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23 septembre 2016 5 23 /09 /septembre /2016 14:01
Retailleau-Macron

BRUTUS et JUDAS

Comment ne pas rapprocher Bruno Retailleau et Emmanuel Macron, deux personnages qui doivent tout à leurs pères spirituels respectifs, deux personnages qui les ont trahis sans aucun état d’âme.  Sauf que le Brutus-du-bocage avait, lui, quelques bonnes raisons de poignarder son mentor. Tandis que Macron, le Judas-du-Palais, fait dans l’art pur de la trahison, puisque, devant tout à Hollande, il n’a subi aucune avanie de sa part.

  Notre Brutus, né au cœur des Mauges qui, bien qu’angevines, firent partie de la Vendée militaire, élève des chers frères à rabat bleu de Saint-Gabriel, doit toute sa carrière, jusqu’à la rupture, au Vicomte Le Jolis de Villiers de Saintignon. Associé aussi bien au Puy-du-Fou qu’au MPF, il deviendra ainsi Vice-président du Conseil Général et Sénateur. Mais le ver était dans le fruit depuis au moins fin 2005 quand de Villiers propulse Guillaume Peltier, ancien directeur national du Front national de la jeunesse (FNJ), comme n° 2 du MPF et mène, en 2007, une campagne présidentielle très extrême-droite musulmanophobe, en espérant, en vain, plumer le FN. Le fossé s’accentuera quand, en janvier 2009, le Vicomte s’opposera à son entrée dans le gouvernement de Fillon. Rupture consommée en 2010, quand, après que de Villiers l’ait à nouveau barré de la tête de liste aux régionales, Retailleau quitte le MPF. Du coup, de Villiers, furieux, le bannit, avec tous ses amis, du Puy-du-Fou ! Mal lui en prit, car son « fils spirituel » avait su fédérer les patrons vendéens, las de ses foucades et de ses opérations dispendieuses. Et notre Vicomte de prendre la porte et Retailleau de lui succéder, avant de devenir tête de liste des régionales et de l’emporter !

  Emmanuel Macron, lui, n’a nul reproche à faire à son ex mentor qui puisse justifier sa trahison. Au contraire, jusqu’au bout, Hollande a bloqué Valls dans sa volonté de virer ce petit marquis. Certes, il peut arguer qu’il a soutenu Hollande dès les primaires de gauche, alors même que DSK n’était pas encore éliminé par l’affaire du Sofitel. Mais l’énarque, Inspecteur des finances ayant pantouflé à la banque Rotschild, ne doit qu’au Président de devenir secrétaire-général adjoint de l’Elysée, puis Ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique (en remplacement de Montebourg, victime d’un excès de la fameuse cuvée du redressement qui lui a donné le coup de barre fatal). Son parcours politique est apparemment en contradiction avec son social-libéralisme à la Blair, puisque, s’il se réclame de Rocard, il s’est engagé d’abord chez Chevènement, l’anti-Rocard, pour qui il a voté en 2002 ! Et son passage au PS fut bref et il semble l’avoir quitté faute d’être intronisé dans un fief électoral. Il n’a donc pas l’onction du suffrage universel.

Reste à voir si ce Judas saura, comme le Brutus-du-bocage, tuer le père, c’est-à-dire l’écarter d’abord, puis le remplacer.  

La probabilité est très faible. Il est vrai que la tâche est d’une toute autre ampleur. Entre un nobliau à la tête de son fief provincial et un Président de la République, il y a plus qu’une différence d’échelle. Macron vise sans doute 2022 plutôt que 2017. Mais, dans le système électoral actuel, si la machine à perdre à gauche – d’un centre gauche macronien à une extrême-gauche mélenchonniste – risque d’être d’une grande efficacité (2002 en pire puis une chambre introuvable, quasi monocolore), il n’est pas sûr que de ses ruines surgissent un centrisme citoyen style Ciudadanos  ou une gauche neuve à la mode Podemos (les deux d’ailleurs n’apportant, pour le moment, rien d’autre que l’impuissance à la politique espagnole).

Retailleau-Macron

Balladur ou Jobert

Emmanuel Macron, s’il a la tentation de jouer le Balladur de Hollande, ne pourrait que l’accompagner dans la chute. Il risque fort d’apparaître comme un avatar de Michel Jobert, dit « pèse peu », le talent littéraire* en moins.  

 

 

* A (re)lire "La rivière aux grenades"

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11 mai 2008 7 11 /05 /mai /2008 16:12

 

 

Jusqu'à quand, Sarko, abusera-t-il de notre patience ?

 

 

Embarras du choix pour les dernières sarkozynades.

 

L'ex petit courtisan, accueilli comme un membre de la famille chez les Chirac, pour mieux le trahir avec Balladur, s'en prend à son prédécesseur, bouc émissaire un peu incongru de sa dégringolade dans les sondages.

 

Encore plus cocasse est le procès des médias, la semaine même où Paris Match étale avec complaisance le couple présidentiel. Eh quoi ! TF1 de son ami Bouygues, Le Figaro de Dassault, Europe 1, M6, etc. auraient-ils viré anti-sarko. Mais j'oubliais, l'AFP a envoyé sur les roses un fana-sarko qui voulait faire passer le xième communiqué de l'UMP sur les ennuis de la dame Royal avec ses ex-attachées parlementaires, alors qu'elle (l'AFP) avait déjà fait passer une grossière raffarinade (S. Royal délinquante sociale, pas moins).

Quant on pense à l'ingratitude sarkozyenne qui écarte M'me Chabot de ses entretiens, alors que ladite avait complaisamment offert la première d'une nouvelle émission politique au Ministre de l'Intérieur, la veille du jour où on allait décompter les interventions à la télé des candidats aux présidentielles.

Donc s'il est tombé par terre, c'est la faute à Lagardère, le nez dans son caca, c'est la faute à PPDA.

 

Non, ce qui provoque mon ire et mon courroux, c'est sa dernière saillie sur l'esclavage à mettre au programme du primaire pour la prochaine rentrée. Nous avions déjà eu droit - impromptu - à la lecture obligatoire de la lettre de Guy Môquet, puis, en pire, au parrainage d'un enfant victime de la Shoah. Mais voilà que ses "nègres" (Guaino ? Gallo ?) en panne de gadget, lui soufflent cette crétinerie : comme le rappelle le Recteur Philippe Joutard, l'esclavage et son abolition sont déjà au programme du primaire !* Pas la peine d'attendre la prochaine rentrée, M'sieu qui fait Président.

Ce qui est affligeant - et c'est là qu'on mesure à quel point notre presse est intransigeante avec le malheureux sarko - c'est qu'à part à FR3, aucun de nos brillants journalistes d'investigation n'a eu la curiosité de jeter un coup d'œil sur les programmes encore en cours, ceux de 2002. On a même pu voir, sur nos étranges lucarnes, une dame députée PS, proche de S. Royal, approuver cette imposture (que font ses attachées parlementaires ?).

Ajoutons qu'à la prochaine rentrée le survol sera obligatoire, puisque, avec des horaires globaux allégés, des horaires de Français et calcul alourdis, les matières autrefois dites d'éveil seront à la portion congrue. Et encore pire en histoire où l'histoire de l'art doit avoir une place spécifique (c'est aussi une foucade de notre Ouf 1er).

 

Les rétropenseurs triomphants d'un côté, les lubies guainoesques ou gallotiques de l'autre : notre pauvre école est bien mal barrée !

 

* Alors que dans l'édition papier du lundi 12 mai, Libé se contente de citer la phrase de notre Ouf 1er (sans commentaire), une article sur son site (Enseignement de l'esclavage : encore une mauvaise note pour Sarkozy) redécouvre ce que P. Joutard, qui a participé à l'élaboration des programmes 2002, disait dès Samedi. Il n'est jamais trop tard pour bien faire...

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