre "Les coûteux privilèges des profs parisiens" :
765 professeurs de la Ville de Paris (PVP), un corps d'agents municipaux unique en France, interviennent dans les écoles élémentaires pour enseigner le sport, les arts plastiques et la musique aux enfants, à raison de 3h30 de cours par semaine. Le coût : 39 millions d'euros en 2011


Les directeurs d'écoles élémentaires parisiennes sont "déchargés" d'officier devant les élèves dès lors que leur établissement compte au moins 5 classes contre 15 ailleurs.

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