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25 septembre 2008 4 25 /09 /septembre /2008 21:19
Charlotte Rampling

Charlotte Rampling au Louvre sous la Joconde (avec Raquel Zimmermann Photo de Juergen Teller)

Cette fille de colonel, ancien champion olympique, née en 1946, s'est retrouvée à Fontenaibleau à 9 ans - son père étant nommé au commandemant de l'OTAN, car à cette époque, la France faisait partie de ce commandement.


La petite anglaise qui pose sur une mini ou sur des marches va se révéler comme actrice dans "Les damnés" de Visconti et surtout dans "Portier de nuit"  de Liliana Cavani. Dire que le film qui raconte l'histoire d'une ex-déportée qui renoue une liaison sado-masochiste avec un de ses tortionnaires du camp de concentration, devenu portier de nuit fit scandale, est peu dire.
Ce scandale ne l'a pas empêché de prendre de nouveaux risques comme dans "Max mon amour", Max, son amour, étant un chimpanzé.


Après une éclipse dans les années 90, elle revient avec toute sa maturité assumée dans "Vers le Sud" de Laurent Cantet, réalisateur d'Entre les murs, qui mettait en regard la misère sociale des uns et la misère sexuelle des autres,


Mais c'est surtout Ozon - le seul réalisateur avec qui elle a tourné trois films - qui va permettre de redécouvrir tout son talent de grande actrice.

Son rapport avec la nudité - elle a posé pour de très grands photographes et a joué nue quand le film le demandait - est à la fois naturel et comme distancié.


Regard et visage presque dur lorsqu'elle se retourne sur sa chaise sous le regard de Sieff, pose proche dans un décor  très newtonien, esquisse d'une caresse d'une main qui cache le sein, chez Bettina Rheims, doigts qui vont en pincer la pointe... elle se prête à l'objectif sans s'offrir.


La séquence de Swimming pole d'Ozon (voir plus bas) - l'auteure (f)rigide de romans policiers, qu'elle joue, se dénude devant un jardinier pour détourner ses soupçons - illustre bien cette distanciation : la caméra parcourt le corps nu pour arriver sur un visage à l'expression ambiguë où le spectateur peut lire des sentiments contradictoires.


Tout l'art de l'actrice qui, avec une économie de moyens, sait suggérer la complexité d'un personnage.

 

 




 

Charlotte Rampling
Jean-Loup SIEFFJean-Loup SIEFF
Jean-Loup SIEFF
Jean-Loup SIEFFJean-Loup SIEFF

Jean-Loup SIEFF

Charlotte RamplingCharlotte Rampling
HElmut Newton
HElmut NewtonHElmut Newton
HElmut NewtonHElmut Newton

HElmut Newton

Charlotte Rampling
Charlotte Rampling
Charlotte RamplingCharlotte Rampling
Charlotte RamplingCharlotte Rampling
Charlotte Rampling

Swimming Pool

La séquence ci-dessous est tirée du film de François Ozon 2003. Charlotte Rampling appelle discrètement le vieux jardinier du haut d'une terrasse. Elle lui dévoile ses seins. Un peu interloqué, le jardinier monte la rejoindre. Il la découvre étendue, nue, étrangement passive. Un lent panoramique part de ses pieds et remonte jusqu'à son visage ; d'un regard, elle s'offre à la caresse du vieil homme.

 

Pour le son cliquer sur le haut-parleur

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24 septembre 2008 3 24 /09 /septembre /2008 17:01

Puis-je avouer que la critique de Philippe Meirieu sur le film « Entre les murs » m'a paru un peu dogmatique ?

Certes, j'entends bien qu'il veut éviter l'amalgame entre le professeur toujours sur le fil du rasoir et les pédagogues vilipendés par Finkielkraut et la clique des rétropenseurs. Mais faut-il oublier qu'il s'agit d'un film de fiction et non d'un documentaire ? Que les personnages sont des acteurs (même si, comme on dit, ils jouent leur propre rôle, mais les élèves réels sont devenus les acteurs d'une classe fictive et François Marin est joué par François Begaudeau, coscénariste de son livre) ?

 

« Jamais je n'ai pu imaginer qu'un spectateur puisse penser qu'une telle densité d'événements arrive dans les cinq minutes que dure une séquence » dit Laurent Cantet, réalisateur, qui ajoute « À propos de la fonction de l'école de transmettre des connaissances, en tant que réalisateur, ce n'est pas ce qui m'a intéressé. » Dans cette confrontation avec deux professeurs (Libé 22/IX/08), il répond ainsi à l'une des deux qui déplorait que, dans le film, « la transmission du savoir et toutes les problématiques qui y sont liées - pourtant la grande affaire de l'école - » soient évacuées.

 

Le malentendu est flagrant. Même si le 2e professeur note lui qu'on voit les élèves travailler, que l'exercice de conjugaison n'arrive pas comme un cheveu sur la soupe, Cantet recherchait « ces moments où la parole s'échappe,  où, d'un seul coup, on va apprendre quelque chose, mais questionner le fait même d'apprendre ».

 

On peut disputer sur le fait que ces moments soient ceux « où la classe se transforme en école de démocratie ». Mais pas de savoir, si le prof du film « a un cours structuré, avec une notion à transmettre, des activités bien précises ».

 

Il est symptomatique d'ailleurs que les critiques croisées se centrent sur le seul François Marin. Pourtant, les élèves-acteurs sont entrés dans la peau de leurs personnages avec un talent inouï !

 

On peut reprocher à Cantet d'avoir filmé la marge, mais c'est la marge qui tient la page.

 

P.S. Dans le même style de critique que celle de Philippe Meirieu, mais nettement plus dogmatique, on peut ranger une opinion parue dans Le Monde du 25/IX/08 qui décerne au film « La palme des malentendus », lui reprochant de masquer la réalité de la ségrégation scolaire et de dédouaner l’état de ses responsabilités, comme s’il s’agissait d’une enquête sociologique ou d’un essai sur la politique éducative, alors que c’est un film, et pas une thèse.

Sur le livre "Entre les murs", on peut lire un entretien de François Begaudeau accordé au sgen-CFDT

 

Voir aussi :

"Entre les murs" : réactions

Finkielkraut et "Entre les murs"

"Entre les murs", F. Bégaudeau et le Nel Obs

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