Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
22 décembre 2019 7 22 /12 /décembre /2019 15:53
Les Français malades de la grève

Un mal qui répand la terreur,

Mal que le peuple en sa fureur

Inventa pour punir le monde des affaires

La grève (puisqu’il faut l’appeler par son nom)

Capable de ruiner en un jour la Nation

Faisait aux usagers la guerre.

Ils n’en souffraient pas tous, mais tous étaient chagrins.

Macron tint conseil et dit : mes amis

Je crois que la France a permis

Pour nos erreurs cette infortune ;

Que chacun d’entre vous s’explique

Et que le premier Ministre

D’abord, fasse son auto-critique.

Hé bien, déclara celui-ci,

Satisfaisant mon goût pour la réformation,

J’ai tondu comme des moutons

Le chômeur et le salarié.

Et même il m’est quelquefois arrivé

D’agacer le Berger.

Edouard, tu es un trop bon chef

Répondit sitôt le Medef.

Tondre le salarié, le chômeur,

Sottes espèces,

Est-ce une erreur ? Non, non

Et vous leur fîtes, mon cher Philippe,

En les tondant beaucoup d’honneur.

Quant au Berger, l’on peut dire

Qu’il est bon de le houspiller

Étant de ces gens-là qui sur le patronat

Se font un chimérique empire.

Ainsi dit le Medef, et médias d’applaudir.

On n’osa trop approfondir

Des ministres et leurs conseillers

Du moindre secrétaire d’Etat,

Les moins pardonnables décrets.

Tous ces gens de pouvoir,

Aux dires des rois de l’encensoir,

Étaient de bons petits soldats.

Une caissière vint à son tour et dit : J’ai souvenance

Qu’en un jour de bonté, qui sait ?

Et poussée par quelque pitié

Devant une telle détresse

Je détournai pour une pauvresse

Un petit pain au chocolat

Que j’offris à la malheureuse.
Je n’en avais nul droit, puisqu’il faut parler net.

À ces mots on cria haro sur la vendeuse.

Un D.R.H. plutôt sévère

Livra aussitôt la caissière

À nos forces de police.

Et fut nommé pour ce haut-fait,

Ministre de plein exercice.

Ainsi que vous soyez

Gens de rien ou bien en cour

Les accidents de vos parcours

Vous feront graine de gréviste

Ou un potentat de service.

 

LA FONTAINE

pcc Yoland Simon

Repost0
19 décembre 2019 4 19 /12 /décembre /2019 08:26

Le chercheur obstiné que je suis a encore déniché un nouvel inédit. Cette fois, c'est Molière. Bien-sûr, il faudra que tu pardonnes à ce grand maladroit, qui fit un jour Alceste, de se moquer, Oh gentiment, d'un leader syndical qui t'es cher.

Y.S.

Molière au chevet du pays

Le Médecin : Dîtes-moi quels sont vos maux ?

Le Pays : Voilà mon cher médecin, je souffre de malaises dans les finances et de troubles de mon budget.

Le Médecin : Et que vous dit-on à ce propos ?

Le Pays : Certains me disent que ce sont des kystes de salariés, d’autres des phlegmons d’assistés.

Le Médecin : Ce sont des ignorants. C’est le cheminot qui est la cause de votre mal.

Le Pays : Le cheminot ?

Le Médecin : Le cheminot, vous dis-je. De quoi souffrez-vous précisément ?

Le Pays : D’un déficit chronique des dépenses publiques.

Le Médecin : Le cheminot !

Le Pays : De parasites qui me sucent le sang.

Le Médecin : Le cheminot !

Le Pays : D’entêtements de certains qui me montent à la tête.

Le Médecin : Le cheminot !

Le Pays : Parfois de thromboses dans la circulation de mes humeurs.

Le Médecin : Le cheminot !

Le Pays : De certains organes qui fonctionnent au ralenti et  prennent les autres en otage.

Le Médecin : Le cheminot ! Le cheminot ! Le cheminot !

Le Pays : Vraiment ! Et qu’importe-t-il de faire ?

Le Médecin : Dites-moi ce que vous conseille le docteur Martinez ?

Le Pays : De ne pas renoncer à mes droits acquis.

Le Médecin : Ignorant !

Le Pays : De me battre contre les projets du gouvernement.

Le Médecin : Ignorant !

Le Pays : De faire grève jusqu’à Noël, s’il le faut.

Le Médecin : Ignorant !

Le Pays : Et de battre le pavé dans toutes les villes et tous les villages du pays.

Le Médecin : Ignorantus ! Ignoranta ! Ignorantum ! Il faut au contraire vous purger à ma façon. D’abord, chaque matin lire une pleine page des Echos. Puis, le soir, avaler une cuillerée de la bonne potion calmante du Révèrend Père Berger. Surtout, suivre les ordonnances du docteur Macron et prendre tous les remèdes concoctés par Monsieur Philippe, son apothicaire attitré.

Le Pays : Et quand dois-je …

Le Médecin : Dès aujourd’hui

Le Pays : Et jusqu’à quand ?

Le médecin : Jusqu’à leur date de péremption.

Le Pays : C’est à dire ?

Le Médecin : Jusqu’à complète guérison, quand sera mort le dernier cheminot.

 

Yoland Simon. Cc Le Malade imaginaire.

Repost0

Présentation

  • : Deblog Notes de J. F. LAUNAY
  • Deblog Notes de J. F. LAUNAY
  • : Education, laïcité, politique et humeurs personnelles, en essayant de ne pas trop se prendre au sérieux.
  • Contact

Nota Bene

Le deblog-notes, même si les articles "politiques" dominent, essaie de ne pas s'y limiter, avec aussi le reflet de lectures (rubrique MLF tenue le plus souvent par MFL), des découvertes d'artistes ou dessinateurs le plus souvent érotiques, des contributions aux tonalités diverses,etc. Pour les articles que je rédige, ils donnent un point de vue : les commentaires sont les bienvenus, mais je me donne bien sûr le droit d'y répondre.

Recherche

Nelle Formule

Overblog - hébergeur du deblog-notes - a réussi l'exploit de lancer une nouvelle formule qui fait perdre des fonctions essentielles de la version précédente. Ainsi des liens vers des sites extérieurs disparaissent (désolé pour  Koppera, cabinet de curiosités, ..). Les albums se sont transformés en diaporamas, avec des cadrages coupeurs de têtes. La gestion des abonnés et des commentaires est aussi transparente que le patrimoine de Copé. Et toutes les fonctions de suivi du deblog-notes - statistiques notamment - sont appauvries.