Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
26 décembre 2022 1 26 /12 /décembre /2022 16:30

C'était un Juif moyen-oriental à la peau brune et c'est important de le savoir

Le possible visage de Jésus selon des chercheurs britanniques

Le possible visage de Jésus selon des chercheurs britanniques

J'ai grandi dans un foyer chrétien, où une image de Jésus était accrochée au mur de ma chambre. Je l'ai encore. C'est touchant et plutôt ringard, dans le style des années 1970, mais en tant que petite fille, j'adorais ça. Sur cette image, Jésus a l'air gentil et doux, il me regarde avec amour. Il a les cheveux clairs, les yeux bleus et la peau très blanche.

Le problème est que Jésus n'était pas blanc. Il est normal que la croyance habituelle soit le contraire si l'on fréquente les églises du monde occidental ou visite une galerie d'art.  Mais bien qu'il n'y ait aucune description physique de lui dans la Bible, il ne fait aucun doute que le Jésus historique, l'homme qui a été exécuté par l'État romain au premier siècle de notre ère, était un Juif du Moyen-Orient à la peau brune.

Ce n'est pas controversé d'un point de vue scientifique, mais c'est en quelque sorte un détail oublié par bon nombre des millions de chrétiens.

Jim Caviezel dans la Passion du Christ de Mel Gibson, 2004

Jim Caviezel dans la Passion du Christ de Mel Gibson, 2004

Le Vendredi saint, les chrétiens se rendent dans les églises pour adorer Jésus et, en particulier, se souvenir de sa mort sur une croix. Dans la plupart de ces églises, Jésus sera représenté comme un homme blanc. Pensez un instant au bel acteur Jim Caviezel, qui a joué Jésus dans la Passion du Christ de Mel Gibson. C'est un acteur irlandais-américain. Ou rappelez-vous certaines des œuvres d'art les plus célèbres de la crucifixion de Jésus - Rubens, Grunewald, Giotto… chez tous les auteurs on peut apprécier la tendance européenne à représenter Jésus-Christ comme un homme blanc.

Est-ce que tout cela a de l'importance ? Oui, vraiment. Socialement, nous sommes bien conscients du pouvoir de la représentation.

Lupita Nyong'o est devenue célèbre après avoir remporté l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle dans 12 Years a Slave en 2013. Depuis, l'interprète kenyane a avoué dans plusieurs interviews que lorsqu'elle était jeune, elle avait un sentiment d'infériorité car toutes les références beauté qu'elle voyait autour étaient des femmes à la peau claire. Ce n'est que lorsque le mannequin soudanais Alek Wek s'est fait un nom dans le monde de la mode que Nyong'o a réalisé qu'une noire pouvait aussi être belle.

Si nous pouvons reconnaître l'importance des modèles ethniquement et physiquement divers dans les médias, pourquoi ne pouvons-nous pas faire de même pour la religion ? Pourquoi continuons-nous à laisser dominer les images d'un Jésus blanchi ?

De nombreuses églises et cultures représentent le Christ comme un homme à la peau brune ou, même noir. Si vous visitez une église en Afrique, il y a de fortes chances que vous rencontriez un Jésus africain.

Jésus n’était pas blanc

Cependant, de telles images ne sont pas courantes dans les églises protestantes et catholiques en Australie, mon pays (ou en Europe). Cette représentation traditionnelle du Christ produit une déconnexion cognitive dans laquelle un individu peut ressentir une grande affection pour Jésus et en même temps montrer très peu d'empathie pour une personne du Moyen-Orient. De même, l'affirmation théologique que l'homme a été créé à l'image et à la ressemblance de Dieu a des conséquences : si Dieu est toujours représenté comme un homme blanc, par défaut l'homme sera blanc, idée sous-jacente à un racisme latent.

Historiquement, le blanchiment de Jésus a contribué à certains des actes antisémites les plus terribles commis par des chrétiens. Et dans un pays comme l’Australie, cela contribue à considérer comme « l’autre » les Australiens non anglophones.

Peut-être que notre attitude changerait si nous comprenions que l'emprisonnement injuste, les abus et l'exécution auxquels le Jésus historique a été soumis ont plus à voir avec les expériences des peuples autochtones ou des réfugiés qu'avec ceux qui détiennent le pouvoir dans l'Église et qui s'approprient l'image du Christ. Sans oublier tous ceux qui se réclament de leurs « racines chrétiennes », pour mieux rejeter l'autre.

Andres SERRANO The other Christ

Andres SERRANO The other Christ

D'après Jesus wasn’t white: he was a brown-skinned, Middle Eastern Jew. Here’s why that matters

Robyn J. Whitaker

Associate Professor, New Testament, Pilgrim Theological College, University of Divinity

 

 

La reconstitution des chercheurs anglais ressemblant trop fortement à Cyril Hanouna pour certains, d'autres portraits ont été proposés

Jésus n’était pas blanc
Repost0
12 mai 2015 2 12 /05 /mai /2015 16:33
Todd, le corrélateur fou

Ô manifestant du 11 janvier, toi qui croyais dire non à la barbarie assassine, oui à la défense de la liberté d’expression, dans un hommage silencieux à Charb, Wolinski, Cabu, Tignous et les autres, Todd est là pour te déciller. Eh oui, afficher « Je suis Charlie » voulait « dire que caricaturer la religion des autres est un droit absolu – et même un devoir ! –, [surtout] lorsque ces autres sont les gens les plus faibles de la société », c’était revendiquer le « droit inconditionnel à piétiner Mahomet, "personnage central d’un groupe faible et discriminé". » Et « la simple exclusion du Front national de la manifestation allait signer l’absence des ouvriers. »

 

Historien et démographe, anthropologue même, Emmanuel Todd a une haute opinion de lui-même : « Mon livre est un missile Exocet magnifiquement construit, un chef-d’œuvre de maîtrise intellectuelle… ». Et il excipe de sa scientificité - je suis un scientifique plutôt qu’un idéologue ou un politique – pour user de l’arme la moins scientifique qui soit, l’argument d’autorité.

Face à Joffrin, il assène : « Je m’excuse, mais lorsque vous dites un truc du genre : «Cela ne tient pas debout, l’analyse anthropologique et ces trucs sur la sphère familiale» [ce que n’a d’ailleurs pas dit son interlocuteur], vous êtes un facho, là », après lui avoir rétorqué « Ce que vous dites ne présente rigoureusement aucun intérêt… » ou « vous n’aimez pas les progrès de la science… Vous avez une attitude antiscientifique. »

 

Ce qui ne l’empêche pas d’émettre des stupidités. Ainsi de cette double affirmation : « François Hollande est un catholique zombie typique, avec un père catholique d’extrême droite et une mère catholique de gauche. Et, d’ailleurs, Manuel Valls lui-même vient de Catalogne, province de famille souche différentialiste, et, qui plus est, lui aussi vient d’un milieu catholique catalan parmi les plus durs. » Un fonctionnement au stéréotype, tel qu’autrefois le Breton était têtu (tête de cochon), l’Auvergnat rapiat, comme le Normand au demeurant, le Briard gueulard, le Marseillais hâbleur…

Car même en admettant que sa théorie des deux France ait quelque fondement en déduire mécaniquement que l’origine individuelle assigne un destin inéluctable à chacun est à peu près du niveau de Ménard et des identitaires racistes qui assignent à une personne dont le patronyme a une consonance maghrébine sa religion !

 

"Démontrez que les coefficients de corrélation sont pourris !" lance Todd à Joffrin.

 

Le coefficient de corrélation est un indice qui mesure la relation linéaire entre deux courbes statistiques. Ce coefficient de corrélation varie de -1 à +1. Un coefficient de corrélation de -1 indique une relation inversement proportionnelle entre deux courbes (quand l’une est au plus bas, l’autre est au plus haut). La valeur +1 au contraire indique une parfaite similitude entre deux variables. A zéro, il n’y a aucune corrélation entre les variables.

 

 

Mais ce n’est pas parce que deux courbes se ressemblent qu’il y a un lien entre elles

Die Zeit  cité par le Courrier International : Les corrélations de l'absurde

 

Le prétendu historien a une vision assez fixiste de l’histoire, une histoire assez caricaturale.

« D’un côté nous avons la vieille France laïque et républicaine – le Bassin parisien, la façade méditerranéenne, etc. –, la France qui a fait la Révolution en somme. De l’autre, il y a la France périphérique : l’Ouest, une partie du Massif central, la région Rhône-Alpes, la Lorraine, la Franche-Comté. Ce sont les régions qui ont résisté à la Révolution et dans lesquelles l’imprégnation catholique est restée très forte jusqu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. » Et selon que vous êtes né ici ou là, dans la vision manichéenne et quasi janséniste de Todd, vous avez la 'grâce suffisante', l’onction sacrée républicaine et laïque et sinon vous resterez un éternel catholique zombie, errant dans les ténèbres extérieures.

Sauf que, quand on regarde de plus près la réalité historique, on s’aperçoit que, par exemple, en Vendée, le pays des Olonnes est resté républicain et a résisté à l’armée catholique et royale et le Sud Vendée, resté Républicain aussi, a élu en 1871 Emile Beaussire, député républicain. Donc dans un département qui peut paraître comme le prototype de ces régions qui, dans toute l’histoire de France (sic), ont combattu la laïcité, il existait des poches républicaines solides voire inexpugnables. L’Anjou voisin va présenter, au moment de la Révolution un véritable dimorphisme avec Baugeois et Saumurois adhérant à la Révolution à l’Est, Segréen et surtout Mauges contre-révolutionnaires, à l’Ouest. Siegfried, un peu le fondateur de la géographie électorale, dans son étude de l’Ardèche, la résumait : « La montagne vote à droite, la pente et la vallée vote à gauche ».  

Todd, le corrélateur fou

Sa vision fixiste passe aussi par le prisme des structures familiales telles qu’il les a lui-même répertoriées. Ainsi, non seulement Manuel Valls a le tort d’avoir eu un grand-père ultra-catho, mais il est né dans une province de famille souche différentialiste, c’est-à-dire inégalitaire. Qu’en France, au moins, le code civil ait réglé sur tout le territoire les successions de manière égalitaire et cela depuis deux siècles, rien n’y fait : inégalitaire furent vos ancêtres, ce sceau d’infamie est inscrit à jamais dans vos gênes.

 

Le FN parti des ouvriers ?

Et si la carte des empreintes et pratiques religieuses ou celle des structures familiales ne suffit pas à jeter l’opprobre sur ces millions de personnes manifestant prétendument pour le droit de blasphémer sur la religion d’un groupe dominé, reste la bonne vieille vulgate pseudo-marxiste. Car, quoiqu’il dise, la manif la plus massive fut bien sûr celle de Paris. Elle mobilisait largement comme il se doit le bassin parisien qui, dans la classification toddienne, est une terre républicaine grand teint.

Mais « Quand on observe la carte des manifestations, la première chose qui frappe, c’est ce que l’Insee appelle avec élégance la prédominance des «cadres et professions intellectuelles supérieures». Eh oui, mobilisant quarante années de recherche, notre démographe peut déterminer, sur une carte la composition sociologique des rassemblements. Il y a donc eu une surmobilisation des catégories moyennes et supérieures de la société couplée avec une formidable dynamique d’exclusion : exclusion des électeurs du FN – ce qui en termes sociologiques signifie aujourd’hui l’exclusion des ouvriers – et exclusion des enfants d’immigrés !

A en croire Todd, le FN serait devenu le parti des ouvriers. Ce qui est faux. Certes aux européennes une majorité relative de suffrages ouvriers a opté pour le FN, mais la grande majorité des ouvriers s’est abstenue. Et l’exclusion n’a évidemment pas pu porter sur des « électeurs », mais sur les dirigeants. Quant à l’exclusion des enfants d’immigrés, c’est un mensonge délibéré. Qu’ils n’aient pas été massivement présents est un fait, mais qui n’implique aucune exclusion. Prononcée par qui, d’ailleurs ?

Le PS noyauté par les catholiques zombies

La méthode Toddienne se déploie dans une analyse du PS dont la malhonnêteté intellectuelle ferait frémir de jalousie le pire mélenchonniste. « A la veille des années 1960 et 1970, le PS n’en était qu’une composante secondaire [de la gauche], très forte dans le Sud-Ouest, région d’héritier unique qui ne croit pas à l’égalité. » Faut-il rappeler que ce Sud-Ouest, taxé d’être inégalitaire car ayant pratiqué, bien avant la Chine, la doctrine de l’enfant unique, est d’abord une terre radicale-socialiste, radsocs qui eux, ont toutes les vertus républicaines que Todd dénie au PS ? Faut-il rappeler que Gaston Deferre avait fait de Marseille son fief, comme Augustin Laurent, Lille ? que le Pas-de-Calais, depuis 1945 était présidé par un membre de la SFIO, à commencer par Guy Mollet ?

Mais avec Todd, le pire est toujours sûr donc, dans la montée en puissance du PS, « notre illusion fondamentale, notre erreur à tous, ça a été alors de se dire que c’était la gauche qui avait conquis les régions catholiques, au moment même où c’étaient les régions catholiques qui faisaient en réalité la conquête de la gauche. Il y a eu une subversion de ce qu’était la gauche française. » « C’est une gauche qui n’adhère pas aux valeurs égalitaires, et qui n’est pas claire sur la question de l’homme universel, au contraire de la vieille gauche républicaine communiste ou radical socialiste. »

Inutile d’objecter qu’une telle affirmation est sans aucun fondement. Todd vous rétorquera que cette valeur d’inégalité est nichée dans le tréfonds subconscient et inconscient des catholiques zombies. Il y a une sorte d’inconscient collectif. Autrement dit quel que soit le discours prononcé, les actes affirmés, le catholique zombie, par un juste retour des choses en quelque sorte, est affligé du péché d’origine, tache indélébile. Le Nantais qui depuis Chenard (1977) à nos jours a voté PS, les Bretons qui ont maintenu le PS à la tête du Finistère ou de l’Ile-et-Vilaine, ne sont mus que par les valeurs sociales latentes du catholicisme (les valeurs d’autorité, d’inégalité, de différenciation humaine).

Todd, le corrélateur fou

La xénophobie universaliste

Là où ça devient franchement nauséabond, c’est quand le prétendu anthropologue se livre à une analyse de l’antisémitisme et du racisme.

Comme le cholestérol, il y a le bon antisémitisme et le mauvais. Le mauvais, on l’a deviné, c’est celui, inconscient, de nos cathos zombies, héritiers des anti-dreyfusards et des vichystes. Le bon – ou tout au moins celui qui est issu de sains principes – c’est celui des républicains de toujours. C’est « un antisémitisme que j’appelle égalitaire, universaliste […] ce qui est reproché aux juifs, ce n’est pas de vouloir devenir comme vous, c’est de vouloir rester différents. […] La France est formidable avec ce concept d’homme universel. Mais être universaliste, pour un anthropologue, c’est penser que les gens sont les mêmes partout. » Ce qu’il justifie ici c’est en fait la xénophobie de pseudos républicains, modèle Riposte prétendument laïque avec ce concept complètement délirant d’homme universel qui aboutit à ce qu’il appelle la xénophobie universaliste. Qu’il oppose à une «xénophobie objective», c’est-à-dire une xénophobie qui n’a pas conscience d’elle-même.

Avec Todd, l’antiraciste n’est qu’un raciste qui s’ignore.

Todd, le corrélateur fou

Puisqu’Emmanuel Todd fait une fixation sur les origines, on peut légitimement se demander s’il aurait eu la moindre audience s’il n’avait été le fils d’Olivier Todd et le petit-fils de Paul Nizan.

L’ingénieur de recherche de l’INED n’a jamais vu ses travaux reconnus par l’Université qui les a rejetés, a priori prétend-il. Ses partisans disent même qu’il a été barré par les syndicats ! Mais le Collège de France qui est totalement indépendant n’a pas su non plus distinguer ses éminentes qualités auto-proclamées. Et Hervé Le Bras, avec qui il a co-écrit quelques ouvrages, ne veut plus collaborer avec lui pour des désaccords sur la méthode de travail.

Tous ses propos démontrent d’ailleurs qu’il est totalement imperméable au doute méthodologique, doute qui est à la base de toute vraie démarche scientifique.

Alors, si Todd n’avait pas eu une origine de nanti de l’intelligentsia parisianiste, il est peu probable que ses illuminations sur le flash totalitaire que fut pour lui le 11 janvier eussent mérité autre chose que la corbeille à papier.

 

Voir aussi Viveret répond à Todd : "L'insulte est contreproductive"

 

PS Un exemple de la haute scientificité des propos toddien que ce "Il n’a jamais été prouvé qu’une société pouvait vivre sans croyance". Ce qui ne l'empêche pas de décrire une société française "dominée par des classes moyennes qui ne croient plus à rien, qui ne savent plus où elles vont, qui se sont seulement lancées dans la construction d’un euro qui ne mène nulle part." (L'euro est sa bête noire, les joies de l'inflation et des dévaluations lui manquent).

On admire donc la logique implacable du penseur qui décrit une société dominée par ceux qui ne croient plus à rien tout en s'interrogeant sur la possibilité d'une société sans croyance.

Repost0
16 janvier 2009 5 16 /01 /janvier /2009 17:52

Dans une de ses déclarations matamoresques,  celui qui fait président a clamé que l'antisémitisme et l'islamophobie seraient traités avec la même sévérité. Outre que dans un pays démocratique, dans un état de droit tout simplement, c'est à la Justice de décider des sanctions, ce genre d'affirmations cache le plus souvent une grande impuissance à trouver les coupables.

 

Mais, la mise sur le même plan, de l'antisémitisme et de l'islamophobie a immédiatement déclenché l'ire d'ultra-laïcs aux réflexes villiéristes.  S'en prendre à l'islamophobie - qui est leur pain quotidien - c'est s'en prendre à la liberté d'expression. Déjà lire « liberté d'expression », sous la plume de celles et ceux qui jettent l'anathème sur tous ceux qui ne partagent pas à 100 % leur obscurantisme, surprend.  Mais mettre la phobie, qui relève de la psychopathologie, sur le même plan que la critique, la caricature, la parodie, etc. s'attaquant à tel aspect de telle religion, révèle une assez grande confusion mentale.

 

Et, de toutes façons, la laïcité - la vraie, pas leur prétendue laïcité qui attenterait, si par malheur ils pouvaient la mettre en œuvre, à la liberté - n'est ni islamophobe, ni judéophobe, ni christianophobe, etc. Elle veille à ce que ces religions n'empiètent pas sur le domaine qui relève de la puissance publique. Les religions peuvent s'exprimer dans ce qu'on appelle les débats de société. Mais, la loi votée, elles n'ont pas le droit, au nom d'une loi prétendûment supérieure, de s'opposer à son application. Ce que fait, par exemple, l'église espagnole sur l'avortement. L'anticléricalisme, la lutte contre cette prétention des « cléricatures religieuses » à imposer leur « loi » à la société, n'a absolument rien à voir avec une quelconque « phobie » et est indispensable.  

La liberté de critiquer telle religion - y compris en pillant un article d'encyclopédie et en lui faisant dire ce qu'il ne dit pas - d'en souligner les ridicules et les absurdités, voire d'aller jusqu'à la provocation, est inaliénable. Comme celle, à condition qu'elle ne s'accompagne pas de demande d'interdiction, et encore moins de menaces ou violences, de critiquer ces critiques.

Mais, même si je juge absurdes les rites (et les croyances qui les fondent), le laïc que je suis n'a pas à s'opposer à l'ouverture de lieux de cultes pour les musulmans, dans le respect des lois, bien sûr. Viendrait-il à l'esprit du pire « bouffeur de curés » de demander la fermeture de églises ? (On me répondra qu'elles se ferment toutes seules et que le bouffeur a de moins en moins de curés à se mettre sous la dent).

 

Le petit jeu de sémantique qui consiste à dénoncer la mise sur le même plan du « sémitisme » et de l' « islam » - une supposée origine raciale (les fils de Sem) d'une part, une religion de l'autre - n'est pas dépourvu de fondement. D'autant que les arabes sont aussi fils de Sem. Mais est-ce pire que d'assimiler tous ceux qui dénoncent la politique d'Israël  à des antisémites.

 

Pour le racisme qui frappe indéniablement les populations d'origines algérienne, marocaine ou tunisienne, il n'y a pas de terme spécifique (antiarabe  serait un contre sens, car une grande partie est d'ascendance berbère plus ou moins lointaine). Il se manifeste bien par une assimilation plus ou moins consciente entre musulmans et islamistes. Il dénie aux musulmans la possibilité d'évoluer vers des pratiques religieuses conformes aux lois de la République, alors que la grande majorité s'y inscrit, de fait, déjà. Il leur dénie aussi, le droit de manifester leur appartenance religieuse, toujours dans le respect de l'ordre public, bien sûr.  Faute de mieux, on peut dire qu'il s'agit d'un racisme anti-musulman : « les musulmans seraient par essence des attardés incapables de rejeter, par la réflexion et la raison, les sourates caduques sexistes et attentatoires aux droits de l'homme. En résumé, on sort ici du champ de la simple critique d'une religion (par ailleurs tout à fait légitime) pour endosser celle du racisme » (Caroline Brancher) ; et l'objectif que s'assignent aussi bien de Villiers que ces ultra-laïcs est d'éradiquer l'Islam que certains d'entre eux vont jusqu'à assimiler au nazisme (Mohammed = Hitler, ou du plagiat par anticipation ?).

Repost0

Présentation

  • : Deblog Notes de J. F. LAUNAY
  • Deblog Notes de J. F. LAUNAY
  • : Education, laïcité, politique et humeurs personnelles, en essayant de ne pas trop se prendre au sérieux.
  • Contact

Nota Bene

Le deblog-notes, même si les articles "politiques" dominent, essaie de ne pas s'y limiter, avec aussi le reflet de lectures (rubrique MLF tenue le plus souvent par MFL), des découvertes d'artistes ou dessinateurs le plus souvent érotiques, des contributions aux tonalités diverses,etc. Pour les articles que je rédige, ils donnent un point de vue : les commentaires sont les bienvenus, mais je me donne bien sûr le droit d'y répondre.

Recherche

Nelle Formule

Overblog - hébergeur du deblog-notes - a réussi l'exploit de lancer une nouvelle formule qui fait perdre des fonctions essentielles de la version précédente. Ainsi des liens vers des sites extérieurs disparaissent (désolé pour  Koppera, cabinet de curiosités, ..). Les albums se sont transformés en diaporamas, avec des cadrages coupeurs de têtes. La gestion des abonnés et des commentaires est aussi transparente que le patrimoine de Copé. Et toutes les fonctions de suivi du deblog-notes - statistiques notamment - sont appauvries.