Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
14 janvier 2013 1 14 /01 /janvier /2013 10:00

mariage-pour-tous anti 07

On a été à la manif papa maman la bonne et moi. C’était très chouette. Il y en avait plein de papas et de mamans. Des bonnes, je ne sais pas. Mais des enfants plein, avec des pancartes, des jolis tricots de peau et des poussettes pour le plus petits. Là, j’ai demandé à papa « est-ce que je peux me marier avec la bonne ? » « Je ne sais pas, il a dit, demande à maman. » « Tu n’y penses pas, elle a dit maman, c’est la bonne ! » « Mais c’est une femme, j’ai répondu. » « Ça oui ! » il a dit papa. Et maman, elle l’a regardé drôlement. Et puis elle a dit : « si tu veux, tu peux te marier avec Marie Adélaïde, elle a pris le car avec nous pour aller à la manif. » « Marie Adélaïde, j’ai dit, je l’aime pas, elle est bigleuse et elle est plate comme un garçon. » « Comme un garçon ! Veux-tu te taire vilain galopin », s’est écriée maman. « Moi, j’aime mieux la bonne », j’ai répété. Alors maman était très en colère. « Qu’est-ce qui vous arrive, petite Madame ? » Les gens, ils ont demandé. « C’est mon fils, il veut épouser la bonne ! » « Ah bon, ils ont dit dans le cortège, et votre bonne, c’est une fille ? » « Ça oui ! » il a dit papa. Et maman elle l’a reregardé drôlement. « Alors si c’est une fille… Évidemment une bonne, c’est embêtant, mais enfin… » Alors Maman elle a crié que c’était une misère tout de même qu’elle était venue en car de Saint Aubin-Les-Fenouillets avec le bedeau, le vicaire et les parents de Marie Adélaide pour s’entendre dire que son fils unique (le fils unique, c’est moi) devrait épouser une bonniche au seul motif que c’était pas un garçon. « Ça non ! » il a redit papa. Et là, je sais pas pourquoi, maman elle a pris sa pancarte et elle a tapé sur papa.

 

Robert Lamoureux

 

pcc Yoland Simon

 

 

 

 

 

En BONUS quelques extraits de beaux cantiques

 sacre-coeur image

Pitié, mon Dieu
Entonné lors du pèlerinage de Paray le 20 juin 1873
sacre-coeur cantique
R./    Dieu de clémence,
O Dieu vainqueur !
Sauvez, sauvez la France,    } bis
Au nom du Sacré-Cœur.
    }


1.    Pitié, mon Dieu ! c'est pour notre Patrie
Que nous prions au pied de cet autel ;
Les bras liés et la face meurtrie,
Elle a porté ses regards vers le Ciel.

2.    Pitié, mon Dieu ! la Vierge immaculée
N'a pas en vain fait entendre sa voix ;
Sur notre terre ingrate et désolée
Les fleurs du ciel croîtront comme autrefois.



 

La Bannière du Sacré-Cœur
sacre-coeur drapeau
R./    Cœur de Jésus, toujours sous ta bannière
Nous marcherons fiers, triomphants ;
Rougir de toi, non, non, jamais, bon Père,
Ecoute, écoute nos serments.

Nous le jurons, sous ta sainte bannière
Nous marcherons fiers, triomphants ;
O Cœur Sacré, jusqu'à l'heure dernière,
Veille toujours sur tes enfants.


1.    Jésus a dit : Que mon peuple de France
De l'ennemi s'il veut rester vainqueur,
Et voir sonner l'heure de la délivrance,
Sur son drapeau mette mon Sacré-Cœur.

2.    Sourde à la voix de cet aimable Maître,
La France encor n'avait pas répondu,
Mais aujourd'hui, nous le voyons paraître,
Ce saint drapeau si longtemps attendu.

 

Cœur de Jésus, doux espoir

sacre-coeur image2
R./    Cœur de Jésus, doux espoir de la France,
Entendez-vous jusqu'aux cieux retentir
Son cri d'alarme et son chant d'espérance ?
Voyez son cœur s'ouvrir au repentir.
Pardon, pardon ! Cœur toujours tendre et bon.
Pardon, pardon ! Cœur de Jésus, pardon !


1.    Cœur de Jésus, océan de souffrance,
Foyer brûlant de votre amour pour nous,
Que de douleurs abreuvent en silence
Ce divin Cœur qui s'est livré pour nous !
 

Repost0
28 décembre 2012 5 28 /12 /décembre /2012 16:29

Pendant plusieurs mois de suite, des théories de nantis en déroute avaient traversé le pays. Ce n’était plus la fringante armée de la bourse et de la banque, mais les hordes débandées de traders, d’agents de change et de gestionnaires de fortune accablés par leur mauvaise fortune. On voyait surtout de misérables héritiers ployant sous le poids de l’impôt, de pauvres rentiers, prompts à la fuite, et persuadés qu’il fallait maintenant se suicider pour toucher son assurance vie, des actionnaires hagards dont les titres ne valaient pas plus que des assignats ou des emprunts russes, de vieilles rombières emperlousées qui avaient précipitamment quitté le Negresco avec leurs domestiques en livrée, des financiers blanchis sous le harnais qui avaient survécu au siège du Palais Brognard et à l’effondrement des Sub-primes.


Sur la route de ce fantastique exode, c’était un formidable embouteillage de Rolls-Royce, de Jaguar et de Bentley qui roulaient pare-chocs contre pare-chocs au milieu d’une foule de contribuables anéantis et fuyant l’enfer fiscal du royaume hollandais. Ici et là, quelques Porsche d’intrépides affairistes étaient renversées dans des fossés, jonchés aussi d’ordinateurs, de tablettes numériques jetés par les créateurs de start-up en faillite. Parfois les jets de grands patrons du CAC 40 survolaient ces sinistres colonnes en jetant des stock-options dédaignées par les marchés et que personne ne songeait à ramasser.

depardieu_clavier_halliday.jpg

Des légions de politiciens aux appellations héroïques : les Sans-culottes de Neuilly, les compagnons d’Arnault, les mousquetaires d’Auchan appelaient en vain à la révolte contre les soudards des ASSEDIC et les sbires du R.S.A. Les derniers hérauts qui avaient résisté aux douteuses prébendes de l’intermittence tentaient de ranimer la ferveur de tous ces infortunés avec les trompettes mal embouchées de Gérard Depardieu, de Christian Clavier et de Johnny Hallyday.


Mais rien ne pouvait relever le moral de cette fine fleur de la nation, condamnée à l’exil par un pouvoir budgétivore qui avait lancé aux trousses de ces fuyards des brigades motorisées de contrôleurs du fisc commandées par les intraitables hussards de Bercy.


Bientôt, pourtant, les avant-gardes de cette terrible transhumance virent se dresser dans le lointain le clocher de Néchin, et le tsar de toutes les Russies les attendre aux marges de cette terre promise, sur les bords du Quiévrain. Et un légitime soulagement parcourut comme une houle frémissante la masse déferlante de tous ces proscrits.

 

debacle_bouledesuif.jpgGuy de Maupassant.

Manuscrit d’une première version de Boule de Suif retrouvé dans un grenier du Havre

 

pcc Yoland Simon

Repost0
9 décembre 2012 7 09 /12 /décembre /2012 22:02

 

Des affidés de l'UMP m'ayant fait parvenir ces propos attribués à Jean
D'Ormesson, je me suis permis de leur apporter quelques
compléments. YS

 

PETIT COMPLÉMENT AUX PROPOS DE JEAN D’ORMESSON (en italiques)

 

jean-d-ormesson-1.jpgINAPTOCRATIE : Un système de gouvernement où les moins capables de gouverner sont élus par les moins capables de produire et où les autres membres de la société les moins aptes à subvenir à eux-mêmes ou à réussir, sont récompensés par des biens et des services qui ont été payés par la confiscation de la richesse et du travail de producteurs en diminution continuelle.

 

 

 

 

 


 

simon_yoland2.jpgNEUILLYCRATIE : Un système de gouvernement où les moins capables de gouverner sont élus par des parasites les moins disposés à partager et où les autres membres de la société les plus occupés à créer des biens et des services sont spoliés de ce qu’ils produisent par la confiscation de la valeur de leur travail par des privilégiés en constante augmentation.

 

jean-d-ormesson-1Il n’y a pas lieu de désespérer parce que comme dit Margaret Thatcher : Le socialisme ne dure que jusqu’à se termine l’argent des autres.

 


 

simon yoland2Il n’y a pas lieu de désespérer parce que, comme ne dit pas Madame Thatcher : le libéralisme durera tant que les pauvres à plumer seront, grâce à eux, de plus en plus nombreux.

 

 

jean-d-ormesson-1Ou comme l’a dit Winston Churchill « Les socialistes c’est comme Christophe Colomb , quand ils partent ils ne savent pas où et quant ils arrivent, ils ne savent pas où ils sont »

 

 


 

simon yoland2Moralité : ce sont les socialistes qui ont découvert l’Amérique.

 

 

jean-d-ormesson-1À l’école primaire du socialisme on apprend quatre opérations

- L’addition des impôts

- La soustraction des revenus

- La multiplication des fonctionnaires et des immigrés

- La division du travail

Aux prochaines élections, votez pour Ali Baba

Au moins vous serez sûrs de n’avoir que 40 voleurs !!!

 

simon yoland2À l’école primaire du capitalisme on apprend quatre opérations

- l’addition des bénéfices des plus riches

- La soustraction des protections des plus fragiles

- La multiplication des capitaux dans les paradis fiscaux

- La division des Français entre les bons qui touchent des dividendes boursiers et les mauvais qui font fonctionner les écoles et les hôpitaux

Aux élections prochaines votez pour les copéofillonnistes

Au moins vous serez sûrs d’avoir plus de 40 voleurs.

Repost0
9 novembre 2012 5 09 /11 /novembre /2012 16:54

BRnativite

Bettina Rheims INRI

 

L’argument est imparable. Pour faire des petits nenfants, il faut un homme et une femme. Toute autre forme d’accouplement est non seulement condamnable au nom de la morale mais également désespérément stérile. A-t-on jamais vu le moindre rejeton naître d’un rapport entre une femme et un âne ou entre un homme et un mouton ? Il en va de même des relations entre deux hommes ou entre deux femmes, perversions plus fréquentes depuis la quasi-disparition du monde rural. Ce sont là des vérités de bon sens que ne manquent pas de nous rappeler Christine Boutin et Monseigneur Barbarin. On demeure cependant surpris que ces deux sommités aient oublié l’illustre précédent de la Vierge Marie qui, semble-t-il se passa du secours de son mari pour un enfantement qui fit jadis quelque bruit. Il est vrai qu’il y fallut l’intervention du Saint-Esprit, personnage à l’identité mal définie mais dont on peut soupçonner, au vu des traditions écclésiales, qu’il serait plutôt de nature masculine.

 

Concédons-le, le Saint Esprit de Madame Boutin et de Monseigneur Barbarin n’intervient plus que très rarement dans les processus génétiques et la procréation exige la participation active d’un mâle et d’une femelle. La nature a pourtant prévu quelques dérogations à cette règle. Il s’agit du phénomène de parthénogenèse très fréquent chez certaines espèces végétales et animales. Il en va ainsi, si j’en crois Wiképédia, la source sacrée de toute connaissance, des angiospermes, des taxons, des nématodes, des polychètes, des oligochites, des némertiens, des arthropodes, des gastrotriches. Et, pour parler plus simplement des phasmes, des fouette-queues ou des dragons de Komodo. On m’objectera qu’il s’agit là d’êtres plutôt primitifs qui, de surcroît n’ont jamais émis le moindre souhait de se marier.

DragonKomodo Corps 

Le grand varan Varanus komodoensis, dit Dragon de Komodo


Je maintiens pourtant que la parthénogenèse est un moyen radical de clore le débat sur l’homoparentalité et d’éviter le recours à une douteuse assistance médicale qui s’octroie, sans la moindre légitimité, d’exorbitantes prérogatives. Évidemment, je vous vois venir avec vos certitudes scientifiques : la parthénogenèse est impossible chez les mammifères et a fortiori chez les êtres humains. Balivernes de savants qui ne voient pas plus loin que le bout de leurs éprouvettes. Car, dans certaines circonstances exceptionnelles, les plus douées de nos compagnes surent faire avec les moyens du bord. Et on a vu, pendant la dernière guerre, nombre de femmes de prisonniers trouver en elles les ressources suffisantes pour offrir à un époux tendrement aimé et enfin revenu d’un lointain stalag, le fruit totalement personnalisé de leurs entrailles. J’ajouterai que nier le phénomène de parthénogenèse risque d’ébranler les fondements de la société, si chers à Christine Boutin et à Monseigneur Barbarin. Et en effet, faute de cette reconnaissance, le risque est grand de voir se multiplier les recherches de paternité et ses désastreuses conséquences pour des couples qui sont toujours prêts à sauter sur le moindre prétexte pour divorcer. Bien entendu, je ne dis pas que les modes traditionnels de reproduction soient totalement à proscrire, surtout s’ils s’exercent dans le cadre réglementé de l’institution matrimoniale. Mais si l’on veut éviter tous les inconvénients qui découleraient d’unions entre partenaires du même sexe, voire de sexe différent, n’hésitons pas à l’affirmer, la parthénogenèse est l’avenir de l’homme.

 

Yoland Simon

Repost0
5 novembre 2012 1 05 /11 /novembre /2012 15:58

joueurs-de-cartes

 

Le personnage clé de nos débats politiques est le chef d’entreprise. Quand il paraît, chacun retient son souffle car celui-ci n’est pas un citoyen ordinaire. Il ne donne pas une opinion personnelle, il parle au nom d’intérêts supérieurs. Il est en effet tout à la fois créateur d’emplois et pourvoyeur de richesses, et la bonne santé de nos finances dépend largement de ses initiatives. De surcroît, comme son nom l’indique, c’est un chef, investi de lourdes responsabilités qui a pris des risques dont on ne mesure pas assez l’extrême gravité et qui a prouvé son savoir-faire sur le terrain miné d’une impitoyable économie de marché. On ne saurait, dès lors, le traiter sur le même pied que les fonctionnaires, les salariés dont les fins de mois, fussent-ils modestes, sont tranquillement assurés, sans parler des assistés qui profitent sans vergogne des largesses providentielles d’un État toujours prêt à jeter nos impôts par les fenêtres.

 

On le voit, il est impératif d’écouter enfin les doléances de cet homme considérable et de suivre ses recommandations sur toutes ces grandes questions qui agitent la nation : la politique salariale, fiscale, sociale qui conditionne la survie de son entreprise et donc la nôtre. Cependant, au hasard de la joute oratoire en cours, on apprend que ce capitaine d’industrie, cet aventurier saint-simonien, ce gestionnaire hors pair et cet incomparable meneur d’hommes tient un salon de coiffure, une librairie papeterie, une boulangerie pâtisserie ou un bar-tabac et que l’on aurait pu le rencontrer dans le quartier où l’on fait habituellement ses courses. En vérité, plutôt que fréquentant les dîners en ville chez les patrons du CAC 40, on imagine davantage ces aimables figures d’une France familière tapant la manille ou la coinchée avec le facteur, l’électricien, le gazier dans un roman de Marcel Aymé. Qu’on ne s’y méprenne pas, nous ne nourrissons aucun mépris à l’encontre de ces honorables professions, exercées par "d’excellents français", eût dit Maurice Chevalier. On espère donc que les électeurs réfléchiront bien avant de voter afin que des choix irresponsables n’accablent pas ces braves gens de taxes, de charges et de tracasseries administratives qui les contraindraient à fermer boutique, voire à plier bagages.

 

Yoland Simon

Repost0
1 novembre 2012 4 01 /11 /novembre /2012 16:55

impasse 02

 

 

 

 

Je suis un citoyen attentif et j’écoute parce que c’est dans l’air, tous les économistes qui me prodiguent leurs conseils avisés. Pourtant, je veux vous dire ici toute ma perplexité. Car, en vérité, comment gouverner ce pays ? Jugez-en par ce petit résumé.

 

impasse 02 2Si l’on augmente ou maintient à leur niveau actuel les impôts des plus riches, ceux-ci partent en Suisse, au Luxembourg, voire en Belgique. Donc de ce côté, rien à gratter.

impasse 02 2Si l’on augmente ou maintient à leur niveau actuel les charges, on met sur la paille nos P.M.E. Donc de ce côté, rien à espérer.

impasse 02 2Si l’on augmente ou maintient la dette à son niveau actuel, on appauvrit les générations futures. Donc de ce côté, rien à prendre.

impasse 02 2Si l’on maintient ou augmente à son niveau actuel le taux des prélèvements obligatoires, on désespère l’initiative privée. Donc de ce côté rien à empocher.

Et, pour compléter ce noir tableau,

impasse 02 2si l’on s’attaque aux bénéfices des plus importantes sociétés, elles installeront leur siège ailleurs. Donc de ce côté, rien à racler.

impasse 02 2Si l’on s’en prend aux actionnaires, ils cesseront d’investir en bourse et mettront nos grands groupes à la merci d’O.P.A. inamicales. Donc de ce côté rien à extorquer.

impasse 02 2Si l’on augmente les salaires, on ruine les employeurs et l’on développe le chômage. Donc de ce côté rien à gagner.

impasse 02 2Si l’on supprime le droit de licencier, on décourage l’embauche. Donc de ce côté, rien à entreprendre.

impasse 02 2Si l’on augmente les minima sociaux, on encourage la paresse et on développe l’assistanat. Donc de ce côté, rien à miser.

impasse 02 2Si l’on partage le travail, on affecte la croissance et on diminue la grosseur du gâteau. Donc de ce côté rien à escompter.

impasse 02 2Si on met les gens à la retraite, on condamne le régime d’assurance vieillesse. Donc de ce côté rien à attendre.

impasse 02 2Si on taxe les heures supplémentaires, on décourage les travailleurs et on réduit la production. Donc de ce côté, encore une fois, rien à gratter.

 

fiorentino2Rassurez-vous, les Marc Fiorentino qui squattent télés et radios nous laissent quelques pistes à explorer comme : diminuer le nombre des fonctionnaires sans affecter la qualité du service public, augmenter la durée légale du travail et reculer l’âge de la retraite, sans aggraver les conditions d’existence, renvoyer dans leur pays les immigrés et les clandestins de toutes sortes sans devenir un état policier ni renoncer à de nécessaires solidarités.

 

Oserais-je aussi suggérer à ces subtils dialecticiens, cette bonne vieille recette qui a toujours montré son efficacité, quel que soit le numéro de nos républiques : demander plus à l’impôt et moins au contribuable ?

 

Yoland SIMON

Repost0
19 octobre 2012 5 19 /10 /octobre /2012 07:52

Après des textes inconnus de Saint-Simon, la chance a permis que je découvre cette lettre de Madame de Sévigné dans une aile du château de Grignan. Sachant tout l’intérêt que vous portez aux archives historiques comme aux trésors de notre littérature, je suis, cher ami, très heureux de vous redonner la teneur de cet étonnant document.

Votre très dévoué et fidèle ami,

Yoland Simon


Madame-de-Sevigne 

Marie de Rabutin-Chantal, Marquise de Sévigné

à Françoise Marguerite,

Comtesse de Grignan.

 

Ma chère enfant, vous savez quelle est ma douleur d’être si cruellement séparée de vous et combien tout ce temps que j’endure me dure. J’ai cependant, dans ce malheur, la joie de régaler votre exil de quelques historiettes charmantes, de quelques anecdotes mémorables et de quelques actions éclatantes qui font, à la cour et à la ville, notre ordinaire entretien.

Ainsi, figurez-vous que notre grand Nicolas premier s’en fut, il y a peu de temps, visiter une lointaine ambassade des Indes occidentales. Il y fut reçu avec la pompe et les honneurs qui lui étaient dus. À vrai dire, il ne se rendit en ces terres lointaines que pour un plaisant babillage sur les affaires du monde dont on ignore presque tout dans ces contrées sauvages. Il y séjourne cependant quelques personnes de qualité, venus tenter le sort et chercher fortune en ces lieux inhospitaliers. Ils y fondèrent une honorable assemblée d’agents de change dans un comptoir qui jouit ici de quelque renommée. Songez,en effet, que l’on y produit des lettres de crédit qui remplacent avantageusement l’or qui mûrit à profusion dans les entrailles de cette moderne Cipango. Naturellement, Nicolas séduisit tous ces hardis financiers qui eurent l’heur de l’entendre, et sa faconde habituelle, cet agrément qu’il met, pour notre plus grande joie, dans le moindre de ses propos, encore une fois firent marquise-de-sevignemerveille.

Mais, voyez comme les choses sont surprenantes, il dut révéler à ses hôtes qu’il n’était plus le maître de notre Royaume, et qu’une ingrate populace lui avait préféré un Prince batave, venu de Corrézie. La nouvelle, comme vous pouvez le penser, saisit l’assemblée de stupeur. On remercia cependant l’orateur d’avoir si obligeamment payé de son temps pour narrer dans le détail ce funeste événement. Cependant, à cette occasion, Nicolas révéla à nouveau les admirables traits de son caractère, et l’on vit bien que son cœur n’avait conçu nulle rancœur contre les manants qui l’avaient ainsi trahi et qu’il avait supporté cette terrible péripétie avec un courage digne d’un Romain. Modestement, et pour ne pas vexer des personnes qui n’avaient osé espérer sa venue, il accepta, pour prix de son effort, une bourse honnêtement garnie.

Hé bien, ma chère enfant, je n’ose vous le rapporter tant la chose est honteuse, il se trouva quelques méchantes langues pour dénoncer cette si naturelle gracieuseté. Mais ces perfides discoureurs furent vite confondus. Car, dans son insigne générosité, notre bon Nicolas n’avait voulu rien conserver de ce bel argent. Hé oui, ma chère, il avait remis cette providentielle manne à l’œuvre « des petites brioches » à laquelle se consacre, avec une ardeur exemplaire, le Sieur de Copé, Vicomte de Meaux. Cet homme charitable s’emploie, vous le savez sans doute, à secourir certains jeunes chrétiens qui sont régulièrement dépouillés de leurs traditionnelles friandises parce qu’ils dérogeraient aux coutumes infâmes de cruels barbaresques. Oh quel illustre exemple ! Oh quelle grandeur d’âme comme jamais il ne s’en vît depuis Vincent de Paul et sa magnifique confrérie. Car que seraient devenus ces malheureux sans le secours de notre fringant Vicomte ? Et l’on se doute qu’un tel dévouement ne laissa pas d’être vivement apprécié par notre Nicolas. Il se murmure même qu’il se rendrait bientôt, aux côtés de Monsieur de Copé, dans les ilôts mauresques de Saint-Denis et d’Aubervilliers, muni de pleines charrettes de brioches et autres douceurs qui porteraient un peu de réconfort à ces martyrs de la chrétienté. Et, à chaque instant, nous prions pour que ces pauvres gens survivent jusqu’à ce qu’à ce jour béni où seront chassés d notre beau pays ce maudit Prince batave et le triste troupeau de ses courtisans.

 

 Voilà, ma chère enfant, le récit de ces hauts-faits qui réchauffent un peu le cœur d’une mère qui vous aime plus que sa vie.

 

La signature ne laisse aucun doute sur l’authenticité de cette épistole, mais les injures du temps en ont rendu malheureusement la date totalement indéchiffrable.

Repost0
7 juillet 2012 6 07 /07 /juillet /2012 17:49

Nouvelle contribution de Gilbert Dubant. Petites précisions du déblogueur : il n’a jamais prétendu – il cite d’ailleurs ses sources - « révéler » quoi que ce soit, ni que les dupes étaient des « abrutis ». En revanche il a eu tort, tout-à-fait, d’écrire « les médias » au lieu de « des médias ». Il persiste à penser que la méthode de chiffrage de Scoléo était tellement grossière et le but commercial si évident que même le stagiaire de service pouvait émettre un léger soupçon de doute ; et que le dépôt d’une plainte par l’UNPI, pour une situation qui ne daterait pas d’hier, méritait peut-être interrogation.

Pour le reste, bien que social-démocrate encarté, il n’a pas de ligne directe vers l’Elysée ou Matignon. Il ne croit pas non plus que ce soit dans la précipitation de démissions forcées qu’on instaurera un audiovisuel public digne d’un état de droit. Ce n'était d'ailleurs pas son propos...

 journalistes AFP

Salle de rédaction de l'AFP

 

 

1 milliard d’euros d’affaires scolaires perdues annuellement, une asso de propriétaires immobiliers « révélant » 380 000 appartements HLM occupés par des riches, le tout gobé par des millions d’abrutis, le scandale serait passé inaperçu sans la vigilance de Jean-François Launay et la mise au pilori de ces serpents que sont le site Scoléo et l’UNPI. Et de conclure : « Une entreprise privée et une officine ultra-libérale de proprios se sont donc offert une pub gratuite grâce à la jobardise journalistique ». Analyse correcte mais usage abusif du mot « jobardise » dont l’usage indique une méconnaissance du métier de journaliste en 2012. Un petit guide professionnel semble donc utile.

 

 

Les écoles de journalisme françaises, publiques et privées, forment annuellement moins de 400 jeunes, à options différentes, entre télé, radio, écrit, Internet, magazines spécialisés multimédia allant de l’automobile aux cosmétiques, en passant par littérature, tourisme et cuisine sibérienne. C’est peu pour remplir la mission : comment parler de n’importe quoi en ayant toujours l’air informé ? Et c’est pourtant la condition pour manger, surtout si l’on est stagiaire, CDD à répétition ou intermittent du spectacle, statuts pléthoriques dans les medias petits ou grands.

 

Et qu’ça saute !

 

journalistebc0Il faut donc se débrouiller, autrement dit frimer, et produire rapidement en s’essuyant les pieds sur sa formation, pour autant qu’on l’ait. Les écoles insistent sur la nécessité de « sourcer », vérifier, recouper, interroger, réfléchir et, surtout, connaître « le terrain ». Fariboles de théoricien sorbonicole.  Exemple : un jeune collaborateur de site Internet, qui gagne 600 euros mensuels à mi-temps peu déclaré, ne connaît pas un mot d’arabe syrien et ne distingue pas son anus d’une carte du Moyen-Orient, reçoit un paquet d’images extraites de téléphones portables, sans date ni localisation, où l’on voit que des bâtiments explosent et que des corps humains sont enrobés de liquide sombre. Sa mission est simple : « Tu me fais un sujet d’une minute trente sur Homs ou Damas, on s’en fout,  tu reprends Al-Jazeera en anglais pour le nombre de macchabées, surtout les femmes et les enfants. Tu dis au moins trois fois qu’Al-Assad est une saloperie et que les autres sont des démocrates, comme les Saoudiens et les Qataris… Et je veux tout dans une heure… ».

journaliste-tintinCe journaliste-là n’est pas un jobard. C’est un crétin, mais une victime, bref un salarié précaire. Il faut être resté chez Jules Verne ou Albert Londres pour croire que les journalistes choisissent leurs sujets et leurs méthodes de travail, y passent le temps nécessaire en attendant le prix Pulitzer en toute indépendance. Ils ont la chance d’avoir des employeurs désintéressés, comme Serge Dassault au Figaro, Edmond de Rothschild à l’Humanité, des fonds de pension pour le Monde et Libération, la grande bourgeoisie bretonne ou belge pour Ouest-France et la Voix du Nord. La liberté d’expression, garante de celle du journaliste, est totale. D’ailleurs, les conflits sont rares. Depuis Giscard d’Estaing, les medias français ont compris qu’il est idiot de fliquer les rédactions. Il suffit d’embaucher des gens qui sont d’accord avec leur patron et de leur donner des chefs qui marchent au rendement. Mougeotte au Figaro, Paolini à TF1, Pflimlin à France Télés sont là pour le prouver.

 

Allo, Monsieur Lesmédias !

 

Autre contrainte, time is money. Deux catégories au moins : quelques professionnels bien payés et une armée de « palotins » à la Jarry-Ubu qui épluchent quotidiennement des milliers de dépêches, tweets et ragots pour en sortir une bouillie que chaque support servira à la sauce maison, la perruque de Pujadas ou le regard de Lucet  vissés sur le prompter. À l’écrit et en radio, c’est pareil. Nicolas Moloch, rédac-chef confirmé qui a aussi une famille à nourrir, est toujours débordé, et il le fait savoir. Ses subordonnés et néanmoins collègues font-ils observer qu’ils n’ont pas le temps de vérifier l’info, que leur salaire est en berne et que la pression augmente avec la concurrence des amateurs et des people, que les 35 heures sont une blague, la réponse est celle de Zola au Bonheur des Dames : « Passez à la caisse ! ». Vérifier les sources de Scoléo et de l’UNPI : « Tu vas pas nous faire chier à cette heure-là, non ? L’AFP confirme ? Envoie ! On n’a pas de dépêche ? Tu mets au conditionnel, et basta ! Avec tes conneries, on va se faire niquer par Atlantico ! ».

Heureusement, dans ce monde de désolation médiatique, il reste de bons esprits pour déclarer avec une calme indignation que « les medias » se foutent du monde. On peut remplacer cette vox populi par « on », medium originel, et ajouter finement « On, c’est un con ! ». Ce qui est faux, puisque M. On est un collectif varié et variable. Dire « les medias » est aussi intelligent que mettre dans le même sac Le Monde Diplomatique, Minute, Closer, Radio Notre-Dame, Al-Arabia et BFM Business.

journaliste-prompteur 

Appelez-moi François !

 

Une légende a couru pendant la campagne et après la défaite de Sarkozy. Les medias étaient de gauche, à quelques nobles exceptions près, et le complot du machiavélique Hollande, aidé malgré lui par le crypto-bolchevik Mélenchon, était ourdi par l’anti-France qui accepte n’importe qui chez elle. La situation d’aujourd’hui montre que la nouvelle était exagérée. Scoléo et l’UNPI peuvent continuer de déverser leurs tombereaux de déchets intellectuels. Tant qu’on est de droite, la liberté d’expression est garantie. Sur le service public, David Pujadas, Franz-Olivier Giesbert, François Lenglet, Marie Drucker peuvent continuer leur litanie de banalités libérales et de marronniers saisonniers. Évidemment, si un hérétique s’avisait de développer une alternative marxiste au libéralisme mondial, il se retrouverait à Pôle Emploi ou interné d’office, ce qui revient à peu près au même.

Qui a entendu dire, dans l’actuel gouvernement, que le service public, alimenté par des fonds publics, méritait une information de qualité, reposant sur le pluralisme, la vérification de l’information, et la compétence des intervenants ? Pour un Charles Enderlin qui connaît si bien le Moyen-Orient, combien de Fabien Namias (heureusement sur le départ) ânonnant des analyses de Café du Commerce sur France 2 ? Rémy Pflimlin, harki télévisuel de Sarkozy, est encore à France Télés, Philippe Val, copain de Carla, pseudo-gauchiste et véritable kapo, flingue toujours à France Inter, avec la bénédiction de Jean-Luc Hees. Depuis combien de temps l’équilibre politico-syndical chez Yves Calvi oscille-t-il entre l’Express et Force Ouvrière ? Jean-François Launay a bien sûr raison de voir dans le ramassis de conneries sur les riches en HLM une attaque sur l’encadrement des loyers abusifs proposé par le gouvernement Ayrault. Ce serait encore mieux s’il suggérait à ses amis, à Matignon et à l’Élysée, de mettre un peu d’ordre dans le service public télévisuel et radiophonique, en bannissant copinage, népotisme et pensée unique. S’il publie un texte là-dessus, peut-être irai-je jusqu’à le signer. Qui dégaine son stylo ?

 

 

Gilbert Dubant 

 

 

NB Dans la série chiffres chocs, chiffres faux, j'ai retrouvé un courrier de 2008 au Nel Obs sur un article de Mme Brizard (pas Marie, Caroline) qui avait aussi commis en septembre 2007 un calamiteux dossier sur l'illettrisme. Mme Brizard est la titulaire de la rubrique éducation de l'hebdo depuis des années ; elle ne semble pas soumise à une pression rédactionnelle intense ; elle est censée connaître quelque peu le sujet dont elle traite : ça ne l'empêche pas de sortit des chiffres totalement incohérents.

 

Repost0
8 juin 2012 5 08 /06 /juin /2012 18:09

Une quiche vert bobo peut-elle poser une question pertinente ? La réponse est oui, on ouvre l’enveloppe and the winner is… Cécile Duflot !

 

 

La question sur le cannabis vient tout au début de l'entretien

 

Que la ministre du Logement soit dévorée d’ego et de « télé-addiction » en fait un être politique normal. Qu’elle flingue son gouvernement avant législatives sans se faire virer sur le champ montre la fragilité de accord électoral PS-EELV. Pourquoi parler du cannabis et de sa légalisation, en provoquant un bal des faux culs tous partis confondus ? Par le goût de se montrer à son public néo-baba ? Peu importe. La question mérite examen, même si elle n’est pas vitale politiquement.

Que veut dire « légalisation » du cannabis ? Quelle différence avec « dépénalisation » ? Si son commerce était légal, vendeurs et acheteurs ne seraient pas poursuivis ? L’état français s’attribuerait l’autorisation et la taxation du produit, comme pour l’alcool, le tabac et les médicaments ? Ou délèguerait-t-il le commerce au privé, comme dans les « coffee shops » néerlandais, d’ailleurs remis en question ? Mais qui achèterait le cannabis, et à qui ? Qui le conditionne et le met en vente ? Qui en fixe le prix TTC ? Qui en contrôle les effets sanitaires et les fraudes ?

 

QUESTION DE QUALITÉ

 

Il y a au moins deux aspects : la morale et la réalité. Pour le premier, quasi-unanimisme : la drogue est mauvaise. Sauf celle qui est autorisée et chère : tabac, alcool, psychotropes, graisses saturées, glucides et régimes à la con, qui  font partie « under control »  du monde officiel et rentable.

kif_champsenterrasse.jpg

Cultures en terrasse dans le Rif

 

 

Le cannabis est-il plus mauvais pour la santé ? Les professionnels de la profession disent oui. Je ne sais pas. Après avoir consommé pendant plusieurs années, et quotidiennement, du kif marocain, je m’estime à un degré de dégradation mentale compatible avec la moyenne nationale (française, évidemment). J’ai arrêté pour ne pas finir ruiné, les prix français m’étant hors de portée pour un produit correct. Évidence méconnue : la mauvaise qualité n’est pas bonne. Ce qui est vrai pour les hamburgers et le poisson pané l’est pour le cannabis, la cocaïne et le reste. Comment assurer la qualité dans la clandestinité ? La réponse de Guéant et Valls est abstinence et répression. What else, dit le (dangereux) café Clooney, au prix exorbitant.

 

UN BOULOT COMME LES AUTRES ?

 

Policièrement, c’est intéressant. Les centaines de keufs qui passent du temps à choper quelques barrettes de shit pour les refiler ensuite à leurs indics (politique du chiffre oblige !), seraient mieux employés dans le vrai renseignement judiciaire, comme les braquages de transports de fonds ou l’anti-terrorisme.

Socialement, ça se discute. Si on légalise la vente du cannabis, avec ou sans monopole d’État, comment vont se nourrir les milliers de familles qui vivent du trafic, entre les gamins qui font les « choufs », les cousins qui dealent et les mamans qui font les paquets ? Une anecdote : dans les années 90, les flics kif-vente.jpgsaisissent près d’une tonne de shit dans une cité de Saint-Denis 93. Les jours suivants, des dizaines de mères de famille sans ressources officielles squattent le bureau d’aide sociale de la mairie pour demander des secours, en cash et tout de suite. Les flics ont arrêté le massacre, à la demande officieuse des élus. Le chômage et la déqualification étaient déjà là.

Autre question sociale, l’aggravation potentielle des trafics. Les dealers de cannabis vont-ils se recycler avec enthousiasme dans la formation professionnelle pour toucher peut-être le Smic en conduisant un chariot chez Auchan, après avoir gagné 150 euros par jour en matant les entrées de cité ? Ou vont-ils se convertir à des activités plus rentables comme le trafic d’organes humains, de Kalashnikov, de putes moldaves ou nigérianes, déjà existantes mais moins développées, ou même de coke fumable et de molécules de synthèse, beaucoup plus dangereuses (et chères) que le shit ?

 

 

 

MORT AUX IRRESPONSABLES !

 

Sur le fond, l’interdiction est aujourd’hui une vision de société. Nous devons beaucoup à toutes les bonnes âmes, droite et gauche mêlées, qui veulent le bonheur du peuple volens nolens, citant à tout va mai 68, l’amour de la vie, l’éducation des enfants, la croissance non productiviste et le principe de précaution. Vous ne vous rendez pas compte que vous avez dépassé les 130 km/h sur autoroute par temps sec et faible trafic ? Trois points en moins, misérable déviant ! Vous avez consommé chez vous et sans modération une bouteille de Chablis sans penser à l’exemple désastreux que vous donnez à vos enfants ? Honte à vous, père indigne ! Étonnez-vous si vous en faites des drogués ! À moins de tuer préalablement votre famille par tabagisme passif !

Vous avez des problèmes de nerfs et de sommeil ? Prenez des benzodiazépines, légales et remboursées ! Ce n’est pas comme votre cannabis, qui détruit les neurones en rendant euphorique ! Vous avez lu « Le nom de la rose » ? Vous avez compris que le rire et la joie sont la mort de la morale sociale ?

Dans le papier « Légalisation du cannabis, sujet tabou ? », à côté d’éléments pertinents, je ne partage pas la proposition « de réunir, dans un climat politique serein, des commissions de consensus* » pour discuter de tout ça. Quand a-t-on vu pour la dernière fois un tel climat ? Plus grave, qui sont les membres de cette commission qui vont décider de ce que je peux fumer, boire, ingérer et penser ? Je revendique la liberté d’information, qui m’avertira si je le souhaite des risques encourus dans l’état actuel de la science. Je revendique la liberté de pensée et d’action, si je ne porte préjudice à personne. Un fait me rassure : les Khmers verts, végétariens buveurs d’eau, moralistes implacables, finissent par mourir, et pas forcément centenaires. C’est rassurant.

 

Gilbert Dubant

 

* Note du déblogueur : Pour le moment, la consommation de cannabis est - en principe - prohibée, donc une commission de consensus tentant de faire des propositions sur ce sujet ne peut pas faire "pire" que de maintenir le statu quo et, au "mieux" permettre, sans l'imposer bien sûr, la consommation d'un produit aujourd'hui interdite. Mais de telles commissions pourraient aussi se pencher sur d'autres questions de société, comme les "mères porteuses", l'euthanasie, qui, pour le moment, ne donnent lieu qu'à des échanges caricaturaux

Repost0
12 avril 2012 4 12 /04 /avril /2012 20:08

dette_publique_affaire_rentable_1.jpg

 

Nous le serine-t-on assez que nous laisserons à nos enfants une somme terrible liée à notre prodigalité insensée. Et les bons samaritains de nous inciter aux efforts nécessaires au nom d’un sacro saint devoir de solidarité avec les générations futures, notre propre progéniture. Évidemment le fait que cette exhortations pathétiques à faire des économies (drastiques, c’est le vocable à la mode) donc que ces exhortations nous viennent du monde de la banque et de la finance apparaît tout à fait normal. Après tout, notre argent, et celui de nos petits, c’est leur affaire et leurs affaires. Et ces bons apôtres, aidés en cela de nombreux médias toujours prêts à relayer les discours dominants et à se baigner dans le mainstream de la pensée économique du moment, ces bons apôtres donc de nous montrer le montant de la dette en train de s’affoler sur les compteurs de Bercy comme le montant d’une course en taxi dans les embouteillages de la Capitale. Dans ces exercices pédagogiques pour convaincre un vain peuple de la folie de ses dépenses, on use souvent d’une comparaison efficace assortie de principes du plus élémentaire bon sens. Comme un ménage, un pays ne saurait dépenser plus qu’il ne gagne. Donc sus aux fonctionnaires budgétivores, aux assistés de tout poil, aux profiteurs de la sécurité sociale et aux polygames prolifiques en quête de mirifiques allocations familiales. Et pourtant…


Quelques chiffres. La dette de la France est de 1.317 milliards fin 2011. Dont 40% environ 600 milliards est détenue par les Français. L’épargne des Français est d’environ 4.000 milliards (pourcentage record en Europe par rapport au P.I.B… Où l’on voit que les cigales ont des mœurs de fourmis). Enfin, le patrimoine du pays est évalué à 11.000 milliards d’euros dont une grande partie est détenue par des particuliers qui en feront profiter leurs rejetons. Chaque année nous payons en intérêts environ 45 milliards. 18 milliards sont payés à des avoirs français, banques, particuliers… Reste 27 milliards. Ces 27 milliards sont à mettre en comparaison avec les 100 milliards environ engrangés chaque année par l’épargne de 4.000 milliards. Autrement dit pour nos chers petits le solde est largement positif auquel il faut ajouter l’accroissement des valeurs patrimoniales. Il le serait bien davantage si en, 1973, Pompidou et Giscard n’avaient obligé l’Etat à se financer auprès des banques privées. Ce sont elles qui sont au pouvoir et tout le problème est là. Nous ne vivons pas au-dessus de nos moyens n’en déplaise à Apathie, Bayrou et consorts. En fait nous ne satisfaisons pas assez les appétits gloutons des financiers internationaux bien défendus par les penseurs libéraux qui squattent les émissions d’Yves Calvi.


Voir l’ouvrage, La dette publique une affaire rentable De Holbecq et Derrudder aux éditions Yves Michel.


Yoland Simon

 


Repost0

Présentation

  • : Deblog Notes de J. F. LAUNAY
  • Deblog Notes de J. F. LAUNAY
  • : Education, laïcité, politique et humeurs personnelles, en essayant de ne pas trop se prendre au sérieux.
  • Contact

Nota Bene

Le deblog-notes, même si les articles "politiques" dominent, essaie de ne pas s'y limiter, avec aussi le reflet de lectures (rubrique MLF tenue le plus souvent par MFL), des découvertes d'artistes ou dessinateurs le plus souvent érotiques, des contributions aux tonalités diverses,etc. Pour les articles que je rédige, ils donnent un point de vue : les commentaires sont les bienvenus, mais je me donne bien sûr le droit d'y répondre.

Recherche

Nelle Formule

Overblog - hébergeur du deblog-notes - a réussi l'exploit de lancer une nouvelle formule qui fait perdre des fonctions essentielles de la version précédente. Ainsi des liens vers des sites extérieurs disparaissent (désolé pour  Koppera, cabinet de curiosités, ..). Les albums se sont transformés en diaporamas, avec des cadrages coupeurs de têtes. La gestion des abonnés et des commentaires est aussi transparente que le patrimoine de Copé. Et toutes les fonctions de suivi du deblog-notes - statistiques notamment - sont appauvries.