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12 avril 2024 5 12 /04 /avril /2024 21:36
CANCEL CULTURE : Á CEUTA, SOUS LA MENACE DE VOX, UNE EXPOSITION PHOTOGRAPHIQUE EST ANNULÉE

Ô scandale Marisa Martínez avait photographié une cène où sur la table on voyait une pizza et des canettes et une vierge Marie le nouveau né sur ses genoux un clope à la main devant Joseph avec un litron.

L'Association photographique Miradas de Ceuta a donc retiré ce vendredi 12 avril tôt le matin les 21 images qu'elle avait accrochées dans la bibliothèque publique Adolfo Suárez, signées par Marisa Martínez sous le titre  Historias sangradas.

La ville autonome, enclave au Maroc, dont les 85 000 habitants se répartissent presque à parts égales entre chrétiens occidentaux et arabo-musulmans, avec deux communautés hébraïque et hindoue petites mais très influentes socialement et économiquement, ne semble pas prête à voir un projet dans lequel, selon son autrice, "des scènes bibliques se mêlent à des éléments actuels avec l'idée de critiquer la société dans laquelle nous vivons." En tout cas l’extrême-droite nostalgique du franquisme de VOX a obtenu gain de cause dans cette ville dirigée par le PP depuis 2001.

CANCEL CULTURE : Á CEUTA, SOUS LA MENACE DE VOX, UNE EXPOSITION PHOTOGRAPHIQUE EST ANNULÉE

"Je suis athée, mais mon père est très religieux et je l'emmène à la messe tous les dimanches... Je n'ai voulu offenser personne, mais j'utilise des images qui donnent plus d'expressivité", affirme Martínez dans des déclarations à elDiario.es, quelque peu stupéfaite après avoir appris l'annulation de l'exposition, qui avait déjà été présentée sans problème à Torrelavega (Cantabrie).

"Ce qui est vraiment triste, c'est qu'ils sont scandalisés par certaines images et non par la pédophilie de l'Église ou par ce que dénoncent les photographies", déplore Martínez, une femme de Soriano qui vit à San Fernando (Cadix). Elle admet son désir de « provoquer sans offenser » avec quelques instantanés dans lesquels « en partant du fait que la Bible continue d'être le livre le plus lu de l'histoire et que les religions continuent d'avoir un pouvoir absolu dans la société d'aujourd'hui », elle entend que le spectateur identifie rapidement l'histoire, réfléchit et adopte une attitude critique face à la technicité excessive, au trafic d'organes, à la drogue, à la parentalité irresponsable, à la malbouffe, à la sexualisation et aux excès de pornographie, aux abus sexuels dans l'église, aux branchements pharmacologiques, à la pollution, au chômage, aux différentes relations négatives et intolérances telles que la montée d’idées totalitaires de nature fasciste.

CANCEL CULTURE : Á CEUTA, SOUS LA MENACE DE VOX, UNE EXPOSITION PHOTOGRAPHIQUE EST ANNULÉE

"Consciente que tout ce qui touche à l'Église peut susciter des controverses et ne pas être compris, je tiens à déclarer que mon objectif n'est pas de critiquer les éléments bibliques, mais les aspects de la réalité avec lesquels je ne suis pas d'accord", a-t-elle averti. en écrivant sur son travail.

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29 avril 2019 1 29 /04 /avril /2019 17:00
28A : PSOE premier parti espagnol

Malgré une campagne d’une extrême virulence- le Parti Popular et Ciudadanos faisant de la surenchère sur VOX dans les attaques contre Sánchez accusé de pactiser avec les indépendantistes - le PSOE est largement en tête de l’élection, emportant même la majorité absolue du Sénat. A droite, la déconfiture du PP est totale et si VOX apparaît, c’est Ciudadanos qui tire le mieux son épingle du jeu. Reste qu’aucune majorité ne se dessine vraiment et que l’hypothèque catalane continue de peser.

Un échantillon des attaques subies par Sánchez

"Triste aussi de les [les électeurs du PP et de C’s] voir tous désigner Vox comme le grand coupable en puissance si jamais, suprême malheur pour l’Espagne, le socialiste Pedro Sánchez, homme politique sans scrupule et dépourvu de tout sens moral, avait de nouveau la majorité pour gouverner. Tous s’accordent sur une évidence : un gouvernement Sánchez serait une catastrophe pour l’Espagne ; pire, une catastrophe potentiellement irréversible si le socialiste venait à remplir tous les engagements qu’il a pris avec des forces qui ont pour objectif de détruire le régime démocratique, la monarchie parlementaire et l’unité nationale [allusion aux indépendantistes catalans]. Sánchez est déjà sans conteste un traître à la Constitution et à l’Espagne. (…) Il a ouvert des accords de coopération avec tous les ennemis de l’Espagne et de son identité historique, tels les putschistes catalans et les terroristes basques qui font déjà campagne pour Sánchez."

Hermann Tertsch

ABC 14/04/19 (traduit dans le Courrier International du 25/04/19)

La participation fut de presque 76 %, la meilleure à des élections générales depuis 1996 (77,38 %) et il faut remonter au début de la transition démocratique pour trouver plus élevé, comme en 1982 où ça frisait les 80%.

La grande inconnue des sondages était l’existence ou pas d’un vote masqué pour VOX, les sondés cachant leur attirance : il n’en était rien puisque, si le parti d’extrême-droite fait son entrée, il obtient score et élus inférieurs aux sondages. Sondages assez justes, notamment celui de CIS, pour ce qui est du PSOE (fourchette 123-138 députés), du PP (fourchette 66-76) et proche pour Podemos (fourchette 33-41). En revanche sous-évaluation de Ciudadanos et on l’a vu surestimation de VOX.

28A : PSOE premier parti espagnol

Le PSOE remplace quasiment le PP pour ce qui est du nombre de provinces où il arrive en tête. En 2016, le PP finissait premier dans 40 provinces. En 2019, il ne l’est plus que dans quatre. Il disparait même au Pays basque. Et il obtient le pire résultat d’un parti arrivé second à des élections générales avec 66 élus, le chiffre le plus bas jusqu’alors était celui du PSOE de Pedro Sánchez en 2016, avec 85. PSOE qui arrive donc en tête dans 39 provinces dont certaines où il n’avait jamais été premier même du temps de Felipe González en 1982 : Pontevedra, Burgos, Soria et Segovia. La victoire la plus symbolique est quand même celle de Ceuta où l’unique député sera PSOE, Ceuta dans l’ex Maroc espagnol d’où Franco lança le coup d’état.

28A : PSOE premier parti espagnol

Il faut s’appeler Mélenchon pour voir dans le résultat de Podemos une « remontada » alors que c’est une caída, une dégringolade. La coalition de Pablo Iglesias a perdu près de 1,4 million d’électeurs et 31 députés. Alors, qu’après les législatives de décembre 2015, Unidos Podemos visait le « sorpasso » du PSOE, il perdait déjà des plumes en juin 2016 et il n’est plus, au mieux, qu’une insuffisante force d’appoint dans une coalition gouvernementale. Cette chute est certes due au vote utile en faveur du PSOE, mais aussi à ses propres divisions.

28A : PSOE premier parti espagnol

Ciudadanos a joué un drôle de jeu depuis les élections régionales andalouses où il s’est allié avec le PP et VOX. Rivera a tout autant que Casado (PP) ou Arrascal (VOX) attaqué avec violence Pedro Sánchez, traité de traître pour prétendument avoir pactisé avec les indépendantistes catalans, alors même que c’est son refus de céder à leur chantage pour faire voter le budget qui a amené à ces élections anticipées. Ces électeurs ne lui en ont donc pas voulu de ses outrances, puisque C’s progresse plus que prévu et talonne donc un PP, il est vrai, en pleine décrépitude. Cependant, Rivera semble s’être bloqué la possibilité de transformer l’essai d’alliance de début 2016 avec le PSOE en réalité majoritaire. D’autant que son attitude agressive a provoqué une réaction de rejet chez les militants socialistes : ¡Con Rivera no! ¡Con Rivera no!”.

 Gabriel Rufián celebre la victoire de ERC à Barcelone

Gabriel Rufián celebre la victoire de ERC à Barcelone

Les partis régionaux, et particulièrement basques et catalans – l’hypothèse PSOE+C’s étant en principe écartée – décideront d’une éventuelle majorité.  Si les indépendantistes catalans ont su mobiliser leur électorat, il n’en reste pas moins que leurs scores cumulés n’atteignent même pas 40 %. Dans leur jeu de rapports de forces internes, c’est ERC (gauche) qui l’emporte, gagnant 6 sièges, JxCAT (droite) sauvant les meubles avec 7 élus. Le Partit dels Socialistes de Catalunya (PSC) progresse aussi. S’il refuse le référendum d’auto-détermination, il écarte aussi la mise sous tutelle de la Catalogne prônée par la droite et propose à ERC de s’atteler à une véritable reconstruction d’une région fracturée et paralysée. Pour le moment ERC reste sur les exigences qui ont provoqué les élections générales, donc dans le blocage.

28A : PSOE premier parti espagnol

Même si les comparaisons Espagne/France sont risquées, on peut noter que la stratégie à la Wauquiez, menée par Casado (PP), consistant à chasser sur les terres de l’extrême-droite pour tenter de récupérer les électeurs qui s’y sont égarés, ne marche pas. Bien que le PSOE ait largement consolidé son assise, le quadripartisme qui, finalement, favorise les petits partis qui peuvent jouer de leur rôle de force d’appoint indispensable, rend toujours la mise en place d’un gouvernement stable très difficile. Mais Pedro Sánchez, avec le succès de sa motion de censure face à Rajoy, a démontré qu’impossible n’est pas Espagnol !

SOURCES

El Pais du 29/04/19

El Plural du 29/04/19

Voir aussi :

Courrier International

Pedro Sanchez, nouvelle superstar de la social démocratie européenne

 

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26 avril 2019 5 26 /04 /avril /2019 17:12
28 AVRIL : l’Espagne une fois encore aux urnes

Pour la 3e fois en trois ans et demi, les électeurs espagnols se rendront aux urnes après demain, 28 Avril, alors qu’en principe une législature dure quatre ans. Cela est dû à l’émergence de nouveaux partis qui ont mis fin à une sorte de bipartisme, PP droite/PSOE gauche (avec cependant le jeu d'appoint de partis régionaux, basques, catalans, navarrais, canariens). Podemos* à gauche et Ciudadanos au centre droit ont transformé ce bipartisme en une partie à quatre sans majorité réelle.

28 AVRIL : l’Espagne une fois encore aux urnes

Rajoy, Parti Popular (PP, droite) après avoir fait échouer une 1ère tentative de gouvernement de coalition mené par le PSOE (socialiste), aboutissant au scrutin de Juin 2016, après celui de décembre 2015, avait pris la tête du gouvernement. Mais, la crise catalane et les scandales de corruption avait permis à Sánchez, PSOE, de le supplanter. Mais, après avoir réussi, avec un gouvernement homogène très féminisé à prendre la tête du gouvernement le 1er juin 2018, il a subi la défection des groupes indépendantistes catalans pour le vote du budget. D’où ces nouvelles élections.

28 AVRIL : l’Espagne une fois encore aux urnes

Mais le jeu électoral s’est encore compliqué avec la percée de VOX, à l’extrême-droite : Arrascal son leader est un ancien du PP. VOX cache à peine sa nostalgie du franquisme et se caractérise par son nationalisme outrancier et recentralisateur, son traditionalisme pro corrida, sa misogynie anti IVG et anti lois contre les violences machistes. Et contrairement à ce qui se passe (pour le moment) en France, aucun cordon sanitaire n’isole cette extrême-droite : la droite, Parti Popular et le prétendu centre droit, Ciudadanos se sont alliés sans problème avec VOX après les élections régionales andalouses.

Extrait de Courrier International

Extrait de Courrier International

28 AVRIL : l’Espagne une fois encore aux urnes

Les deux grands instituts CIS et Metroscopia donnent des résultats assez proches dans leurs derniers sondages d’avril 2019.

CIS (dont le sondage porte sur un échantillon de 17 000 sondés), comme Metroscopia, met le PSOE en tête, le PP deuxième assez loin et Podemos et Ciudadanos, à peu près au même niveau. Reste l’inconnu VOX, sur lequel ils sont aussi à peu près d’accord à 11/12%, mais dont on peut craindre que, comme tout parti extrême, il soit sous-estimé.

Pour les projections en députés, CIS prudemment met une fourchette tandis que Metroscopia fait une véritable projection. Un constat cependant s’impose : Podemos et Ciudadanos ont perdu leur pari de surpasser les anciens partis, PSOE pour l’un, PP pour l’autre. Podemos surtout, qui perdrait la moitié de ses sièges. Le PP connaîtrait la même hémorragie en sièges et une perte de plus de 10 point en voix.

28 AVRIL : l’Espagne une fois encore aux urnes

La majorité étant de 176, les deux blocs quasi égaux, PSOE+Podemos à 159 dans la projection Metroscopia et PP+C’s+Vox à 157, doivent trouver des appoints dans les partis régionaux pour faire une majorité.

Ce qui n’est pas gage de stabilité.

 

 

 

* Podemos est en fait allié à l'ex parti communiste (IU) et à un parti écolo (equo) sous l'étiquette Unidos Podemos (UP)

28 AVRIL : l’Espagne une fois encore aux urnes

Le scrutin est totalement différent de celui de la France : un seul tour, à la proportionnelle dans les 50 provincias et les deux villes autonomes de Ceuta et Mellilla. Le nombre de députés est variable en fonction de la population de chaque provincia. Á Ceuta et Melilla c’est un système à l’anglaise – majoritaire à un tour – et dans les provinces peu peuplées, à 2 ou 3 députés, les partis les mieux implantés, donc PP et PSOE, ont l’avantage. Mais, dans certaines provinces s’ajoutent des partis locaux, les “partis charnière” tels que EH-Bildu, des indépendantistes basques (2 députés sortants) ou catalans (deux partis différents : 17 sortants au total).

 

Voir la projection des députés par provincia : https://elpais.com/especiales/2019/elecciones-generales/escanos-provincias/

SOURCES

Enquête CIS

Sondage Metroscopia

Voir aussi encuestas de las elecciones generales 2019 et escenarios

Dessin emprunté au Courrier International

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