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15 mars 2018 4 15 /03 /mars /2018 16:44

Institution violente, insensible, une machine à nier et à briser l’humain, Mme De Cock n’y va pas par quatre chemins, en se faisant l’écho d’une longue diatribe d’un enseignant répondant à un courriel d’un proviseur adjoint. Proviseur adjoint qui personnifie donc cette machine qui nie et brise l’humain !

TZR en colère !

Voilà donc ce que je découvre sur touitteur. D’aller lire le cri de détresse, avant de découvrir, tout à la fin, le courriel qui avait provoqué cette longue plainte en forme de réquisitoire :

Le 8 mars 2018 à 17:31, XX a écrit :

Mme XXX,

M. Rob,

Je vous prie, dans la mesure du possible, de remplir les appréciations trimestrielles en vue des conseils de classe à venir et vous souhaite un prompt rétablissement.

Bien cordialement,

XXX

Proviseur Adjoint

Lycée Polyvalent XXXXX

(Il semblerait donc que cet adjoint soit une adjointe)

Faut-il noter la totale inhumanité de ce « dans la mesure du possible » qui semble avoir été l’élément déclencheur du cri de détresse du professeur « broyé » ! A moins que ce soit ce qu’il appelle « la sécheresse » des vœux de rétablissement de notre adjoint-e ?

Mais dans sa protestation contre l’aveuglement sur « les risques psycho-sociaux » liés aux politiques d’affectations des TZR et contractuels, on découvre que le malheureux est TZR – titulaire en zone de remplacement – depuis 6 ans. Il est totalement improbable qu’il ait été assigné à cette fonction pendant six années de suite. Il eut, plus que vraisemblablement, pu postuler, dans ce qu’on appelle le mouvement, à un poste de titulaire fixe. Est-ce donc scandaleux de se demander s’il n’a pas un peu choisi de rester TZR, pour ne pas risquer dans un mouvement national d’être quelque peu éloigné de Castres ou de Carmaux ou de Toulouse ?

Petite digression :

Dans un passé de plus en plus lointain, hélas, j’ai brièvement joué le rôle de ce que Mme De Cock appellerait sans doute bureaucrate syndical. C’était l’époque de Bové et de « Gardarem lou Larzac ». L’époque aussi où la CFDT avait lancé le slogan, pas très heureux avec le recul, de « Vivre et travailler au pays ». Et un autre bureaucrate syndical, originaire d’une région où l’on se traite de con à peine qu’on se traite, proposait de mettre des points de rapprochement du pays d’origine au barême des mouvements nationaux : il n’avait pas apprécié, con, que j’ironise avec un « Gardarem lou barem », con.

Et, digression dans la digression, ce bref passage dans la bureaucratie syndicale m’avait permis aussi de constater que le rapprochement de conjoint était affecté d’héliotropisme : si un conjoint était affecté – c’est le cas de le dire – à Bapaume (62) et l’autre à Valence (26), alors qu’une demande vers le Pas-de-Calais avait pratiquement 100% de chances d’être satisfaite, c’était vers la Drôme que se faisait le vœu…

Revenons à notre TZR broyé par la brutalité administrative.

Il note, certainement à raison, que les personnels de direction ne lui manifestent peut-être pas l’intérêt qu’il mérite dans ses remplacements, parfois annoncés à la dernière minute, ou quand il occupe – ce qui était le cas – des BMP, blocs de moyens provisoires, autrement dit les restes d’heures dans une matière (dû à diverses causes dont celle la plus évidente que le nombre d’heure dans telle matière ne correspond pas aux moyens disponibles dans l’établissement).

On conviendra peut-être que parfois l’absence d’un prof – pour une durée suffisante pour amener un remplacement – n’est pas prévisible, ce qui oblige à solliciter en urgence un TZR disponible. On pourra peut-être comprendre, qu’une fois passée le soulagement de voir l’absence comblée, nos personnels de direction vaquent à leurs bureaucratiques occupations. D’ailleurs, si on lit bien « cette distance physique et symbolique », ils la maintiennent entre eux et tous les profs « à coups de costumes, de vouvoiement et de postures d’autorité ». Donc pas qu’envers les nomades TZR.

Nouvelle digression :

L’Académie de Nantes il y a maintenant une quinzaine d’année faisait venir auprès du service du personnel enseignant quelques personnels de direction frais retraités pour servir d’interface entre leurs collègues en activité et ce service, dans la semaine de pré-rentrée et les deux ou trois jours suivants. Le chef d’établissement furibard de ne pas avoir de nouvelles du demi-poste de maths qui lui restait sur les bras devenait plus urbain quand il tombait sur un collègue au bout du fil. Car il savait que nous comprenions son ire pour avoir partagé les mêmes soucis. Mais je peux témoigner que ce service – en particulier en ce qui concerne les contractuels dans les disciplines professionnelles – était extrêmement attentif aux aspects humains. Avec, cependant en arrière-plan, l’obligation de mettre un prof devant les élèves dans toutes les matières et si possible dès le premier jour de l’année scolaire.

L’allusion à La question humaine de Nicolas Klotz frise le fameux point godwin. Et on n’échappe pas à la bonne langue de bois avec l’accusation faite à nos personnels de direction d’avoir à « cœur leur fonction de valets du gouvernement et du capital. » !

On ignore quelle matière* enseigne ce TZR, pour se retrouver sur deux BMP dans deux lycées à près d’1 heure et quart de route l’un de l’autre et, dit-il, 2 heures de son domicile. Bloqué 3 jours dans l’un, 2 jours dans l’autre, logeant dans des piaules de maître d’internat, on comprend facilement qu’il puisse avoir été victime d’une dépression. On comprend moins bien cependant que ce remplaçant – devenu en fait prof à l’année, à cheval sur 2 établissements – n’ait pas été lui-même remplacé, pendant deux mois d’absence.

Et le ton de sa diatribe montre qu’il est dans un état dépressif grave. Mais si on peut comprendre que dans sa dépression il ne mesure sans doute pas la violence de l’attaque contre le-la proviseur(e) adjoint(e), on comprend beaucoup moins que, par conformisme idéologique, d’autres s’en fassent l’écho. Et ce TZR semble ignorer qu’il y a des syndicats dont le rôle est la défense des intérêts collectifs et individuels des adhérents.

Mais peut-être que le syndicalisme est passé de mode…

Et, sans y aller de la complainte victimante, il faut prendre, peut-être, conscience du boulot d’adjoint-e. Dans des bahuts polyvalents où les contraintes diverses sont de plus en plus lourdes, ne serait-ce que boucler un emploi du temps est un exploit annuel ! Et que le rôle de ces personnels de direction honnis est de tenter aussi que toutes les classes aient toutes leurs profs et, si faire se peut, tout au long de l’année.

* Une allusion au chapitre sur l’intégration sociale en terminale laisse à penser qu’il s’agit de SES.

 

NB Mme Laurence De Cock, pour être la cible de Brighelli, mérite par ailleurs toute notre solidarité.

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24 mars 2017 5 24 /03 /mars /2017 18:25
Il va répéter 7 fois "Mais je vous le dis exactement comme ça !"

Il va répéter 7 fois "Mais je vous le dis exactement comme ça !"

Pascal Praud, qui se contentait de foutre lui-même le bordel dans son 20h foot sur I-télé, depuis la grande purge et le nouveau nom – ô combien de cheux nous – de CNEWS, se retrouve à la tête d’une émission politico-sociale, baptisée finement L’Heure des Pros ! Décor minimum, 4 ou 5 prétendus experts  et le Praud qui vaticine et surtout coupe la parole de la plus brutale et grossière façon à ceux qui osent ne pas partager son avis. L’émission du 22 mars - au titre déjà marqué de toute l’objectivité qu’on peut attendre du PP : Qui veut tuer l’école ? - en est l’exemple caricatural.

Pascal Praud : PP le Loco agresse Bloche !

Puis-je avouer que j’avais une certaine tendresse amusée pour le personnage quand il se contentait d’animer (!) son 20H foot ? Déjà le petit mec tyrannique apparaissait qui coupait la parole à ses propres invités. Et ses emportements caractériels atteignaient parfois des sommets délirants.

Comme après la défaite de l’équipe de France en Ukraine (2-0), le 15 novembre 2013, qui semblait priver la France de toutes chances de participer à la coupe du monde 2014 ! Tous les joueurs ou presque étaient bons pour le poteau d’exécution séance tenante, après cette Bérésina ! Sauf que, le 19, la France fait une remontada et se qualifie. Le PP, sans se démonter, ni même s’excuser de son emportement exagéré et grotesque, réclame qu’on lui épargne les sarcasmes !

Sa propension à donner des leçons de morale relevait du pathologique ! Il s’était déchaîné contre le jeune Serge Aurier, qui avait, assez sottement, sorti des âneries sur son entraîneur et quelques partenaires du PSG.

Avec un acharnement inquiétant !

Heureusement, il était quelque peu tempéré par le deuxième homme de l’émission François Pinet.

Mais l’ex-nantais, de son expérience malheureuse chez les Canaris, n’a gardé que la couleur du maillot, JAUNE ! Car, en revanche, il s’est gardé de se joindre à la longue grève d’I-Télé, contrairement à F. Pinet. Bolloré lui en est reconnaissant qui lui confie donc une émission plus générale où il peut déployer toute son innocente et incommensurable malhonnêteté intellectuelle.

Je dis innocente car il n’a même pas conscience de ses préjugés qui lui servent de convictions.

Jean-Paul Brighelli

Jean-Paul Brighelli

Or donc, outre une minute de propos de comptoirs sur RTL – là aussi inédite : c’est un vrai stakhanoviste le PP – il est censé animer un talk show, comme on doit dire chez CNEWS, d’une quarantaine de minutes. Et ce 22 mars il lance un débat dont le titre indique bien la parfaite objectivité du personnage « Qui veut tuer l’école ? ».

Annie Genevard LR

Annie Genevard LR

Et pour être sûr de ne pas se tromper sur la désignation de la coupable, il a formé un panel d’experts très équilibré. Brighelli d’abord, droite extrême revendiquée, un représentant du SNALC, syndicat très marqué à droite, et A. Genevard, députée LR ; et ne cherchez pas trop d’avocate du côté du Parti de gauche, seul Bloche, député PS, Président de la commission éducation de l’assemblée nationale, arrivé en retard, tentera de jouer ce rôle.

Comme on disait, dans un autrefois lointain, le PP, démarrant en trombe, ne se sentait plus mictionner !

Tous les poncifs les plus éculés sur la baisse du nivô y sont passés. Savent plus l’ortograf ma pôv dam’ ! 20% arrivent en sixième ne sachant ni lire ni compter* ! Et, pratiquant ce que j’appelle l’autoallumage, il se laisse emporter par son propre verbiage inconsistant, le PPremptoire !

Danielle Simonnet Parti de gauche

Danielle Simonnet Parti de gauche

Lors de la présentation, avec donc une parfaite neutralité, il avoue sa flamme pour le Brighelli, le crétin de la fabrique. Puis il donne la parole à la représentante du parti de gauche pour, à peine a-t-elle dit une demi-phrase, lui couper grossièrement la chique. Il faudra qu’elle le renvoie plusieurs fois dans les cordes pour pouvoir en placer une… et dire du mal, en bonne mélenchonniste, de la Ministre de l’éducation nationale** ! Inutile de dire que Brighelli fera son numéro en toute liberté, que le SNALC ajoutera un chiffre faux*, et que la dame Genevard saura repousser ses plus timides interruptions.

Mais avec Patrick Bloche on va atteindre les sommets de l’odieux et du grotesque. L'élu, pour PP, bien qu’il préside une commission, s'y connaît bien sûr bien moins que lui, père d’élève ! et de lui flanquer le prédicat dans la figure.

Et on tombe vraiment dans le papy Moujot, cher à Coluche, quand il assène que « tout le monde n’est pas doué pour faire des études ». Ce qui rend d’ailleurs son émission absurde : selon son idéologie du don, si des élèves sont faiblards en ceci ou cela, c’est qu’ils ne sont pas doués et basta !

L’apogée praudesque est atteinte quand l’insupportable coupeur de paroles (pas pour Brighelli, bien sûr) ose donner une leçon de politesse à la représentante du PdG et à Patrick Bloche. L’impudence du personnage devenant insupportable, P. Bloche a préféré quitter ce faux débat.

Que le PP, en roue libre depuis qu’il n’y a plus François Pinet pour le canaliser un tant soit peu, clashe et reclashe dans son émission de foot, est sans grande importance. Mais que ce prétentieux personnage vienne discourir – il a sans doute plus parlé tout seul que les cinq autres réunis – sur un sujet où il n’étale que ces préjugés et son incompétence est assez hallucinant.

C’est le propre des gens de son espèce : ils osent tout !

 

NB Notre PP s'était déjà distingué par sa niaise stupidité dans la picrocholine bataille du cirCONflexe !

 

* Ne nous moquons pas trop de ces chiffres déformés ou mensongers, une dame Brizard, spécialiste éducation du Nouvel Obs, avait comparé, elle, le pourcentage de bacheliers par rapport à une classe d’âge en 1936 (3%) avec le pourcentage de reçus à la session du bac de 2007 (83,3 %) !

** Voir l'analyse de P. Watrelot sur le gaucho-conservatisme du programme éducatif de Mélenchon.

 

A lire aussi :

"Qui veut tuer l’école ?" sur le site de Questions de classe

 

 

 

Pour les plus jeunes lecteurs de ce déblog-notes précisons que le titre - PP le Loco - fait allusion à Pépé le Moko, film de Duvivier de 1937...

 

 

Ce "loco" n'a pas grand chose à voir avec celui sympathique de Julien Clerc - le Praud est un loco furieux !

Mais on peut préférer la version originale :

Balada para un loco - Astor Piazzolla et Amelita Baltar

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9 octobre 2015 5 09 /10 /octobre /2015 16:44
Tract distribué dans mon ex-collège

Tract distribué dans mon ex-collège

Mea culpa ! si j’ose dire. A l’occasion d’une distribution de tracts de l’aumônerie dans mon ex-collège, j’ai découvert à ma grande honte que j’ignorais en fait les textes. Fort de l’article 2 de la Loi de 1905, j’étais persuadé qu’une aumônerie de collège était liée à l’existence d’un internat. Que nenni !

Aumônerie de collège public : tout faux !

Or donc, en marge d’une réunion d’une association citoyenne locale, on m’informe que des tracts sur l’aumônerie avaient été distribués dans les classes officiellement. Tout faraud, je proclame qu’une telle aumônerie ne pouvait exister puisque j’avais réussi à faire fermer l’internat dudit collège. Et qu’une aumônerie ne pouvait exister que dans un établissement avec internat !

Tout faux.

 

Certes, l’aumônerie est de droit en cas d’internat. Sous réserve d’une demande de parents.

Ce qui était arrivé à la fin des années 90 où donc j’avais accueilli une charmante catéchiste que j’avais affublé du titre d’aumônière, ce qu’elle supportait fort chrétiennement. Une autre lui avait succédé qui m’avait d’ailleurs promis de me faire visiter l’évêché – il n’est visible que pendant les journées du patrimoine et avec inscriptions très réduites – promesse non tenue. Pourtant le logement de fonction du successeur de Richelieu, du peu qu’on en voit, me semblait bien supérieur à celui qui m’était alloué.

L’internat fermé, l’aumônière avait disparu. Et dans mon esprit, tout ce qui ressortait du caté, pour les externes ou demi-pens relevait des familles, le mercredi ou le samedi ou après les cours. Sans que l’établissement ne soit, si peu que ce soit, concerné.

Aumônerie de collège public : tout faux !

A jouer les péremptoires, j’ai quand même voulu conforter mes affirmations par des textes.

 

Le site du 1er ministre Vie publique sur ce sujet rappelait la loi fondatrice : « L’Etat doit permettre à chacun de pratiquer son culte en assistant aux cérémonies ou en suivant l’enseignement propre à sa croyance. Si un croyant est retenu dans un établissement géré par l’Etat, il doit pouvoir pratiquer son culte au sein de cet établissement. C’est pourquoi la loi de 1905 [dans] son article 2 qui interdit toute subvention à un culte prévoit que "pourront toutefois être inscrites auxdits budgets les dépenses relatives à des services d’aumônerie et destinées à assurer le libre exercice des cultes dans les établissements publics tels que lycées, collèges, écoles, hospices, asiles et prisons". »

La suite était cependant plus ambiguë : « Dans les établissements scolaires publics du secondaire (collèges et lycées), la création de services d’aumônerie est possible à la demande des parents. Les aumôniers de l’enseignement public ne sont pas rémunérés par l’administration bien qu’agréés par le recteur. Quand l’établissement scolaire possède un internat, l’enseignement religieux est dispensé au sein de l’établissement, en revanche, quand il n’y a pas d’internat, les cours religieux sont donnés en dehors des locaux scolaires. »

Les quatre premières illustrations sont les scans du tract distribué récemment dans le collège où j'ai sévi !

Les quatre premières illustrations sont les scans du tract distribué récemment dans le collège où j'ai sévi !

Le doute cependant me gagnait.

Plongée donc dans le Code de l’éducation qui, dans son titre IV, Article L 141-2., affirme : L’Etat assure aux enfants et adolescents dans les établissements publics d’enseignement la possibilité de recevoir un enseignement conforme à leurs aptitudes dans un égal respect de toutes les croyances. Mais surtout précise les modalités pratiques : L’Etat prend toutes dispositions utiles pour assurer aux élèves de l’enseignement public la liberté des cultes et de l’instruction religieuse.

  • Article R. 141-2. – Dans les établissements publics d’enseignement comportant un internat, une aumônerie est instituée à la demande de parents d’élèves.
  • Article R. 141-3. – L’instruction religieuse prévue à l’article R.141-2 est donnée par les aumôniers et ministres des différents cultes dans l’intérieur des établissements.
  • Article R. 141-4. – Les lycées, collèges, et généralement tous établissements publics d’enseignement du niveau du second degré ne recevant pas d’internes et non encore pourvus d’un service d’aumônerie peuvent en être dotés, à la demande de parents d’élèves. La décision est prise par le recteur dans des conditions et selon des procédures déterminées par arrêté du ministre chargé de l’éducation. Si la sécurité ou la santé des élèves le justifie, le recteur peut, après avis du chef d’établissement, autoriser les aumôniers à donner l’enseignement religieux à l’intérieur des établissements. (Ce dernier alinéa nuance donc le résumé de Vie publique)

Des distributions de tracts controversées

Collège-lycée BUFFON

Comme je ne lis pas Le Parisien, La Croix ou Le Figaro, je n’avais pas lu les articles sur une distribution de tracts de l’aumônerie catho dans quelques établissements du XVe dont le collège-lycée Buffon, à la mi-septembre. Pub très controversée par la FCPE et des syndicats enseignants.

La Croix, assez jésuitement, a tenté de justifier cette distribution par les textes officiels.

Sauf que si le Code de l’éducation est muet sur la façon d’informer les familles, la Circulaire no 88-112 du 22 avril 1988 - Enseignement religieux et aumôneries dans l'enseignement public. – est plus précise.

 

Or donc il faut une demande des familles et le chef d'établissement doit adresser au recteur un dossier comprenant la totalité des demandes reçues, la répartition des élèves intéressés entre les différents cultes et les différentes classes… dossier assorti d’un avis du Conseil d’administration.

Lors de la création du service d'aumônerie ou lors de la première inscription d'un élève dans l'établissement, le chef d'établissement doit informer l'élève, s'il est majeur, ou ses parents ou représentants légaux, de l'existence d'un service d'aumônerie. Voilà donc la justification de la distribution de tracts, direz-vous.

Et bien non ! S'il s'agit d'une première inscription de l'élève dans l'établissement, les parents ou représentants légaux indiquent, sur la fiche d'inscription qu'ils doivent remplir, et qui doit comporter une rubrique à cet effet ou, à défaut, sur un feuillet  ad hoc annexé à cette fiche, s'ils désirent que l'élève suive les activités du service d'aumônerie (…)

Les formulaires d'inscription dans l'établissement scolaire ou tout autre document comportant des questions relatives à l'enseignement religieux doivent préciser clairement que les réponses à ces questions sont facultatives. En outre, les chefs d'établissement devront faire savoir aux parents ou à l'élève majeur que l'inscription aux activités du service d'aumônerie peut entraîner la nécessité de conserver l'enregistrement de cette inscription dans un fichier manuel ou informatisé.(…)

Le choix fait lors de la première inscription vaut tant qu'il n'a pas été modifié par écrit. Les noms et adresses des élèves inscrits seront tenus à la disposition du responsable de l'aumônerie qui devra refuser de recevoir les élèves non inscrits

Rétrospectivement, je le confesse, je n’ai absolument pas suivi ce texte lors de la brève présence d’une aumônerie au sein du collège (deux ans, si je me souviens bien). Sauf erreur pas d’indication de son existence à l’inscription. Libre accès. La seule publicité devait être une pancarte sur la porte de la salle avec les horaires de permanence. Et pour moi, ladite aumônerie avait disparu en même temps que les internes.

Est-ce d’ailleurs à cause de ces manques à l’information que des rectorats auraient autorisé une publicité directe distribuée à tous au sein des établissements avec aumônerie ? Hypothèse hardie.

Le rappel du texte de 1988, en revanche, n’est peut-être pas inutile.  

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26 avril 2015 7 26 /04 /avril /2015 15:03
Quand les sénateurs UMP lancent une commission d’enquête sur l’école

Au lendemain de l’attentat du 7 janvier 2015, B. Retailleau, chef de file des sénateurs UMP, a demandé une commission d’enquête sur le non respect de la minute de silence ! A ce jour, elle est toujours en cours, mais les déclarations de son rapporteur font augurer un texte qui réjouira les rétropenseurs. Quant au laïcisme liberticide, on risque aussi de le voir recommandé.

 

Le Brutus du bocage qui préside aussi le groupe UMP du Sénat s’est donc offusqué que la minute de silence décidée au lendemain de l'attentat du 7 janvier 2015 pour rendre hommage aux victimes ait été perturbée dans certains établissements scolaires. Surtout, il soupçonne que les 200 incidents signalés aient été sous-estimés par le ministère de l’Education Nationale, dirigée par une ministre qui est, après la Garde des Sceaux, la cible privilégiée de l’UMP. « Ces incidents ont mis au jour un malaise plus profond caractérisant l'éloignement d'un nombre croissant d'élèves de la morale républicaine. Ainsi, il semble nécessaire de proposer les mesures permettant aux enseignants d'assurer leurs missions de transmission des valeurs de la République et du principe de laïcité ainsi que d'acquisition des savoirs… ». Il fallut donc, toute affaire cessante, constituer une commission d’enquête parlementaire sur les menaces qui pèsent sur l’école républicaine !

 

La commission a été mise en place le 20 janvier ; elle poursuit ses auditions.

Sus au constructivisme, au pédagogisme

  Parmi les auditionnés, on découvre des sous-Brighelli* dont l’arrogance n’a d’égale que l’inexpérience. Ainsi d’un François-Xavier Bellamy, militant affiché de la manif anti mariage pour tous et des veilleurs, ancien scout d’europe, branche intégriste du scoutisme, qui déclare sans rire : « Pour lutter contre le sexisme, les élèves doivent entendre parler, par exemple, de la figure de Jeanne d'Arc, lire quelques pages de son procès. » Ou un Loys Bonod dont le seul titre de gloire est de tenir un blog où la stupidité le dispute à la malhonnêteté (intellectuelle) dont témoignent ses propos : « On a mis en place une entreprise de déconstruction de l'école. Bizarrement, elle passe par la notion de constructivisme, qui a déjà été abordée devant votre commission par François-Xavier Bellamy. Le constructivisme repose sur l'idée que l'enfant doit apprendre à apprendre seul et que le professeur n'est plus qu'un guide, un accompagnateur, un médiateur. » Mensonge recuit des z’hérauts de la rétropensée.

 

 Sauf que le rapporteur, le sénateur Grosperrin, non seulement approuve, mais en rajoute une couche sur ce qu’il nomme le pédagogisme. « Je pense en particulier à un enseignant de la région lyonnaise [entendez P. Meirieu] qui a eu un écho très favorable auprès des enseignants du primaire, qui a trompé les enseignants et a considéré comme une révolution copernicienne le fait de placer l'enfant au centre du processus éducatif. On ne parlait plus des matières ; il fallait que l'enfant soit bien, soit heureux. »

Un concentré de sottises qu’Antoine Prost, dans son « Eloge des pédagogues » a fort élégamment démontées. Mais notre rapporteur poursuivra sur la même veine au fil des auditions : « Nous nous sommes trop éloignés des principes fondateurs de l'instruction au profit d'un pédagogisme qui a chassé les contenus. » « Au nom de ce principe d'égalité on assiste à une baisse du niveau et à une remise en cause de l'excellence. » « Vous avez dit que l'école éduque. Je ne suis pas sûr que cela soit son rôle premier. Elle ne peut éduquer, à mon sens, que si elle instruit ; on a souvent eu tendance à l'oublier. »

 

  Là il se fera ramasser par Laurence Loeffel, IGEN  « Je récuse l'opposition entre éducation et instruction. (…) Cette opposition s'est, au fil du temps, idéologisée, ce qui ne me semble pas le meilleur moyen de penser de manière objective les problèmes de l'école. (…) le clivage entre instruction et éducation est un faux clivage : l'école a toujours eu pour mission d'éduquer. Voyez l'école primaire de la IIIème République : tous les enseignements, y compris scientifiques, ont été construits comme des enseignements dont la finalité élective était une éducation aux valeurs de la raison, de la rationalité, du progrès. »

Mais comment peut-on être Persan, pardon Turc ?

Mais comment peut-on être Persan, pardon Turc ?

Hé mon Longuet !

 

Gérard Longuet, ancien d’Occident, du GUD, d’Ordre Nouveau, du Front National, mais néanmoins honorable ancien ministre des Postes et des Armées a égayé de ses saillies la commission. Un interlocuteur évoque-t-il les religieuses ou les infirmières aux cheveux cachés, qu’il rétorque : « La coiffe peut avoir des raisons professionnelles, climatiques, ou de singularité et de soumission. Les sœurs appartiennent à Dieu et font vœu de célibat : leur voile s'en veut le témoignage. Ce qui choque dans le voile islamique, c'est qu'il n'a ni raison climatique, ni de soumission particulière, mais exprime l'appartenance à une société qui, profondément, n'est pas la nôtre. »  Car, au cas où ça vous aurait échappé : « Il y a plusieurs dizaines de siècles que nous sommes sur cette terre ; nous avons le sentiment d'en avoir fait quelque chose et ne voulons pas que cela disparaisse. (…) la France a été, entre le baptême de Clovis et la loi de 1905, un pays majoritairement catholique romain. C'est notre héritage, il n'est pas négligeable, ni inférieur à l'héritage africain, océanien ou antillais. »**

A noter quand même que en Océanie comme aux Antilles, il y a des territoires français.

Que la laïcité soit évoquée dans une commission initiée par un fruit et suppôt de l’école confessionnelle vendéenne et qui comptait dans ses rangs le Sénateur Carle n’est pas le moindre des paradoxes.

Baubérot et Pena-Ruiz, entendus le même jour, ont donné leur approche différente de la notion de laïcité. Jean-Louis Bianco, président de l’observatoire de la laïcité, en donne une définition, à mon sens, satisfaisante : « La laïcité, c'est d'abord la liberté de croire ou de ne pas croire et la liberté de manifester sa croyance pour autant que cela n'empiète pas sur la liberté d'autrui ; ensuite, la neutralité de l'État vis-à-vis des religions ; enfin, la citoyenneté, l'égalité de droits et de devoirs. »

Mais cela n’était qu’amuse-gueules. Ramadan, halal, voile, voilà qui est autrement excitant.

 

  Surprise, pour le principal que je fus, quand Mme Marie-Françoise Perol-Dumont déclare qu’il lui est « arrivé comme présidente de conseil général de devoir répondre à la demande de certaines familles de collégiens qui souhaitaient déduire les jours de ramadan des jours de cantine ». Que je sache, ce qu’on appelait les ‘remises d’ordre’ sur le forfait de la cantine – des déductions en cas d’absence pour maladie par exemple – était du ressort de l’établissement et non du conseil général. Et si un collégien ne mange pas à la cantine pendant un mois fut-il lunaire, le problème n’est pas dans la déduction des jours de cantine !

 

Se greffe la question des menus alternatifs en cas de porc au menu. « Certains mangent casher ; d'autres mangent hallal. D'autres encore mangent bio ou sont végétariens. Les revendications sont donc multiples ; elles ne concernent pas seulement la viande hallal. » précise Pierre N'Gahane. Et Jean Baubérot rappelle que « même Émile Combes, ce partisan de la laïcité la plus intransigeante, avait signé une circulaire prévoyant l'absence de viande dans les cantines le vendredi, pour faire preuve de libéralisme politique mais aussi par intérêt bien compris, pour éviter que les enfants n'aillent dans les écoles congréganistes. Il nous faut inventer les mêmes genres d'accommodements aujourd'hui : proposer un menu végétarien - pas hallal ou casher, ce serait trop compliqué ! - à côté du menu habituel résoudrait bien des choses. »

Obsession textile

La fureur anti fichu va se déployer sur deux fronts principaux. Les mamans dites voilées et les étudiantes itou.

 

Pas de mamans à voile dans nos sorties scolaire !

 

Quittant les hauteurs spéculatives, H. Pena-Ruiz considère que « Lorsqu'on prétend que des mères voilées peuvent bien accompagner leur enfant dans le cadre d'un voyage scolaire (…), il faut garder à l'esprit qu'elles assurent des fonctions d'accompagnatrices au nom de l'État et doivent, à ce titre, être tenues à la même neutralité vestimentaire que les enseignants ».

 

Approuvé en cela par une présidente de commission qui en rajoute une couche par la preuve assurantielle ! « Toute personne qui accompagne relève de l'assurance scolaire de l'école (…). Cette dimension assurantielle vaut, à mes yeux, soumission aux principes du service public ou de la délégation de service public. »

 

Si l’on arrête un moment de ramer, car là on attaque la falaise, et qu’on essaie de revenir à la triviale réalité de nos maternelles, de quoi s’agit-il ? Pour une sortie vers la médiathèque ou l’espace théâtral, de solliciter des parents pour aider à sécuriser le déplacement. Des mamans le plus souvent. Mamans qui, voilées ou pas, accompagnent leur enfant à la maternelle. Que donc tous les autres enfants ont déjà vues avec ou sans un foulard sur la tête.

 

  Et comme le rappelle aussi J. Baubérot, va-t-on interdire l’accès aux établissements publics à Latifa Ibn Ziaten, mère du soldat Imad, tué par Mohamed Merah ? Elle intervient dans les écoles pour expliquer que le djihad consiste non pas à aller en Syrie mais à faire un effort sur soi-même. Faut-il avoir son fils tué pour voir ses droits de citoyenne respectés ?

 

Pas d’étudiantes à voile dans nos campus !

Deuxième front de nos grands laïcistes – bien qu’un peu en dehors de l’objet de la commission d’enquête – l’affreux voile à l’université.

 

Et là, stupeur et consternation, en 1ère ligne Jean-Pierre Obin.

Il est vrai que son rapport de 2004 a été complaisamment cité et re-cité par des sénateurs UMP (oubliant un peu que ce fut Fillon qui le mit sous le boisseau). Et bien qu’il ait précisé que son « étude ne peut prêter à généralisation et à dramatisation excessive : les phénomènes observés l’ont été dans un petit nombre d’établissements », il a glosé devant la commission comme si elle était un reflet global d’une situation calamiteuse.

Et surtout, et alors que ça n’avait rien à voir avec son rapport, Obin a plaidé pour que le Gouvernement étende aux universités la loi de 2004 sur les signes ostentatoires religieux. « Il faut souligner qu'une grande partie de l'enseignement supérieur est déjà soumise à la loi de 2004, qu'il s'agisse des classes préparatoires, des BTS ou des autres formations qui ont lieu dans les lycées (soit 20 % des étudiants). »

Le sophisme*** est un modèle du genre : la loi de 2004 interdisant le port du foulard qualifié d’islamique pour les élèves des établissements scolaires, cette interdiction a été étendue aux étudiantes de prépas ou BTS puisque, comme elles fréquentaient les mêmes locaux et espaces, la coexistence de deux situations eût été ingérable. Mais comme des étudiantes sont soumises à l’interdiction, il faut l’étendre à toutes les étudiantes.

 

C’est la position du Grand Maître de la principale obédience maçonnique : « Le Grand Orient de France a pris position contre le port du voile à l'université. Certes, les étudiants sont majeurs et les universités doivent continuer s'administrer librement. Mais l'interdiction du voile s'applique déjà, dans les lycées, aux élèves des classes préparatoires, qui relèvent de l'enseignement supérieur, et aux élèves majeurs de terminale. La question se pose donc ».

 

La question ne se pose que pour ceux qui, tout en clamant que loin de revêtir la moindre dimension punitive, la laïcité doit constituer un facteur d'émancipation, poussent toujours à l’extension sans fin du domaine des interdictions.

Parmi ces interdictions une des plus cocasses consiste à proscrire tout qualificatif au mot même de laïcité. Ainsi puis-je chanter la liberté chérie, protester que l’égalité est souvent formelle et la fraternité fictive, mais oser revendiquer une laïcité ouverte, sacrilège !

 

Commettons donc l’irréparable en plagiant les propos d’un québécois –Québec le pays des honnis accommodements raisonnables, attendez-vous au pire :

Laïcité ouverte donc pour toutes particularités sans conséquences juridiques effectives: arbres de Noël, menora, citrouilles d’Halloween, ramadan, croix dans le cou, grigris, papillotes, fétiches, totems et statues, moulins à prières, voiles, hidjab, tchador, sari, brimborions et colifichets, minarets et clochers, yoga, occultisme, horoscope, tarots divinatoires, pèlerinages, baptême collectif en piscine olympique, les chrysanthèmes du culte, en un mot (on peut supposer que ces fleurs ont une autre signification symbolique outre-Atlantique).

Laïcité définie et fermement imposée par l’état de Droit,  dans le strict espace de portée juridique citoyenne: droits des femmes, droits des enfants, instruction publique, soins hospitaliers, banques, héritage, justice, vie politique, neutralité intégrale de tous les corps administratifs, code civil, code criminel, impôt et taxation, etc…. les choses sérieuses du tout de la vie civile, en un mot.

 

* Dans le genre, l’éminent mathématicien, Laurent Lafforgue, vaut son pesant d’équations : «  Je n'ai jamais enseigné dans une école, un collège ou un lycée (..). Je me suis rendu compte que cette école à laquelle ma famille et moi devions tant, et que nous avions tant aimée, était en voie de destruction rapide (..). L'état dans lequel plus de cinquante ans de politique destructrice - à mon avis - ont mis l'école publique et les écoles privées sous contrat est tel qu'employer à leur propos l'adjectif « républicain » déconsidère la République (..). Moi qui ignorais jusqu'à l'existence des écoles hors contrat, j'en suis amené à concentrer mon énergie à les soutenir. La présentation, par le fondateur d'une école de ce type, de son programme, m'a frappé par son bon sens. » Faut-il lui rappeler qu’il est le fruit de cette école, puisque, vu sa date de naissance, il n’a pas connu l’âge d’or de l’école d’il y a cinquante ans !

 

** S’agissant de l’autorité supposée perdue du professeur, il vaticinera à partir de son expérience de Ministre de la Poste puis des Armées. Finkielkraut lui a l’explication sur cette perte : « les professeurs doivent retrouver l'autorité qui leur manque aujourd'hui, par exemple le droit de faire redoubler les élèves. Toute une série d'études paraît pour indiquer que le redoublement s'avère catastrophique, fournissant bien souvent l'argumentaire des parents pour faire appel de la décision de redoublement de leurs enfants. Les professeurs sont alors complètement démunis et l'existence de niveaux différents dans les classes implique l'alignement sur celui le plus faible, puisqu'on ne souhaite pas laisser les élèves en difficulté au bord du chemin. Toujours ce syndrome égalitaire à l'aune duquel on regarde la réalité à travers les yeux du plus faible ! » Oser parler de "syndrome égalitaire", devant une commission d’enquête qui s’inquiète des pertes des valeurs républicaines dans notre école, relève-t-il d’autre chose que de la négation même de ces valeurs ?

 

*** Dans le genre Slama fait encore plus fort : «  La loi Debré de 1959 sur l'école privée a été remarquablement astucieuse. Elle prévoit le financement de l'école privée, dans la mesure où il n'est pas de liberté formelle qui n'éprouve le besoin de sa consécration dans un exercice réel. Mais il y a des contraintes posées par contrat. Il y a des lieux où le caractère propre de l'établissement prime, d'autres où c'est la règle de la République qui s'impose. L'esprit de cette loi est resté. La proposition de loi étendant le principe de neutralité religieuse aux structures de petite enfance recevant des financements publics ne me choquait pas. Dès lors qu'il y a financement de l'État, ce dernier est en droit d'exiger une neutralité. Cette conception de la laïcité nous est propre : l'État neutralise la sphère publique. » Tout aussi hors sujet puisque les crèches ne sont pas du ressort de la commission, mais la finesse du rai(è)sonnement subjugue.  On passe de la subtilité (?) de la Loi Debré à un mécanisme brutal qui, appliqué à la lettre, voudrait dire que toute association recevant peu ou prou des subventions publiques est soumise au devoir de neutralité qui s’impose aux services publics. L’école privée, elle, pouvant continuer d’afficher son peu neutre caractère propre.

 

NB Parmi les auditionnés on peut noter aussi Nathalie MONS (CNESCO) et Philippe WATRELOT, Président du CRAP-Cahiers Pédagogiques.

Philippe MEIRIEU a aussi été entendu.

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23 mai 2008 5 23 /05 /mai /2008 09:53

  Quelques centaines de personnes (avec des bateaux il est vrai) bloquent les ports, bloquent des accès routiers, voire dévastent des chargements, pillent des rayons de super marchés, balancent même des fusées de détresse sur la tronche des CRS, en toute impunité. Leur ministre s’empresse de recevoir leurs représentants et leur donne un cadeau, en essayant de tenir compte de règles communautaires que ledit ministre connaît bien, puisqu’il a été commissaire européen (la mode est de dire « c’est la faute à Bruxelles », en oubliant que les règlements européens découlent de décisions prises à l’unanimité de leurs membres).

 

Des milliers et des milliers d’enseignants se mettent en grève : non seulement leur ministre ne les reçoit pas, mais ils ont droit à une provocation en règle de notre Ouf 1er sur un service d’accueil, dont même les municipalités de droite ne veulent pas. Ils ont fait grève en toute légalité, leurs manifestations n’ont donné lieu à aucune violence : réponse donc, le mépris !

 

500 000 à 700 000 personnes manifestent sur toute la France. Et le gouvernement de se réjouir : le service minimum dans les transports a bien fonctionné (à Paris, tout au moins, car ce qui se passe dans les villes de province n’intéresse guère nos gouvernants). Donc il fait la sourde oreille aux revendications. Des centaines de milliers de personnes défilent dans la rue, en toute légalité, sans violence : réponse donc, le mépris !

 

Si le pouvoir voulait faire passer le message : démontrez votre pouvoir de nuisances et vous serez entendus, il ne s’y prendrait pas autrement. Que les manifestants salariés, tels des agriculteurs en colère, bloquent les voies ferrées, les routes et autoroutes et, à l’occasion, prennent d’assaut quelques administrations pour les saccager : ils auront peut-être une chance d’obtenir satisfaction !

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29 novembre 2007 4 29 /11 /novembre /2007 19:00

Deux sondages, à peu de temps d’intervalle, portant sur le même thème Les Français et l’école, réalisés par le même institut (tns SOFRES) avec un questionnaire proche au départ, aboutissent à des résultats significativement différents : le 6 septembre* 89% des parents se disaient satisfaits (voire très satisfaits) de leur école ; le 26 et 27 septembre ils n’étaient plus que 59% à trouver la qualité de l’école satisfaisante.

 

Certes la question était plus centrée dans le 2e cas.

Certes la méthode d’enquête divergeait aussi : sondage téléphonique de 4000 personnes de plus de 15 ans élèves, étudiants et parents d’élèves le 6, sondage en tête-à-tête, à domicile portant sur un échantillon de 1000 personnes de 18 ans et plus les 26 et 27.

Mais ça n’explique pas la perte en ligne de 30 points, en à peine trois semaines.

 

La seule conclusion sûre sera qu’une majorité de parents(et dans les deux cas plus encore les parents de maternelle 94 % et 64%) sont satisfaits de l’école.

Un des chevaux de bataille des déclinistes – la formation des enseignants – ne semble pas (avec bien sûr toutes les précautions qu’implique ce qui précède) accrocher l’opinion des parents qui à 88% l’estiment satisfaisante.

 

Le second sondage présente une fiche technique (http://www.lefigaro.fr/assets/pdf/france2_ecole.pdf) avec des tableaux détaillés. Leur analyse (rapide et non exhaustive) n’est pas dépourvue d’intérêt.

Les taux de satisfaction les plus élevés sont dans la tranche d’âge 25-34 ans et toujours plus élevés que l’ensemble pour les tranches de 18 à 49 ans, les taux de satisfaction les plus bas sont dans la tranche 50-64 (48%) et restent inférieurs à la moyenne pour les 65 ans et plus (49%) : autrement dit les moins concernés – les pépés et les mémés – sont les moins satisfaits. La satisfaction croît avec le niveau d’études : de sans diplôme ou certif à 51% jusqu’à enseignement supérieur 60%. On trouve une minorité de satisfaits aussi bien chez les électeurs PCF (44%) que FN (45% et avec 20 % de très insatisfaits).

 

Chez les parents d’élèves le taux de satisfaction décroît de la maternelle au lycée de 64 à 44% (le collège toujours présenté comme le ventre mou de l’école s’en tire à 50 %).

Ces mêmes parents jugent satisfaisante la qualité de l’enseignement à 69%. Mais le soutien des élèves en difficulté ne leur semble pas satisfaisant à 55%. Le respect de la discipline par les élèves (c’est-à-dire leurs enfants) est aussi estimé insatisfaisant à 68 %. A noter que les non parents sont partout plus sévères pour l’école.

 

Sur l’utilisation des nouvelles technologies, pour un taux de satisfaction global de 59% ce sont les plus jeunes (18-24 ans) qui sont les plus satisfaits avec 70%, les moins enthousiastes étant les plus âgés (65 ans et +) avec 50% (1/3 se réfugiant prudemment dans les sans réponses).

Pour le nombre d’élèves par classe l’insatisfaction domine, mais ce sont les électeurs PC qui pulvérise les records avec 97% d’insatisfaits (de Peretti avait fait une étude là-dessus démontrant que la question de l’effectif de classe n’était pas déterminante).

 

Si de forts écarts peuvent exister dans deux sondages proches d’un institut considéré comme sérieux, il faut, a fortiori, se méfier de nouvelles officines qui procèdent à des sondages par Internet. Là on a affaire à du charlatanisme (le taux de couverture Internet est autour de 50 %, sans parler d’une fiabilité des réponses très fragile). Ainsi quand le sieur Pernaut, de TF1, reprenant un sondage publié dans Le Figaro, proclame que 69% des Français demandent de ne pas céder aux revendications des grévistes, il émet une contre-vérité. Quant aux sondages (ou pire, voir en Suisse : les votations) qui portent sur des questions techniques – lecture, grammaire, évaluation… - ils ont autant de valeurs que ceux qui porteraient sur la meilleure façon de soigner l’asthme ou le diabète !

 

* http://www.tns-sofres.com/etudes/pol/060907_ecole.htm

 

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