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5 janvier 2008 6 05 /01 /janvier /2008 15:52

7 mars 1932 : décès d’Aristide Briand, Prix Nobel de la Paix et rapporteur de la loi du 9 décembre 1905.

    Aristide Briand, le grand oublié lors du centenaire le la LOI DE 1905, loi dont il fut le maître d’œuvre, voulait une séparation qui ne fût pas la victoire d’un camp sur un autre ; il voulait une loi qui permette, ce qu’avaient voulu au XIXe siècle Lamartine et Montalembert, une église libre, dans un état libre. Il souhaite une séparation loyale et complète. Il s’oppose ainsi à la vision de la laïcité de ses amis de la Libre-Pensée qui n’apprécient pas  que le texte ne combatte pas l’église et ne cherche pas à la réduire.

Ainsi,  quand Vaillant affirme : « Tant que l’église n’aura pas entièrement disparu, tant que la laïcisation de la société ne sera pas faite, notre tâche ne sera pas assurée… », il déclare « J’ai horreur de la guerre religieuse. Le succès de mes idées, leur réalisation, dépend trop de la pacification des esprits  pour ne pas voir l’église s’accommoder du régime nouveau. »

Interpellant des députés anticléricaux, il demande « Que voulez-vous faire ? Voulez-vous une loi de large neutralité, susceptible d’assurer la pacification des esprits […] ? Si oui, faites que cette loi soit franche, loyale et honnête. »

 

Une fois tous les articles votés, il s’adresse aux députés de droite : « Vous ne pouvez pas vous plaindre, messieurs, d’avoir rencontré chez nous, sur le fond même des choses, un parti pris tyrannique puisque, dans plusieurs circonstances sur des points graves, je pourrais dire essentiels du projet, nous nous sommes rendus à vos raisons, désireux que nous étions de faire accepter la séparation par les nombreux catholiques de ce pays. […] Ce mot a paru extraordinaire à beaucoup de républicains qui se sont émus de nous voir préoccupés de rendre la loi acceptable par l’église. » Il conclut que la majorité républicaine a généreusement accordé aux catholiques « tout ce que raisonnablement pouvaient réclamer vos consciences : la justice et la liberté. ».

 

Un pape particulièrement borné

Briand avait parié sur l’intelligence de l’église, hélas le pape de cette époque est particulièrement borné.

Deux mois après la promulgation de la loi, Pie X la condamne sans détour, dans des termes dont on entend comme de lointains échos dans le discours du « chanoine de Latran ». Pour lui, cette loi est « la négation très claire de l’ordre surnaturel. Elle limite en effet l’action de l’état à la seule poursuite de la prospérité durant cette vie qui n’est que la raison prochaine des sociétés politiques ; et elle ne s’occupe en aucune façon, comme lui étant étrangère, de leur raison dernière qui est la béatitude éternelle. » Il rappelle les règles de fonctionnement de l’église dans laquelle « la multitude […] n’a pas d’autre devoir que celui de se laisser conduire et, troupeau docile, de suivre ses pasteurs. »

Face à cette intransigeance, A. Briand va proposer en décembre 1906 une loi « telle que, quoi que fasse Rome […], il lui soit impossible de sortir de la légalité. Voilà notre violence et notre tyrannie. »

 

Il faudra cependant attendre 1924 et Pie XI pour que la papauté accepte de facto la loi de 1905.

 

Aristide Briand résume bien l’esprit de la loi de 1905 en écrivant dès son rapport* sur le projet de loi : « Toutes les fois que l’intérêt de l’ordre public ne pourra être légitimement invoqué, dans le silence des textes ou le doute sur leur exacte interprétation c’est la solution libérale qui sera la plus conforme à la pensée du législateur. »

 

D’après Aristide Briand, le ferme conciliateur Gérard Unger Fayard

 

 

 

 

 

 

 

* Le texte de la loi, les débats parlementaires du 21 mars 1905 au 3 juillet 1905, la chronologie http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/eglise-etat/sommaire.asp

 

Faux débat, qui ressort régulièrement, public/privé.
 

La loi de séparation des églises et de l’état, en abolissant le concordat, fait relever les églises du droit privé et non plus du droit public (l’état ne salarie plus ses « ministres » ni ne nomme les évêques). Donc, sur le plan strictement juridique cette distinction est fondée.

En revanche, vouloir faire croire que les convictions religieuses ne peuvent s’afficher publiquement est totalement contraire à la loi de 1905.

« Les réunions pour la célébration d'un culte tenues dans les locaux appartenant à une association cultuelle ou mis à sa disposition sont publiques. » (Art 25 : elles se passent d’ailleurs souvent dans des édifices publics mis gratuitement à la disposition de ces cultes). Le débat sur l’article 27 qui porte sur les sonneries de cloches, les processions sur le domaine public a donné lieu à  un affrontement entre ceux qui voulaient les interdire (ainsi que le port de la soutane sur la voie publique : Briand ironisa sur ceux qui voulaient que la République se préoccupe d’habillement) a été tranché dans un sens « libéral » (soumis à autorisation des maires et la plupart des arrêtés d’interdiction ont été annulés par la justice administrative).

 

    En revanche, l’obstination des papes, affirmée par Pie X, mais qui reprend de la vigueur avec JP 2 puis B 16, et du clergé à vouloir « subordonner la société civile à la société religieuse, à vouloir étendre à la société politique les règles et méthodes de cette Église, à utiliser des armes spirituelles à des fins temporelles, à se servir du pouvoir politique pour imposer sa vision morale, individuelle ou collective » (Marc Ferro) est toujours présente. Il n’est que de voir la manifestation organisée par une église espagnole qui n’a jamais reniée son soutien indéfectible à la « croisade franquiste », pour défendre les « valeurs familiales ». En Italie, elle se livre à des pressions sur les parlementaires. Si l’église de France est plus sage – mais les propos indécents du chanoine d’honneur du Latran risquent de faire évoluer négativement le climat – elle n’en appelle pas moins à re-catholiser un enseignement privé qui, bien que confessionnel, tendait à se séculariser fortement. Elle ne fait que suivre le Vicomte Le Jolis de Villiers de Saintignon que j’ai entendu à Montaigu, il y a au moins douze ans, fustiger les représentants de l’enseignement privé sur ce même thème.

 

Cette « renaissance », à laquelle appelle notre Ouf 1er, ne serait-elle pas la renaissance du cléricalisme ?



Ci-dessous un petit montage de dessins tirés des journaux anticléricaux de l'époque d'Aristide Briand , quelques-uns d'entre eux portant sur la séparation de l'église et de l'état (église au singulier, car ils ne portent que sur l'église catholique).

 

 

 

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12 décembre 2007 3 12 /12 /décembre /2007 15:59

La visite du Musée Théâtre de Figueres a-t-elle eu pour conséquence une crise de mysticisme aiguë ?

Toujours est-il que j’ai tapé c a t é c h i s m e dans google. Je n’ai pas épuisé loin s’en faut toutes les pages. Mais la pêche, sans être miraculeuse, a été bonne.

Tous ceux, de la vieille génération, qui ont connu le caté, le vrai avec je ne sais combien de questions-réponses, se retrouveront dans le 1er extrait. Les « preuves » avancées par la version Pie X relèvent plus de la pétition de principe que d’une démonstration argumentée. Et la version du Cardinal Ratzinger (devenu ensuite pape)  ne déparerait pas celle de Pie X.
Le curé Meslier fait un sort aux catéchismes des ratichons.

Des catéchismes de toute sorte sont apparus, jusqu’à un surprenant catéchisme révolutionnaire de Bakounine.

Mais dans un esprit Dalinien, celui de l’église gnostique « chaotico-apostolique » est du plus haut intérêt. Un peu de la même veine : un catéchisme franc-maçon (du XVIIIe siècle, il est vrai).

Beaucoup moins révolutionnaire que Bakounine, sans doute, est le catéchisme du peuple (belge) qui ne réclame que le suffrage universel.

Le pape du positivisme, Auguste Comte, au nom du passé et de l’avenir, nous délivre aussi son catéchisme, pavé quelque peu indigeste.

Enfin, la médiathèque de Lisieux, dans un tout autre genre, nous offre un délicieux – quoique politiquement très incorrect au regard de nos critères actuels de non stigmatisation des minorités – catéchisme des normands avec une orthographe à faire pousser des cris à tous les anti-pédagos (un petit Post Scriptum est d’ailleurs consacré à un de ses spécimens des plus affligeants).

Enfin, last but not the least, comme disent les britiches, je suis tombé sur le catéchisme électrique du frère Elvis (un quasi clone du King, Elvis Presley, mais modêle complètement déjanté) que je ne peux que vous inviter à découvrir sur le lien suivant : http://www.dailymotion.com/tag/catechisme/video/x3jjfd_frere-elvis-catechisme-electrique_fun

 

 

cate-notre-pere-img.jpgCatéchisme gallican de Gazinet

Qu'est-ce que Dieu ?

Dieu est l'Etre Suprême, Eternel, Infiniment Parfait, Créateur et maître de toute Chose.

* Suprême, parce qu'au-dessus et plus grand que tous les Etres Vivants ayant existé, existant, ou qui existeront un jour.

* Eternel, parce qu'il a toujours existé et existera toujours. Il n'a pas eu de commencement et n'aura pas de fin.

* Infiniment parfait, parce que sa perfection et sa puissance n'ont pas de limites.

* Créateur et Maître de toute chose, parce qu'il a fait de rien, par sa seule puissance, tout ce qui existe.

La croyance en Dieu est-elle commune à tous les peuples ?

Oui, la plupart des peuples ont cru et croient que Dieu est.

Pourquoi est-on certain qu'il y a un Dieu ?

Parce que toute la Création prouve qu'il est.

 

cate-intro-i.jpgCatéchisme de PIE X

(cher aux traditionalistes)

Comment sommes-nous certains que la doctrine chrétienne que nous recevons de la sainte Eglise catholique est la vraie ?

Nous sommes certains que la doctrine chrétienne que nous recevons de l’Eglise catholique est la vraie, parce que Jésus-Christ, auteur divin de cette doctrine, l’a confiée par ses Apôtres à l’Eglise qu’il fondait et constituait maîtresse infaillible de tous les hommes, lui promettant son assistance divine jusqu’à la fin des siècles.

Y a-t-il d’autres preuves de la vérité de la doctrine chrétienne ?

La vérité de la doctrine chrétienne est démontrée aussi par la sainteté éminente de tant d’hommes qui l’ont professée et qui la professent ; par la force héroïque des martyrs, par la rapidité merveilleuse de sa diffusion dans le monde et par sa pleine conservation à travers tant de siècles de luttes variées et continuelles.

Comment savons-nous qu’il y a un Dieu ?

Nous savons qu’il y a un Dieu parce que notre raison nous le démontre et que la foi nous le confirme.

Les démons peuvent-ils nous faire quelque mal ?

Oui, les démons, si Dieu leur en donne la permission, peuvent faire beaucoup de mal et à notre âme et à notre corps, surtout en nous portant au péché par la tentation.

Pourquoi nous tentent-ils ?

Les démons nous tentent à cause de l’envie qu’ils nous portent et qui leur fait désirer notre damnation éternelle, et à cause de leur haine contre Dieu dont l’image resplendit en nous. Et Dieu permet les tentations, afin que nous en triomphions avec le secours de la grâce, et qu’ainsi nous pratiquions les vertus et nous acquérions des mérites pour le paradis

En quel état Dieu a-t-il créé nos premiers parents Adam et Eve ?

Dieu a créé Adam et Eve dans l’état d’innocence et de grâce ; mais bientôt ils en déchurent par le péché.

Quel fut le péché d’Adam ?

Le péché d’Adam fut un péché d’orgueil et de grave désobéissance.

Tous les hommes contractent-ils le péché originel ?

Oui, tous les hommes contractent le péché originel, excepté la Très Sainte Vierge qui en fut préservée par un privilège spécial de Dieu, en prévision des mérites de Jésus-Christ notre Sauveur.

 

Petit catéchisme du cardinal Ratzinger

492. Quels sont les principaux péchés contre la chasteté ?
 

Sont des péchés gravement contraires à la chasteté, chacun selon la nature de son objet : l’adultère, la masturbation, la fornication, la pornographie, la prostitution, le viol, les actes homosexuels. Ces péchés sont l’expression du vice de luxure. Commis sur des mineurs, de tels actes sont un attentat encore plus grave contre leur intégrité physique et morale.

 

Catéchisme du curé Meslier 1790

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k464846

" Qu'est-ce que Dieu ?

Dieu est tout ce que veulent les Prêtres."

"Qu'entendez-vous par la résurrection de la chair ?

J'entends... une absurdité. La résurrection des corps n'est qu'un piège tendu à ceux qui n'ont point d'esprit."

"Qu'est-ce que les sacrements en général ?

Ce sont des pratiques superstitieuses, instituées par des fourbes pour diriger des sots."

"Comment pèche-t-on contre la Foi ?

De quatre manières :

1°. En se servant de sa raison.

2°. En osant douter.

3°. En restant neutre ou indifférent.

4°. En usant de tolérance."

" Qui était Abraham ?

Le père des Croyants. Sa famille diminue de jour en jour et va bientôt s'éteindre."

" [à propos de Marie] A-t-elle toujours été Vierge ?

Autant qu'on peut l'être, quand on a eu un enfant."

"Jésus-Christ n'est-il plus sur la terre ?

La meilleure partie de lui-même, son esprit intolérant et fanatique, y est toujours."

 

Catéchisme Gnostique

http://www.esoblogs.net/Catechisme-Gnostique-de-l-E-G-C-A.html

Nous vous offrons ici la profession de foi provisoire de notre Très Sainte Eglise Gnostique Chaotico-Apostolique*, afin d’élever vos âmes et vos cœurs vers la Très Sainte Gnose.

D : Qu’est la Gnose ?

R : La Gnose est la Science illuminante.

D : Que voulez-vous dire par là ?

R : Je veux dire que cette science est du Divin, de l’Humain et du Naturel, de la Nature, ou de l’Infini et du Fini.

D : Veuillez réciter la profession de Foi ?

R : Je confesse la doctrine de l’Emanation et du Salut au travers de la Gnose.

D : Cette confession, accompagnée par la morale, donne le Salut.

R : Oui, par la grâce des Saints Eons.

D : Qu’est-ce qui était au commencement ?

R : Au commencement, le Néant était endormi. Il est le Silence ; Il est l’Abysse. Il est impérissable, sans acte, sans commencement, sans fin ; il est seul, omniprésent, imperceptible, indéfini : tel est le commencement.

D : Que contient cette Essence Primordiale (Proarché) ?

R : Le Feu et la Lumière.

D : Qu’appelez-vous Eons ?

R : Les Eons sont les puissances créatrices de l’Essence Primordiale. Ce sont les forces en équilibre qui émanent du Propator.

 

* On croirait du DALI

 

cate-macon.gifCatéchisme d'Apprenti de la Loge égyptienne

http://www.arbredor.com/extraits/rituel.html

Etes-vous maçon égyptien ?
Oui. Je le suis, avec force et sans partage.


De quel lieu venez-vous ?
Du fond de l'Orient.


Qu'est-ce que vous y avez observé ?
La très grande puissance de notre fondateur.


Que vous a-t-il enseigné ?
La connaissance de Dieu et de moi-même.


Que vous a-t-il recommandé avant votre départ ?
De prendre deux routes, la philosophie naturelle et la philosophie surnaturelle.


Que signifie la philosophie naturelle ?
Le mariage du soleil et de la lune et la connaissance des sept métaux.


Vous a-t-il indiqué une route sûre pour parvenir à cette philosophie ?
Après m'avoir fait connaître le pouvoir des sept métaux, il m'a ajouté : celui qui a connaissance de la mort, connaît l'Art.

 

 

"LE CATÉCHISME DU PEUPLE"  

publié en BELGIQUE en 1886,  par Alfred DEFUISSEAUX .

 

CHAPITRE I. - 1ère leçon

De la Condition du Peuple et de son esclavage

1. Qui es-tu ?

 Je suis un esclave.

2. Tu n'es donc pas un homme ?

Au point de vue de l'humanité, je suis un homme ; mais par rapport à la société, je suis un esclave.

3. Qu'est-ce qu'un esclave ?

C'est un être auquel on ne reconnaît qu'un seul devoir, celui de travailler et de souffrir pour les autres.

4. L'esclavage a-t-il des droits ?

 Non.

5. Quelle différence y a-t-il au point de vue physique entre l'esclave et l'homme libre ?

Il n'y a aucune différence ; l'esclave aussi bien que l'homme libre doit boire, manger, dormir, se vêtir. Il a les mêmes nécessités animales, les mêmes maladies, la même origine, la même fin.

6. Qu'est-ce qu'un homme libre ?

C'est celui qui vit sous un régime de lois qu'il s'est volontairement données.

7. A quoi reconnaissez-vous en Belgique l'homme libre de l'esclave?

En Belgique, l'homme libre est riche ; l'esclave est pauvre.

8. L'esclave existe-t-il dans tous les pays ?

Non. La République Française, la République Suisse, la République des États-Unis et d'autres encore ne sont composées que d'hommes libres. Tous les citoyens font les lois et tous s'y soumettent.

9. Que faut-il donc pour faire d'un esclave un homme libre ?

Il faut lui donner le droit de vote, c'est-à-dire établir le suffrage universel.

10. Qu'est-ce que le suffrage universel ?

C'est le droit pour tout citoyen, mâle et majeur de désigner son député en lui donnant mission de faire des lois pour les travailleurs.

catechisme-positiviste.jpgCATÉCHISME POSITIVISTE

ou SOMMAIRE EXPOSITION DE LA RELIGION UNIVERSELLE EN ONZE ENTRETIENS SYSTÉMATIQUES entre une Femme et un Prêtre de l'HUMANITÉ par Auguste COMTE

http://classiques.uqac.ca/classiques/Comte_auguste/catechisme_positiviste/catechisme_positiviste.html

« Au nom du passé et de l'avenir, les serviteurs théoriques et les serviteurs pratiques de l'HUMANITÉ viennent prendre dignement la direction générale des affaires terres­tres, pour construire enfin la vraie providence, morale, intellectuelle, et matérielle; en excluant irrévocablement de la suprématie politique tous les divers esclaves de Dieu, catho­liques, protestants, ou déistes, comme étant à la fois arriérés et perturbateurs. » Telle fut la proclamation décisive par laquelle, au Palais-Cardinal, je terminai, le di­man­che 19 octobre 1851. après un résumé de cinq heures, mon troisième Cours philo­so­phique sur l'histoire générale de l'Humanité.

 

La Femme. Je me suis souvent demandé, mon cher père, pourquoi vous persistez à qualifier de religion votre doctrine universelle, quoiqu'elle rejette toute croyance surna­tu­relle. Mais, en y réfléchissant, j'ai considéré que ce titre s'applique communément à beaucoup de systèmes différents, et même incom­patibles, dont chacun se l'approprie exclusivement, sans qu'aucun d'eux ait ja­mais cessé de compter, chez l'ensemble de notre espèce, plus d'adversaires que d'ad­hé­rents. Cela m'a conduite à penser que ce ter­me fondamental doit avoir une accep­tion générale, radicalement indépendante de toute foi spéciale. Dès lors, j'ai présu­me que, en vous attachant à cette signification essen­tielle, vous pouviez nommer ainsi le positivisme, malgré son contraste plus profond envers les doctrines antérieures, qui proclament leurs dissidences mutuelles comme non moins graves que leurs concor­dances. Toutefois, cette explication me semblant encore confuse, je vous prie de commencer votre exposition par un éclaircissement direct et précis sur le sens radical du mot religion.

 

Le Prêtre. Ce nom, ma chère fille, n'offre en effet, d'après son étymologie, aucu­ne solidarité nécessaire avec les opinions quelconques qu'on peut employer pour atteindre le but qu'il désigne. En lui-même, il indique l'état de complète unité qui dis­tin­gue notre existence, à la fois personnelle et sociale, quand toutes ses parties, tant morales que phy­si­ques, convergent habituellement vers une destination com­mu­ne. Ainsi, ce terme équivaudrait au mot synthèse, si celui-ci n'était point, non d'après sa propre structure, mais suivant un usage presque universel, limité mainte­nant au seul domaine de l'esprit, tandis que l'autre comprend l'ensemble des attributs humains. La religion consiste donc à régler chaque nature individuelle et à rallier toutes les individualités; ce qui constitue seulement deux cas distincts d'un problème unique. Car, tout homme dif­fè­re succes­sivement de lui-même autant qu'il diffère simultanément des autres; en sorte que la fixité et la communauté suivent des lois identiques.

Une telle harmonie, individuelle ou collective, ne pouvant jamais être pleinement réalisée dans une existence aussi compliquée que la nôtre, cette définition de la religion caractérise donc le type immuable vers lequel tend de plus en plus l'ensemble des efforts humains. Notre bonheur et notre mérite consistent surtout à nous rappro­cher autant que possible de cette unité, dont l'essor graduel constitue la meilleure mesure du vrai perfec­tionnement, personnel ou social. Plus se développent les divers attributs humains, plus leur concours habituel acquiert d’importance; mais il devien­drait aussi plus difficile, si cette évolution ne tendait pas spontanément à nous rendre plus disciplinables, comme je vous l'expliquerai bientôt.

Le prix qu'on attacha toujours à cet état synthétique dut concentrer l'attention sur la manière de l'instituer. On fut ainsi conduit, en prenant le moyen pour le but, à trans­porter le nom de religion au système quelconque des opinions correspondantes. Mais, quelque inconciliables que semblent d'abord ces nombreuses croyances, le positivisme les combine essentiellement, en rapportant chacune à sa destination tem­po­raire et locale. Il n'existe, au fond, qu'une seule religion, à la fois universelle et défi­ni­tive, vers laquelle tendirent de plus en plus les synthèses partielles et provi­soires, autant que le compor­taient les situations correspondantes. A ces divers efforts empiriques, succède mainte­nant le développement systématique de l'unité humaine, dont la constitution directe et complète est enfin devenue possible d'après l'ensemble de nos préparations spontanées. C'est ainsi que le positivisme dissipe naturellement l'antagonisme mutuel des différentes religions antérieures, en formant son propre domaine du fond commun [1] auquel toutes se rapportèrent instinctivement. Sa doctrine ne pourrait pas devenir universelle, si, malgré ses principes anti-théologiques, son esprit relatif ne lui procurait nécessairement des affinités essentielles avec chaque croyance capable de diriger passagèrement une portion quelconque de l'humanité.

CATECHISME DES NORMANDS,

Composé par un Docteur de Paris. XVIIIe siècle  (Médiathèque de Lisieux)

~*~

D. Estes-vous Normand ?
R. Oui par la grace de ma naissance, & par la grace de mon intrigue.

D. Qui est celui qu’on doit appeller Normand ?
R. C’est celui lequel étant ne d’un pere Normand, naturellement intriguant fait profession exacte d'une intrigue dissimulée.

D. Quel est le signe du Normand ?
R.
C'est d'être toûjours prêt â faire de faux sermens en faveur de celui qui lui donne le plus d'argent.

D. Comment fait-il le signe ?
R.
En tenant ses mains dessus sa tête pour affirmer plus hardiment le faux serment qu'il fait pour vil prix, & les rabaissant lorsqu'on lui fait offre de plus d'argent qu'il n'en a reçû pour les lever, afin d'affirmer effrontément le contraire de son premier serment.

D. Quelle est la fin du Normand.
R.
C'est de trahir ses plus grands amis.

 

http://www.bmlisieux.com/normandie/catechis.htm

 

 

 

P.S. qui n’a rien à voir

« Parce que c'était une magnifique chanson antiraciste, Barbara avait inscrit Lily à son répertoire en 1993. En 2005, la chanson devient sujet du bac technologique, dans l'académie de Rennes :

"Rédigez une lettre à partir de la chanson de Pierre Perret : Lily, un an après son installation à Paris, écrit à sa famille restée en Somalie. Elle dénonce l'intolérance et le racisme dont elle est la victime."

Fureur du philosophe Alain Finkielkraut. "Pour avoir son bac français, il n'est pas recommandé, il est obligatoire de vomir la France. L'école française se conçoit elle-même comme une fabrique de Français antifrançais, déclare-t-il en juin 2005 à la radio. Les amis de Lily ont supplanté les hussards noirs de la République... Nous subissons aujourd'hui la déferlante des amis de Lily", etc. L'épisode a blessé Perret, peu habitué aux chocs frontaux. " Lily, ça n'existe pas ? J'ai honte pour lui. Il est mûr pour rejoindre Bruno Gollnisch." Puis il choisit de hausser les épaules, le nez, les oreilles, et le sourire avec. »

Le Monde 12/12/07

Ce qui prouve que « L’équipe de France black, black, black… » n’était pas un dérapage du Finkie qui n’en continue pas moins de ratiociner sur France culture.

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