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4 août 2010 3 04 /08 /août /2010 21:17

 

Il va falloir ajouter une cinéscénie au Puy-du-fou. Style western. Même si ça jure un peu avec les combats des chouans, l’invasion des vikings, la lance moyenâgeuse ou le cirque romain ! Car le Vicomte Le Jolis de Villiers de Saintignon flingue tous ceux qui osent prendre la défense de son ex-fils spirituel ou même s’interroger sur cette zizanie !

devilliersretailleaubis

Pour ceux – et en particulier les non-vendéens – qui n’auraient pas suivi les premiers épisodes, rappelons que le petit Bruno Retailleau, Sénateur, bras droit du Vicomte, est tombé en disgrâce après que son nom avait été évoqué pour un secrétariat d’état (finalement donné, en lot de rattrapage, à NKM). Villiers y avait vu une tentative de débauchage avant les élections européennes. Dès celles-ci passées, qui avaient vu le hobereau être le seul de son parti élu à Bruxelles (où il ne met d’ailleurs pas les pieds en champion de l’absentéisme), le chef de Mouvement pour la France se ralliait, toute honte bue, à la majorité présidentielle. L’approche des régionales expliquait cette soudaine conversion à l’unité de la droite. Régionales dont il écarta Retailleau qui semblait la tête de liste « naturelle » en Vendée. Mais entre temps, il l’avait déjà viré du Puy-du-fou (pour plus de détails voir http://www.lepost.fr/article/2010/01/07/1875355_drame-au-puy-du-fou-de-villiers-chasse-son-fils-spirituel_1_0_1.html).


devilliersretailleau

Cependant l’ex-bras droit de notre nobliau restait vice-président d’un MPF assez déliquescent et 1er vice-président du conseil général de la Vendée. Mais le 23 avril, c’est l’ex-fils spirituel qui prend l’initiative de démissionner du MPF. "Quand on est dans un parti politique, il faut se sentir à l'aise", et "je ne m'y sentais pas". Mais, en critiquant la ligne très très dure, la radicalisation du MPF avant les présidentielles de 2007, il révélait que le ver de la discorde était dans le fruit depuis trois ans. Quant au récent ralliement à l’UMP, il lui semblait artificiel. Le MPF "n’a plus rien d’une aventure collective. Je ne sais d’ailleurs pas où il va, ni quelle est son utilité. Il est devenu inaudible."


La préparation des présidentielles de 2007 avait, en effet vu, la « vieille garde » du MPF écartée par son candidat, au profit d’un ancien du Front National, Guillaume Pelletier, passé par le Mégretisme. Grâce à lui,  de Villiers avait caressé l’illusion de rallier à sa casaque aristocratique une large part de l’électorat frontiste. Mais cette radicalisation (croisade contre l'islamisation, abrogation des 35 heures , refus du mariage homosexuel, baisse des charges sur les PME, « charters républicains », suppression des allocations aux sans-papiers… thèmes largement empruntés à Le Pen) se solde par un cinglant échec (2,23 % obtenus au 1er tour et même sa Vendée ne lui accorde que 11,28 %, le plaçant, affront suprême derrière Ségolène Royal).


Mais l’irascible personnage ne supporte pas que l’on ait raison contre lui. Il est probable que son second officiel lui a fait part de sa réticence sur le personnage de Guillaume Pelletier et sur la stratégie qu’il préconisait. Il est plus que probable que, dans son for intérieur, le père spirituel en ait voulu à l’héritier politique d’être plus lucide que lui qui se croit investi de toutes les lumières. La défaite l’a aigri.


Depuis qu’il a viré le petit Bruno du Puy-du-Fou, il vire, lui, à la tête d’haineux ! Ça tourne même au délire. Toutes celles et ceux qui, de près ou de loin, ont un lien avec  le banni, le sont à leur tour, bannis. Ainsi, comme le conte Le Sans-Culotte 85, mensuel vendéen qui ne joue pas les fayots, un certain D. B., chargé de l’accueil presse et VIP au Puy-du-Fou est viré sur un coup de flil, après 31 ans de loyal bénévolat. Son crime ? Être l’oncle de Retailleau. Au cours d’un dîner, une dame C. C., impliquée elle-aussi dans ce Puy-du-Fou qui mérite de plus en plus son nom, fait part de son désarroi lors d’un dîner. De bonnes âmes s’empressent d’en informer « Philippe », come ils disent. Le lendemain coup de fil à la dame du seigneur courroucé : si vous êtes malheureuse c’est que vous n’avez pas compris que le Puy-du-fou c’est moi, lui assène-t-il. (Le Sans-Culotte 85, n° 37, juillet-aoôt 2010)


Qui aurait pu croire qu’il y avait une influence soviétique chez de Villiers. Pourtant, comme dans la grande époque stalinienne où l’on retouchait les photos au fur et à mesure des épurations, de Villiers réécrit l’histoire de SON Puy-du-Fou. Il réédite le livre sur cette « saga » devenue « un rêve d’enfant » en supprimant les pages qui parlaient de B. Retailleau, plus quelques autres mentionnant la femme et les enfants du journaliste qui l’interviewe dans ce livre.

 


Au conseil général, l’ambiance est irrespirable. Un directeur-adjoint aurait été malproprement remercié pour avoir invité Retailleau – 1er vice-président rappelons le - à l’inauguration d’un équipement*. Le bureau et l’ordinateur de l’ex-bras droit auraient été aussi visités. C’est digne du KGB, M. le Vicomte !


Mais il n’est pas sûr que ce délire vengeur fasse l’unanimité dans les rangs du vindicatif gentil(?)homme vendéen. Ainsi le patron de Fleury-Michon lui écrit « De tels comportements (qui me rappelle Epire au temps de l’empire byzantin), s’ils devaient se perpétuer, seraient bien dommageables à terme pour la Vendée ».


Avec de Villiers l’épire serait-il sûr ?

 

* Information qui demanderait à être confirmée, car, normalement, ce sont les élus et non les fonctionnaires qui lancent les invitations à des inaugurations, même si, dans ce département, certains fonctionnaires affichent la même morgue que leur Président et employeur.

 


Annexe

devilliersretailleau21°) La description de Bruno Retailleau par un blogueur qui se dit « Français de cœur », voire du « Sacré cœur » :


« Ne pas être un élu hors sol », telle pourrait bien être la devise de Bruno Retailleau. Ce sénateur proche de Philippe de Villiers, ne se contente pas d’affirmer sans relâche les liens très forts qui l’unissent à son territoire, se disant « très attaché à ses racines » et revendiquant « une fierté d’être d’où l’on est ». Lui qui est entré au Puy-du-Fou en 1977, à 16 ans, comme cavalier, va bien au-delà : dans son rapport quasi charnel avec son terroir, il inclut un amour de la nature qui le pousse, aujourd’hui encore, à élever avec passion, sur les cinq hectares qui entourent sa maison, des moutons, des oies, des chiens, des chevaux et des vaches, « des petites vaches jersiaises » dont il mime, les yeux pétillants lui-même, les longs cils et les yeux de biche. C’est peu de dire qu’il a la Vendée dans la peau.

Il pourra se reconvertir car mimer des longs cils, c’est tout un art. Il y a comme un écho de la terre qui ne ment pas dans ce portrait hagiographique !


2°) Un demi homonyme (il porte un nom double) conclut une lettre contant une rencontre  avec le père et le fils (Nicolas de Villiers qui préside aux destinées du parc) par ces phrases :


« Le président Nicolas est le seul maitre [du sort du Puy-du-Fou], de son avenir. Il le scelle lui-même à la cire rouge des larmes versées par les cœurs des puyfolais meurtris de sa main. Il est le seul responsable de ce gâchis qui j’espère ne se transformera pas en ruine pour le Puy-du-Fou. »

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commentaires

B
<br /> Et ben dis-donc, c'est passionnant de vivre en Vendée !<br /> <br /> <br />
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