Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
1 janvier 2014 3 01 /01 /janvier /2014 14:46
BONNE ANNEE 2014

L’an foiré, a titré Libé du 31/12, en bilan de 2013 !

2014 promet d’être une rude année. La famille Hutin d'Ouest-France – père et fille – nous rappelle dans ses éditos les futurs champs de bataille des cagots anti-mariage pour tous. Les études de genre, entendez les efforts éducatifs menés pour une véritable égalité femme-homme. Encore et surtout, le droit de mourir dans la dignité. Et l’Espagne est là pour nous rappeler que quand ces cagots prennent le pouvoir, ils sont prêts à fouler au pied le droit des femmes à disposer de leur corps, en supprimant totalement ou presque l’IVG !

 

Faut-il parler aussi d’échéances électorales, comme les municipales ? Comment ne pas nous souhaiter, à nous Luçonnais, d’être débarrassés d’un petit hiérarque UMPiste qui joue son « Copé » d’évêché crotté ?

Souhaiter encore que les vagues populistes des deux bords ne noient pas la construction européenne qui, toute imparfaite qu’elle soit, a créé un espace paix, de largement plus d'un demi-siècle, dans ce bout de continent eurasiatique.

 

Que 2014 apporte à chacune et à chacun, au-delà des luttes militantes, toutes les joies personnelles possibles.

Repost0
15 juin 2013 6 15 /06 /juin /2013 20:51
“Le cléricalisme ? voilà l’ennemi ! ”

Le pape François, dont il ne faut pas évoquer la passivité (au mieux) ou la complicité (au pire) du temps de Videla et consorts, se révèlerait-il comme la réincarnation de Pie X* ? L’aggiornamento de Vatican 2, n’aura-t-il été, en fait, qu’un bref coin de ciel bleu ? La prétention de la hiérarchie catholique à faire passer ses dogmes pour lois générales le fait craindre. Les ténèbres du cléricalisme plombent à nouveau le ciel catholique. Mais, devenus Gramsciens, les prélats sont en train de gagner la bataille de l’hégémonie culturelle.

 

Pas de malentendu : qu’une religion demande à ses fidèles de se conformer à des règles et interdits, n’intéresse qu’elle et ses adeptes. Sous réserve toutefois que ses préceptes ne soient pas contraires à la loi et que leur observation ne se fasse pas par la contrainte. Ce que réclament de courageux laïques, au Maroc et en Algérie notamment, luttant contre l’obligation de fait du jeûne du ramadan.

Que les catholiques considèrent leur sacrement du mariage comme indissoluble, refusent l’utilisation de moyens contraceptifs et a fortiori de l’IVG, etc. ne concerne qu’eux. Mais ces choix qu’ils font, ils n’ont pas à les imposer aux autres.

Le cléricalisme, c’est justement cela : cette intrusion constante du clergé dans le domaine temporel et plus spécialement dans le domaine politique. Cette volonté de tenter de bloquer toute réforme sociétale que les prélats et leurs sbires jugent non conforme à leur charia, à leurs dogmes. Cette obstination à vouloir « subordonner la société civile à la société religieuse, à vouloir étendre à la société politique les règles et méthodes de cette Église, à utiliser des armes spirituelles à des fins temporelles, à se servir du pouvoir politique pour imposer sa vision morale, individuelle ou collective » (Marc Ferro)

Le pape et des parlementaires français

Le pape et des parlementaires français

L’audience accordée par le pape François à 45 parlementaires français est en quelque sorte la revendication affirmée de cette intrusion. Après un propos, que je n’ose qualifier de papelard, sur la laïcité il déclare : « L’Église désire ainsi apporter sa contribution spécifique sur des questions profondes qui engagent une vision plus complète de la personne et de son destin, de la société et de son destin. Cette contribution ne se situe pas uniquement dans le domaine anthropologique ou sociétal, mais aussi dans les domaines politique, économique et culturel. » « Votre tâche est certes technique et juridique, consistant à proposer des lois, à les amender ou même à les abroger. Il vous est aussi nécessaire de leur insuffler un supplément, un esprit, une âme dirais-je, qui ne reflète pas uniquement les modes et les idées du moment, mais qui leur apporte l’indispensable qualité qui élève et anoblit la personne humaine. »

"Monseigneur" Batut

"Monseigneur" Batut

Oh, qu’en termes choisis, ces choses-là sont dites. Mais parler de contribution s’agissant de prises de positions intransigeantes du style « l'adoption du projet de loi serait un grave recul anthropologique »,  en prétendant être le mieux à même d’«éclairer les consciences, dissiper les confusions, et formuler le plus clairement les enjeux », comme l’a fait l’épiscopat français, est, peut-être, un peu jésuitique.

 

Lecture symptomale d’un satanique athée ? Lisez donc un Monseigneur Batut, épinglé il y a peu par Le Canard Enchaîné : « Que faire maintenant que la loi est votée et entérinée par le Conseil constitutionnel ? (…) Nous souvenir d’abord, comme le rappelait Jean-Paul II dans son encyclique sur l’évangile de la vie, qu’"une loi injuste n’est pas une loi". Il n’y a pas plus injuste que la loi qui vient de détruire le mariage : ce n’est donc pas une loi, et ses dispositions n’obligeront jamais personne… ». Il est vrai que ce personnage est l’adjoint de Barbarin.

Parlementaires français offrant leur cadeau au pape

Parlementaires français offrant leur cadeau au pape

Nous sommes donc loin de l’innocente contribution du saint-père. Mais, cette brutale et insupportable intrusion des prélats sur le mariage pour tous – aidée, il est vrai, par les cyniques de l’UMP - a réussi à repousser tout débat démocratique serein sur la PMA et la GPA.

En ce sens le vote de la loi sur le mariage de personnes de même sexe est une victoire à la Pyrrhus. Le droit de mourir dans la dignité va être, si l’on peut dire, enterré. L’offensive anti IVG est relancée avec la prétention cléricale de décider que l’embryon est un être humain. Avec à nouveau la complicité cynique de Copé et sa clique, une proposition de loi des radicaux de gauche, fort prudente, sur l’utilisation pour la recherche scientifique des embryons in vitro a été bloquée. Les études de genre sont encore et toujours dans le collimateur de M. Vingt-Trois. Et même Peillon se fait prendre aux arguties mensongères du prélat.

Antonio Gramsci

Antonio Gramsci

Il serait peut-être temps que les vrais laïques se réveillent. Certes, baby loup… certes, le fichu dit voile islamique à interdire urbi et orbi… mais, pendant ce temps-là les intégristes de nos fameuses racines ont lu Gramsci et sont en train, si nous continuons de nous battre sur les terrains vagues d’une prétendue menace islamiste**, de gagner la bataille de l’hégémonie culturelle.

 

* Pape qui condamna la Loi de 1905 dans l'encyclique Gravissimo Officii Munere (10 août), que Mgr Louis Duchesne baptise malicieusement « Digitus in oculo » (« doigt dans l'œil »). Le pape y affirme alors que la « loi [...], en brisant violemment les liens séculaires par lesquels [la] nation [française] était unie au siège apostolique, crée à l'Église catholique, en France, une situation indigne d'elle et lamentable à jamais » (Wikipedia). Alors que la loi de séparation entre l’Eglise et l’Etat, grâce à l’entregent et à la clairvoyance d’Aristide Briand, n’avait rien d’un couperet anticlérical mais constituait un bon équilibre, dont se félicitent aujourd’hui in petto les évêques.

 

** Entendons bien, il ne s’agit pas de nier les menaces terroristes, style Merah, mais d’affirmer que l’équation musulman=islamiste=terroriste est xénophobe.

Repost0
1 avril 2013 1 01 /04 /avril /2013 21:12

embryon ph47

Après l’anti mariage pour tous, les cagots – prélats en tête – essaient de rejouer l’anti-IVG, à propos de la recherche sur les embryons surnuméraires. L’obscurantisme sévit encore.

 

P. d’Ornellas est l’évêque envoyé en 1ère ligne pour lancer le nouveau combat clérical sur le front d’une révision de la loi sur la recherche sur les embryons surnuméraires. Ainsi répond-il dans un entretien au Monde, à la question « L'Eglise s'oppose aussi aux recherches sur l'embryon. Peut-elle se faire entendre ? » « L'Eglise n'est pas seule à être contre ; des scientifiques et des juristes le sont aussi. L'embryon humain est un être humain. La science et la philosophie aussi disent cela. Toute personne humaine a commencé comme embryon. Interdire cette recherche est donc cohérent avec la science, le droit et le respect de l'être humain, "dès le commencement de sa vie", selon notre Code civil. Il faut aller vers une "écologie humaine", ce qui ne rime pas avec l'utilitarisme. » Remarquable réponse qui montre que la casuistique n’est pas une discipline abandonnée par nos prélats.

 

Tout d’abord, un sophisme à donner en exemple :

1°) Toute personne humaine a commencé comme embryon.

2°) Donc l’embryon humain est un être humain.

3°) Re-donc, le respect de l’être humain impose d’interdire toute recherche sur l’embryon.

Sophisme étayé par des appuis aussi anonymes qu’éminents : des scientifiques et des juristes aussi et même plus globalement la science et la philosophie !

 

embryons

Petit résumé des chapitres précédents. La procréation médicalement assistée a fait naître, c’est le cas de le dire, la fécondation in vitro (FIV), les fameux bébés éprouvettes. Ces embryons pré-implantatoires sont conservés en principe pendant cinq ans. Ils sont de toute façon surnuméraires, puisque, par précaution, on en fabrique plus que nécessaire pour faire face aux éventuels échecs. De plus, certains sont, si l’on peut dire « orphelins », soit par abandon du projet parental soit pour cause de décès. Voire « perdus de vues », les couples concernés ne donnant plus signes de vie.

Dès 1994, une loi essaye de faire face à cette multiplication : : « Les embryons existant à la date de promulgation de la présente loi et dont il a été vérifié qu'ils ne font plus l'objet d'une  demande parentale, qu'ils ne font pas l'objet  d'une opposition  à un accueil par un couple tiers et qu'ils satisfont aux règles de sécurité sanitaire en vigueur au jour de leur transfert pourront être confiés à un couple (...). Si leur accueil est impossible et si la durée de  leur conservation est au moins égale à cinq ans, il est mis fin à cette conservation » Cette loi interdisait pratiquement toute recherche sur ces embryons.

 

Il faut attendre dix ans, pour qu’une nouvelle loi, tout en maintenant l’interdit, autorise des dérogations ! Avec notamment comme condition de permettre des progrès thérapeutiques majeurs. Loi singulière, puisque votée pour cinq ans. Elle aurait dû donc être révisée après bilan en 2010.

embryon-big

Sans entrer dans des considérations hautement scientifiques, il faut savoir que des essais cliniques, sur la maladie de Parkinson, ont utilisé des neurones prélevés sur des embryons issus des avortements légaux (IVG). Mais ces essais nécessitent plusieurs embryons et sont donc très limités. En revanche « Les cellules souches pluripotentes ouvrent à cet égard des possibilités très intéressantes.  Duplicables indéfiniment, elles permettraient la création de banques de tissus et le  développement de traitements à l’échelle industrielle. Cette perspective pourrait devenir réalité d’ici dix ans si aucune barrière biologique ne s’oppose à la maîtrise du processus de différenciation contrôlée » (V. Leclercq 2002).

 

Pour revenir à notre Monseigneur, il est des philosophes qui ne partagent pas son point de vue, définissant la personne par l’autonomie, ils dénient à l’embryon tout statut personnel (Valérie Sebag-Depadt). Même en admettant que les embryons soient potentiellement des personnes humaines, ils ne peuvent l’être qu’in uterus. C’est ce qu’a reconnu le conseil constitutionnel qui exclut de l’article 16 du Code civil qui « assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit le respect de l’être humain dès le commencement de sa vie », les embryons nés artificiellement (FIV)  tant qu’ils ne sont pas implantés.

embryon-suffit carre full 

Il faut savoir aussi que ces embryons sont formés de cellules microscopiques indifférenciées. La loi provisoire de 2004 bloque l’implication de l’industrie pharmaceutique qui préfère investir dans des pays à la législation moins restrictive. Législation qui facilite notamment les blocages procéduriers des adversaires fanatiques de l’IVG, style Professeur Lejeune. La proposition de loi adoptée par le Sénat et que la droite a réussi à bloquer à l’Assemblée* reste d’ailleurs assez timide ; elle passe de l’interdiction avec dérogation, à l’autorisation mais avec restrictions semblables à celles qui encadraient les dérogations. Elle n’autorise toujours pas la recherche fondamentale pure.

 

Comment ne pas évoquer l’IVG dans ce débat biaisé une fois de plus par des cagots fanatiques ? Si l’on suit ce d’Ornellas et ses disciples l’IVG est un crime. De l’art d’hystériser un débat !

 

Si l’on essaie de le poser en d’autres termes, positifs du coup, même si la recherche fondamentale échouait – en tout cas au-delà de nos espérances de vie – à dévoiler complètement le processus de différenciation de ces cellules indifférenciées, même si les recherches thérapeutiques – ce qui est moins probable – échouaient dans les traitements de maux comme la maladie de Parkinson, Alzheimer, et bien d’autres, est-ce que ça ne vaudrait pas le coup d’essayer (avec toutes les garanties de sérieux nécessaires) des recherches sur des cellules embryonnaires FIV vouées à la destruction ? Et même si le professeur Claude Huriet – grand adversaire de tout temps de ces recherches – avait raison sur les cellules pluripotentes « IPS », en quoi un autre axe de recherche le gêne. Si ce n’est pour des raisons de pure( ?) idéologie.

 

Les prélats catholiques sont en train de nous rejouer le xème épisode du cléricalisme qui consiste à tenter d’imposer leurs dogmes à l’ensemble de la société. Avec la complicité active de l’UMP qui se fout du tiers comme du quart de la question (une vingtaine de sénateurs UMP ont voté la proposition de loi des radicaux) et celle de scientifiques qui enterrent leur déontologie de chercheurs sous leur croyance.

 

 

 

 

 

* Une pantalonnade plus qu’honteuse où l’UMP a défendu des « motions de procédure » contre lesquelles elle a voté uniquement pour prolonger le débat sur un texte précédent, empêchant celui sur la recherche sur l’embryon.

 

Repost0
4 août 2012 6 04 /08 /août /2012 11:09

Les religions se trompent dès l'instant qu'elles font de la morale et qu'elles fulminent des commandements (Camus, Chute,1956)

 

Lettre ouverte à Monsieur André Vingt-trois

A23 01Le cardinal A. Vingt-trois : 2e à droite

Monsieur,

 

Vous m’excuserez d’abord de ne pas utiliser des formules rituelles telles que Monseigneur, vu que je ne vous considère pas comme tel, ni Votre éminence, vu que, si aux yeux de vos fidèles votre fonction peut être considérée comme éminente, elle ne rend pas votre personne même éminente.

 

Mais laissons cette terminologie bien obsolète de côté. Venons-en au fait.

 

Vous avez donc envoyé, si j’ose dire, urbi et orbi, au nom je pense de vos collègues, une prière à prononcer le 15 août, dans toutes les paroisses en activité. Sur le texte même de la prière, le nul en orthographe que je suis ne vous reprochera pas  dans le deuxièmement (« Pour celles et ceux qui on été récemment élus pour légiférer et gouverner ») un "on" que j’eusse pu commettre.

  En revanche, c’est le contenu du paragraphe qui pose problème.  Il est explicité, si besoin était, par l’introduction à l’envoi de votre texte : «  Compte tenu de la situation et des probables projets législatifs du gouvernement sur la famille, il me semble opportun de donner un signe national à l’occasion du 15 août qui rassemble des foules de catholiques à travers le pays. C’est pourquoi je vous propose une formule de prière des fidèles à utiliser lors des célébrations du 15 août 2012. L’unité de la formule devrait faire signe et on peut espérer que certains de nos fidèles seront sensibilisés, même parmi des parlementaires... ». Et il est formulé, comme souvent, de la plus jésuitique façon, en voulant faire passer comme le « bien commun » ce qui n’est que la conception que vous avez de ce bien ; et de qualifier de « requêtes particulières » ce qui, du point de vue de ceux qui les formulent, est une demande de justice.

 

Qu’en tant que responsable de votre institution vous rappeliez à vos ouailles que l’église s’oppose au préservatif et plus globalement à la contraception (ne parlons pas de l’IVG), au divorce, au mariage des prêtres, aux femmes-prêtres* et, bien sûr, au mariage homosexuel, pourquoi pas ? Que certains de vos fidèles, voire même de vos propres clercs – je n’aurai pas la cruauté de rappeler les scandales qui ponctuent la vie de votre église -  aient de la peine à suivre ces préceptes, voire les violent allégrement, c’est votre problème. J’entends le vôtre et celui de vos collègues.

 

Mais pour « l’avenir de notre pays » essayez de comprendre que ce n’est pas à une église ou à une obédience spirituelle quelconque d’en décider. Vous succombez à la terrible tentation du cléricalisme. Cléricalisme, cette volonté obstinée des papes et du clergé à subordonner la société civile à la société religieuse, à vouloir étendre à la société politique les règles et méthodes de cette Église, à utiliser des armes spirituelles à des fins temporelles, à se servir du pouvoir politique pour imposer sa vision morale, individuelle ou collective (d'après Marc Ferro). Cléricalisme qui sévit à grande échelle en Espagne avec une église nostalgique du franquisme. Mais que l’on voit ressurgir en France, votre prière, comme des prises de position sur des programmes scolaires, en témoigne.

 

Notre République est dotée d’institutions démocratiques. C’est au Parlement, si possible préservé de la pression de lobbys, fussent-ils spirituels et religieux, de décider, comme il l’a fait avec la loi Neuwirth, puis avec la loi Veil, des lois dites de société. Mariage et adoption pour les homosexuels notamment. Bien d’autres sujets sont en question – mères porteuses, suicides assistés, recherche scientifique sur les embryons surnuméraires, ou, dans un autre domaine, légalisation du cannabis… – sur lesquels réflexions et débats, les plus dépassionnés possibles, s’imposent.

 

En revanche, aucune des lois citées (divorce, contraception, IVG) ne s’impose à qui que ce soit. Pour mettre les points sur les i, aucun couple catholique n’est obligé de divorcer, il peut pratiquer la sainte méthode Ogino ou, plus sûr, l’abstinence, et, en revanche, ne pas se livrer à des pratiques solitaires, ou, pire encore, à la sodomie ou à l’adultère, etc. De la même façon, l’église catholique ne sera pas obligée de bénir les mariages homosexuels s’ils deviennent légaux.

 

La liberté d’opinion autorise évidemment l’église, la libre pensée, les obédiences maçonniques, les laboratoires d’idées, etc. à défendre des points de vues, notamment sur des sujets délicats où la frontière de l’interdit est difficile à tracer. Le débat actuel sur la prostitution en est un exemple. Mais en ne confondant pas émettre une opinion et édicter un précepte.

 

Monsieur Vingt-trois, laissez au législateur le soin d’écrire la loi, sans essayer de la  lui dicter. Loi qui est faite non pour les croyants ou les agnostiques ou les athées, mais pour les citoyens. Lois qui peuvent ouvrir de nouvelles libertés offertes au libre choix de chacune et chacun. Lois qui peuvent reconnaître une égale dignité, aussi.

 

Je vous en prie, M. Vingt-trois, ne succombez plus à la tentation du cléricalisme.

 

J. F. Launay

Laïc laïque

 

 

* Ce cardinal est l'immortel auteur de cette déclaration : "Le plus difficile est d'avoir des femmes qui soient formées. Le tout n'est pas d'avoir une jupe, c'est d'avoir quelque chose dans la tête." Le tout n'est pas d'avoir une soutane...

 

 

    Pour compléter une excellente opinion de YESHAYA DALSACE Rabbin de la communauté Dor Vador à Paris : "Un débat qui ne concerne pas la religion" (Libération 05/10/12), dont voici un extrait :

 

"Mais je m’étonne surtout de l’immixtion de la voix religieuse dans un débat civil. La République française a inventé le mariage civil totalement détaché de sa dimension religieuse, il y a ajouté le divorce contre l’approbation de l’Eglise. Les citoyens qui le désirent peuvent compléter la dimension civile par un mariage religieux de leur choix, à la condition de répondre aux critères émis par cette religion. Du point de vue de l’Etat, cette cérémonie religieuse est une affaire privée. Il va de soi que les conceptions religieuses de la famille, de la sexualité, de la procréation, de l’éducation ne concernent que ceux qui s’engagent dans un mariage religieux et s’y reconnaissent. Le mariage civil républicain a lui-même évolué au cours de ses deux siècles d’histoire. C’est dans ce contexte que le débat sur le mariage homosexuel doit avoir lieu. L’Etat doit traiter de cette question en tenant compte de la réalité de la société et dans l’intérêt de la protection de ses citoyens, homosexuels compris, des conjoints et des enfants et non pour défendre une conception religieuse de la famille. Il en est de même pour la question du divorce. Libre aux religions de suivre ou non.

La véritable question n’est donc pas celle des tabous religieux qui ne sont pas concernés par ce débat civil, mais celle du bien-fondé d’une décision qui touche la parentalité et le droit de la famille."

Repost0

Présentation

  • : Deblog Notes de J. F. LAUNAY
  • Deblog Notes de J. F. LAUNAY
  • : Education, laïcité, politique et humeurs personnelles, en essayant de ne pas trop se prendre au sérieux.
  • Contact

Nota Bene

Le deblog-notes, même si les articles "politiques" dominent, essaie de ne pas s'y limiter, avec aussi le reflet de lectures (rubrique MLF tenue le plus souvent par MFL), des découvertes d'artistes ou dessinateurs le plus souvent érotiques, des contributions aux tonalités diverses,etc. Pour les articles que je rédige, ils donnent un point de vue : les commentaires sont les bienvenus, mais je me donne bien sûr le droit d'y répondre.

Recherche

Nelle Formule

Overblog - hébergeur du deblog-notes - a réussi l'exploit de lancer une nouvelle formule qui fait perdre des fonctions essentielles de la version précédente. Ainsi des liens vers des sites extérieurs disparaissent (désolé pour  Koppera, cabinet de curiosités, ..). Les albums se sont transformés en diaporamas, avec des cadrages coupeurs de têtes. La gestion des abonnés et des commentaires est aussi transparente que le patrimoine de Copé. Et toutes les fonctions de suivi du deblog-notes - statistiques notamment - sont appauvries.