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23 mars 2022 3 23 /03 /mars /2022 21:09
Regards sur l’Islam

Cet ouvrage, sous la direction d'Alain Ruscio, réunit 13 autres contributeurs, pour 17 contributions. Ces regards se complètent, se recoupent parfois. Et même si les différents articles s’arrêtent à l’ère coloniale – 60 ans déjà que le cessez-le feu a été déclaré en Algérie – ils ont toujours des échos dans la société française actuelle.

Regards sur l’Islam

Prise de Jérusalem

Regards sur l’Islam

Bataille de 'Poitiers'

Ainsi de la réaction de Charles Maurras à l’édification de la grande mosquée de Paris en 1926 (financée par l’état français, dérogeant à la loi de 1905, en hommage aux dizaines de milliers de morts de confession musulmane  pendant la guerre de 1914-18) : « Il y a un réveil de l’Islam et […] un trophée de la foi coranique sur cette colline Sainte-Genevieve [qui] représente plus qu’une offense à notre passé : une menace pour notre avenir […]. Qui colonise désormais ? Qui est colonisé ? Eux ou nous ? »

Regards sur l’Islam

Conquête de l'Algérie

La Mise au point historico-sémantique : le mot et les maux de l’islamophobie vise explicitement les errances historiques de Caroline Fourest et Fiametta Venner. Elles affirmaient, dans un dossier intitulé « Islamophobes ou simplement laïques » que « Le mot "islamophobie" a une histoire, qu’il vaut mieux connaitre avant de l’utiliser à la légère. » À les en croire, le mot aurait été lancé par les mollahs, au moment de la Révolution iranienne, en 1979, et repris par des obscurantistes musulmans (et bien sûr par les islamo-gauchistes) un peu partout en Occident pour dénoncer toute critique de l’islam. Roland Laffitte et Alain Ruscio démontrent que cette datation est manifestement fausse. La première utilisation du mot retrouvée – sous réserve de nouvelles investigations – figure en 1910, selon ces chercheurs, sous la plume d’un certain Alain Quellien : « L’islamophobie : il y a toujours eu, et il y a encore, un préjugé contre l’Islam répandu chez les peuples de civilisation occidentale et chrétienne. Pour d’aucuns, le musulman est l’ennemi naturel et irréconciliable du chrétien et de l’Européen, l’islamisme est la négation de la civilisation, et la barbarie, la mauvaise foi et la cruauté sont tout ce qu’on peut attendre de mieux des mahométans ». On croirait lire du de Villiers.

 

Ismaÿl Urbain « De la tolérance dans l’islamisme ».

Il s’attaque à la plus grave des accusations  dont les Européens poursuivent les musulmans, à savoir "leur fanatisme", et il le fait d’une façon étonnamment moderne. Il ne se contente pas en effet des affirmations dogmatiques de la religion fondée sur la révélation mohammedienne.

Il replace d’abord dans leur contexte les versets violents dont on accuse volontiers le Coran. Se référant par exemple au verset coranique vouant au malheur les non-musulmans (III,79), il soutient qu’il ne concerne ni les juifs ni les chrétiens, mais exclusivement  les Arabes convertis à l’islam qui persévèrent dans certains rites et certaines superstitions rejetés par la nouvelle religion. Il s’attache ensuite a confirmer son jugement sur la doctrine par celui des faits, en rappelant que la religion islamique a été, au cours du temps, généralement bien plus tolérante que ne l’a été la chrétienne. Il n’étudie pas seulement, à ce propos, l’attitude des grands empires arabes et celle de l’Empire ottoman dans l’histoire, mais encore celle de l’émir Abd el-Kader dans l’Algérie contemporaine. Cela ne l’empêche pas de relever qu’à  l’instar de toute religion, l’islam est condamné à affronter les circonstances présentes, et il appelle à revenir au noyau mohammedien en se débarrassant des étroitesses et lectures exclusivistes où l’ont souvent réduit - mais l’islam n’est pas le seul dans ce cas - nombre d’exégètes, de commentateurs des différentes écoles théologiques et juridiques.

Regards sur l’Islam

Prise de la Smala

On pourrait aussi sur la politique française sur le hajj (le pèlerinage à La Mecque), ironiser sur l’instrumentalisation des épidémies de choléra, si ce n’était risquer de donner des armes à tous nos complotistes actuels sur le covid. Mais cet article est emblématique de tous les errements de cette politique coloniale. Manque peut-être une sorte d’aide-mémoire sur les doctrines successives de la colonisation algérienne, sur les luttes d’influence au Moyen-Orient entre Angleterre et France, sur les luttes pour le contrôle des lieux saints en Arabie…

Dans la même veine – les errements de la politique coloniale française – l’article de Catherine Coquery-Vidrovitch sur Comment l’incompréhension coloniale facilita l’expansion de l’islam en Afrique de l’ouest francophone mérite une attention, mêlée de consternation devant une telle sottise.

En 1908, quatre ans avant l’instauration du Protectorat, Jean Jaurès mit en garde contre un effet pervers des brutalités coloniales : « Vous savez bien que ce monde musulman, meurtri, tyrannisé tantôt par le despotisme de ses maitres, tantôt par la force de l’Européen envahisseur, se recueille et prend conscience de son unité et de sa dignité. Deux mouvements, deux tendances inverses se le disputent : il y a les fanatiques qui veulent en finir par la haine, le fer et le feu, avec la civilisation européenne et chrétienne, et il y a les hommes modernes, les hommes nouveaux […], il y a toute une élite qui dit : “L’Islam ne se sauvera qu’en se renouvelant, qu’en interprétant son vieux livre religieux selon un esprit nouveau de liberté, de fraternité, de paix” […]. Et c’est à l’heure où ce mouvement se dessine, que vous fournissez aux fanatiques de l’Islam le prétexte, l’occasion de dire : “Comment se réconcilier avec cette Europe brutale ? Voilà la France, la France de justice et de liberté, qui n’a contre le Maroc d’autre geste que les obus, les canons, les fusils !”. Vous faites, messieurs, contre la France, une politique détestable.  On se demande si tout n’est pas calculé pour exaspérer l’Islam, pour le jeter aux résolutions extrêmes, et si la propagande religieuse ne veut pas s’ouvrir par des moyens de force des champs d’action nouveaux comme le capitalisme colonial et aventurier. On ne peut s’étonner en tout cas que partout, de l’Inde au Maroc, le monde musulman s’émeuve »

Regards sur l’Islam

 

« Les Arabes nous échappent parce qu’ils dissimulent leurs femmes à nos regards » : cette phrase, attribuée au général Bugeaud (1840) traduit bien l’obsession du dévoilement chez le colonialiste. Et ce voile ne se réduit pas un foulard sur les cheveux, mais cache le visage.

Est-ce un hasard si c’est au Maroc que le sultan, commandeur des croyants, Mohammed V, incita sa fille, Lalla Aïcha, à prononcer tête (presque) nue, un discours à Tanger, en 1947 ? Lyautey avait eu pour principe de ne jamais attenter aux traditions de la société marocaine, encore moins de tenter de réformer les pratiques religieuses ou culturelles. Donc contrairement à la Tunisie et encore plus à l’Algérie, ce dévoilement au Maroc relevait de l’appréciation du souverain  estimant  que ça « ne contrevenait pas aux valeurs de l’islam et n’était pas contraire aux traditions marocaines ».

En revanche, en Tunisie, bien que ce dévoilement fut prôné par une féministe tunisienne, Habiba Menchari, il provoqua le rejet d’un jeune journaliste, Habib Bourguiba, non pas sur le principe -  en 1957 il qualifiera ce voile de "chiffon" "épouvantable" et "misérable" – mais étant donné les « circonstances spéciales », c’est-à-dire le protectorat, il récuse ce qui appelle l’antivoilisme.

En Algérie, c’est au lendemain du 13 mai 1958, que le Général Massu lance une campagne de ce qu’il appelle dévoilage. Des dévoilements publics sont organisés. Cette rage du colonialiste à vouloir dévoiler va provoquer l’arc-boutant de l’autochtone. A l’offensive colonialiste autour du voile, le colonisé oppose le culte du voile. (Frantz Fanon)

Regards sur l’Islam

Alger 1961 (Raymond Depardon)

Pierre Bourdieu, qui avait vécu en Algérie (Kabylie) de 1958 a 1960, avait très bien saisi cette signification. Le refus des valeurs imposées par les maitres « ne pouvait s’exprimer que sur le mode symbolique »  : « L’attachement à certains détails vestimentaires (le voile ou la chéchia par exemple), à certains types de conduites, à certaines croyances, à certaines valeurs, pouvait être vécu comme manière d’exprimer,symboliquement, c’est-à-dire par des comportements implicitement investis de la fonction de signes, le refus d’adhérer à la civilisation occidentale, identifiée a l’ordre colonial, la volonté d’affirmer la différence radicale et irréductible, de nier la négation de soi, de défendre une personnalité assiégée ».

 

 

De la galerie de portraits de convertis outre le peintre Etienne Dinet que j’ai évoqué, quelques figures méritent de retenir l’attention.

Le destin météorique et tragique d’Isabelle Eberhardt, d'abord. Suisse, elle a 20 ans quand elle découvre l’Algérie en 1897, deux ans plus tard elle y revient, va aussi en Tunisie, se convertit, apprend l’arabe, épouse un spahi, sur les confins algéro-marocains, elle fait la connaissance d’un colonel, Lyautey ; et est emportée en 1904 par la crue subite d’un oued. C’est Lyautey qui fera mener des recherches qui permettront de retrouver ses carnets.

Le plus cocasse fut assurément le Dr Grenier. « Converti a l’islam après plusieurs voyages en Algérie, et l’ayant fait savoir, hadj (ayant fait le pélerinage à La Mecque), il se lança dans la vie politique dans sa ville natale, Pontarlier. Lors d’une élection partielle, il fut élu député (20 décembre 1896). Quelle ne fut pas la surprise de ses collègues de le voir se présenter, le 12 janvier 1897, en burnous, puis faire ses ablutions en public. » Même s’il ne fut pas réélu, les pontilassiens de l’époque l’ont choisi comme représentant.

Le plus surprenant reste Henri Gustave Abdou’l Karim Jossot. Jossot, grand dessinateur de L’assiette au beurre, pourfendeur des sabreurs, des bourgeois, des gavés, et des curés, après deux séjours en Tunisie (1904, 1906) dont il tire un "roman-farcesque"  qu’est Viande de borgeois, (illustré de la main de l’auteur), s’y installe en 1911. « A la surprise de ses amis parisiens qui connaissaient son irréligiosité et son esprit de dérision » Abdou’l-Karim Jossot, en 1913, dans un article intitulé « La conversion de Jossot » raconte « J’ai accompli, hier soir, un acte d’une extrême gravité : devant plusieurs témoins, j’ai prononcé, en toute conviction, la formule de la Chaada : Lailahail Allah. Mohammed racoul Allah. De ce fait je suis musulman. » Il va même, en 1923, se tourner vers le soufisme et aller à Mostaganem suivre les enseignements d’un cheikh. Mais dans les années 30 il reprend des habits européens, cesse de fustiger les « néos », les Tunisiens adoptant une tenue européenne, et en 1939 publie « Le Fœtus récalcitrant » où il dit n’avoir jamais cru à aucune religion.

Regards sur l’Islam
Regards sur l’Islam

Alger 1961 (Raymond Depardon)

 

« Selon les Autorités supérieures de l’Enseignement et de la Recherche, l’Université française serait menacée de submersion dans son universalisme fondamental sous l’effet de deux courants conjugués qui trouveraient leurs racines intellectuelles dans le communautarisme étasunien, instersectionnaliste et déconstructionniste, prônant la cancel culture, et un islamogauchisme autochtone, deux courants qui communient dans un racialisme décolonial et indigéniste. » Ces « Regards français sur l’Islam, des Croisades à l’ère coloniale » viennent (essayer de) mettre un peu de raison dans ce contexte assez hystérique ; une mise en perspective aussi, par les contributions de quatorze auteurs et autrices spécialistes de périodes et d’aires géographiques différentes.  Ils pourraient, notamment, éclairer certains républicains qui ont la fâcheuse tendance de confondre musulmans et islamistes, antivoilistes, comme disait Bourguiba, dont l’intransigeance ne peut que provoquer l’effet inverse.

 

Regards sur l’Islam

 

Le Dictionnaire de pédagogie de Ferdinand Buisson (2e édition 1911) donne des articles sur le système éducatif en

Algérie colonisée

Tunisie sous protectorat

Maroc encore indépendant

Jossot Charmeur de serpent

Jossot Charmeur de serpent

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29 mars 2010 1 29 /03 /mars /2010 21:07

yabonzJe lis les deblog-notes de Jean-François Launay chaque fois que l’électronique m’en apporte. Je partage un grand nombre de points de vue et leur traitement ironique. Si le lecteur que je suis se transforme en intervenant, c’est à cause d’Éric Zemmour et du papier intitulé sobrement « Zemmour : flatulences et vomi ! ». Je parlerai aussi de la chronique de Caroline Fourest (Le Monde du 26-03-10) citée en référence.


J’ai un fort grief envers Éric Zemmour, celui d’être la cause indirecte d’une irritation contre le deblog-notes de JFL. Pour autant, la personnalité du comparse de Laurent Ruquier et de medias comme RTL ou le Figaro ne m’intéresse pas. Je suis en désaccord sur ses propos comme sur la manière de les tenir. Franchement, je ne suis pas sûr que ses dits et écrits méritent commentaire. Et encore moins dans un deblog-notes de bonne tenue.


On dit que pendant l’interminable et hypothétique guerre de Troie, les guerriers des deux bords s’abreuvaient d’insultes, proférées de loin. Cette forme de combat avait un avantage : zéro mort. Elle avait un inconvénient : ressembler à une cour de récréation où de grands va-de-la-gueule oscillent entre l’injure sexiste et le baratin pipi-caca hauteur CE1.


La méthode est classique sur le deblog-notes : commencer par déconsidérer l’adversaire. Il sort de l’égoût, trimballe des miasmes « nauséabonds, avec flatulences et vomi », c’est un « pseudo-laïcard » qui, non content de colporter de répugnantes sornettes, s’avance masqué tel un Fantomas qui se prendrait pour Descartes, bref c’est un mélange de fasciste rampant, de machiste tendance petite-bite, de voltigeur du Vatican liberticide, un immonde salaud à qui l’on aurait dû couper la langue et le clavier à la naissance. Moyennant quoi l’on charge la mule et la charrette de fumier verbal pour que la foule des bons esprits conspue l’infâme.


Apparemment, il ne vient pas à l’esprit du scribe vertueux que les gens comme Zemmour ont intégré la formule ancienne made in USA « Dites de moi ce que vous voulez, même du bien, mais parlez-en… ». Et le juif berbère de Sarcelles (sic) de faire son miel et d’approcher du but : « être le journaliste le plus détesté de France ». En termes de buzz télé, et par conséquent de chroniques grassement payées, c’est une mine d’or. Et si vous souhaitez publier le best-of, la promo est déjà faite.


CFourest.jpgLa chronique de Caroline Fourest est différente. D’abord, on n’y trouve pas une seule insulte ou grossièreté. Deuxièmement, au lieu de réfuter des évidences visuelles (le nombre de footballeurs noirs en équipe de France), elle tente de montrer l’intention de nuire. Le refus du progrès social et scientifique s’est toujours caché derrière d’épaisses banalités (chacun peut voir que la terre est plate, une femme ne peut travailler quand elle a des enfants, etc). Caroline Fourest ne se contente pas de montrer, elle démontre, en replaçant l’affaire dans sa réalité : « Il ne s’agit pas « d’hitlériser » Éric Zemmour, mais de démentir un cliché de plus. On peut être journaliste, cultivé et flatter l’instinct primaire ».


Où est l’efficacité : la puante insulte ou le réquisitoire implacablement argumenté ? Une question pour relancer une vieille polémique : faut-il autoriser la diffusion de « Mein Kampf », avec explications historiques, ou cacher le monstre comme Dracula dans un caveau des Carpates ? L’interdiction par la loi a-t-elle jamais ôté quoi que ce soit de certains esprits, racisme, nazisme, créationnisme, fanatisme pseudo-religieux, violence faite aux femmes au nom de la prééminence du « premier sexe » ? Le philosophe n’est-il pas plus efficace que le législateur pour épanouir la cervelle ? Faut-il enterrer une seconde fois Voltaire, qui se serait fait tuer pour que ses adversaires puissent parler ? Et se serait battu jusqu’à la mort pour pouvoir répondre.

 

Gilbert Dubant

 

clownParadoxe : le « déblogueur » obligé de commenter un article du « deblog notes ».


1°) la comparaison avec C. Fourest  me semble un peu injuste : outre que je n’ai pas la prétention d’avoir son talent, les textes sont de deux types assez éloignés sur deux « médias » encore plus éloignés : Mme Fourest, journaliste et essayiste, écrit une chronique d’un feuillet, dans l’encore prestigieux Monde, l’écrivaillon commet ce qu’il prétend être des articles dans un deblog-notes.

2°) Gilbert me prête des insultes que je n’ai pas commises à l’encontre de Zemmour, ainsi il ne me serait pas venu à l’esprit de le qualifier de pseudo-laïque, vu qu’il ne feint absolument pas de l’être (cf la citation sur l’école) et le « c’est un mélange de fasciste rampant, de machiste tendance petite-bite, de voltigeur du Vatican liberticide, un immonde salaud à qui l’on aurait dû couper la langue et le clavier à la naissance » relève non de ma prose insane de scribe vertueux, mais de la libre interprétation du commentateur.

3°) Je n’ai pas l’intention d’enterrer une 2e fois Voltaire, n’ayant en aucun cas demandé de censurer le polémiste (tout en rigolant sur l’attitude des faux-culs – ouille encore une insulte ! – de Mougeotte et Ruquier). Mais je revendique le droit d’appeler un chat, un chat et un coquin, un coquin.

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25 janvier 2010 1 25 /01 /janvier /2010 15:15

Putes02

Une quinzaine d’ami(e)s de Fadela Amara, sous un niqab, viennent exciter les médias contre le PS au sujet de la loi sur la burqa.

 

L’opération bessonnique (en fait sarkozyste) « identité nationale » ayant complètement sombré, il fallait absolument tenter une autre opération de diversion avant les régionales.

 

Grâce à Fadela Amara – vous savez, celle qui promettait un plan Marshall pour les banlieues et qui maintenant préconise le karcher, cher à son maître – on se rabat sur plus gros encore, la loi ou pas sur des chiffons.

 

1 000 000 de chômeurs en fin de droits, dont 600 000 sans rien du tout, même pas les royaux 450 € du RSA, mais le sujet essentiel est « faut-il légiférer sur le voile intégral ? ».

 

La successeuse de Fadela  a, sans vergogne, sorti quelques niaiseries qui font fi de tout débat démocratique. Une Mission parlementaire s’étant penché sur cette si vitale question, ses travaux ne peuvent aboutir qu’à ce que nous préconisons, une loi ! Et celles et ceux qui ne sont pas d’accord trahissent la République !

 

Il s’agit bien d’une grossière manip consistant à tenter de détourner l’opinion, à la veille de régionales apparemment pas trop bien engagées pour l’UMP, vers un débat juste digne d’un Raoult qui veut faire taire une vraie insoumise, elle, la dernière Prix Goncourt, Marie N’Diaye.

 

NB Pour tenter d'éviter ces procès en sorcellerie que les lyncheurs rrrrépublicains sont toujours prêts à instruire, cet extrait d'un article de C. Fourest :

« Une loi symbolique contre le voile intégral aurait l'inconvénient d'être particulariste et prendrait le risque d'être inapplicable. […]

Dans cette affaire, il faut dissocier deux choses : les raisons pour lesquelles on souhaite combattre le voile intégral (la dignité des femmes) et celles que l'on peut invoquer pour restreindre cet uniforme sectaire (la sécurité). C'est ce que permettrait la combinaison intelligente d'une résolution solennelle avec une série de règlements plus généraux, concernant le devoir de s'identifier.

La résolution pour le symbole : la représentation nationale exprimerait ainsi son rejet de tout signe portant atteinte à la dignité des femmes. Cette résolution n'aura de force que si elle fait l'unanimité et transcende les clivages partisans. La gauche s'honorerait à y participer.

Quant à la mise en pratique, des mesures doivent permettre aux commerces et aux lieux publics d'afficher des règlements obligeant toute personne entrant dans ces lieux à s'identifier, pour des raisons de sécurité. […]

Dans de nombreux cas de figure - que ce soit pour aller chercher son enfant, un colis à la poste, prendre le bus, entrer dans un magasin ou dans une zone placée sous vidéosurveillance -, une femme en voile intégral doit accepter de s'identifier sous peine d'être verbalisée. En dehors de ces situations, libre à elle de porter un voile pour se protéger de la colère d'un dieu misogyne, ou de la grippe A. Libre aux autres de continuer à dire ce qu'ils en pensent. »

http://www.lemonde.fr/opinions/article/2010/01/15/voile-integral-par-ou-en-sortir-par-caroline-fourest_1292186_3232.html

 

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7 octobre 2009 3 07 /10 /octobre /2009 09:13

« Ô muse prête-moi ta lyre

Afin qu’en vers je puisse dire

L’un des combats les plus fameux

Qui se déroula sous les cieux !

Il opposa Respublica

Aux anti-musulmans fanas

Riposte laïque, ils se disent

Mais en laïques, ils se déguisent ! »

 

Et oui. Grande bataille dans le Landerneau des frères ennemis. Les schismatiques de Riposte laïque, qui se prétendent les croisés de la résistance laïque, autrement dit d’une laïcité anti Islam, plus proche de celle (?) du Vicomte de Villiers que d’Aristide Briand, tout en se prétendant agressé, s’en prennent  avec leur modération coutumière à Caroline Fourest.  Respublica contre-attaque, C. Fourest, étant une de ses têtes d’affiche.

L’amorce du conflit : une dame vosgienne qui refuse la présence d’autres  dames, qui portaient un foulard sur la tête, dans la partie commune de ses chambres d’hôte. Les dames en question ne sont pas plus des élèves, que le lieu n’est une école. Elles ne mettent pas en cause l’ordre public. Le refus est totalement illégal. Mais les fanatiques de la prétendue riposte laïque, quand elle perd tout normalement, le procès intenté par les clientes dépitées, en font une martyre. Caroline Fourest refusa de marcher dans cette manip assez débile. Elle refusa cette atteinte aux libertés dans l’espace public civil.

 

Elle s’est faite agresser de la façon la plus indigne par les plumitifs de cette riposte prétendument laïque. Dans une opinion au Monde, elle a donc mis les points sur les i : « les amis de Philippe de Villiers, jadis raillés pour leurs diatribes contre la République laïque, tissent des liens avec des ultra-laïques, tentés de passer de la posture "laïcité contre tous les intégrismes" à celle de la "chrétienté contre l'islam".

Cette tentation porte désormais un nom : riposte laïque. Un réseau Internet, alimenté par un petit nombre de contributeurs (souvent des pseudonymes). Son site considère qu'il n'existe pas de différence entre "islam" et "islamisme". En vertu de quoi les musulmans seraient plus heureux dans un Etat islamique, et la promotion d'un islam de France constitue une "tentative de viol de l'identité". Il ne veut pas seulement interdire le voile intégral dans la rue, mais carrément le voile simple "dans tous les lieux publics". 

Son intransigeance envers l'islam n'a d'égal que sa complaisance envers le christianisme, décrit comme porteur "de valeurs qui ont conduit à la sécularisation et à la démocratisation" caractérisant "le modèle occidental". »

 

Les fanatiques n’ont pas apprécié : Pendant que Fourest nous poursuit d’une haine obsessionnelle, nous construisons la Résistance laïque titre l’éditorial (signé d’un incertain Cyrano, dont l’insulte suprême à mon égard fut « bouffi »). Mais pour l’obsession, on est servi quand on lit le sommaire du torche-cul virtuel : 

 

Tous les folliculaires se sont donc déchaînés dans des attaques personnelles, où l’insulte et l’anathème tiennent lieu d’arguments.

Bien sûr Respublica a riposté ! « Riposte laïque” ne cesse de susciter la haine envers les immigrés musulmans ou de culture musulmane sous le prétexte de la critique de l’islam. Ceci ne peut que faire le jeu des intégristes de tout poil. Elle use de la même méthode que l’extrême droite “expérimentée” comme ce fût le cas sur les Juifs dans les années 1930 et ensuite sur les Arabes : n’évoquer les uns et les autres que lorsqu’ils sont fautifs ou supposés être fautifs. Jamais, ô grand jamais, “ Riposte laïque ” ne prend pas la défense des immigrés, lorsque ces derniers sont victimes de discriminations ou de racisme et encore moins lorsqu’il s’agit des musulmans laïques pourtant menacés de mort par les islamistes eux mêmes parce qu’ils défendent l’idée d’un islam moderne et débarrassé de ses archaïsmes. »

 

La bataille promet d’être gigantesque (toute proportion gardée). Mais les pseudos laïques et vrais xénophobes de riposte prétendue laïque ont une fois de plus révélé leur vrai visage.

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21 avril 2009 2 21 /04 /avril /2009 16:23

      J’avais commis une petite lettre d’information sur de nouvelles entrées dans le bêtisier laïciste, alimentées notamment par un éditorial délirant d’un torchon virtuel. Ô surprise, je le retrouve repris intégralement, dans ledit organe :  

« La lecture des folliculaires de Riposte laïque et, à un moindre degré, de Respublica est assez débilitante. Cependant, au hasard d’un coup d’oeil, on y trouve toujours des passages, d’un comique involontaire bien sûr, car il faut vous dire que chez ces gens-là on se prend au sérieux, grave ! Ainsi d’un « édito » (?) où l’anonyme auteur descendait en flammes tout l’éventail politique : UMP, Sarkozy, PS, Aubry et Royal en tête, Modem et Bayrou, Chevènement même, les Trotskystes y compris Lambertistes, etc. Seuls bénéficiaires d’une relative indulgence l’agité du bocage - le Vicomte Le Jolis de Villiers de Saintignon -, Nicolas Dupont d’Aignan et Mélenchon ! Le nonisme pour point commun. Pour de Villiers, son anti-islamisme délirant justifie qu’il ne soit pas rejeté dans les ténèbres extérieures.

Cette petite revue a permis aussi de faire un rapide relevé des injures, figure de style favorite de nos pseudos laïcs. Plus insolite furent les attaques violentes contre deux figures phares de la laïcité : Caroline Fourest et surtout Henri Pena Ruiz. Donc quelques nouvelles entrées : FOUREST (Caroline) Bêtisier laïciste (de A à H) 

INJURES, PENA RUIZ (Henri) Bêtisier laïciste (de I à P)

TROTSKYSTES, VILLIERS (Philippe de) Bêtisier laïciste (de Q à Z)

 

Assorti bien sûr d’une REPONSE DE RIPOSTE LAIQUE

Maurice Vidal (à ne pas confondre avec son homonyme, grand journaliste sportif) : une belle tête d'haineux !

 

« Cher Jean-François,

Un lecteur nous a fait parvenir ce texte. Nous aimons les idées. L’inconvénient, c’est que je n’en vois aucune dans le texte que vous nous soumettez. Dommage ! Mais nous publions, pour que nos lecteurs voient la haine que nous suscitons chez des gens comme vous. Maurice Vidal »

Pour une fois – car j’avais déjà eu quelques échanges musclés avec ces lascars – ce n’est pas anonyme. Je fais part de ma surprise amusée et fait remarquer la contradiction entre la première phrase (lecteur qui a envoyé le texte) et l’insinuation que je leur aurais  soumis ce texte. J’ajoutais que leur "amour des idées" est bien enfoui – le bêtisier en témoigne -  sous les injures diverses, les anathèmes et les jugements péremptoires qui meublent leur publication. Et que s’il ne voyait "aucune" idée dans ce bêtisier n’était pas étonnant puisque c’était un miroir qui leur était tendu !

La riposte ne tarde guère : « On vous fait de la promo, et c’est ainsi que vous nous remerciez. Quelle ingratitude ! Si nous étions membres du fan club de Royal, on vous demanderait pardon. »

Réponse du teigneux que je suis : « Ce qui est bien avec vous, c'est qu'on n'est jamais déçu ! C'est toujours le degré 0 de l'amorce, du commencement de début de l'émission d'un soupçon d'idée ! […] Au fait, avec qui, à part vous-mêmes, êtes-vous vraiment d'accord, quel organe de presse, quel parti ou personnalité politique, quel intellectuel, journaliste, chroniqueur, etc. ont échappé à vos condamnations ? ».

En accompagnement musical, un extrait de la « Tyrolienne haineuse » de Pierre Dac et Francis Blanche :

Y a trop de haine oui
y a trop de haine
Et y a trop d'haineux
Ca tourne au scabreux
Et au scandaleux
Car certains haineux en arrivent même
entre eux
A s'traiter de tête d'haineux

C'est un cercle vicieux
Car quand un haineux
Hait un autre haineux
Celui qui hait est aussi
Par l'autre haï
De même que celui
Qui est haï haïssant
Celui dont il est haï
Chaque haï donc est
Un haï qui hait

Ce qui fait qu'en fin d'compte
On peut voir comm' ça
L'haï ici est l'haï là
L'haï ici hait l'Haï là !

L'haï l'haï l'haï ti
L'haï l'haï l'haï ho
L'haï l'haï l'haï ti
L'haï l'haï l'haï ti

Haine par ci
Haine par là

Ah, y en a-t-y d'la haine
Ici bas.

 

Réponse à la réponse : la tête d’haineux reste en travers de la gorge du Monsieur qui ne peut résister à employer le tutoiement et à une contre-attaque sournoise, totalement hors sujet : « Au fait, j’espère qu’en tant que groupie de Royal, tu vas défendre ton idole, avec laquelle RL n’est pas le plus méchant ! » Un échange plus loin, le ton devient franchement désagréable : « … bouffi, tu ne peux pas savoir le nombre de journalistes qui s’intéressent à nous, et qui nous reprennent régulièrement. Et, quitte à te désespérer, nous sommes de temps en temps invités à des émissions télé, radios, et à des conférences.[…] Remets toi bien, et fais ta prière pour ta gourou (de secours) Royal. »

Rien à voir bien sûr avec la question posée. Un tutoiement de flic faisant un contrôle au faciès, une insulte toute aussi puérile que le calembour, un étiquetage comme « groupie », une attaque ad hominem, on n’est vraiment pas loin du style des ligues d’extrême droite de l’entre-deux guerres.

  Et même un Henri Pena-Ruiz prend conscience de cette dérive : « La défense d’Israël par Riposte Laïque au moment où il bombardait les populations civiles de Gaza ne me semble pas précisément relever de l’esprit laïque. En fait, Riposte laïque ne combat pas seulement l’islamisme, mais aussi et surtout l’Islam, et dissimule très mal sa volonté de hiérarchiser les religions, mais aussi les différentes cultures. Elle reprend en fait à son compte la thèse du « choc des civilisations », de si triste mémoire. Je crains donc qu’avec elle la défense invoquée de la laïcité ne devienne la couverture d’un autre combat, qui n’est pas du tout le mien. De là à déformer mes propos pour mieux me disqualifier il n’y avait qu’un pas, et il a été franchi. »

 

Gageons que si un « lecteur » transmet cet article aux faux-laïcs, les injures (assez pauvres au demeurant) vont pleuvoir.

 

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