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12 avril 2024 5 12 /04 /avril /2024 21:36
CANCEL CULTURE : Á CEUTA, SOUS LA MENACE DE VOX, UNE EXPOSITION PHOTOGRAPHIQUE EST ANNULÉE

Ô scandale Marisa Martínez avait photographié une cène où sur la table on voyait une pizza et des canettes et une vierge Marie le nouveau né sur ses genoux un clope à la main devant Joseph avec un litron.

L'Association photographique Miradas de Ceuta a donc retiré ce vendredi 12 avril tôt le matin les 21 images qu'elle avait accrochées dans la bibliothèque publique Adolfo Suárez, signées par Marisa Martínez sous le titre  Historias sangradas.

La ville autonome, enclave au Maroc, dont les 85 000 habitants se répartissent presque à parts égales entre chrétiens occidentaux et arabo-musulmans, avec deux communautés hébraïque et hindoue petites mais très influentes socialement et économiquement, ne semble pas prête à voir un projet dans lequel, selon son autrice, "des scènes bibliques se mêlent à des éléments actuels avec l'idée de critiquer la société dans laquelle nous vivons." En tout cas l’extrême-droite nostalgique du franquisme de VOX a obtenu gain de cause dans cette ville dirigée par le PP depuis 2001.

CANCEL CULTURE : Á CEUTA, SOUS LA MENACE DE VOX, UNE EXPOSITION PHOTOGRAPHIQUE EST ANNULÉE

"Je suis athée, mais mon père est très religieux et je l'emmène à la messe tous les dimanches... Je n'ai voulu offenser personne, mais j'utilise des images qui donnent plus d'expressivité", affirme Martínez dans des déclarations à elDiario.es, quelque peu stupéfaite après avoir appris l'annulation de l'exposition, qui avait déjà été présentée sans problème à Torrelavega (Cantabrie).

"Ce qui est vraiment triste, c'est qu'ils sont scandalisés par certaines images et non par la pédophilie de l'Église ou par ce que dénoncent les photographies", déplore Martínez, une femme de Soriano qui vit à San Fernando (Cadix). Elle admet son désir de « provoquer sans offenser » avec quelques instantanés dans lesquels « en partant du fait que la Bible continue d'être le livre le plus lu de l'histoire et que les religions continuent d'avoir un pouvoir absolu dans la société d'aujourd'hui », elle entend que le spectateur identifie rapidement l'histoire, réfléchit et adopte une attitude critique face à la technicité excessive, au trafic d'organes, à la drogue, à la parentalité irresponsable, à la malbouffe, à la sexualisation et aux excès de pornographie, aux abus sexuels dans l'église, aux branchements pharmacologiques, à la pollution, au chômage, aux différentes relations négatives et intolérances telles que la montée d’idées totalitaires de nature fasciste.

CANCEL CULTURE : Á CEUTA, SOUS LA MENACE DE VOX, UNE EXPOSITION PHOTOGRAPHIQUE EST ANNULÉE

"Consciente que tout ce qui touche à l'Église peut susciter des controverses et ne pas être compris, je tiens à déclarer que mon objectif n'est pas de critiquer les éléments bibliques, mais les aspects de la réalité avec lesquels je ne suis pas d'accord", a-t-elle averti. en écrivant sur son travail.

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26 décembre 2022 1 26 /12 /décembre /2022 16:30

C'était un Juif moyen-oriental à la peau brune et c'est important de le savoir

Le possible visage de Jésus selon des chercheurs britanniques

Le possible visage de Jésus selon des chercheurs britanniques

J'ai grandi dans un foyer chrétien, où une image de Jésus était accrochée au mur de ma chambre. Je l'ai encore. C'est touchant et plutôt ringard, dans le style des années 1970, mais en tant que petite fille, j'adorais ça. Sur cette image, Jésus a l'air gentil et doux, il me regarde avec amour. Il a les cheveux clairs, les yeux bleus et la peau très blanche.

Le problème est que Jésus n'était pas blanc. Il est normal que la croyance habituelle soit le contraire si l'on fréquente les églises du monde occidental ou visite une galerie d'art.  Mais bien qu'il n'y ait aucune description physique de lui dans la Bible, il ne fait aucun doute que le Jésus historique, l'homme qui a été exécuté par l'État romain au premier siècle de notre ère, était un Juif du Moyen-Orient à la peau brune.

Ce n'est pas controversé d'un point de vue scientifique, mais c'est en quelque sorte un détail oublié par bon nombre des millions de chrétiens.

Jim Caviezel dans la Passion du Christ de Mel Gibson, 2004

Jim Caviezel dans la Passion du Christ de Mel Gibson, 2004

Le Vendredi saint, les chrétiens se rendent dans les églises pour adorer Jésus et, en particulier, se souvenir de sa mort sur une croix. Dans la plupart de ces églises, Jésus sera représenté comme un homme blanc. Pensez un instant au bel acteur Jim Caviezel, qui a joué Jésus dans la Passion du Christ de Mel Gibson. C'est un acteur irlandais-américain. Ou rappelez-vous certaines des œuvres d'art les plus célèbres de la crucifixion de Jésus - Rubens, Grunewald, Giotto… chez tous les auteurs on peut apprécier la tendance européenne à représenter Jésus-Christ comme un homme blanc.

Est-ce que tout cela a de l'importance ? Oui, vraiment. Socialement, nous sommes bien conscients du pouvoir de la représentation.

Lupita Nyong'o est devenue célèbre après avoir remporté l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle dans 12 Years a Slave en 2013. Depuis, l'interprète kenyane a avoué dans plusieurs interviews que lorsqu'elle était jeune, elle avait un sentiment d'infériorité car toutes les références beauté qu'elle voyait autour étaient des femmes à la peau claire. Ce n'est que lorsque le mannequin soudanais Alek Wek s'est fait un nom dans le monde de la mode que Nyong'o a réalisé qu'une noire pouvait aussi être belle.

Si nous pouvons reconnaître l'importance des modèles ethniquement et physiquement divers dans les médias, pourquoi ne pouvons-nous pas faire de même pour la religion ? Pourquoi continuons-nous à laisser dominer les images d'un Jésus blanchi ?

De nombreuses églises et cultures représentent le Christ comme un homme à la peau brune ou, même noir. Si vous visitez une église en Afrique, il y a de fortes chances que vous rencontriez un Jésus africain.

Jésus n’était pas blanc

Cependant, de telles images ne sont pas courantes dans les églises protestantes et catholiques en Australie, mon pays (ou en Europe). Cette représentation traditionnelle du Christ produit une déconnexion cognitive dans laquelle un individu peut ressentir une grande affection pour Jésus et en même temps montrer très peu d'empathie pour une personne du Moyen-Orient. De même, l'affirmation théologique que l'homme a été créé à l'image et à la ressemblance de Dieu a des conséquences : si Dieu est toujours représenté comme un homme blanc, par défaut l'homme sera blanc, idée sous-jacente à un racisme latent.

Historiquement, le blanchiment de Jésus a contribué à certains des actes antisémites les plus terribles commis par des chrétiens. Et dans un pays comme l’Australie, cela contribue à considérer comme « l’autre » les Australiens non anglophones.

Peut-être que notre attitude changerait si nous comprenions que l'emprisonnement injuste, les abus et l'exécution auxquels le Jésus historique a été soumis ont plus à voir avec les expériences des peuples autochtones ou des réfugiés qu'avec ceux qui détiennent le pouvoir dans l'Église et qui s'approprient l'image du Christ. Sans oublier tous ceux qui se réclament de leurs « racines chrétiennes », pour mieux rejeter l'autre.

Andres SERRANO The other Christ

Andres SERRANO The other Christ

D'après Jesus wasn’t white: he was a brown-skinned, Middle Eastern Jew. Here’s why that matters

Robyn J. Whitaker

Associate Professor, New Testament, Pilgrim Theological College, University of Divinity

 

 

La reconstitution des chercheurs anglais ressemblant trop fortement à Cyril Hanouna pour certains, d'autres portraits ont été proposés

Jésus n’était pas blanc
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5 novembre 2016 6 05 /11 /novembre /2016 22:26
Le Luther d’Albacete cloue sur la porte de son église une liste de péchés mortels

Quitte à surprendre tous ceux qui me prennent pour un horrible mécréant, je ne peux qu’approuver ce curé de Viveros (province d’Albacete) qui, nouveau Luther, placarde que ceux qui vivent en couple sans être mariés, qui répandent de fausses nouvelles ou sautent la messe dominicale, par exemple, sont à écarter de la sainte-table.

Le Luther d’Albacete cloue sur la porte de son église une liste de péchés mortels

Ce Luther – très orthodoxe au demeurant – a placardé, à l’entrée de l’église San Bartolomé de Viveros, bled de 300 habitants à près de 80 km d’Albacete, une liste des péchés mortels. Péchés qui interdisent donc la communion.

On y découvre que tuer injustement, mais aussi avorter, baiser, ne pas payer ses dettes, voler… sont des péchés mortels.

Le Luther d’Albacete cloue sur la porte de son église une liste de péchés mortels

Mais aussi manquer délibérément la messe dominicale, vivre en couple sans être mariés, inventer de fausses nouvelles, mensonges et calomnies, pratiquer de quelque façon que ce soit la sexualité hors des liens sacrés du mariage que ce soit seul ou avec d’autres personnes, même consentantes, mais encore s’adonner au spiritisme, à la divination ou à la sorcellerie, tous ces péchés écartent les personnes qui les ont commis de la communion et du salut final !

Le curé de Viveros refuse aussi la communion à ceux qui refusent de payer les salaires, les charges sociales et impôts conformes à ce qui est juste ("no paguen sueldos, impuestos y cargas sociales conforme a lo que es justo"). En revanche, l’alcool et les drogues ne font pas partie de sa liste.

Bien que cette liste eût dû recevoir l’approbation de tout bon paroissien, certains l’ont vue d’un mauvais œil, car elle risque d’écarter des fidèles d’une église où tout n'est que péché.

Mais je laisse auxdits fidèles le soin de contester l’affichage des péchés mortels.

Le Luther d’Albacete cloue sur la porte de son église une liste de péchés mortels

Que la religion catholique interdise la fornication hors mariage, que la religion juive impose de manger casher, que la religion musulmane proscrive le porc, etc. c’est leur droit le plus strict.

Sous réserve que leurs interdits et prescriptions ne contreviennent pas aux lois ni ne mettent en cause l’ordre public. Sous réserve aussi que leurs fidèles suivent leurs préceptes de leur plein gré et que les sanctions qui les menacent ne soient que spirituelles. Pas de communion donc, et, sans repentance, l’enfer in fine, comme l’affiche le curé. Mais pas d’arrestation pour non respect du ramadan ou fornication de personnes non mariées, les protagonistes fussent-ils d’hypocrites prédicateurs, comme c’est hélas encore le cas au Maroc.

Le Luther d’Albacete cloue sur la porte de son église une liste de péchés mortels

Et surtout, le rappel constant que ces dogmes n’interfèrent pas avec les règles que se donne la société par le biais de sa législation ou par l’évolution de ses mœurs. Aucune croyante d’aucune religion n’est obligée, par exemple, de pratiquer l’IVG, aucun-e croyant-e n’est obligé-e de contracter un mariage avec une personne du même sexe, mais aucune religion n’a à interdire l’IVG ou le mariage pour tous aux personnes qui n’adhèrent pas à leurs croyances !

Le Luther d’Albacete cloue sur la porte de son église une liste de péchés mortels

Et, n’en déplaise aux bigots, qu’on préserve le droit inaliénable de moquer les tartuferies des religions. Surtout de celle que l’on a pu subir dans sa lointaine enfance.

 

 

 

 

En prime un court métrage de 1920 sur les dangers de la tentation

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22 juillet 2016 5 22 /07 /juillet /2016 14:29
Les cinq nouveaux commandements

Les dix commandements étaient 15. L’église catholique instaure 5 nouveaux commandements avec effet rétroactif.

A la lumière du dernier synode célébré au saint siège, l’église catholique a décidé de rendre publique l’existence d’une troisième table abandonnée par Moïse au sommet du Mont Sinaï.

Selon un texte apocryphe du XVe siècle sur les expéditions envoyées en Terre Sainte sur ordre du grand inquisiteur Thomas de Torquemada, dont la paternité est inconnue et maintenu secret, jusqu’à maintenant, par différents ordres maçonniques, il apparaît que Moïse a abandonné  la troisième et plus importante table de la loi sur prescription de son médecin traitant, en raison d’une hernie discale avancée qui lui avait cassé le dos.

Comme le pape l’a fait savoir, suite au synode, dans sa dernière encyclique publiée au Vatican, les cinq nouveaux commandements seront appliqués, avec un caractère rétroactif, dès la prochaine messe de minuit, sous peine d’aller en enfer durant toute l’éternité (qui, comme nous l’a révélé Woody Allen, est longue, surtout vers la fin).

Ces nouveaux actes de foi, dont les prescriptions sont d'une obligation équivalente à celles des dix précédents, comprennent les commandements suivants :

XI Tu respecteras l’innocence des enfants, surtout si ce sont ceux des prélats

XII Tu ne tireras aucun profit de la parole de l’éternel

XIII Tu n’évangéliseras pas les pays sous-développés sous prétexte de leur apporter une aide humanitaire

XIV Tu ne freineras pas le développement de l’humanité avec des dogmes contraires à l’évidence scientifique

XV Tu n’associeras pas la religion à des intérêts politiques, cléricaux ou militaires.

 

AMEN

 

D'après le sanctissime El jueves

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11 juillet 2016 1 11 /07 /juillet /2016 21:15
Amores Santos (Saintes Amours)

Commençons d’abord par la douce romance du Padre Alberto Cutié et de sa belle Ruhama Canellis. Un prêtre catholique et aussi cathodique. Beaucoup plus sordides sont les « Amores Santos », documentaire qui dénonce l’hypocrisie des ecclésiastiques  sur l’homosexualité.

   Scandale ! un tabloïd de langue espagnole qui jette en pâture à la communauté catholique hispanophone états-unienne, en particulier de Floride, les images du très cathodique Padre Alberto, sur la plage, échangeant caresses et baisers avec une gente dame. En maillots de bain tous les deux. Si on ajoute que ladite dame est divorcée, avec un garçon, on imagine la tempête dans les bénitiers.

  Notre Padre, Alberto R. Cutié, dit Padre Alberto, est né le 29 avril 1969 (année érotique), à San Juan, Puerto Rico, de parents cubains ayant fui le castrisme. Dans sa jeunesse il fut DJ, avant de trouver sa vocation et d’être ordonné prêtre dans l’archidiocèse de Miami. Sa famille y avait migré pour rejoindre la colonie des exilés cubains. Il est vite devenu une vraie vedette des médias, radio et  presse écrite d’abord, puis télé où il animait une émission journalière (un talk show comme ils disent) intitulée Cambia tu Vida con el Padre Alberto, Change ta vie avec le père Albert ! (Rien à voir avec le « Père Albert » interprété par le grand tintinophile Albert Algoud).

Comble de la gloire médiatique, en 2002 il anime une émission  Hablando Claro con el Padre Alberto qui diffuse sur tous les Etats-Unis, le Canada, l’Espagne et l’Amérique latine ! Et il publie un best-seller : Real Life, Real Love en Anglais, Ama de Verdad, Vive de Verdad en Espagnol, en 2006.

Amores Santos (Saintes Amours)

  

Mais en mai 2009, celui qui avait été surnommé aussi Father Oprah – allusion à un talk show célèbre animé par Oprah Winfrey – va être obligé de se mettre en congés médiatiques,   après la parution de ces photos où on le voit donc embrasser et caresser Ruhama Buni Canellis, sur une plage publique. Comme un « coming out », puisque tel un fouteux passant du Barça au Real, il s’auto-transfère dans la schismatique église anglicane, l’église épiscopale.

 Et comme dans les contes, ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants : il épousa sa belle divorcée – en blanc ! – et lui fit deux gniards (à ce jour) qu’il baptisa lui-même.

Et il en fit un livre Dilemma : La Lucha De Un Sacerdote Entre Su Fe y el Amor (Dilemme : la lutte d’un prêtre entre sa foi et son amour ! Un sous-titre digne de la collection Harlequin).

 

 

Amores Santos (Saintes Amours)

 

Amores santos !

Un évêque qui soulève sa soutane et dévoile une culotte de dentelle rouge. Un prêtre hurlant qu’on le traite de salope, de putasse et qu’on lui pisse dessus. Un autre nu dans sa propre sacristie devant une statue de la Vierge Marie. Ce sont des évêques, des religieux, des curés, des séminaristes… Ils sont anglicans, catholiques, évangéliques, baptistes… Et tous concluent de la même façon, par une éjaculation devant la webcam.

Amores Santos (Saintes Amours)

« Je n’aurais jamais pensé qu’il serait aussi facile d’enregistrer autant d’ecclésiastiques pratiquant le sexe par internet » a dit Dener Giovanini, réalisateur du documentaire « Amores Santos »

Le but de Giovanini était de mettre au grand jour l’hypocrisie de l’église et de dénoncer la violence subie par les homosexuels à cause des discours de haine homophobe des religions. L’élément déclencheur a été une vague d’agressions homophobes au Brésil. Mais au fur et à mesure, le documentaire s’est converti – si on peut dire – en une radiographie impitoyable des innommables perversions cléricales.

Tout a été conçu par le biais de Facebook. « Au début,  nous voulions seulement savoir si les religieux utilisaient internet pour avoir des contacts avec d’autres hommes. » Pour cette raison, Giovanini s’est servi d’un acteur de 25 ans. Il a été doté d’une fausse identité, sous le nom de Darico Macedo, avec une vraie photo. Il entre en relation avec des religieux. Et quand Darico révèle qu’il est gay, l’attitude des prêtres change radicalement : l’échange devient plus audacieux, plus épicé, et, invariablement, au bout d’un moment, il est invité à se dénuder devant la webcam.

Le réalisateur a été surpris du résultat : il n’aurait jamais imaginé qu’un si grand nombre d’ecclésiastiques, en quelque sorte, se débraguetteraient ! Il pensait qu’ils seraient plus prudents. Mais il semble que ces relations sexuelles, par écrans interposés, soient, pour eux, la chose la plus naturelle du monde. Giovanini assure que lui et son équipe ont à chaque fois vérifié que les interlocuteurs  qui ont échangé avec leur acteur appartenaient bien à une église, qu’ils étaient bien des religieux en activité.

   Son équipe a créé trois profils pour Darico Macedo, dont le vrai nom ne sera pas révélé pour des raisons de sécurité. Il y eut bientôt plus de 5 000 amis facebook. « J’ai perçu dès le début que sur la toile il n’y a aucune limite » a dit l’acteur, qui est aussi homosexuel dans la vraie vie... « Je suis conscient que je me suis beaucoup exposé et que, en quelque sorte, je me suis converti en activiste militant. Ça n’a pas été une décision facile, mais je n’ai aucun regret » dit-il.

D’un studio de Brasilia, décoré comme s’il s’agissait d’une chambre à coucher, le pseudo Darico va séduire des religieux de 36 pays différents avec utilisation du traducteur Google pour communiquer avec eux, quand ils n’étaient pas lusitanophones...

Au départ, seuls les religieux brésiliens étaient ciblés, mais par le jeu des amis des amis, le cercle a pu s’agrandir à d’autres nationalités. Ainsi fut démontré que l’homosexualité au sein de l’église est un phénomène mondial.

Il y avait beaucoup d’Italiens, dont certains étaient proches de hauts responsables du Vatican, comme le montrait leur page Facebook. Mais dans le film, on trouve aussi des prêtres et séminaristes allemands, espagnols, portugais ; l’Amérique Latine est bien représentée avec des chiliens, équatoriens, boliviens, colombiens, costaricains ;  les religieux états-uniens sont très réceptifs : un simple « Hi » et ils se lancent dans le jeu !

« Avec tous les fuseaux horaires, il y avait toujours quelqu’un prêt à jouer » raconte Giovanini, qui note qu’il était plus facile d’enregistrer des catholiques, car les protestants sont souvent mariés et devaient pouvoir s’isoler pour tenir des échanges homosexuels en ligne.

Au total l’équipe a réuni 500 h d’enregistrement… « Nous ne voulons nuire à personne » assure le réalisateur. Il concède que les protagonistes, enregistrés à leur insu, pourraient l’attaquer, mais ils auraient à assumer publiquement que ce sont eux que l’on voit à l’écran. Il reconnaît cependant le risque de briser la vie de certains si, bien que floutés, leurs proches pouvaient les reconnaître.

Le film comporte aussi des entretiens avec des parents d’enfants victimes d’attaques homophobes dont certains ont été poussés au suicide. Il inclut des images trouvées sur internet d’une jeune fille de 15 ans, qui saute d’une tour de télévision, parce qu’elle a été rejetée par sa famille à cause de son orientation sexuelle. Il fait état aussi du témoignage d’un ex-curé qui dit avoir connu des religieux qui séduisent des jeunes en leur procurant des drogues, comme l’héroïne ou la cocaïne, en échange de sexe, pour les garder accros !

 

Inutile de dire que ce film provoqua de peu charitables réactions et que, outre le torrent d’insultes sur les réseaux sociaux, le réalisateur a eu droit à des menaces de mort. Et, sauf erreur, si le documentaire a eu des échos en Espagne, par exemple, il n’en a eu aucun dans notre beau pays. Pudeur déontologique ?

Pour compléter :

« L’Eglise a été façonnée à la fois par une forte présence de prêtres homosexuels et par un discours très hétéronormatif »

 

D’une part, l’Eglise catholique développe un discours naturalisant et binaire, selon lequel il y aurait une nature masculine et une nature féminine, avec une différence infranchissable entre les deux, au fondement de la nécessaire complémentarité des sexes et de l’hétérosexualité obligatoire. D’autre part, elle met en place une organisation interne tout autre. En effet, la masculinité que l’Eglise place au sommet de sa hiérarchie de genre, celle des prêtres et des religieux, est une construction atypique : en sacralisant le prêtre, l’Eglise en a fait un être à part, dégenré et désexualisé.

En instaurant ce « bougé » du genre et l’idée que les fidèles sont voués soit au mariage hétérosexuel soit à la vie consacrée dans le célibat, l’Eglise catholique a restreint l’horizon des possibles pour des hommes et des femmes qui ne se sentent pas attirés par le mariage hétérosexuel : c’est la prêtrise ou la vie religieuse.

Cela dit, le clergé a pu être en certains lieux et en certains temps un espace protecteur dans un monde marqué par une homophobie généralisée.

L’Eglise a donc été façonnée pendant des siècles à la fois par une forte présence de prêtres homosexuels et par un discours très hétéronormatif. Les prêtres homosexuels ont organisé leur vie dans cet espace de protection et d’épanouissement relatifs, et parfois même d’ascension sociale, que ne leur aurait pas offert la société.

De la même manière, les couvents de religieuses ont été au XIXe siècle des lieux d’épanouissement pour des femmes qui voulaient échapper au mariage hétérosexuel, à la domination masculine au sein du couple, ou à la maternité.

Un des objectifs de la croisade antigenre lancée par le Vatican est, selon moi, de faire taire ses prêtres et religieux homosexuels pour que l’on ne sache pas publiquement que le sacerdoce sert aussi de placard.

le « placard ecclésial » est aujourd’hui en crise. Il est devenu transparent aux yeux des clercs eux-mêmes comme de certains fidèles. Ainsi des prêtres et religieux rencontrés au cours de mon enquête ont longuement évoqué ces profils de prêtres en soutane qui étaient connus dans l’univers clérical pour être « des grandes folles de sacristie », selon l’expression utilisée dans ce milieu, et qui allaient crier des slogans homophobes dans les défilés de La Manif pour tous.

J’ai enquêté pendant deux ans pour le compte de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise. Au vu de l’ampleur du phénomène, ni l’institution ni aucun groupe de pression catholique ne peuvent plus se permettre de donner des leçons de moralité sexuelle aux personnes LGBTQI, comme l’avaient fait l’épiscopat et La Manif pour tous lors des mobilisations de 2012-2013. Et surtout pas au nom de la protection de l’enfance.

Extraits de l'article

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15 décembre 2015 2 15 /12 /décembre /2015 21:40
Christine

Réservé aux + de 18 ans

Un récit inédit

Quand Christine s’approcha de la Sainte-Table, pour recevoir la Sainte Communion des doigts du prêtre, elle ne put s’empêcher de se remémorer l’autre Communion mystique que l’angélique vicaire lui avait fait avaler la nuit précédente, sur l’autel et le regard extatique qu’elle leva vers lui, en ouvrant la bouche, reflétait avec intensité ce vif souvenir.

 

C’était leur secret sacré, inviolable, qui, pour les croyants ordinaires, aurait été non seulement incompréhensible, mais source d’un scandale inouï. Comment auraient-ils pu admettre, s’ils les avaient surpris, au cœur de la nuit, lui étendu sur l’autel, à demi nu, soutane relevée sur un membre dressé, elle, entièrement dénudée, agenouillée sur une banquette d’enfants de chœur, surmontée de plusieurs coussins et suçant le saint vit du ministre de Dieu, tout en se caressant un sexe que le prêtre avait sanctifié d’eau bénite, comment auraient-ils pu admettre que ce rite répondait aux volontés divines ? Elle-même, parfois, elle devait se l’avouer, avait de la peine à admettre l’extraordinaire révélation et se demandait encore pourquoi elle faisait partie des rares élus, elle, la rebelle, la fille du libertin notaire, virée de l’Institution des Sœurs de la Sainte Hostie, pour “ mauvais esprit ” et qui poursuivait des études, au demeurant brillante, au Lycée “public” de Jeunes Filles, au grand dam de sa mère.

 

L’arrivée d’un nouveau vicaire, frais émoulu du grand séminaire, avait provoqué un émoi certain, chez les paroissiennes. Le curé Doyen, soixantaine colérique, l’avait vu arriver d’un œil moins indulgent, d’une part, parce qu’il était aussi grand que lui – raison totalement inavouable, mais il aimait, inconsciemment, dominer ses semblables, à commencer par ses subordonnés – et surtout parce que c’était une vraie gravure de mode et il devinait facilement les ravages que sa beauté allait causer dans la gent féminine. Ancien capitaine pendant la Grande Guerre, ayant goûté aux plaisirs de la chair, avant, devenu veuf, de répondre à l’appel d’une tardive vocation, il ne pouvait que s’inquiéter des tentations qu’elle ferait subir à ce puceau. Il fut donc désagréable au-delà de l’habituel, au point même que sa fidèle Marie, bonne sans âge qui tenait la cure depuis la nuit des temps, la fidèle Marie qui subissait, sans broncher, ses foucades et ses injustes colères, la fidèle Marie lui en fit reproche. Mais l’abbé Henry subissait ses plus dures avanies avec une totale longanimité et, malgré son inexpérience, sut remplir toutes les nombreuses tâches dont il l’accablait. Le curé fut bien obligé d’admettre son efficacité et revint au régime de vexations plus classiques qu’avaient subies tous ses précédents vicaires. L’abbé put se tailler des fiefs et la prise en charge des jeunes fut un domaine où il eut pratiquement carte blanche, le curé ne se réservant que l’examen de catéchisme et d’histoire sainte, avant la Communion solennelle.

Christine

Cependant, il avait drainé vers lui la crème des bourgeoises locales. La mère de Christine, sans doute lasse de subir les remarques sarcastiques du Curé (« Toutes ces chienneries que votre mari vous impose, avouez que vous y prenez goût ! » : ce qui, si elle avait voulu faire preuve de lucidité, était vrai, mais totalement inavouable, car l’aveu aurait fait tomber toute la double et hypocrite construction sur laquelle reposait la tranquillité de son âme, complaisante et soumise aux fantaisies libertines de l’époux, tout en feignant de ne s’y plier que contrainte et forcée – délice des lanières matant sa fausse rébellion – faussement repentante de fautes dont elle ne voulait pas se sentir coupable) fut la première à opter pour ce blond angélique, dont le doux et bleu regard était nimbé d’indulgence.

 

Christine

Il avait beau avoir été, au séminaire, instruit de toutes les turpitudes que peut commettre l’espèce humaine, il n’en demeura pas moins interdit en entendant la confession de la belle Thérèse. Confession qu’elle avait sollicitée avant la grand-Messe, car les soirées fines du notaire se déroulaient le samedi. Maître Lepetit – nom qui lui allait parfaitement car dès qu’elle mettait des chaussures à talons elle le dépassait, mais petite taille qui ne lui faisait rien perdre de sa superbe, ni de son autorité – avait invité trois de ses collègues, anciens compagnons d’études et, elle l’apprit vite par leurs récits, de débauches. Comme presque tous les samedis, ils avaient déserté la maison de ville pour la propriété campagnarde, laissant les enfants à la garde de leur bonne, mais le dîner, préparée par la femme de l’intendant du domaine, était quasiment prêt : elle n’aurait plus qu’à faire réchauffer le plat principal. Son époux lui avait dit vouloir faire un dîner entre hommes, ce qui, première humiliation, réduisait la maîtresse de maison à l’état de servante, attendant à la cuisine les coups de sonnette du seigneur et maître. Elle ne put s’empêcher de lui en faire reproche avant l’arrivée de ses confrères. Dressé sur ses ergots, il lui promit une correction cuisante. Elle n’avoua pas au confesseur que cette promesse la fit atrocement mouiller, crainte et désir mêlés. Les quatre hommes se retrouvèrent au salon, où, dans une robe d’une stricte élégance, avec cependant un décolleté profond, dont les regards des invités se repaissaient quand elle se penchait pour leur tendre leur verre, elle servit l’apéritif. Quand elle eut terminé le service, son tyran de mari proclama haut et fort, qu’il était temps qu’elle reçoive la correction promise : « Va me chercher le martinet ! » Les supplications d’usage le laissèrent de marbre et elle revint avec l’humiliant objet. « Enlève ta culotte, relève bien ta robe et penche toi sur la chaise ! » Sous les regards brillants des quatre compères, elle dut d’abord dégrafer les attaches du porte-jarretelles, avant de faire glisser une délicate culotte de dentelles ; puis, robe relevée sur un splendide fessier, elle s’offrit aux coups, bien penchée, mains accrochées au dossier d’une chaise. Le Maître sut strier, puis faire rougir uniformément l’opulent postérieur. Les gémissements se muèrent en une sorte de mélopée, coupée de quelques cris quand, vicieusement, le bourreau atteignait les lèvres de la vulve ou quand, lancées de bas en haut les lanières, s’insinuait dans la fente fessière, jusqu’à ce que, secouée de spasmes, la victime s’abandonne à une étrange jouissance. Son époux ajouta à sa délicieuse honte en conviant ses complices à venir voir comme elle mouillait (voir étant une façon de parler puisqu’ils plongèrent les doigts dans son sexe trempé, mais cela elle omit de le dire dans la pénombre du confessionnal).

 

Christine

Visage aussi rouge que son fessier, elle fut ensuite invitée à un complet effeuillage pour ne plus porter, pour le service, qu’un petit tablier qui ne cachait rien de ses seins pointus et couvrait juste la chatte dont la toison soignée formait un étroit triangle.

Pas question qu’elle se replie à la cuisine après chaque plat, elle devait rester prête pour remplir les verres, disponible aussi à des mains baladeuses qui palpait les fesses encore chaudes de la fouettée, voire explorait le sexe, voire même glissait insidieusement dans son petit trou froncé et elle était invitée à sucer les doigts inquisiteurs, goûtant ainsi ses propres sucs (elle s’était adonnée aux délices d’un lavement, comme chaque samedi, mais cela aussi, elle omit de le confesser, car, après tout ce n’était que mesure d’hygiène, et pourquoi dire le plaisir trouble qu’elle prenait à enfoncer dans l’anus la longue canule recourbée et à sentir son ventre se gonfler, plaisir encore plus vif quand, avec son amie Lucienne, l’épouse d’un dentiste, complice de débauches de son mari, elles se rendaient mutuellement ce service, avant quelques parties fines où les entraînaient leurs époux).

Charitablement, un des compagnons la prit sur ses genoux pour qu’elle puisse se restaurer. Elle passa ainsi de l’un à l’autre sentant sous elle une queue gonflée. Mais quand elle eut servi un magnifique gâteau au chocolat et empli les verres d’un délicieux Banyuls, son époux lui intima l’ordre de passer sous la table, pour goûter, elle, à la liqueur de chacun des invités qui lui donnerait un morceau de gâteau – elle l’adorait – s’il était satisfait.

« Et vous avez accepté, demanda le prêtre, qui recouvrait enfin ses esprits, après cette avalanche de révélations ?

- Refuser, c’était recevoir des coups de cravache sur tout le corps, jusqu’à ce que je cède ! »

Elle se garda bien d’ajouter qu’elle était assez fière de la réputation de pipeuse qui, sans répugnance, avalait la ‘fumée’ : déboutonner la braguette, extraire délicatement le membre dur du caleçon, le caresser d’abord, explorer les couilles aussi, avant de l’emboucher et de le sucer avec une grande habileté, elle faisait cela avec une sorte de conscience professionnelle, si l’on peut dire. De la belle ouvrage ! À vrai dire, dans sa casuistique, elle ne voyait dans cette pratique que péché véniel ; elle s’y était d’ailleurs adonnée avant le mariage moins par sensualité que par générosité et prudence : soulager l’ardent cavalier d’un trop plein de semence, éviter ainsi qu’il n’ait la tentation de chercher à lui dérober ce bien précieux à préserver jusqu’à la nuit de noces. Elle eut donc droit, par trois fois, à sa part de gâteau et chacun lui fit goûter aussi d’un peu de banyuls. Son époux, comme de coutume, bien que bandant comme un cerf, ne la laissa pas le sucer.

Les fruits furent l’occasion de jeux lubriques. Ayant débarrassé la table, elle fut mise sur la nappe, jambes repliées, pieds et genoux bien écartés et se fit farcir la vulve de gros grains de raisins que les joyeux drilles vinrent y chercher à coups de langue gourmande léchant goulûment les jus mélangés de grains éclatés et du sexe excité. Puis l’hôte des lieux versa le champagne entre ses seins –prenant appui sur ses talons, elle décolla légèrement les fesses – pour qu’il s’écoule sur son ventre jusqu’à son sexe où chacun vint le boire ou plutôt le laper.

Elle dut ensuite, après qu’ils sont revenus dans le salon, dénuder les trois lascars qui, caleçons tombés, démontrèrent une arrogance retrouvée. Des loups vinrent masquer à demi les visages. Elle-même fut aveuglée par un bandeau qui ne l’empêchait pas de distinguer la forte lumière des projecteurs allumés par son époux qui, comme à l’habitude, allait filmer la scène sur sa caméra 16 mm. Un des trois, étendu sur le canapé, enfila le sexe juteux ; elle eut un cri, quand un  deuxième lui força l’anus, mais ses plaintes furent étouffées par le vit du dernier s’enfonçant dans la bouche. Elle devinait, dans la pénombre, l’effroi du jeune prêtre, visage penché vers elle pour saisir ses confidences murmurées. Elle se garda bien de lui avouer le sentiment de plénitude que lui procurait la triple pénétration, ni la jouissance inouïe, qui la laissait pantelante, à demi évanouie, à laquelle elle la menait (et que son mari prenait un malin plaisir à montrer au cercle d’amis quand le film revenait de quelque discret laboratoire).

 

Quand elle eut fini ses aveux impudiques, un long silence régna : ses yeux maintenant habitués à la quasi obscurité percevaient, à travers la grille qui la séparait de lui, le pauvre vicaire visage entre les mains, comme abattu. Après, ce qui lui parut être une éternité, il réussit à prendre la parole, d’une voix mal assurée, pour lui dire qu’elle ne pouvait pas être jugée coupable d’autre chose que de ne pas faire preuve d’héroïsme, mais qu’on ne pouvait exiger de tous les chrétiens une vocation de martyr. Elle ne récolta donc qu’un chapelet, même pas le rosaire que lui infligeait naguère le curé, avant de dire son acte de contrition et de recevoir l’absolution.

 

 

L’abbé Henry mit longtemps à sortir du confessionnal. Heureusement que la soutane masquait un sexe d’une dureté et d’une ampleur douloureuse. Quand il arriva à l’hospice de vieillards où il devait dire la messe – le curé lui célébrait la Grand Messe – la bonne sœur qui l’accueillit s’inquiéta de sa pâleur ce qui le fit rougir de honte car son érection, malgré qu’il en eût, gardait sa terrifiante dureté. Il put cependant dire la messe, dans une sorte de brouillard (il fut tout surpris, quand, après l’office, les sœurs et les personnes qui, rendant visite à leurs vieux parents, s’économisaient un tête-à-tête pénible avec le vieux père et, le plus souvent, la vieille mère, en assistant avec eux à la messe, le félicitèrent d’un prêche d’une grande audace de pensée mais d’une grande élévation d’âme). Sa réputation de prédicateur talentueux fit bien vite le tour d’une paroisse, un peu lasse des sermons bourrus du Doyen. Doyen qui, quand la rumeur lui revint amplifiée aux oreilles (les grenouilles de bénitier, chafouines, ne se firent pas faute de s’en faire l’écho) le convoqua pour lui demander ce qu’il avait bien pu clamer aux grabataires, à leurs punaises de prétendues bonnes sœurs et aux hypocrites visiteurs qui économisaient et sur la grand-messe et sur les rencontres avec leurs gâteux de parents. Le pauvre abbé, sans même relever les indéniables manquements à la charité de son supérieur, balbutia des banalités de la plus grande platitude. Ce qu’entendant, son colérique chef décida de couper court à une rumeur née dans des cervelles malades, confites de dévotion recuites ou légères, et de lui laisser la grand-messe prochaine. Chacun pourrait juger des faibles talents de ce jeune gandin bafouilleur.

Marie qui avait tout entendu - sans pécher contre la discrétion, la voix de stentor du curé s’entendait dans tout le presbytère – répandit la nouvelle auprès des grenouilles de bénitier, si bien que le dimanche l’église était pleine. Quand l’officiant sortit de la sacristie, précédé de la cohorte des enfants de chœur, surplis blancs sur des soutanes rouges,  il se fit l’impression d’être un nouveau Daniel entrant dans la fosse aux lions et un ruisseau de sueur froide lui coula le long de l’échine. C’est donc plus mort que vif qu’il monta en chaire. Ses premières phrases bafouillées provoquèrent comme un murmure de déception. Mais soudain, tout s’illumina. Abandonnant des notes fébrilement jetées sur le papier après une nuit stérile, il improvisa un sermon magnifique, tout en sentant l’espèce de robinet qui lui pendait entre les jambes se transformer en sceptre triomphant.

C’est ce jour-là que Christine tomba sous son mystique charme. Elle ne fut pas la seule. Même les hommes, dont certains, compagnons de débauche de son père, étaient de sacrés mécréants qui n’avaient pas le courage de s’afficher comme tels, furent captivés au sens propre du mot par ce verbe étincelant. Sa mère, elle, sentait comme un écho de sa longue confession, quand il évoqua les pécheurs et surtout pécheresses malgré eux. Le curé eût-il été là qu’il aurait tonné contre le quiétisme sous-jacent au discours du prédicateur, quiétisme qui ne pouvait au contraire que séduire les grandes bourgeoises qui se soumettaient avec une secrète complaisance aux désirs pervers de leurs époux, voire, quand l’époux ne faisait pas preuve de telles exigences, le cocufiaient allégrement

Christine avait toujours eu une image un peu de rebelle. Déjà à l’asile, avant d’entrer en onzième, on disait d’elle : elle pince, elle griffe, elle mord. Son caractère entier, doublé d’une petite taille – héritage paternel – expliquait cette attitude farouche. Attitude qui lui avait valu quelques déboires jusqu‘au lycée même, puisqu’elle passait beaucoup de ses jeudis en colles et de ses fins de semaine en consigne. Mais, à partir de ce dimanche-là, elle fit tout pour ne plus être privée de bulletins de sortie ni le jeudi, ni le samedi après-midi. Elle allait faire tout, aussi, pour se retrouver cheftaine de louveteaux, elle qui avait abandonné les guides en ironisant sur l’uniforme que sa sœur aînée continuait d’arborer avec fierté.

Le curé avait appris, de toutes les sources, le triomphe de son second. Il eut l’intelligence de reconnaître son erreur et d’admettre que si le jeune homme, devant lui, semblait plus proche de la débilité que du génie c’était qu’il faisait tout pour le terroriser. L’abbé eut lui l’intelligence de ne pas triompher et de reprendre, dès le dimanche suivant, le chemin de l’hospice.

Par quelle source de renseignement le sut-elle (peut-être un enfant de chœur), toujours est-il que Christine, à la grande surprise de son aïeule, se retrouva aux Récollets ce dimanche. Elle expliqua à la grand-mère sa longue absence par les consignes à répétition qui l’accablaient. De la messe et même du prêche, elle ne retint que le regard du prêtre qui la transperçait. Elle ressentait un émoi qui ne l’avait qu’effleurée lorsque son cousin Alain l’avait un peu lutinée, dans un recoin, lors d’une visite de famille. Il lui sembla que sa gentille culotte s’humidifiait… Elle n’osa communier et sentit comme un reproche dans le coup d’œil que l’abbé lui lança. Dès l’office fini, elle alla vérifier aux toilettes l’état de ses sages dessous : l’humidité ressentie n’était pas imaginaire et elle comprit mieux les allusions de ses camarades au dortoir en réfrénant l’envie qu’elle avait de toucher sa fente toute chaude. Rejoignant sa mémé, elle eut la surprise et la joie mêlée de honte de trouver l’abbé Henry avec elle. Il la félicita de sa présence. La grand-mère, qui était fine, insinua que l’identité de l’officiant n’était peut-être pas étrangère à cette visite. Toute rougissante, Christine protesta mollement. Et sa mémé sortit d’une cachette une bouteille de Porto et trois petits verres pour se faire pardonner. Quand, deux verres après, un peu pompette, elle sortit avec le prêtre, elle lui demanda de la confesser. Ils se retrouvèrent donc dans la chapelle obscure et, dans le noir complet du confessionnal, elle avoua le trouble qu’avait provoqué le sermon pastoral. L’abbé qui, de nouveau, sentait sa molle queue se transformer en raide bâton, l’assura de sa totale innocence : l’émotion spirituelle se traduisait en un émoi corporel ; si cet émoi était trop intense, il n’y aurait que péché véniel à le calmer. Entendant ces paroles, visage sur la grille comme pour les boire – celui du prêtre était aussi presque collé à cette séparation - elle se sentait mouiller, frottant les cuisses l’une contre l’autre, ventre durci et elle sentit comme un spasme quand il lui donna l’absolution, ne lui ayant infligé qu’une pénitence bénigne.

Christine

Le vicaire, cependant, subissait les confessions torrides de ces dames. Lucienne, l’amie de la femme du notaire, lui révéla le jeu du lavement que Thérèse s’était gardée d’avouer. Mais surtout, toutes les turpitudes de la joyeuse bande libertine formée autour du notaire.  Bande dont il identifia les membres, au fur et à mesure que les pénitentes se succédaient : donc un couple de dentistes, Lucienne et son époux, un couple de pharmaciens, pourtant piliers de la paroisse, les Lenoir (l’autre pharmacien, lui, bien que libre penseur, était plus puritain que Cromwell lui-même, mais doté d’une épouse au tempérament de feu qui prêtait sa croupe et sa bouche, sa fidélité se réfugiant dans le sexe lui-même, à qui voulait les prendre et elle confessait régulièrement, ce qu’elle appelait ses incartades), un gros négociant en vins et son épouse, les Chantonnay, un assureur et sa moitié, les Tournet, auxquels s’adjoignaient des couples étrangers à la paroisse. Il n’ignora rien, non plus, des amours saphiques, qui reposaient ces dames, avec la totale approbation des époux, des turpitudes auxquelles elles étaient soumises. Le “ciné-club” était l’occasion de visionner les séquences filmées par le notaire, mais aussi des films échangés avec d’autres amateurs ; soirée qui se terminait par d’autres séances de tournage. La flagellation, à laquelle Thérèse, Lucienne et Marie-Ève, la pharmacienne – Albertine, la femme du négociant et Mauricette, celle de l’assureur étaient plus douillettes et ne se laissaient fesser qu’après de longs préliminaires – se prêtaient avec une feinte rébellion, étaient un autre thème de ces soirées dont le notaire était toujours le démiurge. Concours de déshabillage, chacune se dénudant sur une scène à tour de rôle, sous le regard des hommes qui les notaient, de fellation, de masturbation, les uns pouvant s’enchaîner aux autres, pouvaient aussi réveiller des sens assouvis. Et tout ce petit monde, à l’exception du notaire, trônait sur ses bancs chaque dimanche à la grand messe : sépulcres blanchis aurait tonné le curé, lui essayait d’excuser les brebis égarées victimes de leurs mauvais bergers de maris.

Il ressortait de ces aveux complaisants dans un état second, queue raide, esprit troublé. Mais c’est après une nouvelle confession de Christine, la nuit suivante exactement, qu’il eut comme une révélation. « Et le verbe s’est fait chair… », cette parole divine lui trottait dans la tête à chaque fois qu’il sentait sa propre chair durcir… Et l’exacte concomitance entre l’inspiration qui guidait sa parole et l’élévation irrépressible de son vit ne pouvait pas être autre chose que la volonté de Dieu. Par là, la vérité lui parut éclatante, une illumination, Il lui signifiait que ce vit durci pouvait, devait même, se libérer de sa semence sacrée de représentant du Christ sur la terre. Et seules quelques âmes choisies étaient dignes de cette eucharistie. Il fut épouvanté devant cette révélation. Mais, nuit après nuit, elle s’imposa avec force et le message divin lui enjoignit de n’en révéler le lourd secret qu’à celles qui en étaient dignes.

 

Christine

Il n’en vit qu’une. Les circonstances – et comment ne pas y voir le doigt de la Sainte Providence – se prêtèrent magnifiquement au partage de la révélation. Leur troupe avait été désignée pour organiser un grand rassemblement de louveteaux, sorte de Jamboree régional. Christine, par son sens de l’organisation et sa vive intelligence, s’imposa vite comme son bras droit. C’est elle qui avait convaincu M. Chantonnay de leur laisser à disposition un grand domaine où trônait une immense bâtisse, pompeusement appelée château, et qui ne servait, à vrai dire, aux beaux jours que pour les parties des mécréants et de leurs épouses. Un couple de gardien, logé loin du château, en assurait l’entretien. Les réunions de l’ensemble de l’équipe se prolongèrent vite par des tête à tête entre Luc et Christine (elle avait eu quelque peine à l’appeler par son prénom). C’est tout naturellement, inspiré à n’en pas douter par l’Esprit Saint qu’il lui confia sa révélation. Ses timides objections – Satan n’était-il pas habile à revêtir l’habit de lumière, Lucifer était son nom, et à cacher son discours diabolique derrière un verbe apparemment sacré – furent balayées. Il avait prononcé les prières de l’exorcisme pour s’assurer de ne pas être abusé par Belzébuth. Elle finit par admettre le message qui la plongeait dans un trouble divinement exquis. C’est d’elle même qu’elle défit les innombrables boutons de la soutane ne s’interrompant que pour laisser le prêtre la dénuder elle-même. Elle hésita un peu à déboutonner un caleçon qui ne cachait guère ce goupillon de chair insolente. Elle le laissa descendre sa sage culotte et se débarrassa d’elle-même de ses lourds croquenots. Elle le laissa guider sa main vers son propre sexe, après qu’il eut passé ses doigts sur les siens pour les bénir. Mais c’est encore d’elle-même que, se caressant, elle s’empara du vit, trouvant, d’instinct, le geste de va-et-vient qui allait provoquer la montée de la divine essence. Quand elle sentit, le membre palpiter entre ses doigts, elle pencha la tête et absorba le gland violacé qui lui envoya des jets de sperme dans la gorge, sperme qu’elle avala jusqu’à la dernière goutte, tout en étant secouée elle-même des spasmes de la jouissance qu’elle s’était donnée.

Cette sorte de mariage mystique se poursuivit de fin de semaine en fin de semaine – le grand rassemblement devait avoir lieu à Pâques et ils n’auraient pas trop des huit semaines précédentes, plus le début des vacances où tout s’accélèrerait pour être fin prêt – et ce fut elle encore qui prit de nouvelles initiatives. Quand elle tenta de l’amener à rompre l’hymen pour se répandre dans ce qu’il appelait son calice (que maintenant il buvait pendant qu’elle même avalait sa semence) il repoussa cette offre généreuse : il faudrait attendre un autre Joseph pour féconder l’élue de Dieu. Mais, arguant qu’aux purs rien n’est impur, elle réussit à le convaincre d’emprunter l’autre voie, toute proche, pour répandre au plus profond d’elle sa divine essence. Il sanctifia l’œillet plissé de son souffle, de sa salive, avant de l’oindre d’une huile sainte, afin d’éviter d’être frappé de la malédiction qui s’abattit sur Sodome. Agenouillée, agnelle de Dieu, elle s’offrit, ouvrant même ses fesses des deux mains au Saint sacrifice. Elle crut que l’anus allait se déchirer quand le prêtre introduisit peu à peu le gland dans le sphincter ; elle retint un cri de douleur, les larmes lui brûlaient les yeux, ses poumons se vidaient. Mais, soudain, elle sentit que le bourrelet du gland avait passé l’obstacle et elle se sentit envahie d’un sentiment de triomphe. Ce fut elle qui poussant ses fesses fit coulisser la tige dans son trou offert. Offerte… Offrande…. Offertoire… : ces mots dansaient dans sa tête tandis que ses fesses claquaient à chaque assaut jusqu’à ce qu’elle sente ses entrailles criblées de jets, l’abbé la cramponnant aux hanches avec un sourd gémissement. Abattue, elle l’expulsa dans un flop, mais vite se précipita sur la queue amollie pour y boire les dernières gouttes.

Le grand rassemblement fut une totale réussite. Christine eut la surprise et la joie de voir son Voltairien de père filmer les évènements où elle avait déployé tous ses talents d’organisatrice. Il invita même l’abbé – et le curé lui donna l’autorisation de répondre à l’invitation en l’incitant à déployer tous ses talents de fin casuiste – et elle assista à une joute oratoire dont son guide spirituel (et charnel) se tira avec les honneurs de la guerre, puisque son père lui-même conclut à un match nul, tout en déplorant qu’une telle intelligence fut gâchée à servir l’obscurantisme.

 

 

Christine

C’était donc hier, samedi, que, discrètement, elle avait rejoint le prêtre qui venait de quitter le salon familial après le digestif, par la sacristie et que ceint de la Sainte étole, il l’avait conduite à l’autel, s’offrant à sa bouche tandis que de la main, elle caressait son sexe sanctifié par l’eau bénite pour arriver à l’extase.

Elle avala l’hostie tout en retrouvant le goût de la semence du ministre de Dieu qui maintenant faisait communier sa mère.

 

Maurice-Charles de Thélème

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