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11 décembre 2019 3 11 /12 /décembre /2019 16:43
La RETRAITE par CAPITULATION*

Ou « Les dernières nouvelles de demain » et même d’après-demain

Ou comment gâcher une idée qu’elle est bonne par amarrogance

La RETRAITE par CAPITULATION*

L’idée donc, et qui faisait partie du programme du candidat élu, est d’unifier les régimes de retraites. La mettre en œuvre, deux ans après, après aussi avoir snobé tous les corps intermédiaires – syndicats bien sûr, mouvement associatif, élus locaux, etc. – après avoir subi le mouvement des gilets jaunes et avoir capitulé devant lui sans en tirer un quelconque avantage, le mettre en œuvre donc ce n’était pas de la tarte.

La RETRAITE par CAPITULATION*

Mais promis, juré, les leçons ont été retenues, on va consulter, ne plus passer en force. Pour preuve, pour piloter l’affaire, on choisit un homme qui, pour avoir présidé le Conseil économique et social, ne peut avoir que le sens du social. Mais on a tenu la bride courte à Delevoye qui n’a jamais fait autre chose que consulter, pas véritablement négocier.

D’autant que pour négocier, il faut au moins être deux. Or, loin de s’appuyer sur la première organisation syndicale de France, la CFDT, convaincue pourtant de cette nécessaire unification, le pouvoir l’a négligée, méprisée. Ne parlons pas de dialoguer sérieusement avec l’UNSA et encore moins de tenter de remettre FO – mal assis sur ses deux fesses, celle de la négo à la Bergeron, celle de l’anarcho-trotskysme à la Hébert  - dans le jeu, en lui donnant du « grain à moudre ».

Enfermé dans son amarrogance, le pouvoir n’a toujours pas compris que seules les concessions faites à l’issue de compromis négociés sont payantes.

Une négociation aboutie est un jeu gagnant-gagnant : le pouvoir y montre sa capacité de faire avancer une question et les syndicats celui de capitaliser – si ce terme ne choque pas – des avancées. Et les deux de proposer des solutions. Au lieu de ça, des milliards octroyés, des garanties accordées, des aménagements concédés ne sont vus que comme des signes de reculs.

Ce n’est plus du grain à moudre mais du carburant dans le moteur des syndicats jusqu’auboutistes.

Les réactions au topo de Philippe – je n’ai vu que celles sur France-télé-info – étaient d’une totale prévisibilité. Une cégétiste droite dans ses bottines n’a rien trouvé de bon : « Mais il a garanti la valeur du point » tente un journaliste « Ce qu’une loi a fait, une autre loi peut la défaire ! » répond-elle, imperturbable. Là-dessus on a droit à Coquerel (FI) qui évidemment n’a rien trouvé de bon non plus, avant de passer à un syndicaliste policier, en pleine rue qui, bien que Philippe ait enfoncé un gros coin dans l’unification avec des aménagements au doux parfum de régimes spéciaux notamment pour les policiers, rejette tout. Là, j’ai abandonné pour vaquer à d’autres occupations que l’écoute de réactions si stéréotypées qu’elles en sont caricaturales.

La RETRAITE par CAPITULATION*

Le scénario est lui aussi écrit d’avance.

La CGT et sa mouche du coche SUD vont continuer à se battre jusqu’à ce que le gouvernement, lui, batte en retraite par capitulation.

* Titre emprunté à l’excellent Philippe Watrelot.

Un insoumis et surtout un syndicat CGT (TUI France est un regroupement d'agences de voyages comme Nouvelles Frontières, Look, Marmara qui dépend d'un groupe allemand) ont retouitté l'annonce de l'article : il n'est pas sûr qu'ils l'ait lu

La RETRAITE par CAPITULATION*

Un édito politique de Thomas Legrand qui tombe à pic

Réformateur, passer en force, ou réformiste, réformer avec.

Alors que la campagne présidentielle était de facture plutôt mendeso-rocardienne (réformiste), avec promesse de réforme des retraites d’inspiration CFDT, ce qui sera finalement proposée a changé de nature. En y ajoutant une mesure d’âge, Emmanuel Macron acte sa rupture politique avec la CFDT. Pourtant, le corps électoral, dans son ensemble avait fait preuve d’une certaine cohérence… même par défaut. Il avait élu un président réformiste, et placé un syndicat réformiste en tête. Logiquement ces deux-là devaient s’entendre pour  enfin de réformer sans heurts. La mesure d’âge casse la logique de la réforme.

Mendès (réformiste) et de Gaulle (réformateur) ne se sont jamais entendu, sur le plan économique, sur les institutions ou la façon de gouverner. On ne peut donc pas se revendiquer des deux à la fois. Le choix (avec la bénédiction du président) de rompre avec le 1er syndicat de France, qui avait inspiré le projet pour les retraites, contredit l’idée selon laquelle la 2nde partie du quinquennat serait horizontale. Ce moment de vérité montre aussi les limites du ‘enmêmetemptisme’. Le Macronisme Mendès-de Gaulle de Macron ou de Gaulle-Mendès de Philippe risque de mécontenter les nostalgiques des deux. On ne peut pas prendre le meilleur des deux pour en faire un tout cohérent. Mais Emmanuel Macron, visiblement veut son brevet de réformateur à la française, c’est-à-dire, ayant triomphé de la rue.

Extraits (édito du 12/12/2019)

Pour compléter, un schéma des différents régimes de retraites et caisses complémentaires : à noter que l'AGIRC-ARCCO, gérée paritairement par le patronat et les syndicats, est une retraite à points !

La RETRAITE par CAPITULATION*
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27 mars 2015 5 27 /03 /mars /2015 19:07
Vote FHaine : Mailly FO disjoncte

Jean-Claude Mailly ose accuser Laurent Berger d'être "complice" de la montée du FN. En effet, le secrétaire général de la CFDT ne dénoncerait pas assez l’austérité. Ce qui le rendrait, "de facto, complice" de la montée du Front national.

 

  Dans une interview aux Echos (15/03/15), le secrétaire général de la CFDT avait mis en garde contre le "misérabilisme" qui "nourrit" le FN. Il avait estimé qu'"il y a de la rigueur, des gens en bavent, mais il n'y a pas d'austérité en France (…) La France n’est pas l’Espagne, le Portugal ou la Grèce."

"A ne pas qualifier d'austère la politique économique menée, à se couler dans le moule du conformisme économique libéral, à jouer les appoints des dirigeants, on est de facto complice de la montée des mouvements de rejet de l'autre", ose écrire Mailly (L’Express).

 

Or d’après un sondage IFOP*, du 25 mai 2014, pour L’Humanité, portant sur le vote aux européennes, ce sont les sympathisants de FO qui ont le plus voté FN et ceux de la CFDT qui ont été les moins sensibles aux sirènes marinistes !

 

L'extrême droite a recueilli 33 % chez les salariés proches de FO, 29% chez les sympathisants d'un autre syndicat (CFTC, CFE-CGC ou UNSA), 22 % chez ceux de la CGT, et —plus surprenant encore — 27 % chez les sympathisants de Solidaires, syndicat plutôt proche de l'extrême gauche et du Front de gauche.

C'est la CFDT qui résiste le mieux à la vague FN — ses sympathisants ayant voté à 17 % pour les listes de Marine Le Pen — et c'est aussi celle où on s'est le moins abstenu (45 %). Les proches de FO ont boudé les urnes à 61%.

 

Alors cherchez qui est complice de la montée du FHaine ? Une CFDT à la recherche du meilleur compromis possible car c’est le rôle d’un syndicat ? Ou une FO aux déclarations d’autant plus fracassantes que son action est impuissante ?

 

* Sondage réalisé en ligne le 25 mai 2014 auprès d'un échantillon de 3.373 personnes inscrites sur les listes électorales, extrait d'un échantillon de 3.546 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

 

Pour compléter : un argumentaire anti-FN téléchargeable  http://www.cfdt.fr/portail/nos-argumentaires/vrai-faux-les-mensonges-du-front-national-prod_197112

Vote FHaine : Mailly FO disjoncte

Sondage IFOP : abstentions

Vote FHaine : Mailly FO disjoncte

Sondage IFOP : répartition des votes

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3 novembre 2014 1 03 /11 /novembre /2014 16:47
Ouest-France, page Vendée, 03/11/2014

Ouest-France, page Vendée, 03/11/2014

Un très complaisant article d’Ouest-France de ce jour (03/11/2014), dans son édition vendéenne, ne craint pas de faire la promotion d’un ouvrage d’un certain Joël Bonnemaison.  Présenté fort pudiquement comme un journaliste atypique, cet odieux personnage eut son heure de gloire, si on peut dire, comme corbeau à FR3.

 

Or donc, en décembre 1998, au terme d'une garde à vue d'une trentaine d'heures, Joël Bonnemaison, journaliste de France 3, détaché en Vendée, a été mis en examen pour diffamation et insultes publiques.

En effet, cette plume donnait dans le style corbeau.  Un courrier anonyme, posté dans le Sud de la France et censé reprendre des accusations lancées dans un communiqué par une association de journalistes de la région Provence-Côte d’Azur, contre son directeur de la rédaction FR3 de Nantes, Emmanuel Yvon, était parvenu à divers élus locaux.  E. Yvon qui avait été précédemment journaliste à Marseille y était traité de «dévoyé» et de «bouffon vénal», ayant fait des « ménages » sous forme de «production de cassettes publicitaires grassement rétribuées». Ce que Bonnemaison présentera à son procès comme un gentil canular « ayant mal tourné ».

 

Celui que le journaliste d’Ouest-France présente comme « une des gueules du métier dans la région, avec une très (trop forte) personnalité », Joël Bonnemaison qui se la jouait en dur de polar, s’est dégonflé devant les flics comme une baudruche épinglée, remarque ironiquement  La lettre à Lulu. Non content de cela,  malgré son style inventif et pourtant fluide (sic), Bonnemaison dont il est dit qu’il fut aussi nègre à plusieurs reprises pour écrire sa lettre anonyme a eu recours à un… nègre !

« Comparse et jusqu’ici ami de Bonnemaison, l’écrivain vendéen Gilbert Prouteau a aussi été mis en examen pour avoir prêté sa plume de corbeau à cet anonyme poulet faisandé. Il a admis avoir «servi de nègre, pour réécrire sous forme de pamphlet des accusations contre Emmanuel Yvon, à qui Bonnemaison voue une haine viscérale, véritable abcès de fixation». "Je ne voulais pas marcher, dit-il, jusqu’à ce que Bonnemaison m’apporte un de mes livres adressé en service de presse à Emmanuel Yvon et revendu à un bouquiniste". Il semble en fait qu’entre les rayonnages du bureau toujours ouvert d’Emmanuel Yvon, et le domicile de Prouteau, le livre ait suivi un circuit court, direct, porté par Bonnemaison pour convaincre l’écrivain de 81 ans de co-rédiger le faux tract. "Il a cru bon de mentionner à la police ma collaboration, grince Prouteau. C’est une donneuse qui se couche". » (Lettre à Lulu et Libération)

 

Le cow-boy, chasseur de trésors, comme titre Ouest-France, a une façon très pudique de présenter ses liens avec Jean-Marie Le Pen : il était le témoin de sa deuxième épouse, lui ayant pour témoin l’anarcho-syndicaliste Alexandre Hébert. « J’ai donc côtoyé tout ce beau monde » déclare-t-il modestement. Or, si l’on en croit le correspondant de Libération,  Bonnemaison est un ancien responsable local du Front national et membre du comité central de ce parti en 1976. « Dans les années 80, il est intime avec Jean-Marie Le Pen, qui vient dîner chez lui. Joël Bonnemaison lui sert alors de chauffeur dans ses déplacements à Nantes. » Comme on le voit, il a fait plus que côtoyer ! Il a aussi trempé dans l’affaire Trager, faisant quelques "ménages" pour un promoteur aujourd’hui condamné, et présentant l’expert-ès-racket René Trager aux élus.

 

La liste Bergeron

Comment ce charmant personnage, certes auteur de quelques livres ou articles pamphlétaires sur la vie politique locale, s’est-il retrouvé à FR3 Nantes ? Grâce à FO ! Il faisait partie de ce que les journalistes de la chaîne appelaient « la liste Bergeron ». Délégué syndical Force ouvrière à France 3, responsable national du syndicat général des journalistes FO, siégeant dans diverses instances de concertation et commissions paritaires à France 3, au plan national, il s’est donc cru intouchable.

D’abord en poste au Mans, cet ancien trotskyste Lambertiste – comme son mentor Hébert - a été ensuite affecté en Vendée, à la demande de Philippe de Villiers. « Ses récents déboires avec sa hiérarchie lui ont valu le soutien de Philippe de Villiers qui va regretter cet envoyé spécial permanent en communion d’idées, écrivait perfidement La lettre à Lulu. Le Vicomte et le journaliste marron ont d’ailleurs le même avocat, Me Jean-Marc Varaut, celui qui a conseillé Maurice Papon. Après la communion, la confirmation. »

 

Lui qui se plaint auprès de son ignorant (ou indulgent) interlocuteur d’avoir connu le poids de l’ingratitude de tas de gens, a d’abord été traduit devant la commission de discipline de FR3 : courageusement, il s’était fait porter pâle.

Il a été finalement condamné à 10 000 francs d'amende et 25 000 francs de dommages et intérêts et l'écrivain Gilbert Prouteau condamné, lui, à 5000 francs d'amende.

 

L’ami Joël, comme dit le journaliste, buriné comme un chasseur de trésor de chez Sergio Leone (sic), a de fait un « parcours de vie » mariant si l’on veut, l’eau et le feu – Le Pen-de Villiers et Hébert-Lambert – mais aussi un passé de corbeau déchaîné.

 

Sources (très faciles à trouver M. P. Gilbert, il suffit de taper le nom de votre ami Joël sur un moteur de recherche) :

Un journaliste mis en examen. France 3 démasque son corbeau

Corbeau déchaîné. France 3 se prive d’un éminent professionnel

Le corbeau de France 3 déplumé.

 

Merci au camarade Joseph A. qui m’a signalé l’article dithyrambique d’Ouest-France avec copie d'un article de Libé.

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3 novembre 2013 7 03 /11 /novembre /2013 16:19

"J'attend ton prochain blog sur la manif de Quimper!" Mis au défi par Mireille D. j'ai lâchement profité d'une contribution littéraire de mon camarade sguénard et néanmoins bourguignon GG pour le solliciter sur ce thème.

 

05/11/2013 : En complément de cet article de GG, à lire absolument, un excellent article de "Bakchich" : BONNETS ROUGES OU CHAPEAUX RONDS ?

Bretagne : populisme, confusion et manipulations

Je t’avoue que la Bretagne est loin de la Bourgogne : Rennes est à six-cent kilomètres et six heures de route, Brest ou Quimper à huit-cent soixante et huit heures de route. Nos Capétiens et nos Valois s’y sont pris de manière bien différente pour dévorer le duché pauvre et le duché riche.

 

Ce que je sais

  • - depuis un demi-siècle, la Bretagne a largement bénéficié de la solidarité nationale (et européenne)
  • - l’image de la Bretagne, dans l’esprit des français n’est pas que celle d’un pays de vacances, mais aussi d’une industrie agroalimentaire on ne peut plus polluante (algues vertes, élevages industriels de porcs et de volailles) et d’agriculteurs violents (destruction du parlement de Rennes – joyau historique - en 1994 au cours d’une précédente manif…)*
  • - d’autres régions ont beaucoup souffert de la désindustrialisation et de la rapacité de la finance depuis trente ans : la Lorraine (Longwy), le sud de la Bourgogne (Schneider, Le Creusot), le Nord-Pas-de-Calais (Charbonnages de France, Boussac…), les Cévennes (Charbonnages…), la Franche-Comté (Alsthom, Peugeot…) ; en gros, mises à part l’Ile-de-France, Rhône-Alpes, l’Alsace et quelque peu Midi-Pyrénées, la France entière souffre.
  • - Mais la Bretagne, c’est aussi la victime du Torrey-Canyon en 1967, de l’Amoco-Cadiz en 1978, l’Erika en 1999…, c’est aussi une région qui, contrairement à la Corse, a su ne pas sombrer d’un nationalisme quelque peu romantique à une situation maffieuse.

 

On a donc le sentiment que cette région, très soutenue par l’Etat (c'est-à-dire la solidarité nationale) et l’Europe, supporte mal de se découvrir dans la situation commune.

 

* En l'occurrence, il s'agissait de marins-pêcheurs.

Bretagne : populisme, confusion et manipulations
Bretagne : populisme, confusion et manipulations

« L’Eco-taxe »

On a du mal à comprendre pourquoi cette taxe, qui, je suppose, devrait s’appliquer partout, et qui est déjà payée par les particuliers lors de l’achat d’un véhicule, provoque de telles réactions pour son application aux poids lourds (l'écotaxe poids-lourds (0,125 €/km, sans doute 0,12 à 0,15 €/km selon les modulations) exclusivement en Bretagne. Il y a peut-être des raisons spécifiques à cette région, mais je ne les connais pas et n’ai, pour le moment, rien trouvé. En tout cas, l’image de région pollueuse ne va pas s’améliorer dans l’esprit des français. En fait, ce que nous appelons « l’écotaxe » n’est pas essentiellement une taxe écologique ? Voici ce qu’en dit Wikipédia :

« La taxe poids lourds, officiellement « taxe nationale sur les véhicules de transport de marchandise », parfois appelée écotaxe ou écoredevance poids lourds, est la version française de la Redevance poids-lourds liées aux prestations applicable en France.

Cette taxe critiquée fin 2013 avant sa mise en œuvre, s'applique aux véhicules de transport de marchandises de plus de 3,5 tonnes circulant en France sur certaines routes nationales et départementales. Elle vise à faire payer l'usage de ces routes par leurs utilisateurs en leur faisant supporter les coûts réels du  transport routier de marchandises (dégradation de la voirie, financement des infrastructures routières) alors que ce coût est aujourd'hui intégralement supporté par l'impôt commun. Son principe a été voté en 2009, dans le cadre de la Loi Grenelle 1. Son entrée en vigueur est prévue le 1er janvier 2014.

La taxe s’applique aux véhicules de transport de marchandises qui empruntent le réseau taxable indépendamment du contenu transporté par ces véhicules. […] Ce dispositif, issu de la directive « Eurovignette », est déjà présent en Allemagne, en Slovénie, en Autriche et en République Tchèque au niveau européen et a pour effet d'inciter les transporteurs à rationaliser leurs déplacements et à limiter les transports à vide. En France, les sommes collectées seront affectées aux collectivités territoriales gestionnaires ainsi qu'à l'agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF) qui a pour but d’améliorer les infrastructures de transport et de soutenir des projets de développement du transport ferroviaire et fluvial. Le montant de la taxe va de 8,8 à 15,4 centimes d'euros par kilomètre parcouru (taxe variable selon la taille, le poids et le niveau de pollution du camion) pour 2014 et devrait rapporter 1,2 milliard d'euros par an à l'AFITF. »

 

Cette taxe relève donc d’une logique de coût de l’infrastructure, d’aménagement du territoire même si ses effets peuvent générer accessoirement une optimisation des déplacements de poids lourds donc quelque peu écologique. Les journalistes ne me semblent pas très clairs là-dessus. Volonté de mettre les écolos en porte à faux ? Il est vrai que ces derniers savent parfaitement se mettre eux-mêmes en difficulté…

Bretagne : populisme, confusion et manipulations

La mayonnaise

  • - un vieux fond très français de refus de l’impôt, mythifié, en Bretagne par l’épisode des « bonnets rouges » en 1675 contre la politique fiscale de Colbert.
  • - un vieux fond très français de l’Etat protecteur et tout puissant.
  • - un amalgame, réussi pour le moment, entre petits patrons et salariés malmenés ou licenciés, qui n’est pas sans rappeler la logique des corporations ressuscitée par Philippe Pétain en des temps plus cruels et plus noirs.

 

La manif de Quimper pose ainsi la question de « l’alliance objective » (très trotskyste – est-ce par hasard que seul FO s’y soit investie ?).

 

Quand à la tentative de démarquage de certains syndicats, elle me semble un peu pathétique, même si je n’ai pas le cœur de la critiquer : ce sont les mêmes qui s’élèvent aussi contre toute augmentation d’impôts (sauf pour « les très riches ») tout en exigeant la prise en charge « par l’Etat » de toutes les prestations sociales (notamment celles qui concernent la pauvreté), de tous les investissements, etc. Comme si la France avait encore des frontières, une monnaie, une Banque centrale d’Etat et pouvait se passer de toutes importations.

 

La CFDT [voir plus bas], quant à elle, n’apparaît que fort peu dans les médias nationaux. Elle est pourtant si puissante en Bretagne… Sa position me semble pourtant sensée, digne et responsable. J’ai trouvé quelques échos la concernant dans la presse locale[i] Les journalistes, dont je ne suis pas un dévoreur patenté et que je défends souvent dans l’univers syndicalo-syndical, ont plus brillé par leur capacités de mise en scène que d’analyse. Dommage : ils ont raté une occasion de se grandir au dessus du café du commerce.

 

Ce graphique montre le taux global d'imposition, en incluant tous les prélèvements, selon le niveau de revenus.

Ce graphique montre le taux global d'imposition, en incluant tous les prélèvements, selon le niveau de revenus.

A qui profite le crime ?

Allez, je te fais confiance pour développer cet aspect du sujet : c’est ton créneau d’excellence ! La manip est tellement visible…

Cela étant dit, je persiste à rabâcher que la vraie réforme fiscale de fond, la seule réforme historique, qui ne pouvait être faite que dans les six premiers mois du quinquennat et qui ne l’a pas été coûtera très cher à Hollande et à « la gauche réformiste ». Il avait pourtant un Piketty dans ses cartons.

GG

 

 

 

 

 

 

 

Bretagne : populisme, confusion et manipulations

Position de la CFDT

Face à la crise que traverse l'agroalimentaire en Bretagne, la CFDT condamne les violences et les amalgames et insiste pour que tous les acteurs se mobilisent en faveur de l'emploi.

 

Condamnant la violence de la manifestation du 26 octobre, la CFDT Bretagne et le syndicat CFDT de l'agroalimentaire Bretagne refusent l’instrumentalisation de la légitime inquiétude des salariés et des entrepreneurs de la région. C’est pourquoi elles ne participeront pas à la manifestation du 2 novembre à Quimper, préférant agir en faveur de « l’avenir de la Bretagne, l’intérêt des salariés aujourd’hui et demain ».

 

Ne pas se cacher derrière l'écotaxe

 

La CFDT appelle dans le même temps à « sortir des amalgames et confusions en tous genres » et insiste sur le fait que « si l’écotaxe est devenue le symbole des difficultés de l’agroalimentaire, elle n’en est pas la cause mais devient un paravent évitant de traiter les problèmes de fond. Les principales faillites d’entreprises en Bretagne lui sont antérieures ».

 

Prenant acte de l’annonce de la suspension de l’écotaxe par le gouvernement, la CFDT Bretagne demande désormais à chacun – employeurs, politiques, salariés – de « revenir maintenant à l’objectif qui doit [tous les] rassembler : l’emploi en Bretagne, des emplois de qualité, des emplois durables. »

Illustration empruntée à Backchich

Illustration empruntée à Backchich

La Une de Charlie

La Une de Charlie

"Le phare Ouest"

"Le phare Ouest"

Dans "Le Phare Ouest" une tribune de trois historiens qui dénoncent la "manipulation de l'histoire" des bonnets rouges.

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6 mars 2013 3 06 /03 /mars /2013 18:43

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« Voici la liste de députés qui se prétendent « socialistes » et qui jouent le Medef contre les travailleurs. Nous nous en souviendrons ! » peut-on lire dans un blog. Tout bénéf pour le medef, tout malheur pour l’travailleur, tel est, à peine résumé, le jugement des contempteurs de la flexisécurité.

Un peu de désintox n’est peut-être pas inutile.

 

La messe CGT-FO était dite, même si elle n’a réuni que peu de fidèles : Loi scélérate était-il écrit sur une banderole. C’était le 5 mars et la loi en question ne sera présentée que le lendemain, mais pas besoin d’en avoir le texte puisqu’elle entérine un accord scélérat signé par une CFDT scélérate. Ça aura au moins permis de voir Thibault et Mailly côte à côte !

 

Un accord – donc une loi – qui va donner les mains libres au patronat pour licencier, accroître les contrats précaires, démanteler le code du travail… pour tout dire tout à jeter.

 

Sauf que, des accords non encadrés, eux, par une loi ont lieu. Et pas d’aujourd’hui. Ne voit-on pas dans le film de Robert Guédiguian, « Les neiges du Kilimandjaro »*, la CGT organiser un tirage au sort des victimes d’un plan social qui doit sauver la boîte. Des exemples nombreux sont donnés à la télé ou dans les journaux d’accords d’entreprises, antérieurs à la loi, se traduisant par des sacrifices pour les salariés. Et, ironie de l’histoire, c’est au lendemain de la manif que l’on apprend que FO-Renault s’apprête à signer l’accord de compétitivité proposé par Carlos Ghosn « Il vaut mieux prendre le risque d'un avenir que de ne pas avoir d'avenir du tout", a expliqué Laurent Smolnik, responsable FO.

 

Combien de manifestants d’hier qui brandissaient des pancartes anti Ayrault-Sapin avaient lu le projet de loi ? Aucun ! L’accord signé ? Très peu. Mailly et Thibaut, si. Mais ça ne les empêchait pas de caricaturer à l’extrême.

 

 

 

 

 

Inutile de rappeler que cet accord doit permettre, avant 2016, aux 4 millions de salariés qui en sont dépourvus de bénéficier d’une complémentaire santé collective, prise en charge à 50 % par l’employeur. Broutille.

 

Cet accord, mais c’est la mort du CDI affirment, sans vergogne, ses détracteurs. L’accord prévoit de surtaxer les CDD courts (1 mois + 75 %, 3 mois +40%) et l’embauche en CDI d’un jeune de moins de 26 ans donnera droit à un allègement des charges !

 

Surtout cet accord donne carte blanche au Medef pour le chantage à l’emploi, la mobilité imposée, les licenciements clament ses contempteurs. Si on regarde d’un tout petit peu plus près, on constate d’abord que tant en ce qui concerne les accords compétitivité-emploi que mobilité, les syndicats signataires devront représenter plus de 50 % des salariés. Les accords de « maintien dans l’emploi » seront certainement mieux cadrés que ceux qui sont signés actuellement : graves difficultés conjoncturelles attestées, deux ans maximum, tous les emplois maintenus.

 

Loin de faciliter les licenciements économiques l’accord prévoit des conditions plus strictes d’élaboration des plans sociaux. L’employeur devra soit l’élaborer en négociant avec les syndicats (et entériné majoritairement), soit le faire seul, mais il devra être validé par l’administration. Autrement dit, celle-ci devra vérifier que les droits des salariés sont respectés, donc éviter les licenciements abusifs. Aujourd’hui, c’est a posteriori, après de longs délais, que ce contrôle est fait par le juge et la perte d’emploi effective n’est compensée que par des dommages et intérêts.

 

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Truisme : tout accord syndicats-patronat est un compromis.

 

Certains peuvent voir le verre à demi-vide et d’autres le verre à demi-plein. Refuser l’accord parce que les avantages ne sont pas à la hauteur des concessions faites. Ou au contraire, y souscrire car jugé équilibré. Désaccord donc, mais qui ne se traduit pas par des anathèmes.

 

Là on est dans un discours manichéen. Les éléments de langage ne font pas dans l’argument mais dans le slogan. Et la confrontation des points de vue se mue en dénonciation de prétendues trahisons, sur un ton qu’on croyait d’un autre âge.

 

Le gouvernement, d’entrée, a indiqué qu’il ne se substituerait pas aux partenaires sociaux, que c’était à eux de dessiner les changements qu’ils voulaient voir pris en compte et que la loi ne jouerait qu’un rôle d’accompagnement. Ainsi, instituer un contrôle administratif a priori sur les licenciements économiques passe par la loi. Il faut donc, pour que cet encouragement au dialogue social se concrétise, que la loi reflète l’accord conclu. Cela ne mérite pas une parodique chasse aux sorcières, je veux dire chasse aux députés qui osent se dire socialistes.

 

L’accord, conforté par la loi, va encadrer des accords d’entreprises compétitivité-emploi, pour le moment sauvages, mieux encadrer aussi les temps partiels, accorder des droits nouveaux aux travailleurs… C’est une étape : le chantier de la Formation Professionnelle est déjà ouvert pour les partenaires sociaux, celui de la reprise des sites industriels doit être réglé par la loi, l’encadrement des revenus indécents sur le modèle suisse est encore à l’ordre du jour sans parler des retraites… Les avancées seront toujours insuffisantes pour les adeptes du yakafokontoutésimple.  

Mais la démocratie marche aux compromis.

 

* Certes c’est  de la fiction mais les films de Robert Guédiguian sont nourris de la réalité sociale de Marseille  et, sauf erreur, l’épisode fondateur du film n’a provoqué aucun cri d’orfraie de la CGT, à l’époque.

 


"Les Français en ayant entendu parler sont aussi une majorité relative (49%), à considérer que cet accord favorise autant salariés et entrepreneurs (contre 44% estimant qu’il profite davantage aux employeurs et seulement 6% estimant qu’il profite davantage aux salariés)."

Sondage BVA 08/03/2013

Le détail du sondage est téléchargeable : http://www.bva.fr/data/sondage/sondage_fiche/1251/fichier_bva_actu_-_les_francais_et_la_reforme_du_marche_du_travail6ca5a.pdf

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