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13 novembre 2013 3 13 /11 /novembre /2013 21:51

La très (trop ?) courte présentation d’une contribution d’économie politique a pu amener à des confusions : son auteur est un personnel de direction encore en activité qui, du temps où il officiait dans l’Académie de Guyane, avait indirectement provoqué ma venue dans ce département ultra-marin et surtout m’y avait reçu de magnifique façon. J’ai donc gommé* (censuré ?), dans cette contribution de Gilbert Dubant des termes dus à ma présentation litotique que sa plume acerbe rendait virulents.

 

* Coupures et modifications entre [crochets]

Bernard Cazeneuve et Pierre Moscovici

Bernard Cazeneuve et Pierre Moscovici

Cette contribution fait suite à celle […] publiée le 11 novembre 2013 sur le blog de Jean-François Launay [Petite réflexion d'économie politique en ces temps de jacquerie fiscale]. Le texte est intéressant, parce qu’il montre l’étendue des dégâts quand un citoyen supposé qualifié aligne les betteraves et les poubelles pour en faire des additions éclairantes.

 

Le topo commence mal : « Comme n’importe quel ménage, le gouvernement est contraint par l’orthodoxie financière ». Le parallèle est idiot. Aucun foyer fiscal n’est en mesure de moduler ses recettes par l’impôt en fonction de ses besoins, encore moins de battre monnaie. La comparaison est une rengaine héritée de l’orthodoxie rentière louis-philipparde et du mythe de la gestion « en bon père de famille ». Quant à la capacité de rembourser, il y a beau temps que les Etats-Unis et le Japon ont fait exploser leur dette « nationale » sans que cela empêche le Dow-Jones ou le CAC 40 de dormir. Un particulier serait interdit bancaire.

 

Petite réflexion d’économie politique  en ces temps de confusion intellectuelle

Y a intérêt !

 

Comparer le nombre de A délivré par Standard & Poor’s aux petits cochons de Jean de la Fontaine est une licence poétique, mais pitoyable. D’autre part, on ne voit pas bien la corrélation entre le remboursement de la dette française et le budget de l’Éducation nationale (chiffres officiels, oui, Monsieur !).  Si Denis D. insinue que le coût de la dette est exorbitant et que le budget de l’Éducation mérite augmentation, il a raison. Il oublie cependant de dire que tant que les états européens seront obligés par Bruxelles de se financer sur les marchés financiers plutôt que directement à la BCE, le remboursement de la dette augmentera, en France comme ailleurs.

 

On passera charitablement sur les boursouflures de langage, « relents dogmatiques ou démagogiques, poursuite du graal, ressources bienheureuses », etc., pour signaler que les crédits à la consommation, dont le terrifiant revolving, cher aux Cofidis et Sofinco cités et omniprésent dans la grande distribution, ont des taux plus proches de 17,9 % que de 3 %. Et ajouter que « la finance n’est pas vertueuse » en appelant à la rescousse la fourmi de La Fontaine ajoute le cliché à la récitation de CM1. L’encadrement des « cartes de fidélité » Carrefour ou Auchan, des frais de découvert et des taux de crédit bancaire, la prévention du surendettement, l’autorisation judiciaire de « class actions » contre les escrocs de masse, restent dans les limbes législatives. « La finance est notre ennemi », disait François Hollande au Bourget. On voit qui a gagné la bataille.

Jospin : dette stabilisée

Jospin : dette stabilisée

Remboursez !

 

Denis D. s’inquiète de la dette de « nos enfants ». Au risque de le rassurer, elle n’a rien d’inquiétant. Qui pense qu’il faudrait la rembourser hic et nunc ? Si tel était le cas, tous les pays du monde bancaire seraient atomisés financièrement. Le patrimoine français, immobilier, industriel, financier, démographique, peut largement supporter une dette de 30 000 euros par tête. Puisque notre craintif ami est si attaché au budget familial, un foyer fiscal qui s’endette de 200 000 euros sur 20 ans pour acheter une maison ne se retrouve pas en cessation de paiement. C’est le chômage qui peut éventuellement l’entraîner à la ruine.

En revanche, ramener de manière obsessionnelle et à marche forcée le taux d’endettement de la France aux 3 % du traité de Maastricht emporte l’Europe dans un maelstrom de destructions d’emploi et de pertes sociales et économiques, par la politique de la seule offre sans soutenir la demande. Considérer le keynésianisme comme une invention diaboliquement bolcheviste n’est pas une preuve de modernité. Le FMI et l’OFCE ne disent rien d’autre : l’Europe en fait trop et trop vite. Suivre l’avis d’une agence de notation comme Standard & Poor’s qui avait donné un AAA aux « subprimes » et à l’économie de casino comme Lehmann Brothers est amnésique et aberrant.

 

On ne joue plus ?

 

Denis D. préconise donc la récession en filant la métaphore du casino et en affirmant « qu’il est peut-être temps d’arrêter de jouer ». S’il voulait dire que le rôle de croupier mondial par Goldman Sachs et les traders Internet doit cesser, il dirait juste. Mais quand il suggère de réduire « les dépenses excessives », il oublie de dire lesquelles. Les subventions de quelque 200 milliards d’euros aux entreprises, en particulier du CAC 40, par les fonds publics, [par exemple]. Les contrôles de leur pertinence et de leur utilisation, comme celles des fonds attribués  à n’importe quelle association bidon de formation professionnelle ou continue, régleraient en un an les déficits de la Sécurité Sociale et l’augmentation de la dette publique.

 

Petite réflexion d’économie politique  en ces temps de confusion intellectuelle

Une autre citation mérite attention : « Chaque caste y va de son couplet » (souligné par JFL). Et de mélanger « pigeons, bretons, pauvre peuple de France et jacqueries fiscales ». On est au fond de la piscine du néo-poujadisme. L’histoire de l’écotaxe1 est éclairante dans sa confusion. Elle repose sur l’équation libérale pollueur = payeur. Autrement dit, vous pouvez faire toutes les saloperies possibles si vous avez de l’argent. Le diesel cher est donc moins nocif que le gazole bon marché. Cela évite de stimuler la recherche sur les moteurs moins polluants. […] Nathalie Kosciuszko-Morizet quand elle se piquait d’environnement [subventionnait] le groupe italien Écomouv2et ses portiques ruineux. Que le gouvernement Ayrault n’ait  pas dénoncé et rompu avec la pratique du PPP (Partenariat Public-Privé), désastreux pour l’État, est d’ailleurs révélateur de ses orientations budgétaires.

 

L’emprunt utile

 

Deuxièmement, l’idée même « d’écotaxe » est une foutaise comparable à l’ex-vignette automobile pour les vieux. Tout euro perçu par le Trésor Public tombe dans un pot général que répartissent la Loi de Finances (LOLF) et les arbitrages présidentiels. On ne peut donc affecter a priori une recette à un poste particulier.

Thomas Piketty

Thomas Piketty

[…]

La condition sine qua non de la fin [des angoisses de l’auteur] est une réforme fiscale durable. L’économiste Thomas Piketty, qui n’est pas un néolibéral, ci-devant proche de François Hollande, en a proposé une, cohérente, en 2011. L’Élysée et Matignon se sont assis dessus. En échange, Bercy a cumulé les mesurettes nuisibles (écotaxe, TVA à 20 %, grattage de retraites, augmentation de l’IRPP sur les moins riches3,  etc.).

La BPI (Banque Publique d’Investissement) est une bonne idée, à condition d’en avoir les moyens. Pourquoi donner 3 milliards au Marseille de Jean-Claude Gaudin alors qu’il faudrait aider l’ensemble des PME de la région Paca ? La solution est un « grand emprunt », adossé à la France et à l’Europe, destiné à financer la réindustrialisation et les grandes infrastructures, en choisissant évidemment entre le Grand Paris et Notre-Dame des Landes. Le financement de l’emprunt doit reposer sur l’épargne publique et la Caisse des Dépôts, et non sur un pool bancaire issu des marchés financiers.

 

Et l’Europe ?

 

Si l’on ajoute une renégociation entre Bruxelles et Washington sur le taux de change euro/dollar qui plombe tous les pays, sauf l’Allemagne, un arrêt du dumping social et fiscal dans l’Union européenne, la mise en place d’un Smic européen modulable sous forme de « serpent social » opposable à la directive Bolkestein, on aura des bases stables pour l’économie et les finances publiques en France.

[…]

 

Gilbert Dubant

 

 

1 De l'Allemagne à la Grande-Bretagne, en passant par la Belgique, la Suède ou la Suisse, la Slovaquie ou l’Autriche, des systèmes de taxes sur les poids lourds sont en vigueur dans divers pays européens

Cette taxe, héritage du Grenelle de l'environnement de Nicolas Sarkozy, devait entrer en vigueur le 1er janvier 2014. L'écotaxe vise à taxer les poids lourds de 3,5 tonnes et plus, français ou étrangers, qui circulent sur le réseau routier français non payant (hors autoroutes), selon des barèmes kilométriques. Elle devait aider au financement des infrastructures des transports, notamment le rail et le transport fluvial. Elle devait rapporter 1,2 milliard d'euros par an.

 

2 L'entreprise Ecomouv'est une société ad hoc créée spécifiquement pour mettre en place puis gérer l'écotaxe. Elle appartient pour 70 % au groupe italien Autostrade, qui exploite des milliers de kilomètres d'autoroutes en Italie et dont le premier actionnaire est la famille Benetton.

Lors de l'attribution du contrat, en octobre 2011, Autostrade était le seul actionnaire d'Ecomouv'. Puis le capital a été ouvert à plusieurs grandes entreprises françaises : la SNCF (10 %), Thales (11 %), SFR (6 %) et Steria (3 %).

Le contrat, d'une durée de onze ans et demi, prévoit une rémunération annuelle moyenne pondérée de 230 millions d'euros hors taxe.  (source Le Monde)

 

3 L’IRPP (impôt sur le revenu) a subi une modification de barême : une nouvelle tranche marginale à 45%, au-delà d’un revenu imposable, pour une part, de 150 000€ annuels.

Pour les tranches inférieures, aucune modification par rapport aux taux précédents. Certes le quotient familial est plafonné à 2000€ par demi-part, on est donc à des niveaux de revenus assez élevés.

 

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11 novembre 2013 1 11 /11 /novembre /2013 18:16

Un jeune collègue – encore actif – à qui je dois la découverte de la Guyane m’a envoyé cette contribution. C’est moi qui ai mis en gras des passages, ajouté illustrations, liens et notes.

Petite réflexion d'économie politique en ces temps de jacquerie fiscale

Comme n'importe quel ménage, le gouvernement est contraint par l'orthodoxie financière : on ne dépense que ce que l'on a et on n'emprunte pas plus que ce que l'on peut rembourser. Tout le monde connaît l'histoire des 3A (abaissés à AA par Standard & Poor's le 8 novembre 2013) qui comme celle des 3 petits cochons1 aurait pu être écrite par Jean de la Fontaine.

 

Pour situer le niveau de référence de cette leçon, notez que le budget 2014 de l'enseignement s'élève à 46,4 milliards d'euros hors pensions (+1,6 %) et à 64,9 milliards avec les pensions et le programme d'investissements. La charge de la dette s'élèvera à 46,7 milliards (!), en baisse de 0,43 % tandis que le budget de l'outre-mer augmentera de 1,01 %. Le ministère de l'éducation emploie 934 373 équivalent temps plein (etp). 27 000 recrutements dont 22 000 stagiaires (8 804 etp) seront créés. 12 213 300 élèves (prévision rentrée 2013) sont scolarisés dans 64 300 établissements scolaires (3 330 300 dans 7 100 collèges, 2 129 200 dans 4 300 lycées dont 667 500 dans 1 600 LP). Un élève coûte 8 370 € en collège, 11 470 € en lycée technologique et 11 840 € en LP (données 2011 provisoires hors Mayotte). Cela n'est pas une fable, ce sont les chiffres consultables sur education.gouv.fr.

 

 

L'état de l'école (pour agrandir, cliquez sur l'image)

L'état de l'école (pour agrandir, cliquez sur l'image)

Depuis qu'il est interdit d'interdire, l'Etat et ses satellites, aux relents dogmatiques ou démagogiques, dépensent allègrement plus qu'ils ne gagnent, c'est la logique du toujours plus, la poursuite du graal. 21 911 etp auront été créés depuis le début du quinquennat dans l'Education (4 326 en 2012, 8 781 en 2013). Les riches prêteurs à la trésorerie pléthorique comme les pétroliers aux ressources bienheureuses ou les fonds de pension que NOUS alimentons poussent à la consommation. Il y a deux ans, la France a emprunté à un taux négatif (!) parce que le milliard de travailleurs chinois a besoin d'écouler sa fabrication. Actuellement la France emprunte à près de 2,4 %. Le taux de rémunération des 63 millions de Livrets A est tombé à 1,25 % en août 2013. Il pourrait baisser encore jusqu'à 1% en février 2014. Cetelem, Cofidis, Cofinoga ou Sofinco prêtent à la consommation l'équivalent d'un mois de salaire sur 1 à 2 ans à des taux de 3 à 14%. La finance n'est pas vertueuse, ce n'est qu'un outil dans une économie de marché.

Dans La cigale et la fourmi, Jean de la Fontaine :

 

"Vous chantiez ? j'en suis fort aise.

Eh bien ! dansez maintenant."

Le taux d'endettement des générations futures - nos enfants - est annonciateur de lendemains difficiles. Celui-ci devrait atteindre 95,1% fin 2014, soit 1 950 milliards d'euros ou encore 30 000 € par Français. En dix ans, il est passé de 60% à 93,4 % du PIB en 2013 (source : loi des finances). Nous voici obligés à des choix politiques sensibles. Le gouvernement a dû réévaluer le déficit public à 4,1% du PIB pour 2013, alors que la Commission européenne avait fixé à la France un plafond de 3,9%. Dans le projet de loi des finances examiné le 25 septembre en conseil des ministres, Bercy s'est engagé à le ramener à 3,6% du PIB en 2014 puis à moins de 3% en 2015. 13 123 postes seront supprimés dans les ministères dits non prioritaires en 2014, au profit de la création de près de 11 000 postes dans l'éducation, la justice, et la police. Faut-il donner priorité à l'investissement donc au futur ou à la rue, au citoyen, à l'électeur, au fonctionnement de la machine étatique? Faut-il dépenser moins et où ? Comment faire du contrat citoyen (l'impôt) une arme économique ? La conjoncture sera-t-elle favorable ?

 

La somme des réponses individuelles n'est pas égale à la réponse collective. Plein d'optimisme béat, nos élus, angéliques ou naïfs, font le pari d'un avenir meilleur reposant sur des hypothèses (théories à partir desquelles on construit un raisonnement) : le chômage va baisser, la croissance va venir (pour 2013, le candidat à la présidence de la République l'évaluait à 2,5 %, elle devrait s'établir à 0,2 %), les nantis accepteront des sacrifices (les footballeurs ne font pas grève mais une journée blanche) ... Or la politique n'est pas un jeu. Comme au casino, lorsque le temps des mises est terminé et que le croupier dit rien ne va plus, il est peut-être temps d'arrêter de jouer. En décidant de réduire les déficits publics par des hausses successives d'impôts plutôt que par la réduction des dépenses excessives, nos élus ont creusé le gouffre dans lequel nous sommes. Le taux de dépenses publiques devrait baisser de 57,1 % du PIB en 2013 à 56,7 % en 2014 (- 0.4 %) mais la hausse des dépenses de santé sera limitée à +2,4 % en 2014.

Petite réflexion d'économie politique en ces temps de jacquerie fiscale

Réduire l'assistanat2 en période de crise, inimaginable. Simplifier le mille feuilles administratifs, suicidaire. Supprimer les avantages acquis en des temps meilleurs, inconcevable. Il reste les perfides radars prétextes de réduction de la vitesse pour sauver des vies humaines ou les hausses régulières du prix du tabac au motif de santé publique, l'augmentation indolore de la TVA (la baisse de 2012 à 19,6 % aura fait long feu au 1er janvier 2014 en remontant à 20 %, cinquième modification en deux ans) ou la baisse du quotient familial de 2 000 € à 1 500 € quitte à ranimer les jacqueries fiscales. Sur un air de déjà entendu, chaque caste y va de son couplet. Les pigeons s'insurgent sur la fiscalisation des plus-values de cession. Les bretons abattent les portiques à écotaxe. Même taxer les salaires à plus d'un million d'euros soulève le pauvre peuple de France.

Petite réflexion d'économie politique en ces temps de jacquerie fiscale

Une théorie économique symbolisée par la courbe de Laffer (économiste libéral américain des années 70) montre que lorsque les impôts augmentent trop, leur rendement diminue : en 2013, la collecte de la TVA a baissé de 2,3 %, celle de l'impôt sur les société de 5,8 % et celle sur les carburants et l'énergie de 6,1 %. C'est plus de 60 milliards d'euros de recettes qui pourraient manquer dans les caisses de l'Etat à la fin de l'année.

Jean de la Fontaine dans L'Ane portant des reliques :

 

" D'un Magistrat ignorant

C'est la robe qu'on salue."

Ce 10 novembre 2013 sur France 5 dans l'émission C Politique, le ministre de l'économie, Pierre Moscovici, a appelé toute la majorité "à faire bloc autour du président de la République", estimant que "faire entendre telle ou telle petite musique individuelle ça n'avance à rien". Il a par ailleurs déclaré qu'en 2014 "nous allons quasiment stabiliser les prélèvements obligatoires puisqu'ils n'augmenteront que de 0,15 point. A partir de 2015 ... l'effort budgétaire ... sera à 100% sur des économies". En d'autres termes, il n'est pas encore prévu de baisse mais toujours une légère hausse des impôts. Ce n'est qu'en 2016, après le renouvellement des contrats deux ans du décret de 1996 signés en 2013 qu'un espoir nouveau pourrait naître. Le ministre délégué chargé du budget, Bernard Cazeneuve, l'avait déjà confirmé en déclarant lors de la préparation du budget "je veux être le ministre des économies, pas le ministre des impôts".

 

Le bon peuple de France élevé à crédit qui a encore de beaux jours devant lui n'en a probablement pas fini avec ses révoltes bourgeoises et ses grèves à répétition qui amusent nos élus toujours nombreux à postuler pour l'emploi (les seuls qui ne sont pas supprimés) et les nouveaux riches qui viennent nous visiter (plus d'un million de touristes chinois près d'un million de touristes russes en 2012).

 

La langue française continuera de décliner mais pas nécessairement à cause de son origine latine qui a fait du travail (tripalium / instrument de torture, tripaliare / contraindre) une contre-valeur. Dans le dictionnaire de l'internaute.com, les divers sens des mots sont illustrés avec des expressions ... traduites en Anglais. L'école a abandonné l'orthographe, les programmes scolaires ont réduit la culture aux coefficients3 et aux enseignements facultatifs qui apportent des points pour la mention.

Sorties du système scolaire

Sorties du système scolaire

Il n'y a jamais que 150 000 jeunes qui sortent du système scolaire sans qualification4.  Qu'est-ce par rapport à 12 000 000 d'élèves ? À peine 1,25 %, le taux du livret A ! D'accord, sur la durée de la scolarité (de 6 à 16 ans), cela représente 10 fois plus... à peine plus que le taux moyen d'imposition du décile supérieur des contribuables français. Pour ceux qui se demandent combien ils vont payer d'impôt sur la sur-rémunération, sachez que le taux marginal de 30 % s'applique sur les revenus nets du foyer fiscal situés entre 26 000 et 70 000 € (arrondi) et 41 % entre 70 000 et 150 000 €. Le salarié domien5 appartient rarement aux 50 % des Français ayant un revenu brut mensuel individuel inférieur à 2 000 €, plus souvent aux 90 % inférieur à 5 200 €. Ceux qui perçoivent plus appartiennent à la classe dite aisée (entre 5 200 et 14 400 €). 90 % de la population paie actuellement moins de 10 %, et 99,5 % moins de 25 % de ses revenus.

 

Petite réflexion d'économie politique en ces temps de jacquerie fiscale

Avec 3 000 € brut par mois, vous faites partie des 18 % des Français les plus riches (9,1 millions sur 50,4 millions), avec 4 000 € vous appartenez aux 9 % (4,5 millions), avec 5 000 € vous n'êtes plus que 6% (3 millions) et avec 6 000 €, 4 % (2 millions). A chacun d'apprécier où il se situe dans la classe des privilégiés disposant de la garantie de l'emploi. Par contre, inutile de calculer avec ces informations la ponction fiscale en 2015. Les taux d'imposition seront votés par le parlement en novembre 2014 (19 novembre 2013 pour cette session) et l'imposition sur le revenu est modulée par la forme du foyer fiscal.

 

Celui qui ne gère pas ses revenus, notamment ses économies, n'a pas le droit de hurler aux loups. Faire confiance à son banquier est-il plus sérieux que faire confiance à son gouvernement ?

 

Heureusement qu'il nous reste pour encore un milliard d'années nos terroirs et notre périmètre maritime qui fait de la France le seul pays présent dans tous les océans. Nos élites cooptées n'ont-elles pas montré qu'elles pouvaient faire des choix heureux ? Le plus beau mot de la langue française, le mot amour vient de la langue d'oc. Si l'académie avait préféré son équivalent en langue d'oil, nous utiliserions ... rut. Ce qu'ont fait nos académiciens, pourquoi nos élites politiques ne le feraient elles pas ?

 

Pour en terminer avec Jean de la Fontaine dans Le statuaire et le statue de Jupiter :

 

" Chacun tourne en réalités,

Autant qu'il peut, ses propres songes :

L'homme est de glace aux vérités ;

Il est de feu pour les mensonges."

 

 

 

Alors, quelle leçon retenir de tout ça ?

 

Le roi est mort, vive le roi.

 

Denis D.

 

 

1 Ces 3 petits cochons, avant de tomber entre les pattes de Walt Disney, appartenaient à un conte populaire et non à notre fabuliste.

2 « Assistanat »faut-il entendre les « assistés » chers à M. Wauquiez grand leader de la « droite sociale » ? c’est-à-dire les sybarites qui se gobergent de leur RSA (740€ pour un couple sans enfant) ?

3 Le bac des années d’avant l’horrible 68 fonctionnait déjà aux coefficients.

4 Ce chiffre n’a aucun fondement : au sens strict ils étaient 40 000 en 2008, c’est-à-dire sortis du système scolaire ou de l’apprentissage sans avoir dépassé une 1ère année de CAP ou de BEP ; si l’on prend les sorties sans diplôme du second degré, ils sont 140 000.

5 Habitant un Département d’Outre-mer (DOM)

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10 octobre 2013 4 10 /10 /octobre /2013 15:23

Lettre persane de Montesquieu, difficile à dater mais d'une parfaite authenticité qui traite déjà de l'ouverture dominicale des échoppes.
 

Comment peut-on être persan ?

Comment peut-on être persan ?

Usbek à Rica.

 

Tu ne saurais imaginer, mon cher Rica, comme ce peuple de France est prompt à s’indigner et à clamer de sempiternelles récriminations. À la moindre occasion, on le voit descendre dans la rue et battre le pavé, quand il ne le jette pas  à la tête des alguazils qui peinent à contenir sa fureur. Me croiras-tu si je te dis que depuis un mois que je suis à Paris, il ne s’est pas passé une journée sans que je n’aie croisé quelque cortège de ces mécontents qui causent aussi de grands embarras dans des avenues déjà fort encombrées ? Les plus récents furent provoqués par un de ces édits multipliés à plaisir par leurs cours de justice ou leurs grands Vizirs. Il s’agissait d’interdire aux chalands l’accès à certaines grandes échoppes, le jour consacré jadis à la prière et au recueillement. Chacun pouvait acquérir en ces lieux les outils nécessaires au confort de sa demeure dont il faisait apparemment plus de cas que du salut de son âme. Et ce sont là, gens si occupés qu’ils ne trouvaient d’autre moment dans la semaine pour acquérir les instruments utiles à ce qu’ils appellent le bricolage et où ils s’emploient à améliorer sans cesse les commodités de leur logis. L’affaire fit tant de bruit dans les gazettes sonores et les boîtes à images répandues dans toutes les maisons que l’on aurait dit que le pays n’était habité que par ces bricoleurs. Mais le plus grave était sans doute les extravagantes conséquences de ce misérable édit. Car la vente sans limites des mailloches, des pinces ou des clous était, aux dires d’une kyrielle de savants, de la plus haute importance pour la prospérité de tous. Enfin voilà, cher Rica, la dernière querelle qui agite ici les esprits et alimente une sainte colère. Et, sans doute, tous ces Français, si épris de liberté, doivent rêver de flâner, comme nous le faisions si plaisamment, dans notre cher bazar d’Ispahan sans craindre les caprices d’un Sultan.

Montesquieu. Les Nouvelles Lettres Persanes.

 

P.C.C. Yoland Simon

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26 juin 2013 3 26 /06 /juin /2013 13:14

Cher Jean-François

Mon sens du devoir me conduit à t’adresser cet appel et à souhaiter que tu le diffuses largement.

Cordialement

Yoland

L'appel du 26 juin des amis de Sarkozy

L’Aide au retour.

 

Depuis plus d’un an maintenant l’ingratitude populaire, comme elle le fit naguère pour Churchill ou de Gaulle, a renvoyé dans son humble foyer l’ancien hôte de l’Elysée. Sinistre bévue. Et on mesure chaque jour un peu plus le vide laissé par Nicolas Sarkozy et le regret que nous ressentons de devoir nous passer de ses insignes qualités :

La hauteur de ses vues, l’élévation de sa pensée, l’étendue de sa culture, le raffinement de son langage, la dignité de son maintien, la simplicité de sa mise, la sévérité de ses mœurs, la droiture de sa conduite, la rectitude de son parcours, l’élégance de son comportement, l’égalité de son humeur, la grâce de sa gestuelle, la douceur de sa parole, le respect de ses interlocuteurs, son sens de la mesure, son attention à autrui, son respect des petits, sa méfiance pour les nantis, sa fermeté face aux puissants, sa mansuétude pour les déshérités, son intransigeance morale, son mépris de l’argent, son refus de la brigue et de l’intrigue, son horreur de la courtisanerie, son indifférence à la flatterie, son rejet de l’esprit de clan, en résumé, sa grandeur d’âme

 

Nous le savons la modestie naturelle de cet être d’exception l’a souvent amené à une trop sage réserve et à négliger les encouragements de ses amis ou les impératifs de sa carrière. Et cependant, en tant que vigilants gardiens des valeurs qu’il incarna avec éclat dans ces années qu’il consacra au service désintéressé de la nation, et notamment lors de son fantastique quinquennat, nous le clamons haut et fort: « Putain, Sarko reviens, t’es le meilleur ! »

 

Isabelle Balkany, Patrick Balkany, Rachida Dati, Christian Estrosi, Claude Guéant, Henri Guaino, Brice Hortefeux, Nadine Morano, Valérie Rosso Debord…

 

Pour compléter :  Géhèm célèbre la fête de la violette et le Sarkothon (avec une Morano vendant sa jarretière aux enchères)

Avec Estrosi, dit le motodidacte, les vieux téléspectateurs auront reconnu Denise Fabre.

Avec Estrosi, dit le motodidacte, les vieux téléspectateurs auront reconnu Denise Fabre.

Le garnd lecteur de Zadig & Voltaire va aboyer de nouveau dans l'hémicycle.

Le garnd lecteur de Zadig & Voltaire va aboyer de nouveau dans l'hémicycle.

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27 mai 2013 1 27 /05 /mai /2013 17:19
"vous les avez enrégimentés dans vos croisades d’un autre âge"

"vous les avez enrégimentés dans vos croisades d’un autre âge"

Vous les avez traînés de dimanche en dimanche, dans les jupes de maman, sur les épaules de papa. Vous leur avez appris à répéter comme des perroquets les slogans de vos manifs, vous les avez enrégimentés dans vos croisades d’un autre âge, vous les avez gavés de vos morales familiales et des radotages du presbytère, vous leur avez inculqué vos ataviques préjugés et vos phobies héréditaires. En vérité qu’avez-vous fait de ces enfants ? Qu’avez-vous fait de nos gentils galopins qui tiraient les sonnettes des voisins et les tresses des filles, des gamins toujours prêts à se bagarrer avec les garnements d’un autre quartier, des polissons qui dénichaient des nids dans leurs rondes buissonnières et même des enfants de chœur qui sirotaient le vin de messe à la barbe du curé ? Qu’avez-vous fait des charmants titis de Mick Micheyl, des petits poulbots aux yeux écarquillés de nos fêtes foraines, des copains de Jean-Pierre Léaud rêvant, devant les cinémas, aux rondeurs de Sophia Loren ? Qu’avez-vous fait des écoliers de Doisneau, des Gavroche de Victor Hugo, du Momo de Romain Gary, de la Zazie de Raymond Queneau ? Oui vraiment, tristes cagots, qu’avez-vous fait de nos enfances, de vos marmots ?

 

Yoland le mécréant.

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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 08:57

Cfdt-Cgt-janvier-2013 

 

 

L’article du 6 mars 2013 titré « Sécurisation de l’emploi : désintox ! », signé par Jean-François Launay, est intéressant. Il montre que François Hollande et la CFDT, bien que malmenés par l’opinion publique, gardent des soutiens irréductibles. Pour sauver ce qui peut l’être, ils recourent à toutes les ficelles: le mélange des genres, le mépris de l’autre, la torsion de la réalité.

 

1 – La manifestation CGT-FO du 5 mars n’a pas été énorme (environ 200 000 participants en France). Si une banderole disait « loi scélérate », c’est inexact. S’il y a loi, elle sera votée en mai 2013 et il est probable qu’elle ne reprendre pas l’ANI terme à terme, du fait des amendements et des débats. Il est également possible que le Sénat et l’Assemblée nationale ne votent pas d’une seule main. À noter d’ailleurs la présence de militants CFDT et de députés PS à la manif.

2 – Jean-François Launay est un institut de sondages autoproclamé1. Aucun manifestant n’avait lu le projet de loi, dit-il. Comment le sait-il ? Il le sait, c’est tout.

2 – Les organisations confédérées signataires avec le Medef (CFDT, CFTC, CFE-CGC) sont minoritaires en influence par rapport à la CGT et FO. Ces dernières sont appuyées par la FSU et Solidaires qui, bien que non confédérées, ne sont pas des groupuscules gauchistes, alors que CFTC et CGC ont un long passif de « syndicats maison » à faible influence.

LES NEIGES DU KILIMANDJARO Photo3-7bcf1

3 – Robert Guédiguian est un bon cinéaste qui entretient d’excellents rapports avec la CGT et le PCF. Prendre « Les neiges du Kilimandjaro » comme documentaire revient à refaire la bataille de Valmy avec « La Marseillaise » de Jean Renoir en 19382.

4 – FO opère une sorte de grand écart entre sa position sur l’ANI et  le dossier Renault. C’est vrai. Pourquoi ? Jean-François Launay devrait demander à Jean-Claude Mailly comment on peut continuer d’exister quand la place des syndicats réformistes se restreint. Les récentes élections dans les TPE l’ont montré en décembre 2012.

5 – Laurence Parisot a qualifié l’ANI « d’accord historique ». La satisfaction du Medef montre nettement que les salariés ont remporté une grande victoire en convainquant le patronat de leur donner deux ans sans augmentation de salaire avant de pouvoir les virer3. Cet « accord » ne comporte aucune clause de sauvegarde si le patronat ne respecte pas sa parole. Une éventuelle loi française sèmerait évidemment la panique chez les citoyens Goodyear et Unilever.

6 – Le seul aspect réconfortant est que les organisations signataires de la « compétitivité-emploi » et de la mobilité devront représenter plus de 50 % des salariés. Sauf dans les boîtes où la CFDT et ses amis sont majoritaires (ce n‘est pas la majorité), il faudra trouver mieux que la surtaxe des CDD courts.

7 – Les « détracteurs » de l’ANI parlent « sans vergogne », sont « dans un discours manichéen », utilisent « un ton qu’on croyait d’un autre âge » et se livreraient à une « chasse aux sorcières »4 contre d’honnêtes députés socialistes. Jérôme Guedj, Marie-Noëlle Lienemann ou Emmanuel Maurel sont évidemment des infiltrés populistes dont le PS doit se débarrasser en vitesse. Ce mépris du type qui comprend tout à l’égard du crétin englué dans de vieilles lunes rappelle les hurlements des chacals « européistes »5 dans la campagne française du referendum de 2005, qui avait d’ailleurs divisé le PS. Ces beaux esprits n’avaient pas compris qu’on peut souhaiter une Europe sociale sans être néo-libéral. On en voit les effets.

8 – « Les avancées seront toujours insuffisantes pour les adeptes du yakafokontoutésimple ». Les énervés à QI de campagnol non convaincus par une CFDT revenue en grâce à l’Élysée comme harki social peuvent garder leur bêtise binaire, et laisser travailler les gens sérieux. Ceux-là savent que seule la social-démocratie les fait manger.

 

Gilbert Dubant

 

 

 

1 – Pas besoin de relire Nostradamus, ni de consulter Mme Irma, pour augurer que personne n’avait lu un « projet de loi » qui sera adopté le lendemain.


2 – « Les neiges du Kilimandjaro » n’évoque pas des événements historiques lointains mais est basé sur une trame contemporaine.


3 – Des accords – Renault en est le dernier exemple – existent déjà, avant donc les modalités prévues qui, de fait, limitent dans le temps (2 ans) et préservent l’emploi, doivent reposer sur des difficultés conjoncturelles attestées. Insuffisant, peut-être, mais inexistant aujourd’hui.


4 – Quand un camarade CGT publie sur son blog une liste de députés avec un menaçant « on s’en souviendra ! », quand l’imprécateur et à travers menace de les poursuivre jusque dans le moindre village, ça veut dire quoi ?


5 – « Chacals européistes » : nous voilà revenus au bon vieux temps des « vipères lubriques » et des « hyènes dactylographes » chères à Duclos-Thorez. Mais ça doit être du 2e degré…

 

 

 

Après quelques hésitations - le masochisme a des limites - je publie telle quelle cette attaque qui ne brille ni par sa modération ni par son honnêteté intellectuelle. Mais elle illustre parfaitement l'arrogance et le mépris dont peuvent faire preuve ceux qui se réclament de la "vraie" gauche.  

Le terme haineux de "harki social" suffirait à classer ce papier … à la corbeille. Mais ce serait céder à l’évidente provocation que de déroger à la règle de publier toutes les contributions.

 

syndicatsrepresentatifs O-F 30-03-13Ouest-France 30-03-13

 

 

En cadeau bonus :

 

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4 mars 2013 1 04 /03 /mars /2013 21:06

Les arrière-cuisines de l’auberge espagnole

 

Poser la question «  Rajoy en a-t-il croqué ? » revient à se demander si les alligators aiment la viande faisandée. Mais pourquoi l’Espagne attire-t-elle les scandales financiers à répétition ? Réalité politique ou structurelle ?

 

Les juges espagnols qui travaillent sur la délinquance financière espagnole sont peu connus, mais ils existent. Cependant, l’Espagne n’a pas connu d’opération « Mani pulite ». Les affaires marseillaises et parisiennes doivent inciter les Français à la modestie, mais leurs voisines ibériques se différencient par des structures administratives et judiciaires où l’État et sa justice sont théoriquement puissants et en fait mineurs.

 

L’AUTONOMIE À TOUT PRIX

 

Barcenas_champ.jpg  L’essentiel des fonds publics et des fonctionnaires n’est pas géré par les Cortes, l’Assemblée nationale de Madrid, mais dans les 50 provinces et les 17 « Communautés autonomes » qui les regroupent (plus Ceuta et Melilla). Les « ayuntamientos » (mairies) sont dirigés comme des entreprises privées, avec des personnels sans garantie d’emploi et des impôts locaux très faibles par rapport à la France. Certaines Communautés, comme le Pays basque et la Catalogne, ont leurs polices régionales (Ertzaintza ou Mossos d’esquadra). Les relations avec le pouvoir central, accusé de vampiriser les richesses locales ou de manquer de solidarité, sont exécrables en cas d’opposition politique, méfiantes en situation inverse, toujours fondées sur le marchandage.

Le maigre budget national ne permet guère à un Premier ministre, quel qu’il soit, de financer largement son parti, ses permanents et ses obligés. Comme l’a fait son prédécesseur, Jose Maria Aznar, Mariano Rajoy doit donc se tourner vers ses relais provinciaux et riches.

 

UNE BANQUE AU SERVICE DU PEUPLE POPULAIRE

 

L’argent ? Depuis une vingtaine d’années, il était dans le BTP et les banques. Les fonds politiques viennent des deux, et particulièrement des marchés publics, où les réseaux bancaires jouent un rôle déterminant comme financeurs des collectivités territoriales. Ce n’est pas un hasard si les régions les plus « scandaleuses » (Valence, Andalousie, Baléares, Catalogne, Madrid) sont liées à l’immobilier et au tourisme. Qui diable pourrait reprocher à des élus populaires modernes de construire des centaines de tours à Majorque ou à Benidorm et de favoriser des entreprises locales pour ce faire? Unjesus-gil-y-gil cas d’école est celui de Jesus Gil, maire PP de Marbella entre 1996 et 2002, qui mariait corruption, immobilier et mafia dans un système familial néo-franquiste.

 

 

 

 

 

 

 

 

LE BUSINESS DE DON FELIPE

felipe-gonzalez-rey-juan-carlos.jpg Felipe Gonzalez et le roi Juan-Carlos

 

Ces affaires ont été révélées depuis la mort de Franco en 1975. Auparavant, la corruption en faveur de l’Église catholique et son Opus Dei, des organisations phalangistes et de la nomenklatura d’affaires établie par le Caudillo, était énorme, mais impubliable sous peine de mort. Le développement économique et politique du « felipismo » a fait du PSOE et de son leader Felipe Gonzalez* des modèles  démocratiques, pendant que se mettait en place le « système Guerra » (du nom des deux frères socialistes Juan et Antonio) qui assurait de l’intérieur du PSOE une rente au parti, avec les méthodes habituelles (marchés publics, pots-de-vin, clientélisme). La recette était bonne, elle a duré. D’autre part, les entreprises espagnoles peuvent donner des fonds aux partis politiques, suivant des procédures spéciales rarement appliquées.  Enfin, un juge qui s’attaque au pouvoir régional a peu de relais et d’appuis locaux, même légaux.

 

LA COURONNE DÉVALUÉE

 

izquierda-unida-cumple-25-anos-L-KXfWxj.jpegLa seule organisation politique ayant échappé jusqu’ici aux enquêtes financières du journal « El Païs » (« El Mundo » est plus discret sur le PP) est « Izquierda Unida »** (Gauche Unie), regroupement de communistes et d’associatifs liés aux CCOO** (Commissions Ouvrières, voisines de la CGT française).

Jusqu’à 2010, la seule institution épargnée par les tourmentes criminelles et régionalistes était la monarchie constitutionnelle, garante de l’unité nationale. Depuis le safari africain de Juan-Carlos payé par le pays et les frasques financières de son gendre, le prestige royal s’est terni.

Les coupes budgétaires, la ruée du chômage, une solidarité nationale en panne, un Premier ministre aussi impuissant que son prédécesseur Zapatero, un PSOE à EEG plat, des Indignados aussi efficaces qu’un verre d’eau tiède, font de l’Espagne un pays en perdition.

 

LES FORMALITÉS

 

La situation a un seul avantage : prouver une fois de plus que la gestion par les banques privées et les « recortes » de la dépense publique ont deux effets principaux, détruire la démocratie et enrichir des créanciers gavés. Pour en sortir, il faut virer Angela Merkel et son collaborateur Rajoy, autoriser des prêts directs aux états par la BCE, relancer l’activité européenne par des financements d’infrastructures associant l’Espagne, le Portugal et l’Italie, et peut-être la Grèce. Y arriver nécessite quelques formalités, comme des élections amenant une (vraie) gauche au pouvoir.

 

Gilbert Dubant

 

 

 

* Séville, 6 mai 1994, 18 h 30. (…) quelque 5 000 militants socialistes arrivent au Palais des sports pour assister à un meeting du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE).  (…) un homme s’avance seul sur l’immense scène. Chemise déboutonnée, sans cravate, en blouson sombre, M. Felipe Gonzalez, président du gouvernement espagnol (...) sur un ton grave, il aborde le thème que toute la salle (et toute l’Espagne) attend, celui de la corruption qui menace d’emporter son gouvernement et de ruiner son avenir politique : « Lorsque nous sommes arrivés au pouvoir en 1982, nous étions préparés pour lutter en faveur des libertés et du progrès, mais nous n’étions pas préparés pour vivre avec des gens, issus parfois de nos propres rangs, qui ont utilisé leurs fonctions dans l’administration publique pour s’enrichir ; des gens qui ont fait passer l’appât du gain avant le souci de la solidarité. J’éprouve un profond dégoût et une profonde honte pour avoir fait confiance à des personnes qui ne le méritaient pas. »  Ignacio Ramonet, juin 1994. Parmi ces corrompus Luis Roldàn, directeur général de la Guardia civil qui va fuir et va connaître une arrestation rocambolesque à Bankok.

Mais le grand scandale fut celui du GAL – groupe antiterroriste de libération – qui mena une « guerre sale » en France contre l’ETA. Une ETA qui, faut-il le rappeler, a causé beaucoup plus de morts sous la démocratie que sous le franquisme.

 

** Aux dernières élections 6,09 % des voix.

Depuis, l'affaire dite des cartes de crédit opaques (fournies à des administrateurs de caisses d'épargne) a touché aussi des membres d'IU et des CC OO En principe, elles devaient servir à régler des 'frais de représentation', en fait elles semblent avoir servi à des frais personnels. (note du 21/11/14)

 

 

Petit commentaire du déblogueur

On l’aura compris, il y a la « vraie » gauche, estampillée par les auto-proclamés décerneurs de diplômes de 100 pour 100 pure gauche, garantie sans additifs socio-démocrates (qui nuisent gravement à la santé du peuple) et lesdits socio-traîtres PSOE au delà des Pyrénées, PS dans l’hexagone. Même la gauche de plein air, élevée aux bons grains des manifs géantes ou des actions anti-expulsions, ne trouve pas grâce à leurs yeux. Il est vrai que leurs hauts faits d’armes ne nuisent guère à la bonne droite, style PP. Au contraire.

Mais comment expliquer l’impuissance de la « vraie » gauche, IU en l’occurrence mais on laisse deviner son nom en France, à fédérer ces indignés pour leur ouvrir les yeux et leur faire découvrir la beau royaume du yakafokontoutésimple ?

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24 février 2013 7 24 /02 /février /2013 21:18

cochon3Le dernier article de Jean-François Launay sur « J’ai défendu tout le monde, je défends Iacub… » me laisse perplexe. J’y vois une générosité d’esprit fourvoyée dans un mélange gluant de judiciaire, de politique et de coup éditorial. Mais je ne suis ni partie civile, ni défenseur…

 

Je n’achèterai ni ne lirai le livre de Marcela Iacub. Non par bigoterie ou par dégoût des cochons, mais tout simplement parce que la vie privée de cette femme ne m’intéresse pas. Qu’elle couche avec Dominique Strauss-Kahn ou Shrek m’indiffère. Je suis d’autant plus surpris de la position de JFL, qui se signale d’ordinaire par une analyse plus fine.

Marcela Iacub raconterait donc une liaison avec DSK après sa chute du Sofitel. Tout ça pour dire que c’est un porc. Cette dame est grossière, mais elle a peut-être raison. Peu importe. Où JFL va loin, c’est sur Polanski, inculpé pour avoir baisé une mineure consentante fournie par sa mère. On ne joue pas dans le même film.

 

Soyons politiques !

 

Jean-François dit avoir « défendu DSK ». Pourquoi pas ? J’ignore ce qui s’est passé au Sofitel de New-York. Mon seul intérêt a porté sur les conséquences de l’affaire en politique française, qui me concerne  davantage que les pleurnicheries de Tristane Banon ou l’image d’Anne Sinclair en visiteuse de prison. Un DSK sans histoire aurait-il conquis la primaire socialiste et l’Élysée ? Sujet en or pour des auteurs de politique-fiction…

 

Les affaires Polanski et Strauss-Kahn ont quand même un point commun : l’opprobre jeté par une bande de cagots américains sur des Juifs célèbres (et riches) qui auraient violé la civilité ad usum puellarum dans un pays dans un pays  où « We trust in God », mais celui du Good Book…

 

On ne peut faire ce reproche à Marcela Iacub, argentine et arrière-petite-fille de rabbin. On connaît la dame pour ses positions atypiques sur les aspects traumatiques du viol, et d’une manière générale son travail sur la sexualité. Le nom de DSK n’est pas cité dans l’ouvrage, mais abondamment « révélé » par la chroniqueuse de « Libération » lors de ses multiples interviews, jusqu’à la « Une » du Nouvel Obs’ qui fait du bouquin l’événement de la semaine.

 

Envoyez la thune !

 

On est dans une opération classique de marketing « littéraire », supposé opérer la rencontre d’un esprit provocateur et talentueux, de punaises de sacristie à l’haleine puante, de professionnels de la profession qui s’émerveillent de la transgression (laquelle ?), de cireurs de pompes payés pour louer l’originalité du style et de clients potentiels désireux de connaître les détails de la fornication chez les êtres dotés de queues en tire-bouchon.

 

La technique est au point et les relais fonctionnent. Le Nouvel Obs, l’Express et le Figaro s’envoient des piques et font monter le buzz-mayonnaise. Il est donc hautement possible que ce livre soit un succès financier. Tant pis.

 

Gilbert Dubant

 

 

 

 

NB Je n’achèterai ni ne lirai le livre de Marcela Iacub. Voilà qui me fait penser à un humoriste – Tristan Bernard ? – qui était aussi critique littéraire et qui affirmait « Je ne lis jamais les livres que je critique, ça pourrait m’influencer ».

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23 janvier 2013 3 23 /01 /janvier /2013 18:42

Boutin pacs

Christine Boutin, du bon temps du PACS et derrière elle ce cher LioNNel Luca

 

Elle avait le profil de l’emploi. Elle en avait l’expérience. Son parcours pouvait s’honorer d’incontestables faits d’armes. On n’en retiendra que cet épique combat à l’Assemblée Nationale où elle brandit la Sainte Bible, comme une gousse d’ail contre les vampires, pour éloigner un PACS diabolique et qui sentait le soufre jusque dans les travées du Palais Bourbon. Quant à la personne, rien à redire non plus. Avec ses airs de bigote contrite, son allure de chaisière confite en dévotion et sa tête de confiture bonne maman, vieillie en sacristie, elle avait sans contexte le physique du job. Dans les débats encore elle faisait merveille. On admirait ses manières doucereuses, ses gestes patelins, une componction de bon aloi dans la voix et des insinuations papelardes propres aux troublantes inquisitions du confessionnal. Oui, cette mielleuse pasionaria de bénitier avait tout pour décrocher le poste proposé : Organiser le déplacement de myriades de paroissiens conviés par une curaillerie sournoise à s’opposer au mariage gay.


frigide-barjot-seins2Las, quelle ingratitude ! On lui préféra une viveuse sur le retour, plutôt fanée, mais toujours vivace du croupion, qui entraîna sur des rythmes disco des cohortes de Lequesnoy flanqués de leurs tripotées de marmots.


Tant d’injustice ne peut laisser indifférent. Mes amis, je vous en conjure, dans toutes les églises, les chapelles, les monastères de France prions tous ensemble pour le retour parmi nous de l’infortunée Christine.

Ainsi soit-il !

 


 

moine.gifFrère Simon de la Désolation

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14 janvier 2013 1 14 /01 /janvier /2013 21:54

« Décidément la chance me sourit. Une lettre d'un certain Charles Edouard de La
Fromenterie s'est retrouvée dans ma boîte aux lettres.
 » nous confie Yoland Simon qui, négligeant le respect du secret de cette sainte correspondance, a fait suivre cette missive.

 

frigide-barjot_calotte.jpg 

Charles Édouard de la Fromenterie

Paroisse de Notre Dame des champs

 

Au

 

Cardinal André Vingt-Trois

 

Je me permets de vous adresser respectueusement cette missive concernant l’organisation de la Manif pour tous qui appela le peuple de France et celui de Dieu à converger vers le champ de Mars, ce qui s’imposait quand on sait que le pays venait d’entrer en guerre.

Vous avez, pour organiser les saintes cohortes de ce défilé contre les formes les plus dévoyées du mariage, fait appel à une admirable animatrice qui a choisi le joli pseudonyme de Frigide Barjot.


Ce choix vous honore et montre, en dépit de vos détracteurs, votre grande ouverture d’esprit et votre indéniable conversion à la modernité. En effet, cette chanteuse, qui a porté la bonne parole dans des lieux dont il est inutile de préciser les douteuses enseignes, cette chanteuse donc, a écrit dans une de ses œuvres les plus exemplaires :

« Fais-moi l’amour avec deux doigts, avec trois ça ne rentre pas, avec un ça ne suffit pas. »

 


 

On ne saurait trop vous féliciter de votre approbation, au moins tacite, pour ces formes digitales de la sexualité. Cependant je dois vous confesser un léger trouble. Ces deux doigts, qui doivent ouvrir le délicat pertuis de la divine Frigide, sont-ils deux doigts d’hommes, ce qui ne constituerait qu’une banale pratique si elle s’exerce dans un cadre strictement matrimonial, ou, horrible soupçon, pourrait-il s’agir de deux doigts de femme s’adonnant à de diaboliques rituels saphiques ?

 

 

Croyez Votre Éminence que je ne doute pas de la bonne conduite de la magnifique Égérie d’un mouvement qui a reçu votre soutien. Toutefois, pour éviter quelque mauvais procès instruit par les adversaires de notre foi, il serait bon que la Pasionaria de notre formidable combat lève toute ambiguïté sur ce point délicat.

 

Je vous prie, Votre Éminence, de bien vouloir recevoir l’humble témoignage de mon dévouement à notre Sainte Mère l’Église.

 

Votre Charles-Édouard

 

 

 

mariage-pour-tous_anti_vendeens.jpgLe petit homme à lunettes, en duffle-coat, parapluie dans une main, téléphones dans l'autre, dans les plis du drapeau vendéen est Alain Castet, évêque de Luçon 

 

En complément, lire : Liberté, égalité, homoparentalité de Pierre Galand Libération 14/01/13 et Mariage pour tous : le combat perdu de l'Eglise de Danièle Hervieu-Léger Le Monde 12/01/13

 

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