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4 décembre 2023 1 04 /12 /décembre /2023 16:57

Sa personnalité est liée au plus grand pillage de tableaux de l'histoire de l'Espagne.

La mala idea de hacer regalos a Napoleón (La mauvaise idée de faire des cadeaux à Napoléon)

La mala idea de hacer regalos a Napoleón (La mauvaise idée de faire des cadeaux à Napoléon)

Le film Napoléon, récemment sorti, fait couler beaucoup d'encre sur la fidélité historique ou pas de la nième biographie de cet empereur. Ce qui est incontournable, en Espagne, surtout quand on programme la première projection au Musée du Prado, c'est de parler de la relation directe entre Napoléon et le plus grand pillage de tableaux de l'histoire espagnole.

Les progrès évidents que le gouvernement napoléonien a apportés en Espagne ne suffisent pas à faire oublier un véritable détournement du patrimoine artistique de notre pays. Il a déjà été critiqué en son temps et, à la lumière de l’histoire, il reste une véritable spoliation.

La tunique de Joseph Velasquez

La tunique de Joseph Velasquez

Lorsque Joseph Bonaparte fut couronné roi d’Espagne en 1808, une série de projets furent lancés, comme celui d’un musée national rassemblant le meilleur de l’art espagnol. Pour cela, on utiliserait le palais de Buenavista et comme point de départ des œuvres confisquées.

Parallèlement à ce musée connu sous le nom de Musée Josefino , est créé à Paris le Musée Napoléon , où sera hébergé le meilleur de la culture occidentale, et donc le meilleur du Musée Josefino.

 

A cet effet, en 1810, une commission d'experts espagnols fut créée pour sélectionner les 50 meilleurs tableaux de la peinture espagnole à envoyer à Paris.

Liste des cinquantes oeuvres oillées par Napoléon.

Liste des cinquantes oeuvres oillées par Napoléon.

Cette commission était composée des peintres Mariano Salvador Maella, Manuel Napoli et Francisco de Goya . Mais comment Goya a-t-il participé à quelque chose comme ça ? Il est hâtif de porter un jugement, en effet, son travail peut nous apporter une réponse. Dans la gravure « Voici comment cela s'est passé » des Désastres de la guerre, Goya démontre qu'il connaissait parfaitement les conséquences fatales de ces pillages.

Les pillages caricaturés par GOYA

Les pillages caricaturés par GOYA

Pour autant, le gouvernement Bonaparte ne semble pas avoir été très satisfait du travail de Goya car il fut bientôt remplacé par Dominique Vivant, baron Denon, alors futur directeur du musée du Louvre qui agit certainement avec beaucoup moins de délicatesse que le maître aragonais.

 

Puisque cette liste fatidique est préservée, nous pouvons quantifier la spoliation. Si certaines peintures n'avaient pas été récupérées, l'actuel musée du Prado perdrait au moins onze de ses peintures les plus emblématiques, tant  de grands maîtres comme Velázquez (dont nous perdrions un portrait du prince Baltasar Carlos), Juan Bautista Maíno (dont nous perdrions "La récupération de Bahía de Todos los Santos") et Eugenio Cajés ("La récupération de San Juan de Puerto Rico"), ainsi que des peintres moins célèbres comme Pedro de Orrente, Mateo Cerezo ou Francisco Collantes, sans oublier beaucoup d'autres d'auteurs non espagnols comme Rafael.

La recuperación de San Juan de Puerto Rico Eugenio Cajés

La recuperación de San Juan de Puerto Rico Eugenio Cajés

Cela a également touché l' Escorial , où des toiles également de Velazquez telles que "La Tunique de José" ou "Le Martyre de Santiago" peintes par Juan Fernández Navarrete le Muet ou "Jacob et le troupeau de Laban" de José de Ribera auraient disparu à jamais. .

"Jacob et le troupeau de Laban" de José de Ribera

"Jacob et le troupeau de Laban" de José de Ribera

De même, d'autres institutions, comme l' Académie Royale des Beaux-Arts de San Fernando , auraient perdu des peintures emblématiques telles que « Le Rêve du Chevalier ». La même chose arriverait à la Basilique de San Francisco le Grand, où ils se retrouveraient sans l'œuvre du prodigieux Juan Martín Cabezalero.

Nous pourrions ainsi continuer avec une liste douloureuse dans laquelle des œuvres comme « L'expulsion des Hollandais de l'île de San Martín par le marquis de Cadreita » d'Eugenio Cajés (actuellement disparue) pourraient avoir été détruites.

D’autres tableaux ont survécu, mais entre des mains auxquelles elles n’appartenaient pas. C'est le cas des trois tableaux que Zurbarán a peints pour la chartreuse de Jerez et, bien qu'ils n'aient jamais été restitués légalement, ils sont retournés, un moment, en Espagne par les mains du duc de Montpensier. C'est alors qu'il semble que le photographe Jean Laurent les ait photographiés. Mais quelques années plus tard, ils se sont retrouvés hors d'Espagne dans des collections privées, deux d'entre eux se retrouvant au musée de Grenoble et l'autre au Metropolitan de New York.

La bataille de Jerez Zurbaran  Metropolitan de Nueva York

La bataille de Jerez Zurbaran Metropolitan de Nueva York

D'autres, comme « Le Martyre de Saint Pierre Arbués », font aujourd'hui partie du Musée de l'Ermitage et Dieu seul sait où est passé le reste. Une tragédie qui s'accentue avec les pillages de généraux napoléoniens parfaitement identifiés, comme le maréchal Soult, ou Armand Augustin Louis de Caulaincourt.

Compte tenu donc des pillages, des tromperies, des vols et des destructions que les troupes napoléoniennes ont provoquées dans le patrimoine espagnol, il serait peut-être bon de se demander s'il n'y a pas d'endroits mieux choisis dans tout Madrid pour présenter un film sur Napoléon qu'à côté des tableaux du Musée du Prado. Et à proximité d'un des lieux d'exécution du tres de mayo (1808).

 

Espagne : Napoléon, le pilleur de tableaux
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14 avril 2014 1 14 /04 /avril /2014 16:01
Cliquez sur les images pour agrandir

Cliquez sur les images pour agrandir

Pour les laïques espagnols, la semaine qui vient est, si j’ose dire, une semaine d’enfer*. Une irrespirable liturgie saturée d’encens va envahir  tout le pays. La semana santa va permettre au national-catholicisme de déployer tous ses fastes, comme au bon temps du généralissime.

Fernando Bayona : passion et provocation
Fernando Bayona : passion et provocation

  

  Le photographe Fernando Bayona, dans son œuvre ‘Circus Christi’ revisite l’histoire de la semaine sainte à sa manière, qui ne doit guère agréer à Demetrio Fernández González, évêque squatter de la Mezquita de Cordoue ni au Cardinal Antonio Cañizares. Il est vrai que son Jésus Christ décoiffe. La vierge Marie va présenter l’enfant au bordel dans lequel elle semble aussi vendre ses charmes. Jésus après s’être accouplé avec Marie-Madeleine se révèle plutôt gay (le baiser de Judas est explicite). Et il délivre son message dans un groupe de rock.

Fernando Bayona : passion et provocation
Fernando Bayona : passion et provocation
Fernando Bayona : passion et provocation
Fernando Bayona : passion et provocation
Fernando Bayona : passion et provocation

Il s’agit, explique Bayona, d’une lecture personnelle et actualisée du texte biblique qui donne une image plus moderne de Marie et Jésus.

L’ancien enfant de chœur, se défend d’avoir eu l’intention d’agir contre l’église. L’artiste, né à Jaen le 23 mars 1980, veut montrer un Christ qui vivrait à l’heure actuelle. Il a conçu son ‘Circus Christi’ comme un exemple de la recherche frénétique d’un succès rapide. Il y dénonce plus la société que la religion, prétend-il.

Fernando Bayona : passion et provocation
Fernando Bayona : passion et provocation
Fernando Bayona : passion et provocation

Faut-il ajouter que cette œuvre de Fernando Bayona González, qui se partage entre Grenade où il enseigne après avoir étudié les beaux-arts, Milan et la Californie, a provoqué, malgré ses explications, quelques remous ? Elle est cependant moins transgressive que celle de Montoya. Beaucoup plus kitsch aussi, alors que Montoya semble se référer à Francisco de Zurbarán.

 

Il faut aussi évoquer INRI de Bettina Rheims qui revisite dans un tout autre style le nouveau testament.

 

 

Cette pieta est un peu décalée puisqu'elle vient après la résurrection...

Cette pieta est un peu décalée puisqu'elle vient après la résurrection...

Fernando Bayona : passion et provocation

* "Ahora nos toca aguantar toda la barbarie de la Semana Santa, la abominable creencia de que un pobre hombre fue torturado y sacrificado como un cordero pascual sólo por nuestra culpa y para salvarnos de nuestros pecados. La geografía española va a poblarse de snuf movies retrógradas, de caperuzas del Ku Klux Klan, de enseñas antisemitas y de viejos ritos caníbales mientras la iglesia sigue sirviendo a los ricos y los ricos desollando a los pobres en una formidable exaltación de hipocresía. Dostoievsky escribió que si Jesucristo cometiera la locura de regresar y predicar el Evangelio en Sevilla, acabaría visitando las cárceles del Santo Oficio y llevándose dos hostias por parte de un inquisidor. Hoy, además, le obligarían a sacarse el carné del Betis." David Torres Público

 

 

En guise de supplément

Dans la série barbarinade une mention spéciale pour l’évêque de Malaga

J’avais prêté à Barbarin une allusion à la zoophilie à propos du mariage gay. La réalité dépasse toujours la fiction puisque le fringant évêque de Malaga n’a pas hésité à comparer le mariage gay à une union zoophile, mais vu les affaires pédophiles qui accable la sainte église – et dont le pape François vient solennellement de s’excuser en son nom – la deuxième comparaison n’est peut-être pas opportune.

Fernando Bayona : passion et provocation

 

Et pour se détendre un peu, mais toujours en lien avec la semana santa, un extrait de la Vie de Brian...

Et c'est sous-titré en espagnol !

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