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31 juillet 2017 1 31 /07 /juillet /2017 18:14
The Young family _ acrylique _ 2002

The Young family _ acrylique _ 2002

Honte à moi ! A vouloir jouer l’esprit fort, j’ai ironisé sottement sur une brève, découverte dans fessebouc, et contant la quasi naissance d’un être chimérique porc-humain ou l’inverse. Tout l’air d’un hoax de la plus belle eau : une revue et un institut scientifiques attestant comme il se doit la découverte.

Sauf que, si j’en crois Sciences et Avenir, il y a bien eu créations d’embryons chimères porc-humain. Mais rien à voir, avec la représentation que donne l’œuvre de Patricia Piccinini, ci-dessus, créée en 2002.

The Young Family, which Piccinini created for the 50th Venice Biennale, shows a creature that defies our vocabulary even as her gaze demands that we respect her as something more than just an animal. “Monster” might be the only word that can hold our apprehension of her, since monsters seem to hold a degree of sentience that we might not give the animal kingdom. Piccinini states that “the idea behind this piece is that here is a creature which has been bred to provide replacement organs for humans, an idea that springs from the very real prospect of doing so using genetically modified pigs.”

http://weirdfictionreview.com/2012/09/patricia-piccininis-mythic-imagination/

De fait la revue Cell a bien publié un article intitulé Interspecies Chimerism with Mammalian Pluripotent Stem Cells.

Comme le montre le schéma, les travaux ont commencé sur de charmantes bestioles, rats et souris.

Si jamais on n'a vu la queue d’une souris dans l’oreille d’un chat, nos chercheurs ont, eux, réussi à développer un pancréas, un coeur et des yeux de rats dans des embryons de souris. Et quand on dit que dans tout homme il y a un cochon qui sommeille, on n’a pas tout-à-fait tort car le porc est l’animal le plus près de l’humain. D’où, dans la continuité, cette injection de cellules-souches humaines pluripotentes dans un embryon de porc, ensuite implanté dans l’utérus d’une truie porteuse.

Le but ultime n’est pas de créer de charmantes petites cochonnes, comme dans l’œuvre de Mme Piccinini ; il  est « de cultiver des tissus ou des organes humains (pancréas, foie, coeur...) chez des animaux comme des truies qui pourront être greffés sans rejet, mais nous en sommes encore loin », comme dit Juan Carlos Izpisua Belmonte, professeur à l'Institut Salk.

Mais bien sûr, ces travaux publiés en janvier 2017 ont provoqué des fantasmes et  fait naître des théories complotistes où on retrouve Sputnik news qui, lui dès 2016, prêtait au Pentagone impressionné par les travaux d’un Professeur Garry, l’allocation d’une bourse de 1,4 million de dollars pour élever des porcs à cœur humain !

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9 décembre 2014 2 09 /12 /décembre /2014 17:58
Décembre 2012 : prière sur la Place J'maa-elFna, Marrakech

Décembre 2012 : prière sur la Place J'maa-elFna, Marrakech

La laïcité falsifiée, c’est la laïcité UMPenisée, de Marine Le Pen à Jean-François Copé, annoncée par un rapport Baroin sur la nouvelle laïcité. Laïcité UMPenisée appuyée par de pseudos républicains qui, bien que proscrivant tout adjectif, prônent une laïcité répressive antithèse de la laïcité libérale voulue par Aristide Briand, Ferdinand Buisson et Jean Jaurès avec la loi de 1905.

 

« La laïcité apparaît trop souvent, depuis une vingtaine d’années, comme un principe d’interdits et de restriction aux libertés, ce qu’elle n’est pas » J.L. Bianco, Pdt de l’Observatoire de la laïcité.

 

En décembre 2010, Marine Le Pen, en campagne pour l’accession à la tête du FN, compare les quelques prières de rue des Musulmans à l’occupation de la France par les nazis. Immédiatement, protestations de tout bord contre l’indigne comparaison. Elle opère alors un habile repli statégique : sa déclaration devait être entendue au nom de la défense de la laïcité et contre le communautarisme. Miracle ! Sarkozy embraye, condamnant même d’imaginaires appels à la prière, inexistants en France, jusqu’à Benoît Hamon qui trouve « inacceptable cette situation ». « En hypertrophiant un problème, on façonne la lepenisation de la société » : l’OPA de Marine Le Pen sur la laïcité a réussi !

 

Copé, à la tête de l’UMP ne voudra pas rester en reste. Il lance un débat sur l’Islam et la République, appuyé par un Guéant qui prétend que les Français ont « le sentiment de ne plus être chez eux » et, au sujet de l’Islam « Cet accroissement du nombre des fidèles et d’un certain nombre de comportements pose problème ». Ce qui lui vaudra d’être déclaré « membre d’honneur du FN » par Marine Le Pen. L’initiative de Copé, rebaptisée « débat sur la Laïcité » sera un fiasco. Mais laissera des séquelles.

 

   La laïcité UMPénisée n’est pas tombée du ciel. Dans un rapport de 2003 intitulé : « Pour une nouvelle laïcité », François Baroin y explique que le conflit des deux France est achevé, que le dissensus entre France laïque et catholique n’est plus d’actualité, et que de nos jours la laïcité va vers le culturel et l’identitaire. Elle peut devenir une valeur de droite. Cette appropriation de la laïcité par la droite est possible, selon François Baroin, parce que la gauche est culpabilisée par l’héritage colonial, et si la laïcité devient « culturelle et identitaire » c’est face à l’Islam et face aux immigrés. Ainsi, la gauche fait la promotion des droits de l’homme, et « à un certain point, la laïcité et les droits de l’homme sont contradictoires ».

Image Ligue de l'enseignement

Image Ligue de l'enseignement

Cette laïcité identitaire va s’épanouir dans le culte des racines, racines chrétiennes, à la limite un peu gréco-romaine et, ancien testament oblige, juive. Dans la surenchère franchouillarde, Sarkozy et son calamiteux discours de Latran va être concurrencé par le Haut conseil à l’intégration (HCI) qui outre l’affirmation historiquement très fragile que « l’idée de laïcité existait sous l’Ancien Régime » va affirmer que la laïcité « exception française » a été imitée par le Mexique. Comme le note ironiquement Jean Baubérot, en 1859 les Mexicains ont imité la loi de séparation des églises et de l’état de 1905 ! Cette vision franchouillarde est d’autant plus incongrue, que Briand lui-même évoque l’exemple mexicain dans son rapport à la commission parlementaire, préparatoire à la Loi de 1905.

 

Le stéréotype anticlérical de la « femme soumise » est recyclé par cette nouvelle laïcité. Au 19e siècle, quand il était question de la « femme soumise », il était fait explicitement référence à la femme catholique qui allait au confessionnal. Aujourd’hui, il suffit de remplacer la femme catholique par la femme musulmane qui porte un foulard. Cette laïcité UMPenisée est une sorte de feuille de vigne, une manière polie d’être islamophobe. Quitte à être antisémite, puisque le halal honni, censé envahir nos étals de boucher, ressemble fort au casher et que les apéros sauciflard-pinard feraient fuir aussi bien un juif qu’un musulman.

 

« Si [Marine Le Pen] invoque aussi facilement la loi de 1905, c’est que celle-ci est mésinterprétée (…) on la sacralise et on la méprise, on lui fait dire souvent le contraire de ce qu’elle a dit. »

 

    Selon Ferdinand Buisson l’État laïque c’est l’État neutre entre tous les cultes, et la France a toujours eu une conception assez forte de la neutralité dans sa laïcité ainsi les fonctionnaires dans l’exercice de leurs fonctions, ne doivent porter aucun signes religieux distinctifs, ni d’ailleurs politiques. La laïcité s’applique aux institutions non aux individus, dans la loi de séparation des églises et de l’état.

 

La droite et l’extrême droite veulent étendre la neutralité à certains secteurs de l’espace public alors qu’elle ne s’applique qu’à la puissance publique et aux services publics, ils veulent instaurer une  logique répressive contre la logique libérale de la loi de 1905. « Dans l’espace public (…) la liberté est le principe, la restriction sans parler de l’interdiction est l’exception » (Rémy Schwartz). Cette nouvelle laïcité est une hypertrophie de la neutralité – et d’une certaine interprétation de la neutralité – atrophiant la liberté de conscience, l’égalité des droits, mais aussi la séparation. Cette exigence s’élargit démesurément, et une partie de la gauche y souscrit. En jouant sur l’ambiguïté privé/public, avec des formulations sur la religion qui relève de la sphère intime. Or si l’adhésion à une religion ou pas relève bien de chaque individu – c’est la liberté de conscience qui englobe la liberté religieuse – la manifestation de sa religion (ou de son athéisme) peut se faire dans l’espace civil. La loi de 1905 ne laisse place à aucune erreur d’interprétation sur ce point.

 

Mais ce serait donner une idée trop partielle du livre de Baubérot qu’en résumant – trop sommairement – l’aspect en quelque sorte défensif de son livre.

 

Il propose une politique refondatrice de la laïcité.

 

Car, au-delà de la séparation des églises et de l’état, la laïcité c’est aussi la séparation de la loi civile avec des dogmes religieux et des normes morales particulières. La séparation du mariage civil et du mariage religieux en 1792 est une première étape, puis la loi sur le divorce (1884), la contraception (1967), l’IVG (1975), le mariage pour tous (2014). De nouvelles libertés laïques sont à conquérir, dans le domaine de la bioéthique (recherche sur les cellules souches notamment) ou dans celui du droit de mourir dans la dignité, donc le recours à l’euthanasie

 

Contre ces avancées, des religions invoquent des ruptures anthropologiques, ce fut le cas pour le mariage civil, le divorce, l’IVG, ce l’est encore avec le mariage pour tous, comme si les repères anthropologiques étaient anhistoriques.

La laïcité n’empêche personne de vivre selon ses propres croyances anthropologiques. Elle veille seulement à ce que de telles croyances ne soient pas imposées à l’ensemble de la société. C’est précisément sur le terrain de la liberté que la laïcité s’impose aux religions non sur celui d’une répression ciblée ou générale.

 

Pour compléter : un compte-rendu de conférence au Québec

La laïcité falsifiée _ Jean Baubérot

   4e de couverture

Classiquement considérée comme un des principaux marqueurs de la gauche, la laïcité aurait-elle viré à droite, voire à l'extrême droite ? La question se pose depuis le « débat sur la laïcité » de l'UMP, les effets de manche de la droite populaire et les références répétées de Marine Le Pen à la séparation de la religion et de l'État. De nombreuses personnalités dénoncent cette dérive sans véritablement réussir à la réfuter. Protester contre la « stigmatisation » des musulmans - souvent le vrai motif de cette nouvelle posture « laïque » - est bien sûr nécessaire. Mais en rester là se révèle totalement insuffisant, car cette nouvelle laïcité de droite se pare de valeurs partagées comme la démocratie, l'égalité des sexes et la liberté d'expression. Il est donc urgent d'analyser, point par point, comment la laïcité peut être ainsi falsifiée et pourquoi on fait dire aussi facilement à la loi de séparation de 1905 le contraire de ce qu'elle a réellement dit.

 

C'est ce que fait Jean Baubérot dans cet essai, où il démonte les mécanismes de la nouvelle laïcité et montre que, pour la promouvoir, il faut oser mettre en cause les structures dominantes de la société ellemême. Dans deux chapitres conclusifs passionnants, il propose un « programme républicain pour refonder la laïcité » et une libération des cléricalismes d'aujourd'hui, grâce à la recherche d'un art de vivre : la « laïcité intérieure ».

 

    Editions La Découverte 9,50 €

 

 

Pour compléter : La laïcité pour faire société, excellent dossier de la Ligue de l'enseignement (téléchargeable format pdf)

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7 avril 2014 1 07 /04 /avril /2014 20:21
Adaptation d'un montage espagnol

Adaptation d'un montage espagnol

La droite espagnole, encombrée dans des scandales, malgré une opinion largement défavorable, veut revenir 30 ans en arrière sur le droit à l’IVG. Sous la pression de prélats intégristes et de l’opus Dei. Mais sommes-nous tout-à-fait à l’abri d’une telle régression.

Le national-catholicisme espagnol contre l’IVG

Ce n’est pas d’aujourd’hui que le national-catholicisme, animé par une église espagnole nostalgique du franquisme, lutte contre l’IVG. Manifestation (du même style que celles que nous avons connues avec le « mariage pour tous ») et opérations commandos contre la loi promue par le gouvernement Zapatero en 2010, étaient orchestrées par les prélats. Cette loi permettait aux Espagnoles d’avoir recours à l’IVG durant les quatorze premières semaines de grossesse. Les mineures de 16 à 18 ans pouvaient également choisir l’IVG sans autorisation parentale.

Cette loi remplaçait celle de 1985 qui n'autorisait l'avortement qu'en cas de viol (jusqu'à 12 semaines de grossesse), de malformations du fœtus (22 semaines) ou de «danger pour la santé physique ou psychique de la mère» (sans limitation de temps). Loi restrictive certes, mais elle mettait fin à l’interdiction absolue de l’époque franquiste qui se traduisait par des avortements clandestins pour les plus pauvres et à l’étranger pour les plus riches ! Situation sur laquelle se greffait le scandale des enfants volés – sorte de GPA forcées -  sous la houlette de l’église espagnole au départ, puis de certains de ses membres ensuite.

 

Le national-catholicisme espagnol contre l’IVG

"L'avortement est pire que les abus sexuels sur mineurs dans les écoles catholiques" cardinal Cañizares

La réforme se traduirait par un recul en deçà de la loi de 1985 puisque le projet de loi interdit l'accès à l'avortement aux femmes en Espagne, sauf en cas de viol ayant fait l'objet d'une plainte et de danger physique ou psychique pour la femme. La malformation du fœtus n’est même pas considérée comme donnant accès à une IVG. Alberto Ruiz-Gallardón, ministre de la Justice, promoteur de cette régression, a, de son propre aveu, repris le combat mené par son père José María Ruiz-Gallardón contre la loi de 1985. Il a bien sûr la bénédiction de la hiérarchie catholique, et notamment du cardinal Cañizares.

Le national-catholicisme espagnol contre l’IVG
Le national-catholicisme espagnol contre l’IVG

Mais il est surtout considéré comme l’homme lige de Rouco Varela, archevêque de Madrid, à qui, comme maire, il avait mis la ville à sa disposition pour organiser les JMJ. En avril 2012 Rouco, qui présidait la conférence épiscopale, avait dénoncé les techniques de diagnostic prénatal qui mettaient en danger les droits naturels des non-nés avec des handicaps physiques ou psychiques (los derechos naturales de los no nacidos con discapacidades físicas o psíquicas).

Le national-catholicisme espagnol contre l’IVG

L’archevêque de Grenade, Javier Martínez,  pulvérise le fameux point Godwinn en comparant la loi sur l’IVG de 2010 avec le régime de Hitler, en allant jusqu’à dire que les crimes nazis n’étaient pas aussi répugnants que ceux que permettait de commettre ladite loi. Et il ajoutait que la femme qui avorte tue un enfant sans défense et pour cela donne aux mâles le droit absolu, sans limite d’abuser de son corps ! (Matar a un niño indefenso, (…) da a los varones la licencia absoluta, sin límites, de abusar del cuerpo de la mujer).

Le national-catholicisme espagnol contre l’IVG

Alberto Ruiz-Gallardón enceint des oeuvres de Rouco Varela, archevêque de Madrid et du Saint-Esprit a son billet pour se faire avorter à Londres

Et c’est au nom des droits de la femme que Ruiz-Gallardon veut faire régresser la loi espagnole au niveau de celle de l’Irlande ou de la Pologne. Car une femme ne peut être pleinement femme que par la maternité. “La maternidad libre hace a las mujeres auténticamente mujeres”. « Ni un cri ni une insulte ne feront que ce ministre abdique de son engagement à réguler les droits des femmes et du conçu! » a-t-il lancé, car il parle de lui à la troisième personne. « Les progressistes défendaient lesclave face à lesclavagiste, la femme, l’opprimé, mais ce courant s’est arrêté le jour où le plus fragile a été le non-né ».

 

Le national-catholicisme espagnol contre l’IVG

Sophisme moqué par ce touitte. Un embryon est destiné à devenir une personne, comme moi à être un cadavre. Pour autant ce n’est pas encore un enfant, ni moi un mort ! Faut-il ajouter que s’il y a pour chacune et chacun d'entre nous la certitude absolue de mourir, l’embryon, en dehors de toute IVG, n’a que 4 chances sur 5 de devenir bébé : la nature est donc la plus grande avorteuse n’en déplaise à l’archevêque de Grenade. Mais c’est le même sophisme qu’agitent nos intégristes, de ce côté des Pyrénées, pour combattre aussi l’IVG ou pour tenter de bloquer les recherches sur les cellules souches.

 

    Et c’est le même obscurantisme qui cherche à faire passer un droit pour un délit. «Pour simplifier, avec la loi en vigueur de 2010, aucune femme n’était obligée d’avorter ; avec celle-ci, beaucoup se verront contraintes d’enfanter. Il y a là une confusion totale entre morale publique et privée, l’Etat s’arroge la prérogative de décider à la place des femmes. Ce virage radical est discriminatoire contre elles.» dénonce le mouvement Decidir nos hace libres («décider nous rend libres») Libération 23/12/14. Car, répétons-le, comme pour le divorce, la contraception, le mariage pour tous, il n’y a aucune obligation à avoir recours à l’IVG. A l’inverse les cagots veulent imposer leur conception doctrinale. Ce qu’explicite bien Rouco Varela, numéro 1 de l’épiscopat, pour qui «l’embryon a le droit absolu à la vie, cela est en accord avec notre conception de la création divine».

Le national-catholicisme espagnol contre l’IVG

Si Ruiz-Gallardon fait passer sa loi «Les femmes riches iront se faire avorter dans d’autres pays de l’UE, comme c’était le cas dans les années 80 et 90 ; pendant ce temps, les femmes les plus modestes n’auront d’autre choix que de fréquenter des cliniques clandestines, hors de la légalité, et dans l’opprobre publique » (Isabel Serra Fuster, gynécologue, citée par Libération)

Le national-catholicisme espagnol contre l’IVG

- Mon père, je suis enceinte, mais je vais avorter.

- C'est un péché ! Vous savez qui est le père ?

- Vous !

- Dans ce cas, nous ferons une exception.

Certes, plus d’un siècle après la loi de 1905, la France semble être à l’abri d’une emprise cléricale. Quoique… la tentation d’imposer leur conception doctrinale ne fait pas qu’effleurer nos prélats. On l’a vu sur le mariage pour tous, on le voit encore sur les attaques contre la prétendue théorie du genre. Et sur l’IVG, il n’y a pas que les disciples du Professeur Lejeune – en instance de béatification ! – qui tentent aussi d’en supprimer le droit.

 

N.B. Les illustrations sont tirées (at parfois adaptées) de http://luis-viadel.blogspot.fr/

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21 janvier 2014 2 21 /01 /janvier /2014 22:23
Les cagots se lâchent !

Les cagots se lâchent !

M. Vingt-Trois !

30/09/16 : Alors que les ultra-conservateurs de la très "catholique Pologne" veulent interdire TOTALEMENT l'IVG, ce monseigneur, qui s'était déjà distingué par des propos déplacés après l'assassinat d'un prêtre à Saint-Etienne-de-Rouvray, ose parler de "totalitarisme" en défense de sites mensongers, style Professeur Lejeune !

Qu’est-ce que la charia ? une loi religieuse que des fanatiques veulent imposer à tous ! Tentation de toutes les religions. Il faut manger hallal. Donc il faut que tous mangent halal. Il ne faut pas divorcer. Donc il ne faut pas de divorce. Il faut refuser la contraception et, a fortiori l’IVG ! A tous !

 

  Mangez hallal tant qu’il vous plaira. Ou du poisson le vendredi. Ne divorcez pas (mais ne trucidez quand même pas toute votre famille, n’est-ce pas M. Dupont de Ligonnès ?). Ne pratiquez pas l’IVG, même à la manière du Curé d’Uruffe. Capote à l’index, bien sûr. Bien que ce soit une pratique longtemps tolérée – mais les temps changent -  évitez de trop vous intéresser aux petits n’enfants  ou adolescents sous votre coupe ! Surtout quand, comme au Canada ou en Irlande, c’est pour les martyriser. Ou comme en Espagne, les vendre.

Autrement dit, votre id(th)éologie est totalement respectable. Respectez, tant qu’il vous plaira, ses préceptes.

Mais, de grâce – ce mot devrait vous attendrir – ne nous les imposez pas.

Ne nous faites pas subir une régression de 40 ans.

 

Nous ne disputerons pas des apparitions de la vierge à Lourdes, ni des miracles. Chacun-e a le droit d’y croire. Vous pouvez croire aussi que dès qu’un spermatozoïde a fécondé un ovule – même le plus artificiellement possible - il y a un embryon intouchable. Mais n’imposez pas cette croyance à tous. Nul chercheur catho n’est obligé de travailler sur des cellules souches.

 

Combien de fois faudra-t-il rappeler aux bigots que le cléricalisme - cette obstination à vouloir « subordonner la société civile à la société religieuse, à vouloir étendre à la société politique les règles et méthodes de cette Église, à utiliser des armes spirituelles à des fins temporelles, à se servir du pouvoir politique pour imposer sa vision morale, individuelle ou collective » (Marc Ferro) – est proscrit depuis la loi de 1905.

 

 

Après nous avoir fait subir vos manifs anti-mariage pour tous, vous récidivez, quasiment en pire, curés et évêques en tête –en chantant les louanges d’une loi espagnole liberticide promue par des nostalgiques du franquisme, poussés par l’Opus Dei. Une fois encore vous provoquez un climat d’affrontements. De haine. Jouant un jeu politicien cynique. Oubliant d’ailleurs que ce cléricalisme éhonté paraît comme une justification aux fanatiques qui s’en prennent, non seulement aux athées de mon genre, mais aux chrétiens.

 

Arrêtez de pratiquer votre charia !

 

 

 

La « charia » c’est eux ! les cagots !

Cette pancarte est un exemple typique du degré de réflexion de ces manifestants - à croire que pour certains la différenciation des cellules-souche s'est bloquée entre les deux oreilles.

Certes, l'espèce humaine, après fécondation naturelle ou artificielle, va donner un embryon. Mais, à part Dolly, la brebis clonée, des manifestants paysans auraient pu accrocher la pancarte à leurs moutons, veaux, vaches, cochons mais pas couvées.

Pour autant, la proposition n'est pas réversible. Tout embryon de mammifère n'aboutit pas à un petit de son espèce. De tout temps, l'espèce humaine a connu des INVG - Interruptions non volontaires de grossesse - qui, implantations ratées, pouvaient passer complétement inaperçues , qui, d'autre fois, donnaient des fausses couches sans oublier les enfants morts-nés*. Ne parlons pas des embryons surnuméraires issus de la fécondation in vitro.

Donc si toute personne humaine a commencé comme embryon, tout embryon n'est pas, pour autant, personne humaine. 

 

 

* Le limbus puerorum (limbe des enfants) doit recevoir les âmes des enfants morts-nés, donc non baptisés, pour les catholiques.

 

 

 

Une certaine "Laurence", qui n'est certainement pas d'Arabie, mais plus sûrement une disciple de Renaud Camus, m'a fait l'honneur de commenter cet article.

Je lui dédie cet extrait du Canard Enchaîné qui la situe parfaitement bien.

Canard Enchaîné 10-09-2014

Canard Enchaîné 10-09-2014

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14 juillet 2013 7 14 /07 /juillet /2013 21:47
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Lettre ouverte à Mme Hutin

 

Dans votre dernier édito vous osez écrire « vote à la sauvette » à propos d’une proposition de loi des radicaux de gauche, votée en décembre 2012 par le Sénat, et dont l’examen par l’Assemblée nationale en mars dernier a été, si j’en crois Le Figaro, torpillé par le groupe UMP.

 

Contrairement à ce que vous affirmez, la procédure prévue par l’article 46 de la loi du 7 juillet 2011 a été respectée… de manière anticipée.

En effet, la loi de 2004, qui interdisait toute recherche scientifique sur les « embryons » conçus par FIV… sauf dérogations, devait être révisée au bout de cinq ans.

Donc en 2009, des Etats généraux de la bioétique se sont conclus à Marseille. Le comité national d’éthique a rendu un rapport en 2010. Et toutes les instances prévues ultérieurement ont donné leur avis.

Avis, comme le rappelle D. Oriac dans son propre rapport sur la proposition de loi, majoritairement favorables à l’autorisation. Ce dont n’a pas tenu compte la majorité de l’époque puisque la loi de 2011 n’apporte aucun changement (interdiction avec dérogations).

 

Avis du comité national d’éthique qui aurait mérité que vous les consultiez.

 

Le rapport de 2010 rappelle qu’il s’agit uniquement de fécondation in vitro (FIV). Que cette FIV transgresse la sacro-sainte « loi naturelle » en dissociant procréation et sexualité.

 

Il rappelle aussi qu’il y a maintenant plus de vingt-cinq ans a été prise la décision de destruction des pré-embryons FIV surnuméraires.

Sans entrer dans des détails techniques, des pré-embryons sont obtenus par la fécondation in vitro ; si les spermatozoïdes sont obtenus sans grande difficulté technique, il n’en est pas de même des ovocytes : leur prélèvement est techniquement délicat ; les pré-embryons obtenus ne sont implantables qu’au bout d’un certain délai : vu le risque d’échecs lors de cette implantation et la difficulté de prélever des ovocytes, ils sont donc produits en surnombre, d’autres sont aussi mis en attente d’un projet parental différé ; donc projets de maternité réussis ou abandonnés, beaucoup de ces pré-embryons (ou si l’on préfère, embryons bloqués au stade pré-implantatoire) sont devenus surnuméraires, c’est-à-dire en trop.

 

Cet avis resitue clairement cette « personne humaine potentielle » que serait l’embryon FIV en affirmant que cela n’a de sens que par  « l’existence et la persistance de ce lien humain » qui est « inscrit dans le désir et le projet d’avoir un enfant du couple qui demande sa création. » Autrement dit, le pré-embryon FIV n’est pas consubstantiellement personne humaine potentielle. Ce qu’affirment clairement les États Généraux de la Bioéthique : «Nous citoyens considérons qu’il faudrait donner un statut protecteur à l’embryon, dans le cadre d’un projet parental, au nom du principe de non instrumentalisation de l’enfant à naître. L’embryon ne devrait avoir un statut de personne en devenir qu’à partir du moment où il s’inscrirait dans un projet parental. C’est ce projet qui confère un statut à l’embryon, et ainsi le définit. L’absence de projet parental annule ce statut donné à l’embryon.»

 

Ce n’est que bien après la décision de détruire les embryons surnuméraires «que les cellules souches humaines d’origine embryonnaire ont été identifiées, ont pu être isolées, et sont soudainement devenues d’un intérêt scientifique majeur pour toute une série de domaines de la recherche biomédicale, ce qui a conduit à envisager de considérer les embryons humains comme une source potentielle de cellules souches pour la recherche biomédicale et la médecine ». « Et c’est au début de notre développement embryonnaire que nos cellules souches possèdent leur plus grand potentiel de fécondité, et leur plus grand potentiel de diversification, donnant progressivement naissance aux plus de deux cent familles de cellules différentes qui composeront notre corps. »

 

« Il y a au moins deux grandes questions d’ordre scientifique concernant les cellules souches :

La première concerne la nature des mécanismes moléculaires qui sous-tendent leur capacité à donner naissance à d’autres cellules souches identiques, c’est-à-dire leur capacité de renouvellement.

Une seconde question concerne la nature des mécanismes moléculaires qui sous-tendent leur plasticité, leur répertoire, c’est-à-dire la diversité des familles de cellules auxquelles elles peuvent donner naissance. »

 

La loi adoptée est d’ailleurs des plus timides puisqu‘elle propose de substituer à une interdiction de principe, assortie de dérogations, une autorisation de principe assortie de limitations.

 

Laissons la conclusion au Comité national d’éthique : «Les exigences éthiques ne peuvent pas toujours être formulées en termes "d'absolus" de caractère dogmatique.»

 

PS1 Faut-il dire que cet édito s'inscrit dans le droit fil des attaques des  bigot-e-s ?

 

PS2 Si l'on en croit Le Figaro : "Au sein même de l'UMP, l'opposition à la recherche sur l'embryon ne fait pas l'unanimité. Elle n'est d'ailleurs que relativement récente. Début 2002, Roger-Gérard Schwartzenberg, alors ministre de Lionel Jospin, avait obtenu l'adhésion d'une grande partie du RPR: plusieurs ténors de droite comme François Fillon, Jean-François Copé, Nicolas Sarkozy ou encore Christian Jacob avaient voté en première lecture en faveur d'une autorisation encadrée. Mais l'alternance consécutive à la réélection de Jacques Chirac avait empêché l'adoption définitive du texte."

 

 

D. Oriac, rapporteuse de la loi (cliquer pour agrandir)

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