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5 janvier 2017 4 05 /01 /janvier /2017 15:55
Ouest-France 05/01/2017

Ouest-France 05/01/2017

Un grand poncif, la fameuse « pensée unique » trouve ici un contempteur farouche qui, ne reculant devant aucun cliché, en fait un instrument pour nous formater… à quoi donc ?... mais oui, bien sûr, au « politiquement correct »*. Et notre résistant à cette pensée unique, aussi totalitaire que non identifiée, de nous la décrire comme sèche et rigide, sans aucune motivation compassionnelle.

Joffrin, Lejeune, Thréard

Joffrin, Lejeune, Thréard

Mais qui sont donc les hérauts de cette abominable pensée unique ?

Les éditocrates : Yves Thréard du Figaro ? Hutin père ou Hutin fille d’Ouest-France ? Yves de Kerdrel ou Geoffroy Lejeune de Valeurs putrides, pardon actuelles ? Laurent Joffrin de Libé ?

Par quels médiacrottes est-elle diffusée, martelée ?

Par TF1 avec Jean-Pierre Pernaut ? Par France 2 avec Pujadas ?

Eric Zemmour, Philippe de Villers, Michel Onfray, Alain Finkielkraut

Eric Zemmour, Philippe de Villers, Michel Onfray, Alain Finkielkraut

Et quels sont les intellocrates qui l’alimentent ?

Eric Zemmour ? Philippe de Villers ? Alain Finkielkraut ? Michel Onfray ?

Quant aux politicards on hésite entre Philippot qui a son rond de serviette à BFM, Macron qui fait les unes de L’OBS, Fillon le chéri de Paris-Match, à moins que ce ne soit Mélenchon l’imprécateur ?

Et pour les économistes entre Lordon, Piketty, Cohen ou Verdié-Molinié, etc. ça va être dur de trouver une doctrine unique…

« Il n’y a de pensée que dans la clarté, dans celle des idées, comme dans celle des convictions. Il faut que celles-ci soient fortes pour qu’un véritable débat intellectuel puisse avoir lieu. Afficher comme seul credo, son mépris pour la « pensée unique » — vocable péjoratif par excellence — constitue un alibi commode pour éviter le débat d’idées. »  

Jean-Paul Fitoussi - "Capitalisme, socialisme et démocratie"

L’appel au « peuple », qui conclut, relève des mêmes poncifs !

Il n’y a pas plus de peuple que de pensée unique. Mais des citoyen-ne-s plus ou moins proches d’une religion ou agnostiques ou athées, adhérents en nombre à des associations les plus variées, ou pas, retraités de plus en plus, à leur compte ou salariés, et chez les salariés syndiqués, avec un choix large, ou non syndiqués, et politiquement, quand ils ne sont pas abstentionnistes, répartis sur une palette des plus larges…

* "La question du «politiquement correct», est  d'ailleurs intéressante. Comme le concept de «bobo». Il est devenu légitime, d'insulter quelqu’un en le traitant de bobo. Or qui est ce «bourgeois-bohême»? Un citoyen qui pratique un peu la consommation culturelle, doté par conséquent d'une certaine culture dont on peut espérer qu'elle lui ouvre l’esprit.

Puisque nous sommes dans la caricature, c’est quoi l’alternative à bobo? Mimile, c’est-à-dire le même sans culture? Bling-bling: le même, en plus consommateur? BCBG: le même avec son loden et ses mocassins à glands, claquemuré dans ses traditions?"

Daniel Pennac "Les bobos sont de bons chrétiens"

 

PS Il est remarquable que le « Courrier des lecteurs » d’Ouest-France, qui rejette tout envoi non conforme à sa « pensée » - légalisation du cannabis, par exemple – et encore plus toute contestation des bondieuseries de la fifille Hutin (voire même des papiers sur les déserts médicaux mettant en cause la médecine libérale), publie à la suite deux envois qui sont quasi une parodie de Pierre Dac et de son discours pouvant servir en toute circonstance, tant ils alignent des sophismes creux. Mais avec le plus grand sérieux, eux.

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26 novembre 2014 3 26 /11 /novembre /2014 16:56
ÉVÊCHÉ DE LUÇON : TEMPÊTE DANS LES BÉNITIERS

Castet, évêque et martyr bis eût pu aussi être le titre. Car des paroissiens se rebellent contre un prélat qu’ils disent tout-à-fait déphasé avec l’esprit du pape et en rupture complète avec l’esprit de Vatican II. « C’est un retour en arrière qui instaure des divisions, pas une église de communion », dit leur porte-parole.

Entre l'évêque et ses fidèles le fossé se creuse

Ouest-France, page Vendée, 25 novembre 2014

La page Vendée d’Ouest-France s’est donc fait l’écho d’une conférence de presse tenue par ces fidèles.

 

L’impayable Riposte Catholique qui doit être au catholicisme ce que Riposte Laïque est à la laïcité, réagit au quart de tour :

  Le « peuple » se soulève en Vendée contre Monseigneur Castet, titre-t-il ironiquement

Une centaine de fidèles catholiques a fait venir les media locaux pour une conférence de presse dans une église de la Roche-sur-Yon, au cours de laquelle le « peuple en marche » a fait part de ses états d’âme concernant son évêque. Les faits : libéralité dans les permissions de célébrer la messe selon le rite tridentin [messe en latin, à l’ancienne], et, pour la messe nouvelle, absence de femmes à l’autel, communion sur la langue et à genoux, réduction de la participation à la liturgie. En somme, on reproche à Monseigneur Castet ses efforts pour faire revivre la véritable liturgie dans son diocèse. Ce prélat, réputé pour avoir supprimé tous les vases sacrés de son diocèse faits de terre cuite* (voire d’en avoir fait une dalle pour sa cathédrale), essuie depuis deux ans les attaques de l’extrême gauche locale, qu’elle soit catholique ou non. Puisque l’activisme ne fonctionne pas pleinement, les fidèles blessés dans leur « esprit du concile » ont décidé de passer à la vitesse supérieure, en écrivant au nonce apostolique, au président de la conférence des évêques de France, Monseigneur Pontier, et même au Pape François pour se plaindre. Non pas pour demander le départ de l’évêque par trop réactionnaire, précisent-ils, dans leur divine miséricorde, mais pour « alerter ». On se prend à penser aux bonds que doit faire Charette dans sa tombe. La feuille de chou gauchiste qui relaie la lutte diocésaine contre l’évêque se nomme en effet le « Sans-culotte 85″.

 

* Qui peut m’éclairer sur cette histoire de vases sacrés en terre cuite ?

 

Le mécréant que je suis – Sans-culotte qui se réjouit des bonds que Charrette, cher au Vicomte, peut faire dans sa tombe – ne peut que ricaner devant cette accusation d’extrême-gauche, qui, chez ces intégristes, doit commencer à Bayrou (il est vrai que pour certains mélenchonnistes l’extrême-droite commence à Valls*).

N’ayant aucune, mais vraiment aucune compétence en matière liturgique ni aucune, mais vraiment aucune, connaissance de la pastorale, je me contenterai de mettre en complément des extraits du dossier de presse, ne retenant dans l'article que quelques témoignages de ces paroissiens frustrés.

Le père Picsou

  Commençons donc par un curé d’une paroisse proche de La Roche-sur-Yon, que l’on pourrait appeler le père Picsou. Pour nouer les liens sacrés du mariage, dans le diocèse, il faut casquer 170/180 €. Dans cette paroisse, c’est à la tête du client ! Lorsque des mariés n’habitent pas sur place, le curé leur demande jusqu’à 300 € ! Raison invoquée : « ils ont bien les moyens ! »… L’école privée confessionnelle ayant organisé une petite fête – qu’il a suivi avec autant d’attention que Sarkozy dans une audience papale : en pianotant son portable – il lui a demandé de payer la location de l’église. Location aussi demandée à un couple pour un pot amical dans une salle annexe de l’église. En revanche, il refuse l’accès gratuit à une chorale pour un concert en faveur du téléthon 2014** ! Le père Picsou semble ignorer qu’église et salle annexe sont des biens communaux.

Depuis son arrivée sur la paroisse, le nouveau curé a mis les finances de la paroisse en difficulté… alors que celle-ci disposait de sommes relativement importantes sur ses comptes. ” expliquent des paroissiens. Pour renflouer la caisse, le curé veut taxer de 10€, à la rentrée, chacune, les familles de l’école privée. “Devant la levée de boucliers des deux associations de parents d’élèves de l’école, le curé a répondu qu’il « était le patron » et que les « directeurs des écoles étaient nommés par l’évêque » ! ”

Les pères Vaderetro

 

  « Maman, le prêtre a dit que pour se préparer à la communion et être une bonne chrétienne, il fallait réciter trois fois sa prière dans la journée : matin, midi et soir ». La maman lui répond : "Ecoute, tu vois, le matin, c’est difficile, il faut se presser pour partir à l’école. A midi, tu manges à la cantine. Par contre, le soir on peut trouver un moment pour prier ensemble en famille”. Toute joyeuse, la gamine raconte au prêtre la discussion qu’elle a eue avec sa mère, et la décision qu’elles ont prise. Réponse du prêtre « Si tu ne récites pas ta prière le matin et à midi, tu pourris de l’intérieur ».

 

Le mal, le démon et le péché sont omniprésents dans les discours du clergé local ; jusqu‘à trouver, dans une église du voisinage, une liste de péché à confesser en confession individuelle, raconte un autre témoignage. Parmi différentes questions, « Est-ce que je me suis amusé à faire de la magie, à porter crédit aux horoscopes, à faire tourner les tables ? » Quant à l’affreux péché de chair, il reste une obsession : les enfants de chœur sont devenus les servants d'autel  et leurs rangs sont devenus accessibles à des servantes mais des prêtres (à commencer par l’évêque lui-même) leur refusent l’accès à l'autel, “en effet, les seins naissants des jeunes filles peuvent  distraire les jeunes garçons” (sic).

Prenez-garde, vla la jeune garde !

 

Printemps dernier, dans les rues luçonnaises, j’ai vu passer un blondinet tout ensoutané sur un vélo de femme, comme un flash-back des années 50. Castet, lui-même ensoutané, importe du jeune prêtre modêle rétro dans son diocèse. Rome n’est plus dans Rome ou plutôt le paroissien n’est plus dans sa paroisse depuis que cette jeune garde montante colonise progressivement bocage, côte, plaine et marais. “Depuis l’arrivée de jeunes ou nouveaux prêtres, avec des pratiques très différentes de celles de leurs prédécesseurs, les chrétiens ne se retrouveraient donc plus dans ce retour aux années 60.” “Une gouvernance du diocèse qui s’appuie sur une restauration progressive d’une Eglise préconciliaire et janséniste”, dénoncent ces cathos. « Vivement que votre génération disparaisse pour que nous puissions faire tout ce que nous voulons… », font-ils dire à un de ces jeunes curés imbus d’eux-mêmes. Car c’est là, le paradoxe : pour ces intégristes l’avenir c’est le passé, avec somptueux habits sacerdotaux enveloppés d’encens, face à une partie de leurs ouailles qui n’ont aucune envie de retrouver ce clergé omnipotent qui régentait la Vendée bocagère, chère au Vicomte et au petit Retailleau, jusqu’à ce que l’aggiornamento de Jean XXIII et Paul VI ébranle cette église dominatrice et sûre d’elle-même.

 

Grâce à dieu, je suis athée, comme disait malicieusement Luis Buñuel. Je n’ai donc, a priori, et même a posteriori, aucune implication dans ce conflit de conceptions de la vie d’un évêché ou d’une paroisse. Sauf que, avec la jeune garde de l’évêque Castet, se profile un intégrisme fanatique, modèle Civitas, donc un cléricalisme agressif. Et faut-il le rappeler, le cléricalisme, voilà l’ennemi ? Faut-il le rappeler la lutte contre le cléricalisme, n’est aucunement anti-religion ?

Au moment où un téléfilm célèbre le 40e anniversaire de la Loi Veil, alors même qu’à l’évidence personne n’a jamais été obligée, contre ses convictions morales et/ou religieuses, d’avoir recours à l’IVG, les cléricaux militent encore et toujours pour son abrogation. C’est donc face à eux – les Boutin et les Hutin chez nous, les Ruiz-Gallardón et les Cañizares en Espagne - qu’il faut continuer le combat.

 

* "Peut-être se dit-il de gauche [le gouvernement] mais la politique qu'il mène est de droite extrême" Mélenchon Le Parisien 24/11/14 (c'est moi qui souligne)

** Derrière ce refus du Téléthon se cache un assez ignoble motif, car une partie des fonds servirait à la recherche sur les cellules souches embryonnaires et pour eux ce n’est pas acceptable ! Ainsi, Riposte Catholique nous raconte que Don(sic) Geoffroy Bohineust, curé d’une paroisse d’Indre et Loire et prêtre de la communauté Saint-Martin (chère à Castet), a refusé la chorale qui souhaitait se produire à l’église le 6 décembre, au profit du Téléthon. En réaction, le maire (divers droite), a fait savoir que la municipalité « appliquera strictement les lois républicaines de 1905 vis-à-vis de l’Église » : « La municipalité est propriétaire de l’église, la paroisse en est affectataire, selon la loi. La commune n’a aucune obligation de participer aux frais de fonctionnement (lumière, chauffage…), elle le faisait jusqu’ici, et même un peu plus… Si la ligne de partage est rompue, nous assurerons nos obligations de clos et de couvert, et c’est tout. »

En complément (extrait du dossier de presse)

 

DIOCÈSE DE LUÇON. Éléments de réflexion...                                                                              octobre 2014

par un Groupe de parole venant de différents lieux de Vendée et de divers engagements en Église.

 

Depuis environ 5 ans, notre diocèse de Luçon traverse une période de crise, pas forcément perceptible partout, mis à part quelques événements  très médiatisés (ordinations en Allemagne en 2012, école du Bourg en juin 2014...) Pourtant, à différents niveaux et en divers lieux, des constats se multiplient, exprimant des souffrances et inquiétudes grandissantes ! Voici quelques éléments de synthèse qui s'appuient sur des témoignages individuels ou collectifs de chrétiens engagés dans leurs communautés.

  • 1er CONSTAT : UNE GOUVERNANCE QUI FAIT PROBLÈME.

1.1          La non-reconnaissance des « acteurs » de la pastorale jugée "trop sociale" depuis 40 ans, "casse" des ressources humaines : des prêtres et des laïcs sont en souffrance grave parce que :

  • Leur vécu missionnaire accompli dans l’élan de Vatican II est jugé négativement : "Vous avez vidé les églises"
  • Des prêtres, pas pris en compte, désavoués à l’occasion de changements de mission, sont dits "aigris" s’ils n’adhèrent pas au style imposé. La diversité et les complémentarités du clergé vendéen ne sont pas accueillies comme un bienfait. Des laïcs en responsabilités que l’on écarte disent devoir "se reconstruire" après une mission diocésaine, un service paroissial.

1.2       La création de ruptures et le jeu des nominations qui "partitionne" le diocèse.

>> d'un côté les zones plus peuplées (urbaines) où sont installés des prêtres plus jeunes et dans la ligne de l'évêque.

  • On privilégie les gros centres qui regroupent plus facilement une certaine sensibilité liturgique traditionnelle et on a ainsi des églises pleines. Des arrivants d'autres paroisses ne viennent que pour l’Eucharistie du dimanche, adorations... et reçoivent des responsabilités.
  • Ces choix de prêtres et de laïcs sont très rapides... parfois ils arrivent de l’extérieur et sans connaissance du terrain, pour appliquer la nouvelle ligne... "Avec moi, tout va changer" dit un curé arrivant dans une paroisse.
  • D'où un refus de liens avec les curés qui partent, les équipes pastorales, les « forces » existantes dans ces Communautés qui "éclatent"… Certains quittent ; d’autres se font évincer.

>> de l'autre, les zones rurales, moins peuplées où l'on envoie ceux qui ont une sensibilité davantage "Action Catholique".

  • Dans ces paroisses, les chrétiens peuvent ignorer les problèmes d'autres lieux, la vie paroissiale continue presque comme avant. La vie de l'Église diocésaine y est très peu évoquée, les prêtres se référant abondamment au Pape François qui les conforte. Cependant, en privé, certains jusque-là discrets s'expriment davantage sur les problèmes.
  • Certes, de petites communautés, essentiellement rurales peinent à rester toujours vivantes, mais peut-on dire que c'est un échec de la Pastorale précédente ? En fait, les spécificités du monde rural sont méconnues, voire ignorées, donc pas ou mal prises en compte pour l'évolution de la vie des Communautés chrétiennes.
  • Dans plusieurs doyennés, on évite de parler de la vie du diocèse, pour vivre dans la proximité...

1.3          L'impossible dialogue

  • Des prêtres et des laïcs ont exprimé de vive voix ou par écrit les problèmes et leur lot de souffrances, les enjeux pour l'Évangélisation... Mais, dans les textes et dans les faits, il n'en est pas tenu compte. Les réponses de l'évêque n'intègrent pas les questions posées par des prêtres et les textes de l'évêque ne rejoignent pas concrètement les chrétiens.
  •  Des laïcs qui ont essayé de dialoguer avec des proches de l'évêque, ont des difficultés à être entendus et compris.
  • Enfin, les nouvelles dispositions pour l'organisation (choix des personnes) et le fonctionnement des différents conseils,

stoppent la vie des communautés et services... pour les réorienter unilatéralement sous la houlette de prêtres conformes à la volonté de l'évêque.

1.4          La non-information

  • Très peu ou pas de textes clairs qui orientent précisément les chrétiens du diocèse
  • Des décisions ou opinions sont connues par des communiqués de presse, interviews extérieures au diocèse

(cf. le magazine Famille Chrétienne, KTO... )

  • Mais, concrètement, les faits parlent et ainsi apparaissent des "déconstructions/reconstructions" inacceptables.

 

 

  • D'AUTRES CONSTATS : RITES LITURGIQUES SURVALORISÉS ET DISCOURS MORALISATEURS.

2.1         Une restauration liturgique qui impose des rites anciens en les survalorisant, qui déploie un décorum et des ornements                    fastueux : tout cela loin de la "noble simplicité " voulue par Vatican 2, apparaît à plus d'un titre, choquant...

                alors que la communion a été refusée, au vu de leur vêtement, à des personnes en précarité !

 

2.2         Du moralisme. Trop souvent amalgamé à la liturgie par le biais d'homélies assénant des règles étroites, culpabilisantes

               qui parlent du mal, de Satan et du péché plus que de l’Amour de Dieu, cette morale éloigne ceux qui ont cheminé

                dans la dynamique de Vatican 2, du Synode diocésain.

  • Des catéchèses pour enfants vont aussi dans ce sens.

 

Ce n'est pas ainsi que nous concevons la "Nouvelle Évangélisation".

 

  • QUELQUES CONSÉQUENCES ...

1  Un clergé divisé... La gouvernance expliquée plus haut ainsi que différents conflits vécus (et ce n'est pas qu'une affaire de                 génération) créent des divisions insupportables qui s'accentuent., à l'opposé de ce que conseillait Mgr Vingt-trois, dans son                 homélie lors de l'ordination de Mgr Castet.

  • Il existe aussi de jeunes prêtres qui se trouvent dans l'embarras, puis le malaise, voire le mal-être entre des postures pastorales et des groupes chrétiens qui divergent sur beaucoup de points.
  • Des vicaires épiscopaux, qui discourent dans le sens de l'évêque, s'éloignent ainsi d'une partie de leurs frères prêtres...

ou peut-être vivent-ils un écartèlement personnel douloureux et difficilement tenable dans la longueur.

  • Quelles vocations sacerdotales ou religieuses possibles dans un tel contexte ?

3.2          Des laïcs qu'on souhaite écarter... De nombreux paroissiens -en responsabilité ou pas- qui ne s'y retrouvent pas, quittent les nouvelles assemblées constituées dans certaines paroisses et vont vers d'autres lieux qui, pour l'instant, restent plus ouverts.

  • Laïcs, femmes ou filles sous-valorisés ... (pas de femmes ou filles dans le chœur pour certaines paroisses...)

 

  • Les laïcs sont appelés essentiellement pour "appliquer" et/ou sont remplacés autant que possible par des prêtres...

 

  • Le non renouvellement des LEME en particulier pour l'éveil à la Foi, la catéchèse et les Mouvements ne s'explique pas seulement pour des raisons financières et surtout ne favorise pas l'approche des périphéries : familles "sur le seuil" certes pas "pratiquants réguliers" du culte mais parfois très engagés dans des solidarités diverses ; enfants et jeunes (surtout ceux en difficultés) encore moins rejoints par les Mouvements.

3.3          De plus, des laïcs refusent de soutenir (de payer pour) une Église dans laquelle ils ne se reconnaissent plus.

                Ainsi le Denier de l'Église et certaines collectes paroissiales ne peuvent que diminuer davantage.

                Les paroisses reversent au diocèse des pourcentages qui augmentent énormément.

                Ces prélèvements -qui s'expliquent difficilement- sont au détriment des besoins de la pastorale locale.

                Donc dans le diocèse, les questions financières et la gestion patrimoniale (ventes...) interrogent de plus en plus.

 

3.4          Au final, le "ministère de communion" -essentiel pour un évêque- n’est pas assuré depuis près de 6 ans.

  • L'indispensable communion ecclésiale est en péril.
  • Nous arrivons, dans la situation actuelle, à des communautés de divers types et sensibilités… On se sépare. On se regroupe autour d'un prêtre et/ou d’une forme de liturgie. (ex...)

Des assemblées paroissiales ne reflètent plus la diversité des catholiques. Certes un mouvement peut regrouper des chrétiens de même sensibilité, sur des missions particulières, mais les paroisses permettent de regrouper les chrétiens par zone géographique, donc avec des profils différents...

  • Ces différents profils sont/étaient représentés dans les divers conseils avec possibilité de s'y exprimer et faire des propositions variées. Aujourd'hui, avec le choix de mettre des équipes de prêtres de même sensibilité dans des paroisses, qui recrutent des laïcs qui leur ressemblent, on pousse les autres à "aller voir ailleurs"(dixit un curé), ce qui accentue les divisions et conduit des communautés au conflit et à l'éclatement.
  • Et comment parler d'unité si l’évêque décide ce qu’il veut pour son diocèse, s'isole d'autres évêques... si chaque curé décide ce qu’il veut dans sa paroisse... ?

3.5          Quelles types de communautés ? autour de quels pôles ?

  • De nombreux acteurs paroissiaux s'interrogent sur l'avenir des Communautés de proximité, paroisses et doyennés...
  • La réflexion sur les futurs "pôles missionnaires rayonnants" a de quoi inquiéter quand on constate les partis pris de la gouvernance diocésaine actuelle.

 

ALORS AUJOURD'HUI, QUELLES CONVICTIONS NOUS ANIMENT ? Que voulons-nous ?

Malgré les difficultés actuelles, nous restons attachés à notre Église.

Les propos et la gouvernance du pape François nous gardent dans la confiance, nous orientent et nous motivent.

Pour nous, les orientations du  Concile Vatican 2 et les orientations du Synode diocésain promulguées en 2006 gardent toute leur actualité et leurs mises en œuvre peuvent très concrètement fortifier notre mission de baptisés :

w en nous invitant  à nourrir notre foi par la prière et les sacrements, dans des communautés accueillantes à tous, dans des célébrations tout à la fois, sobres, vivantes et recueillies.

w en nous invitant à nous inspirer sans cesse des attitudes et des paroles -bienveillantes et exigeantes- de Jésus, ainsi que nous le rapportent les récits évangéliques, en particulier les récits de rencontres...

w en nous guidant sur des chemins de proximité, avec le souci de rejoindre et d'accompagner les personnes, telles qu'elles sont, avec leur vécu et leurs conditions de vie actuelles.

w en faisant confiance aux laïcs pour tenir des responsabilités dans l'Église et dans le monde, avec ses spécificités urbaines ou rurales.

w en encourageant un dialogue constructif en cette année pastorale 2014-2015, qui invite à une réflexion sur notre Baptême, sur la Vie consacrée et sur la Famille.

 

Puisse chacun de nous avancer aussi sereinement que possible ...

 

Les illustations sont tirées d'une page fessebouc dédiée à l'évêque, ses pompes et ses oeuvres...

 

 

Et pour sourire un peu (et donner des idées aux jeunes ensoutanés) : Henri Tachan

Déboutonne ma soutane

 

Paroles: Henri Tachan

Musique: Henri Tachan

 

Je n'ai point de séquelles

De ces temps religieux

Où, d'hosties en autels

On m'gavais de Bon Dieu,

 

Tout juste un p'tit fantasme

Qu'avec joie j'assouvis:

Chaque soir, à ma femme,

Je demande: "Ma chérie,

 

Déboutonne ma soutane

Un par un, les boutons,

Déboutonne ma soutane

Des chevilles au menton,

 

Déboutonne ma soutane,

Bien en génuflexion,

Et tu verras mon âme

En pleine élévation!"

Alléluia!

 

Tous mes anciens collègues

Fur'ent plus dur'ment touchés,

Ils sont devenus bègues,

Ou critiques, ou pédés,

 

Moi, j'n'ai qu'un p'tit fantasme

Qu'avec joie j'assouvis:

Chaque soir, à ma femme,

Je demande: "Ma chérie,

 

Déboutonne ma soutane

Un par un, les boutons,

Déboutonne ma soutane

Des chevilles au menton,

 

Déboutonne ma soutane,

Bien en génuflexion,

Et tu verras mon Jésus

Et ses deux p'tits larrons!"

Alléluia !

 

J'en veux pas aux bons pères

Qui, à mes confessions,

Sentaient le foutre amer,

Et la transpiration,

 

J'n'en garde qu'un p'tit fantasme

Qu'avec joie j'assouvis,

Chaque soir, à ma femme,

Je demande: "Ma chérie,

 

Déboutonne ma soutane

Un par un, les boutons,

Déboutonne ma soutane

Des chevilles au menton,

 

Déboutonne ma soutane,

Bien en génuflexion,

Tu verras mon lézard

En pleine résurrection!"

Alléluia !

 

Tu as mis ta cornette

Tes jarr'telles et tes bas,

Ton déguism'ent d'nonette

Et ton p'tit slip en soie

 

Et moi, je ris, j'exulte,

De chanter cette chanson

En souv'nir de ces brutes

Qui m'ont fait polisson!

 

"Déboutonne ma soutane

Un par un, les boutons,

Déboutonne ma soutane

Des chevilles au menton,

 

Déboutonne ma soutane,

Bien en génuflexion,

Et faisons, ma soeur Anne,

Notre vraie communion,

Et faisons, ma soeur Anne,

Notre vraie communion!"

 

Alléluia !

Succomber à la tentation

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18 février 2014 2 18 /02 /février /2014 19:08
Chambre des députés belge

Chambre des députés belge

Ils sont fous ces belges ! Non seulement, après avoir légalisé l’euthanasie pour les adultes dès 2002, ils l’autorisent pour les mineurs, mais cela sans hystériser le débat.  Le Soir, a même été jusqu’à se féliciter de la bonne tenue du débat, qui «échappe en Belgique à l’affrontement» partisan, «c’est là toute la sagesse de notre démocratie, différant en cela de l’affrontement meurtrier sur ces thèmes de la société française».

C’est à une large majorité – 86 pour, 44 contre et 12 abstentions – que les députés ont confirmé le vote du Sénat. Appuyés, il est vrai, par 3 Belges sur 4.

Pionnier les belges le sont, car contrairement aux néerlandais qui limitent ce droit à l’euthanasie à 12 ans, ils n’ont pas mis de limite d’âge. L’enfant doit être en mesure de comprendre le caractère irréversible de la mort. Le mineur devra se « trouver dans une situation médicale sans issue entraînant le décès à brève échéance », confronté à une « souffrance physique constante et insupportable qui ne peut être apaisée et qui résulte d’une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable ». L’accord des parents est bien sûr indispensable.

A l'origine de ce projet de loi, le sénateur socialiste Philippe Mahoux, ancien médecin, estime que le texte "a une nature humaniste".  "Il s'agit de prendre en compte la souffrance" des patients, quel que soit leur âge. "Ce qui est scandaleux, c'est la maladie et la mort des enfants", pas la loi sur l'euthanasie.

« Il n’est pas question d’imposer l’euthanasie à qui que ce soit, à aucun enfant, à aucune famille, mais de permettre le choix de l’enfant de ne pas s’éterniser dans la souffrance », a affirmé Karine Lalieux, députée socialiste.

 

Le respect du libre arbitre

 

Cette loi complète donc celle pour les adultes de 2002. Contrairement à ce qu’insinuent les détracteurs du droit de mourir dans la dignité et la sérénité, le texte n’autorise aucune dérive plus ou moins eugénique. C’est l’argumentation constante des Hutin d’Ouest-France : ce serait un danger pour les plus vulnérables comme ils disent. Les conditions sont très strictes, détaillées dans un site officiel. L’euthanasie ne peut être pratiquée qu’à la demande expresse du patient au moment où il est encore en état d'exprimer sa volonté actuelle de mourir. Encore faut-il que  le patient se trouve dans une situation médicale sans issue ; que la souffrance physique et/ou psychique soit constante, insupportable et inapaisable. Une demande anticipée peut être formulée pour faire face aux cas de patients qui, tel Vincent Lambert, se retrouveraient dans un état de conscience minimal. Aucun médecin n’est obligé de pratiquer l’euthanasie.

 

Incomprise à l'étranger ou peu utile selon certains, cette nouvelle loi n'en est pas moins remarquable et d'une grande modernité, observe De Morgen. Le quotidien flamand retrace le cheminement de la Belgique qui, de tradition chrétienne, est devenue au fil des ans une pionnière en matière d'éthique. "Il ne s'agit pas d'un long glissement vers une conception toujours plus laxiste et sans scrupules de la fin de vie, prévient le journal. Au contraire : en dix ans de pratique de l'euthanasie, on ne recense pas un seul cas d'abus." "Ce pays a beau être économiquement de droite dans le Nord et de gauche dans le Sud, quand il s'agit d'une question éthique il apparaît clairement que la déchristianisation est définitive et que le respect du libre arbitre règne.[...] Et de cela, nous pouvons être tous fiers." (Courrier International)

 

Avec 12 ans de retard, allons-nous au moins suivre l’exemple des belges : ouvrir un nouveau droit pour les adultes ? ou bien, subir des reculades devant le terrorisme verbal des cagots ?

 

 

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5 février 2014 3 05 /02 /février /2014 16:24
Œcuménisme de l’obscurantisme : intégristes musulmans et cathos contre l’école publique !

Farida Belghoul et Christine Boutin, unies dans la stupidité, crient haro sur une prétendue « théorie du genre ». Un texto totalement  délirant a convaincu des mères de ne pas envoyer leurs enfants à l’école car on y enseignerait la masturbation ! Mais cette crédulité inquiétante, qui montre le degré de défiance de certaines familles envers l’école publique, a pour terreau des affirmations mensongères de prélats, représentants de l’enseignement catholique relayés, entre autres, par la famille Hutin d’Ouest-France, 1er quotidien de France.

 

La dernière de Boutin : « … on parle du côté du gouvernement de "stratégie provisoire d'avancement à potentialité différée". » Or, faisant preuve d’une bêtise à potentialité instantanée, elle a pris pour une citation authentique un touitte d’un site parodique, Le Gorafi. Quant à F. Belghoul, ex-passionaria d’une deuxième marche (ratée) pour l’égalité, outre sa chasse aux agents démoniaques, elle affiche un délire antisémite – accusant l’union des étudiants juifs d’avoir inoculé le rap dans les quartiers – qui fait un peu douter de sa santé mentale. A trop crier au diable, ne serait-ce pas elle la possédée ?

 

Faut-il rappeler que c’est Luc Chatel, Ministre de l’éducation nationale sous Sarko, qui, en 2011, a essuyé les plâtres, si l’on peut dire, de l’offensive sur la prétendue théorie du genre qui nourrit les fantasmes de Mmes Boutin et Belghoul ? Offensive menée par l’épiscopat lui-même et par la direction de l’enseignement catholique. Offensive mensongère qui prétendait que Les nouveaux programmes de SVT (Sciences et Vie de la Terre) des Premières ES et L font référence à la « théorie du genre ».

La droite populiste UMP, avec l’impayable LioNNel Luca, a embrayé sur le thème, toujours en 2011. « Ce qui est grave, c’est que cette théorie, sous couvert de reconnaître différentes identités sexuelles, veut légitimer à terme la pédophilie, voire la zoophilie… » Dans l’outrance, on le voit, Luca ouvrait la voie à Belghoul. Comme Ludivine de la Rochère et ses émules qui dès la rentrée 2013 mettaient sur pied des comités de vigilance pour veiller  avec les parents d'élèves, aux messages véhiculés dans les écoles et les crèches. Double paradoxe, la très bigote de la Rochère – ex chargée de communication de l’épiscopat – s’est fait brûler la politesse par une islamo-antisémite et qui ne met même pas ses propres enfants à l’école !

Semaine après semaine, les très cathos Hutin père et fille, avec un ton patelin pour le premier, le samedi, et très prêchi-prêcha pour l’autre, le dimanche, instillent leur dogme à longueur d’éditos sur Ouest-France. Ainsi, papa, samedi 1er février, après une condamnation de principe de la manif de la haine du dimanche précédent – extrémisme qui existe dans toute société – s’en prend aux responsables politiques, entendez socialistes, qui ne semblent pas se rendre compte de leur suffisance. Car, rendez-vous compte, ils osent s’attaquer aux stéréotypes. Or « Chasser les stéréotypes et changer brusquement les mœurs traditionnelles ne peuvent qu’inquiéter » pour M. Hutin.

Il reste cependant et prudemment dans le flou concernant les fameux stéréotypes. Car, ce qui est visé par les cagots, c’est le combat pour l’égalité filles-garçons à l’école. Et les prétendus mœurs traditionnelles chères au patron d’Ouest-France sont celles qui prônent le rôle subalterne de la femme.

Œcuménisme de l’obscurantisme : intégristes musulmans et cathos contre l’école publique !

Le fameux ABCD de l’égalité – cause des délires de la dame Belghoul – se propose, scandale suprême, de tenter de traduire dans le concret le mot égalité souvent gravé au fronton de nos écoles communales. Serait-ce faire preuve de suffisance que de rappeler que « C'est la mission du système éducatif de faire réussir chacun et chacune, fille ou garçon, de la maternelle à l'enseignement supérieur. Cette réussite implique que les valeurs humanistes d'égalité et de respect entre les femmes et les hommes soient transmises et comprises dès le plus jeune âge. » (V. Peillon).

 

Marie-Christine TOCZEK (colloqué d'Education & Devenir 25-01-14)

Marie-Christine TOCZEK (colloqué d'Education & Devenir 25-01-14)

Tâche rude. Car les stéréotypes sont ancrés dans le système éducatif même. Aux garçons, les filières conduisant au pouvoir, aux affaires et à la maîtrise de l’environnement ; aux filles, les filières plus relationnelles, les métiers de l’éducation, du social et de la santé. Ainsi se trouve maintenue, malgré les progrès scolaires des filles, la hiérarchie entre les sexes. Tout se passe comme si dans notre système scolaire, il existait une division sexuée des disciplines scolaires et des filières : les sciences et les techniques sont plutôt territoire masculin et les lettres territoire féminin. (Ludovic Morge, Marie-Christine Toczek).

Avec ce type d’étude de genre, on est loin, on le constate, des fantasmes, assez obscènes au demeurant, de la dame Belghoul sur la transsexualité enseignée aux gamins de maternelle. Car au-delà des folkloriques stéréotypes – filles et poupées, garçons et petites voitures – chers à papa Hutin, ces études analysent les mécanismes masqués qui, au sein de l’école, perpétuent les inégalités femme/homme.

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1 janvier 2014 3 01 /01 /janvier /2014 14:46
BONNE ANNEE 2014

L’an foiré, a titré Libé du 31/12, en bilan de 2013 !

2014 promet d’être une rude année. La famille Hutin d'Ouest-France – père et fille – nous rappelle dans ses éditos les futurs champs de bataille des cagots anti-mariage pour tous. Les études de genre, entendez les efforts éducatifs menés pour une véritable égalité femme-homme. Encore et surtout, le droit de mourir dans la dignité. Et l’Espagne est là pour nous rappeler que quand ces cagots prennent le pouvoir, ils sont prêts à fouler au pied le droit des femmes à disposer de leur corps, en supprimant totalement ou presque l’IVG !

 

Faut-il parler aussi d’échéances électorales, comme les municipales ? Comment ne pas nous souhaiter, à nous Luçonnais, d’être débarrassés d’un petit hiérarque UMPiste qui joue son « Copé » d’évêché crotté ?

Souhaiter encore que les vagues populistes des deux bords ne noient pas la construction européenne qui, toute imparfaite qu’elle soit, a créé un espace paix, de largement plus d'un demi-siècle, dans ce bout de continent eurasiatique.

 

Que 2014 apporte à chacune et à chacun, au-delà des luttes militantes, toutes les joies personnelles possibles.

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22 décembre 2013 7 22 /12 /décembre /2013 22:08

« L'homme ne sera jamais immortel ; mais finir n'est rien, quand on est sûr que l'œuvre à laquelle on s'est dévoué sera continuée ; ce qui est honteux, c'est la souffrance, la laideur, l'affaiblissement successif, la lâcheté qui fait disputer à la mort des bouts de chandelle quand on a été flambeau. »  

Voilà ce qu’écrivait Ernest Renan en 1878, qui pensait que « les recherches [qu’il a] commencées sur une science qui s'appellera l'« euthanasie » mettront l'homme au-dessus de la plus triste servitude, la servitude de la mort. » Car, comme nous le rappelle l’étymologie, le beau mot d’euthanasie veut dire « mort douce et facile ».

Le doux mot d’euthanasie

Une fois de plus, dans son édito dominical,  Jeanne-Emmanuelle Hutin, soutien sans faille des anti-mariage pour tous, profite de sa position dans le premier journal de France (Ouest-France) pour tenter d’imposer le point de vue obtus des cagots.

 

Combien de personnes ont connu des drames de proches frappés d’une affection accidentelle ou pathologique grave, invalidante et souvent incurable, infligeant une souffrance physique ou psychique constante et inapaisable ? Quelle cruauté, quel cynisme même, d’oser écrire à l’encontre de ceux qui n’aspirent qu’à une mort dans la dignité, ce  ta vie – de souffrance et de désespoir – vaut mieux que l’euthanasie – c’est-à-dire une fin voulue, hors de la souffrance dégradante. Souvenons-nous des derniers mots de Kafka, transi de douleur, à son médecin : «Tuez-moi, sans quoi c’est un assassinat

 

« De quel droit empêcher une personne n’ayant plus de charges, en règle avec le fisc, ayant travaillé toutes les années voulues et ayant exercé des activités de bénévolat, de quel droit la contraindre à des pratiques cruelles quand on veut quitter la vie ? » ont écrit Georgette et Bernard Cazes qui se sont donnés la mort à 86 ans !

Faut-il aussi rappeler le philosophe André Gorz et son épouse Dorine, atteinte d’une maladie incurable, qui mirent fin à leurs jours à 84 et 83 ans, en septembre 2007 « Nous aimerions chacun ne pas survivre à la mort de l'autre. Nous nous sommes dit que si, par impossible, nous avions une seconde vie, nous voudrions la passer ensemble. ». Et encore Roger Quillot que son épouse Claire, réanimée, rejoindra dans un nouveau suicide.

 

"La possibilité de se suicider par assistance médicale comme l'aide au suicide constitue, à nos yeux, un droit légitime du patient en fin de vie ou souffrant d'une pathologie irréversible, reposant avant tout sur son consentement éclairé et sa pleine conscience".

Voilà ce qu’écrivent les citoyens qui ont formé le panel réfléchissant sur ce thème. Ils préconisent aussi ce qu’ils appellent une "exception d'euthanasie" dans le cas précis où une personne en fin de vie ne serait pas en mesure d'exprimer sa volonté cela sur décision commune de la famille et du corps médical.

On est bien loin de l’épouvantail agité par les adversaires du droit de mourir dans la dignité d’un risque d’une sorte d’eugénisme.

 

Pourquoi faut-il alors, une fois de plus, qu’un nouveau droit, qui ne s’impose à personne, soit contrebattu avec des arguments d’une honnêteté intellectuelle douteuse. Car en quoi ces propositions disent-elles à des personnes vulnérables qu’elles sont inutiles et coûteuses ? La caricature mensongère de cette assertion pollue le débat démocratique.

 

Un nouveau droit

Car il s’agit bien, là encore, comme pour le mariage pour tous, comme pour l’IVG et, avant, comme pour la contraception ou le divorce, d’instaurer un nouveau droit.

Droit dont certains, pour des raisons des plus respectables, ne veulent pas user. Nul couple catholique n’est forcé de divorcer, ni d’utiliser un moyen de contraception autre que la méthode Ogino. Pour autant, il n’a pas à imposer sa conception aux autres. Le droit de mourir dans la dignité sera le plus souvent le recours aux soins palliatifs qui, heureusement, se développent. Le choix ultime, qui requiert d’ailleurs une force morale extrême, du suicide assisté restera exceptionnel.

 

Quant à l’exception d’euthanasie, quand un de vos proches est réduit à l’état végétatif, maintenu dans une fausse vie totalement artificielle, avec la fin de l’acharnement thérapeutique, elle lui assurera une mort douce ce que ne garantit pas l’interruption de l’alimentation et/ou respiration forcée.

Un acte de charité, en quelque sorte.

La dernière lettre d'Anne Bert, euthanasiée en Belgique

"Je m’appelle Anne Bert, j’ai 59 ans et suis atteinte depuis deux ans de la sclérose latérale amyotrophique, dite aussi maladie de Charcot ou SLA. Maladie neuro-dégénérative incurable et mortelle à très brève échéance, qui emmure dans son corps  et paralyse progressivement tous les muscles jusqu’à l’asphyxie et la mort. La France nous interdit, en phase terminale ou face à l’inguérissable et aux souffrances insupportables, de bénéficier du droit à choisir l’euthanasie ou le suicide assisté, elle a préféré l’hypocrisie de la loi Leonetti qui ne garantie même pas le respect de nos directives.

Pour ma part, j’ai biaisé la violence de l’injonction de souffrir ce que l’on m'impose dans notre pays. C’est hors frontières et en femme libre jusqu’au geste létal et légal, qu’il sera mit un terme à l’horreur et aux tortures physiques et morales de mon emprisonnement, avec l’aide de médecins volontaires et humanistes. Ce choix si difficile rendu possible apaise mes derniers mois à vivre durant lesquels je n’ai cessé d’interpeller le gouvernement et les responsables politiques.

Ma vie s’achève, alors, pour clore ma contribution à cette lutte, avec la certitude que la littérature interroge et construit nos sociétés, j’ai tenu à écrire un livre intitulé Le tout dernier été*, pour dire autrement, sous le prisme du goût de la vie, comment je me suis réappropriée ma vision de la mort, bien au-delà du tabou de la fin de vie.

 

La ministre de la Santé m’a confirmé qu’elle ne veut pas rouvrir le débat sur le droit à choisir l’euthanasie en cas de maladie incurable ou en phase terminale. Lorsque ceux qui gouvernent la France ou exercent un pouvoir, nient la réalité sur une question fondamentale de la vie, alors les Français doivent œuvrer pour se faire entendre.

Je m’adresse donc à vous, citoyens libres d’une France démocratique laïque, je suis sûre que vous prendrez le relais de ce combat pour qu’advienne cette loi française qui doit garantir à tous la liberté de choisir en son âme et conscience les soins palliatifs ou l’aide active à mourir.  

Nous sommes tous concernés par la fin de vie et la mort, parfois beaucoup trop tôt. Penser la mort ne fait pas mourir, elle est inscrite dans notre existence. En faire un tabou nous soumet à la tutelle de la loi Leonetti et  à celle du corps médical, qui nous trompent puisque même la sédation profonde et continue peut nous être refusée malgré nos directives et la désignation d’une personne de confiance.

Vous êtes plus de 90%* à vous déclarer favorables au droit de choisir une aide active à mourir, dans un cadre strictement contrôlé. Près de 200.000 d’entre vous ont signé les pétitions mises en ligne depuis peu. Ce qui ne veut pas dire que vous aurez tous recours à l’euthanasie en fin de vie, vous réclamez simplement de pouvoir opter - lorsqu’il n’y a plus d’espoir de guérison – soit pour des soins palliatifs absolument conformes à vos directives, soit pour une aide active à mourir. Ce droit est basé sur les valeurs de la laïcité, comme il existe en Belgique depuis 2002. Il ne nuit pas à la liberté des croyants de toutes confessions, qui  peuvent choisir de vivre leur agonie jusqu’au bout.

 

Alors dites-le. Autour de vous, chez votre médecin, sur les réseaux sociaux et dans la rue s’il le faut pour y contrer une minorité obscurantiste, bruyante, qui se veut dominante. Réveillez les consciences sourdes ou endormies de nos dirigeants puisqu’ils vous confisquent le débat public sur cette évolution sociétale à disposer de vous-même jusqu’à votre mort.

N’acceptez plus que ceux qui sont aux responsabilités, cachés derrière la loi Léonetti, vous assènent sans vergogne et de concert avec certains médecins, sociologues et philosophes, des contrevérités au sujet de l’euthanasie. Ils tronquent la réalité, alimentent de leurs fantasmes la peur de légiférer sur le droit de choisir une aide médicale active.

Refusez le joug religieux qui entend soumette tous les français à la crainte de la loi de dieu, n’acceptez pas plus que des médecins refusent de vous rendre le pouvoir qu’ils détiennent sur la fin de votre existence.

Forte de mon expérience de fin de vie en France et de mon choix de trouver une terre plus hospitalière, je déjoue les arguments fallacieux et les fantasmes serinés un peu partout.

Non, la loi française n’assure pas au malade son autodétermination et elle n’est pas garante d’équité. Chaque équipe médicale agit, in fine, selon ses propres convictions et non selon les vôtres.

Non, la sédation profonde et censée être continue ne l’est pas, car fréquemment le médecin  réveille l’agonisant pour lui redemander s’il persiste dans son choix, ce qui est contraire à la loi Leonetti.

Non, l’euthanasie ne relève pas de l’eugénisme, ce sont les Allemands nazis qui en ont fait en temps de guerre leur instrument diabolique et ont dénaturé ce mot grec.

 

Non, la loi belge n’oblige pas le corps médical à la pratiquer et ce ne sont jamais les médecins belges qui décident d’euthanasier leurs patients. Seul le patient peut exprimer ce choix et doit trouver le docteur qui l’acceptera.

Non, la loi belge sur l’euthanasie n’a pas encouragé les spoliations d’héritage ni la liquidation des personnes âgées. Elle n’est pas non plus une solution d’ordre économique.

Non, elle n’a pas encouragé les malades à choisir cette porte de sortie - qui n’est jamais facilité - puisque seuls 2% des malades en fin de vie la choisissent.

Non, elle n’a pas non plus favorisé une multitude de dérives. Bien au contraire, la loi belge a balisé strictement l’aide active à mourir alors que près de 2 000 actes d’euthanasie clandestine- donc de facto criminels-  sont pratiqués en France sans aucun contrôle, de façon notoire.

Non, le procédé létal n’est pas violent.

 

Non, le droit à l’euthanasie ne s’oppose pas aux soins palliatifs.

Et enfin non, je ne suis pas un cas particulier et exceptionnel. Légiférer sur l’euthanasie n’est pas répondre à l’individuel, mais bien à une volonté collective de pouvoir choisir en son âme et conscience ce que l’on veut faire des derniers instants de sa vie.

Les médecins français  et quelques psychologues messianiques ne sont pas plus experts que leurs malades. Personne n’est plus à même que le malade incurable de décider de sa mort.

Nos gouvernants affirment ne pas entendre notre volonté à légiférer sur le droit à choisir une aide active à mourir?

Exigez, sans attendre, un débat public. Et en attendant cette loi qui se fera, rédigez tous vos directives anticipées dès maintenant en stipulant que vous réclamez ce droit en cas de souffrances inguérissables."

Anne Bert

 

* Bioéthique : PMA, GPA, euthanasie...

 

Voir aussi :

Attali, l’euthanasie et Magnat

 

 

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