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2 juillet 2016 6 02 /07 /juillet /2016 20:35
La une du JDD du 3 juillet 2016

La une du JDD du 3 juillet 2016

En complément : l'hommage d'Edmond Maire à Michel Rocard

 

Le temps de se remettre de sa disparition quelques images perso.

Congrès de Metz
Congrès de Metz
Congrès de Metz
Congrès de Metz
Congrès de Metz
Congrès de Metz
Congrès de Metz
Congrès de Metz

Congrès de Metz

Photos prises de très loin à ce Congrès de Metz en 1979.

Au côté de Michel Rocard se trouve Jean-Pierre Cot, une des plus grandes intelligences de gauche... gâchée !

Vernon Janvier 1981

Vernon Janvier 1981

Vernon élections partielles Janvier 1981

Vernon élections partielles Janvier 1981

Une élection partielle, en Janvier 1981, où Michel Rocard était venu soutenir Freddy Deschaux-Beaume à Vernon (Eure) et où, secrétaire de section PS, je "présidais" le métinge : dans le très court texte d'intro, j'ai prononcé par deux fois le nom de Michel Rocard, de toute ma vie je n'ai jamais eu un tel tonnerre d'applaudissements.

Mis à part, ce métinge Vernonnais, pour le néo-Rocardien que j’étais – un premier cercle d’historiques était formé par les ex-PSU qui l’avaient accompagné du PSU au PS aux moments des Assises du socialisme en 1974 – la vie du courant C était ponctuée par des réunions annuelles en période estivale. J’y ai donc côtoyé les jeunes rocardiens de l’époque, chouchoutés par Michel Rocard, trio assez joyeux que formaient Alain Bauer, Stéphane Fouks et Manuel Valls.

 

Michel Rocard : le parler vrai !

"Je suis un militant qui a essayé de comprendre ce qu’il faisait."

 

"La conscience de porter une histoire collective a disparu, or elle était notre ciment."

 

Michel Rocard

 

"Mille personnes peuvent se réclamer de son héritage. Sur la méthode, on voit bien qu'il n'y a pas d'équivalent."

 

Christiane Taubira

Un destin à la Mendès

Pour les rocardiens de base que nous fûmes – et là je pense à notre section de Vernon de la fin des années 70 très majoritairement « courant C » – il nous a fallu ravaler notre déception en 1981 et surtout en 1988. Ravaler notre colère aussi quand Michel Rocard fut viré de Matignon par un Mitterrand qui, après l’avoir nommé 1er ministre, n’avait eu de cesse de lui savonner la planche. Colère encore – et coup de grâce d’un vieux président plus attaché à satisfaire sa haine qu’à faire gagner son camp – quand, aux élections européennes de 1994 Mitterrand avait saboté la liste PS menée par Rocard en lui jetant Tapie dans les pattes.  

Il n’aura donc été « en responsabilité » du pays que pendant trois ans, trois ans extrêmement difficiles où il avait autant à craindre de certains de ses ministres ne rendant des comptes qu’à l’Elysée (un Jospin, par exemple, qui sabota en partie la réforme scolaire en cédant en rase campagne aux exigences du SNES, plutôt que de satisfaire celles du SNI) que de l’opposition, où il fut, on l’a oublié, contraint d’employer le 49-3 à cause d’une majorité fragile. Mais où il déploya, en bon navigateur qu’il était, l’art de passer entre les écueils. C’est-à-dire l’art du compromis qui est l’art de gouverner, ce que son disciple Valls n’a pas retenu.

 

Autogestion

 

Plus donc que sa trop courte carrière de 1er ministre, il reste l’homme de la 2e gauche, 2e gauche vilipendée par les Mélenchon de l’époque. Reste dans ma mémoire cette phrase d’un jeune gommeux mitterrandien, costar impec, posture arrogante, à la tribune du Congrès de Metz « Entre le Plan et le marché, il y a le socialisme », car Michel Rocard avait eu l’audace de dire « Pour mettre des produits ou des services à la disposition du public il n’y a que deux procédés : le marché ou le rationnement ».

La 2e gauche donc péchait de ne pas prôner une nationalisation à 100 % et de rappeler que l’économie planifiée modèle soviétique était un échec. Mais les mêmes, Beregovoy puis Jospin, à l’époque sous-marin du groupuscule trotskyste le plus sectaire, devenus à leur tour premiers ministres, dénationaliseront à tout-va !

La 2e gauche était cependant animée par une utopie qu’elle partageait avec la CFDT, l’autogestion. L’idée d’autogestion eut tellement le vent en poupe que même le CERES de Chevènement y adhéra, fort brièvement.

Bouillonnement qui s’incarnait notamment dans la revue FAIRE animée par Patrick Viveret et où j'y ai côtoyé Robert Chapuis !

 

Je laisse à d’autres plus qualifiés le soin de faire le bilan de son action gouvernementale (CSG, RMI et surtout Nouvelle Calédonie) et de son rôle dans l’évolution finalement de la pensée de la gauche de gouvernement, je ne reviendrai pas sur les divergences des années sarko, je garderai surtout, le souvenir de la simplicité souriante de l’homme du parler vrai.

 

 

A lire : Hommage de Terra Nova à Michel Rocard

"Comme lui, nous rêvions d’une gauche libérée des illusions révolutionnaires mais sans cesse tendue vers un horizon de justice ; capable de gérer les affaires publiques mais sans perdre le goût de l’avenir; porteuse d’une haute idée de l’Etat et de la volonté politique, mais toujours consciente que le pouvoir est en même temps partout où se trouvent, dans la société, des femmes et des hommes prêts à s’organiser pour agir collectivement et prendre leur destin en main. Le rocardisme n’est pas le synonyme d’un réformisme appauvri, réduit à la verticale du pouvoir, à la magie des programmes et à la science des experts: il fait cause commune avec l’idée que la démocratie est aussi une forme de société et que le gouvernement des hommes ne doit jamais s’abîmer dans la simple administration des choses. ..."  

 

Déclaration de M. Michel Rocard, Premier ministre, sur les problèmes de l'éducation nationale et la politique de l'enseignement, Limoges le 8 décembre 1988.

 

Chef du gouvernement, il m'appartient de dire quelles sont les exigences que la Nation formule envers son système éducatif.

 

L'exigence de niveau est évidemment prioritaire : c'est celle de la qualité des études. Les difficultés commencent quand il s'agit de définir les meilleurs moyens pour répondre à cette exigence.[…]

Une première difficulté de notre enseignement, peut-être la plus grave : il ne s'occupe pas assez du travail des élèves. […] Les lycées et les collèges organisent des cours. Les devoirs et les leçons sont pour la maison. Avec quelle aide ? quelles conditions de travail ? Ce n'est pas mon affaire, répond traditionnellement l'Education nationale.

 

Cela n'est plus acceptable aujourd'hui. C'est une des causes fondamentales des difficultés scolaires. Il y a encore trente ans, quand les lycées s'adressaient à une clientèle relativement privilégiée, de l'ordre d'un jeune sur cinq, cette carence était masquée : les élèves trouvaient à la maison leur table de travail, des dictionnaires, des livres, et souvent, pour les conseiller, leur père, leur mère ou un parent, et ils n'avaient pas la tentation de regarder la télévision... Demain, quand 80 % d'une classe d'âge sera scolarisée jusqu'au terme d'un lycée général ou professionnel, se contenter d'assurer les cours sans organiser le travail des élèves, risque de peser très lourd. Pour remédier à cette déficience, [il faut] organiser dans les collèges et les lycées, suivant les niveaux et les besoins, des études, des interrogations individuelles, des travaux dirigés. L'horaire doit comprendre, non seulement des cours, mais des heures pendant lesquelles le travail des élèves est guidé, expliqué, soutenu.

 

Second défaut de notre enseignement, et là encore les choses ne datent pas d'hier : les écoles, les collèges, les lycées ont une conception trop étroite de l'instruction. Certes, l'enseignement est fait d'abord pour instruire les jeunes. D'abord et prioritairement, mais pas exclusivement. Or il néglige trop les aspects non intellectuels de la formation : le développement physique des élèves, leur santé, leur équilibre exigent que l'on accorde une place plus grande aux sports. De même il faut faire une place suffisante aux arts, à la musique, à la peinture, au théâtre. Sur ce point, les choses avancent dans le bon sens. Il faut continuer et aller plus loin, en assurant la cohérence du développement intellectuel, du développement physique et du développement sensible des élèves […]

 

Troisième défaut de notre enseignement  […] : nous avons l'année scolaire la plus courte d'Europe : 316 demi-journées, ou, si l'on compte en jours, entre 175 et 180 jours par an, quand nos voisins dépassent généralement 200 jours. Comme si c'était encore trop, nos établissements ne font même pas travailler les élèves jusqu'à la fin du mois de juin. Les conseils de classe se tiennent fin mai, début juin, après quoi on occupe les élèves comme on peut. Dans certains collèges, il arrive même qu'on leur demande de rendre leurs livres. […]

 

Notre système scolaire présente un quatrième défaut : les redoublements. C'est une de ses grandes particularités : le mot, comme la chose, sont inconnus en Angleterre ou aux Etats-Unis. Chez nous, chaque année, des dizaines de milliers de jeunes restent sur le côté de la route qui conduit leurs camarades au succès. Chaque année, dans chaque classe, 10 à 20 % des élèves refont le parcours de l'année précédente. Les taux de redoublement ont beau avoir diminué dans les écoles, ils sont encore de 10 % au cours préparatoire. Au collège et au lycée, ils ont massivement augmenté. 15 % des élèves de troisième redoublent, et 17 % des élèves de seconde.

 

[…] Si un jeune échoue, il faut comprendre pourquoi, et apporter à ses difficultés propres une aide spécifique. Le coût humain du redoublement est considérable. Pour les adolescents, les rejeter ainsi, les dévaloriser, au moment même où ils cherchent leur personnalité, c'est les acculer souvent au chômage ou à la marginalité. C'est plus grave encore dans les écoles. Sur 100 jeunes qui redoublent le cours préparatoire, me dit-on, 40 rencontrent un nouvel échec scolaire avant la fin de l'école élémentaire. Un seul parvient au baccalauréat. Faire redoubler le cours préparatoire, c'est placer un gamin de 7 ans sur une trajectoire où l'échec est parfaitement prévisible. Aucune société respectueuse de la personne humaine ne peut accepter cela. La lutte contre le redoublement constitue un objectif majeur. […]

 

C'est dans les salles de classes, dans les établissements que se joue la qualité de l'enseignement, jour après jour. Ce sont les professeurs et les instituteurs qui peuvent l'améliorer. Dieu merci, ils s'y emploient. L'abondant courrier que je reçois me montre que les initiatives foisonnent. Trop souvent, hélas, ces courriers sont aussi des appels au secours. Le dévouement, l'imagination, l'intelligence des enseignants qui proposent des formules nouvelles pour mieux faire leur métier, plus intelligemment, plus efficacement, se heurtent trop souvent à des obstacles d'ordre administratif. On a parfois l'impression que l'administration est plus attentive à préserver ses habitudes qu'à aider les initiatives.

 

Je n'en veux qu'un exemple. En juin dernier, le gouvernement a créé un fonds d'aide à l'innovation, précisément pour aider les établissements à réaliser leurs projets. Or il arrive, ici ou là, que la réglementation suscitée par cette création conduit au contraire à étouffer des initiatives. Dans tel collège, un projet d'établissement discuté par le conseil d'administration, adopté et transmis en mai, pour s'appliquer à la rentrée, est reporté à l'année suivante parce que le rectorat doit examiner à la mi-décembre seulement les projets que financera le fonds d'aide à l'innovation. C'est se moquer du monde.

 

Une des tâches fondamentales des chefs d'établissements, des inspecteurs de tous ordres, des recteurs, c'est d'aider les enseignants chaque fois qu'ils tentent quelque chose pour mieux faire leur métier. De résoudre les difficultés, pas de les nier. De faciliter les choses, pas de les compliquer.

 

[…]

 

Mais tout ne se joue pas dans les classes, les établissements, les inspections académiques ou les rectorats. Des dispositions nationales sont nécessaires. […] Parmi elles, j'attache une importance capitale aux mesures relatives au recrutement et à la formation des maîtres.

 

[…]

 

De même, j'attache une importance capitale aux dispositions nationales nécessaires pour améliorer l'articulation des formations techniques ou professionnelles aux emplois. Beaucoup a été déjà fait. L'école et l'entreprise ne se regardent plus comme des adversaires mais comme des partenaires.

[…]

 

Tout ne se fera pas en un seul exercice budgétaire, ni en une rentrée. Il faudra plusieurs années pour que les perspectives ainsi tracées, par exemple pour la formation des enseignants, fassent sentir dans les classes leurs conséquences bénéfiques. Du moins, la voie est-elle tracée.

 

Voir aussi le témoignage de l'historien de l'éducation, Antoine Prost, qui fut membre de son cabinet sur les questions d'éducation nationale.

Extrait de Courrier International 07/07/2016

 

Pour compléter :

 

 

Hommage d’Edmond Maire à Michel Rocard

 

Monsieur le Président de la République

 

Vous avez souhaité qu’un syndicaliste prenne la parole pour l’hommage solennel que notre pays rend aujourd’hui à Michel Rocard.

 

Votre initiative m’a touché. D’autant que depuis les vacances d’été des années 60, à l’occasion de rencontres familiales avec Michel et sa famille dans le golfe du Morbihan, et jusqu’à l’anniversaire de nos 80 ans, nos relations confiantes ont scellé notre amitié, dans le respect de nos fonctions respectives.

 

Au-delà des faits marquants de son action de responsable politique éminent, je veux évoquer l’ampleur de son apport et de son influence auprès d’un grand nombre de nos concitoyens.

 

Car sa vivacité pétulante, sa force de conviction, ses utopies créatrices ont suscité des prises de responsabilité multiples dans la société civile. Nous avons été nombreux de notre génération, « enfants de la guerre » puis de la décolonisation, à nous retrouver ensuite animés par la volonté de renouveau, engagés dans le bouillonnement social et culturel de l’époque.

 

Michel Rocard, à travers ses nombreux engagements avec des mouvements de jeunesse, des associations, des clubs de réflexion, et à l’occasion de débats multiples avec des acteurs sociaux ou économiques, apparut alors porteur d’un nouveau cours pour l’évolution de la société française. .

 

L’alternance qu’il esquissait dans ses interventions était à la fois morale, face au scepticisme ou au cynisme de bien des dirigeants; et civique, en opposition frontale aux tenants de l’étatisme ou de la révolution par la loi. Elle résonnait comme un appel à la convergence des forces sociales, politiques et intellectuelles conscientes des difficultés à surmonter.

 

Son ambition pour la société était de même nature que celle qui mobilisait Pierre Mendès France ou Jacques Delors. Sa conception du changement social et sociétal rejetait toute dérive populiste, lorsque les promesses de court terme l’emportent au détriment du fond : l’avenir de l’Europe, la protection de l’environnement et de la planète, par exemple.

 

Refusant de travestir la réalité économique, Michel faisait appel à l’intelligence des citoyens, en s’appliquant à l’explication patiente des fondements et de la portée des réformes nécessaires.

 

Dans ses propositions et son action, Michel Rocard a donné l’exemple du respect de la liberté de pensée et d’action de ses interlocuteurs, même lorsque cela pouvait contrarier son parcours. Pour cet adversaire résolu du stalinisme, les références syndicalistes à Fernand Pelloutier, le promoteur des Bourses du Travail ou à l’indispensable indépendance du syndicalisme étaient des évidences. Tout en agissant pour une meilleure coopération entre le politique et le syndical.

 

C’est tout naturellement qu’il se retrouva de plain-pied avec la formidable poussée populaire et libertaire de mai 1968. Car conjointement avec la révolte étudiante, plusieurs millions de salariés, on l’oublie trop, ont fait grève pendant plusieurs semaines pour l’extension des libertés individuelles et collectives.

 

Les conditions de travail, objet premier du combat ouvrier depuis la révolte des canuts, étaient ressenties comme insupportables. Grâce à sa proximité avec les militants syndicaux, ouvriers ou cadres, Michel Rocard, loin de minimiser cet enjeu social majeur et contrairement à tant de responsables patronaux et politiques, s’engagea pleinement dans les combats significatifs qui ont marqué le début des années 1970 dans les entreprises, les collectivités et les services publics.

 

Pour lui mai 68 fut d’abord l’expression d’une volonté massive de combattre les hiérarchies abusives, de démocratiser la société, de diffuser les pouvoirs dans une perspective d’autogestion, d’émancipation individuelle et collective.

 

Devenu premier ministre, il traduisit dans son action la même volonté de réduire les inégalités. Il mobilisa les forces associatives et sociales les plus concernées pour créer le Revenu Minimum d’Insertion. L’insertion des laissés pour compte devenait une priorité politique.

 

Et il instaura la Contribution Sociale Généralisée, donnant ainsi des bases solides au financement de la Sécurité sociale, en permanence affrontée à des déficits angoissants pour ses bénéficiaires.

 

Plus tard, député européen il agit en concertation avec la Confédération Européenne des Syndicats pour peser en faveur d’une politique d’investissement comme facteur de croissance et d’emploi dans l’Union Européenne.

 

Dans le même sens, coprésidant avec Alain Juppé la Commission du grand emprunt, il contribua au choix d’investissements dans des secteurs décisifs de notre pays, y compris en faveur du développement de l’Economie Sociale et Solidaire.

 

A Sylvie son épouse, à ses enfants et à tous ceux qui l’ont estimé et aimé, je tiens à en témoigner, Michel Rocard a agi jusqu’au bout de ses forces pour surmonter les désarrois de notre époque et mobiliser des forces convergentes vers un nouvel idéal.

 

Ses convictions, sa franchise proverbiale, son expertise économique se sont conjuguées pour démontrer que la construction de l’avenir ne dépend pas d’abord d’un programme politique mais d’une citoyenneté active. Chacun, chaque collectivité humaine est appelé à s’engager à la mesure de son insertion sociale et de ses possibilités pour anticiper l’avenir et faire progresser à tout moment la justice sociale et l’intérêt général.

 

Dans une époque qui sacrifie tant à la communication, aux demi-vérités, voire aux rumeurs, sa morale politique, son exigence fameuse du « parler vrai » ont marqué les esprits. Chacun le sait mieux grâce à lui : c’est un critère majeur du progrès de notre démocratie.

 

Pour Michel Rocard, la fiabilité des finalités proposées aux citoyens dépend d’abord de la pertinence et de la qualité des moyens employés pour les atteindre et du courage nécessaire pour surmonter les obstacles. La fin est dans les moyens.

 

Ainsi la réforme des retraites qu’il a engagée, ressentie d’abord avec réserve en raison de l’effort demandé à chacun est peu à peu apparue comme une nécessité pour assurer une sécurité vitale pour nos concitoyens : l’avenir des pensions de retraites de tous.

 

A ce moment comme dans toute son action nationale et internationale, Michel Rocard donna une place essentielle à la négociation, au dialogue social et au compromis positif.

 

C’est dire combien son message est actuel et combien son exemple nous concerne tous.

 

Merci Michel

 

Emprunté à Sauvons l'Europe

Michel Rocard : le parler vrai !

Michel Rocard vu par le dessinateur du Grand Orient de France

Mais Keller, Grand Maître du GODF à la mort de Michel Rocard, fut très méprisant à son encontre : «Il ne faut pas surestimer l’oeuvre de RocardCe sont surtout les Accords de Matignon et la CSG.» En ajoutant que Rocard est un «pur produit de la technocratie française».

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7 janvier 2016 4 07 /01 /janvier /2016 15:24
MITTERRAND 1978 et 1979

26 octobre 2016 centième anniversaire de la naissance de François Mitterrand

8 janvier 1996, 20 ans donc, François Mitterrand mourrait d’un cancer diagnostiqué peu après son élection en 1981.

 

Mes clichés remontent à 17 et 18 années plus tôt.

De janvier et février 1978 à Bernay et Louviers dans l’Eure.

Puis, l’année suivante, du Congrès de Metz en avril.

BERNAY (Eure) 17 janvier 1978
BERNAY (Eure) 17 janvier 1978
BERNAY (Eure) 17 janvier 1978

BERNAY (Eure) 17 janvier 1978

Mitterrand fut sans doute avec De Gaulle, le seul homme d’état de la Ve république. Ni Pompidou, ni Giscard n’ont eu cette stature. Encore moins Chirac. Ne parlons pas de Sarkozy !

BERNAY (cliquer pour agrandir)BERNAY (cliquer pour agrandir)BERNAY (cliquer pour agrandir)
BERNAY (cliquer pour agrandir)BERNAY (cliquer pour agrandir)
BERNAY (cliquer pour agrandir)BERNAY (cliquer pour agrandir)

BERNAY (cliquer pour agrandir)

Hollande s’y est hissé il y a un an, après les attentats de Charlie et de l’Hyper Casher. Lors de la manifestation géante où il avait su réunir de nombreux chefs d’état et de gouvernement, le comportement grotesque et indécent, eu égard aux circonstances, de son prédécesseur, eût dû le disqualifier à jamais.

Hélas, en septembre, Hollande n’a pas su retrouver le souffle de janvier. Il s’est enlisé dans une opération politicienne à courte vue.

LOUVIERS (Eure) 22 février 1978

LOUVIERS (Eure) 22 février 1978

LOUVIERS (cliquer pour agrandir)LOUVIERS (cliquer pour agrandir)
LOUVIERS (cliquer pour agrandir)LOUVIERS (cliquer pour agrandir)
LOUVIERS (cliquer pour agrandir)LOUVIERS (cliquer pour agrandir)
LOUVIERS (cliquer pour agrandir)LOUVIERS (cliquer pour agrandir)

LOUVIERS (cliquer pour agrandir)

Certes De Gaulle comme Mitterrand savaient aussi, en laissant faire pour l’un ou en s’y employant pour l’autre, s’adonner à de petites manœuvres politiciennes. Voire à de franches crapuleries. Le SAC, officine de basses œuvres, est apparu sous l’œil distrait de De Gaulle.  Comment excuser Mitterrand d’avoir mis sur orbite Tapie uniquement pour savonner la candidature de Rocard à des élections européennes et ainsi le disqualifier pour les présidentielles ?

 

Gageons que les roquets habituels des deux extrêmes remettront la Francisque sur le tapis. Alors que Mitterrand fut un indéniable résistant*. L’Algérie aussi reviendra sur le tapis, comme si, en 1954, beaucoup avaient pris conscience de l’enjeu des évènements.

 

En face, les thuriféraires mettront, en avant, à juste titre, l’abolition de la peine de mort. 1981 s’inscrivit aussi dans la continuation de 1936 avec la 5e semaine de congés, les 39 h, la retraite à 60 ans. Il vaut mieux oublier, en revanche, les calamiteuses nationalisations à 100 %, qu’un Bérégovoy puis un Jospin liquidèrent plus tard.

Mais homme d’état il le fut lors du fameux virage de 1983 en faisant le choix de l’Europe.

Choix qui se symbolisera dans la fameuse image de Mitterrand et Kohl à Verdun : le couple Franco-Allemand devint vraiment le moteur de la construction européenne.

Mitterrand, homme d’état, il le fut aussi lors de la crise des euromissiles. « Les pacifistes sont à l'Ouest et les euromissiles à l'Est. » ironisait-il en soutenant une réponse ferme à l’installation des SS-20 soviétiques en Europe de l’Est. Il le fut encore en appuyant la riposte états-unienne à l’annexion de Koweit par Saddam Hussein.

Congrès de METZ avril 1979 (cliquer pour agrandir)
Congrès de METZ avril 1979 (cliquer pour agrandir)Congrès de METZ avril 1979 (cliquer pour agrandir)
Congrès de METZ avril 1979 (cliquer pour agrandir)Congrès de METZ avril 1979 (cliquer pour agrandir)
Congrès de METZ avril 1979 (cliquer pour agrandir)Congrès de METZ avril 1979 (cliquer pour agrandir)

Congrès de METZ avril 1979 (cliquer pour agrandir)

Congrès de Metz : Michel Rocard et Jean-Pierre COTCongrès de Metz : Michel Rocard et Jean-Pierre COTCongrès de Metz : Michel Rocard et Jean-Pierre COT

Congrès de Metz : Michel Rocard et Jean-Pierre COT

Mitterrand en conciliabule avec Jospin, puis Chevènement enfin les deux Mitterrand en conciliabule avec Jospin, puis Chevènement enfin les deux Mitterrand en conciliabule avec Jospin, puis Chevènement enfin les deux
Mitterrand en conciliabule avec Jospin, puis Chevènement enfin les deux Mitterrand en conciliabule avec Jospin, puis Chevènement enfin les deux

Mitterrand en conciliabule avec Jospin, puis Chevènement enfin les deux

Congrès de Metz : Jean Poperen (anti rocardien convaincu)Congrès de Metz : Jean Poperen (anti rocardien convaincu)

Congrès de Metz : Jean Poperen (anti rocardien convaincu)

Congrès de Metz : intervention de Michel RocardCongrès de Metz : intervention de Michel Rocard
Congrès de Metz : intervention de Michel Rocard
Congrès de Metz : intervention de Michel RocardCongrès de Metz : intervention de Michel Rocard

Congrès de Metz : intervention de Michel Rocard

Congrès de Metz : intervention de François Mitterrand
Congrès de Metz : intervention de François Mitterrand
Congrès de Metz : intervention de François Mitterrand

Congrès de Metz : intervention de François Mitterrand

Pour en revenir à mes clichés, il est à noter qu’à Louviers Mitterrand venait soutenir un jeune loup Rad-Soc à l’époque, François Loncle – surnommé plus tard mini-tonton - qui obtiendra aussi la visite de Pierre Mauroy. Il avait de l’entregent le jeune journaliste qui devra cependant attendre la déferlante rose de juin 1981 pour conquérir l’ancienne circonscription de Pierre Mendès-France.

 

L’année suivante, le Congrès de Metz sera marqué par l’affrontement Mitterrand-Rocard. Mépris et haine réciproque marqueront leur relation.

Mitterrand saura cependant faire appel à Rocard comme 1er ministre, mais en faisant tout pour lui compliquer la tâche, avant de le démissionner pour le remplacer par la plus calamiteuse 1ère Ministre – la 1ère et unique dans la fonction – Edith Cresson.  

Panthéon 21 mai 1981

S’il faut garder une image de François Mitterrand c’est celle où, seul dans la crypte du Panthéon, ce 21 mai 1981, après Jean Moulin et avant Jean Jaurès, il va déposer une rose sur la tombe de Victor Schoelcher. Et toute cette cérémonie qui pouvait sombrer dans la pompe grandiloquente, pour tous ceux qui depuis des années œuvraient pour que cette victoire advienne**, fut un grand moment d’émotion. Comme une apothéose.

 

Même si nous savions qu’ « Enfin les difficultés commençaient pour nous ! » et que, contrairement à Marceau Pivert à qui Rocard prêtait cette citation, nous savions aussi que tout n’était pas possible.

 

* Proche il est vrai de Frenay et Bénouville dont Cordier a pu décrire le rôle nuisible qu’ils ont joué à l’encontre de Jean Moulin dont Mitterrand honorera la mémoire au Panthéon.

 

** Une pensée toute particulière pour les camarades de Mont-Saint-Aignan puis de Vernon avec qui j'ai collé des milliers et des milliers de Poing-et-la-Rose, distribué des tonnes de tracts, organisé des campagnes, etc. Sans oublier l'Avant-Seine brièvement évoquée avec Yvan Parrault.

D'un des contributeurs du site

Deux petites remarques histoire de polémiquer un peu.

Aussi sympathique soit son auteur le témoignage de Cordier n'est pas parole d'évangile et la personnalité un peu rugueuse de Frenay a conduit à instruire un peu vite son procès. (J'en conviens les communistes participèrent à ce sournois discrédit dont il fut la victime). Il râlait c'est vrai contre Jean Moulin mais il avait pour lui la connaissance du terrain intérieur, ce qui n'était pas toujours le cas des gens de Londres qui parfois se faisaient un peu tirer l'oreille pour apporter leur aide ou au moins qui sous estimaient l'ampleur des besoins.


Ton jugement très sévère sur Edith Cresson est juste sans doute mais il ne doit pas occulter la responsabilité de Bérégovoy, furieux de ne pas avoir été nommé, et qui ne cessa de lui savonner la planche (pas celle à billets). De surcroît, Edith ne disposait guère du soutien des barons du PS qui avaient, eux, leur propre écurie. Il est vrai qu'elle ne les ménageait pas et qu'elle n'avait pas, comme Rocard plus tard, l'art de passer entre les gouttes.

YS
 

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7 juin 2013 5 07 /06 /juin /2013 13:54
Pierre Mauroy au Congrès de Metz

Pierre Mauroy au Congrès de Metz

Pierre Mauroy, c'était une voix, une voix grave, profonde et modulée, avec du coffre, du volume. Voix qui s'enflait, mais qui savait aussi prendre le ton de la confidence.

Un orateur, un vrai. 

 

C'est en tant que tel que j'ai eu l'occasion de la photographier à Louviers, ville ô combien chère à tous ceux qui ont admiré Mendès-France. Il venait y soutenir la candidature de François Loncle, le 25 janvier 1978. Il y a 35 ans. Il avait à peine 50 ans. Je l'ai revu au fameux Congrès de Metz qui a vu, grâce à Deferre, sa défaite avec celle de Michel Rocard auquel il s'était allié.

Puis il fut le 1er Premier ministre socialiste de 5e République...

Hommage à Pierre Mauroy
Hommage à Pierre Mauroy
Du temps du "programme commun" !

Du temps du "programme commun" !

Hommage à Pierre Mauroy
Hommage à Pierre Mauroy
Hommage à Pierre MauroyHommage à Pierre Mauroy
Hommage à Pierre Mauroy
Hommage à Pierre Mauroy

Dernier salut à ce grand camarade, persévérant défenseur de la recherche de la synthèse, de ce qui unit contre ceux qui divisent.

 

A lire :

Le témoignage de Pascal Lamy avec qui j'ai mené campagne dans le canton d'Ecos pour l'élection de Suzanne Deschaux-Beaume (1979)...

Celui de Jacques Delors bien sûr et l'entretien de Robert Badinter au Nel Obs

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18 novembre 2008 2 18 /11 /novembre /2008 11:18

Je ne suis plus, hélas, le perdreau de l'année.

 

Adhérent  en 1973, sur la logique qui allait être celle des Assises du socialisme de l'année suivante, donc, presque naturellement, Rocardien  ayant commis quelques articles dans FAIRE (remarquable revue animée par P. Viveret), au lendemain du congrès de Metz, je me suis retrouvé membre d'un conseil fédéral, porte-parole minoritaire de la motion C (Rocard). Quelque temps secrétaire de section, collaborateur d'un parlementaire, j'ai donc perdu un peu de la fraîcheur des premières ventes à la criée de l'Unité devant le Maxi-Coop à Mont-Saint-Aignan ou de la campagne d'affichage aux présidentielles de 1974...

 

Dans les congrès, que j'ai suivis comme délégué, jusqu'à  Valence, les jeux étaient plus ou moins faits d'avance, sauf, un peu, à Metz où la mystérieuse commission nocturne (sorte de conclave) nous sortait l'alliance majoritaire (Mitterrand+Deferre+Chevènement) le dimanche.

Ensuite, je me suis contenté de suivre les congrès dans la presse.

Mais je ne crois pas  qu'il y en eût un aussi calamiteux que le dernier.

Les motions déjà laissaient sceptiques. Les différences fondamentales entre celles de Delanoë, Aubry et Royal étaient assez peu perceptibles, même pour un cheval de retour de mon espèce. Les jeunes (quarantaine cependant) comme Montebourg et Hamon faisaient girouettes : l'un, soutien de Royal aux présidentielles changeait, une fois de plus, d'écurie ; son ex-NPS aussi éclaté que les Strauss-Kahniens. Le deuxième ex-rocardien, ex-collaborateur d'Aubry la jouant à gauche ( ?) avec le sempiternel Emmanuelli (sans parler des Mélenchon-Dolez, un petit orteil dedans, les neuf autres orteils à l'extérieur déjà). Et que dire d'Aubry, européenne en principe convaincue, s'alliant avec Fabius, noniste tactique (mais dont le sens tactique fut nul, puisque il ne tira aucun bénéfice de ce reniement) !

Membre du PS et électeur de gauche discipliné, j'ai bien sûr voté Royal aux présidentielles, après, en interne, avoir opté pour Strauss-Kahn. C'est dire que je suis loin d'être un « royaliste » convaincu.

 

J'ai donc décidé de voter blanc sur les motions (seul de ma section).

Mais du coup, jeudi 20/XI, plus d'hésitations. Royal au national, sa candidate fédérale et le candidat qui se réclame d'elle au local.

Car trop, c'est trop.

 

Ce front anti-royal que Delanoë et Aubry n'ont même pas su faire au congrès et qui se traduit par cet appel piteux du maire de Paris à voter Aubry (Jospin et Fabius réconciliés contre l'usurpatrice !), ce jeu minable et suicidaire des strauss-kahniens qui ne sont forts que de leurs divisions et surtout cette image déplorable donnée au « peuple de gauche », tout incline à tenter de sauver ce qui peut encore l'être en donnant le maximum de voix à celle qui fut la plus digne dans ce congrès et dont la motion était en tête.

 

Je voterai donc Royal (après tout ce sera la 3e* fois et toutes les bassesses déversés sur elle sont une insulte aux 47 % d'électeurs qu'elle a réunis) ce jeudi et mes autres votes - fédéral et local - seront en cohérence.

J. F. Launay

 

* 2 fois aux présidentielles, bien sûr

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